« Aucunes armes forgées contre toi ne réussiront ; et tu condamneras toute langue qui se sera élevée contre toi en jugement. »
Il y a grand cliquetis et grand bruit dans les forges et les ateliers de l’Ennemi, car on y fabrique les armes destinées à frapper les saints. C’est une chose qui ne lui serait même pas possible, si le Seigneur des saints ne l’y autorisait, car c’est lui qui a créé l’artisan qui attise les charbons du feu. Voyez avec quelle ardeur on travaille ; combien d’épées et de lances sont déjà forgées. Mais elles ne pourront même pas servir, car sur le fer de chacune est inscrit : « Elles ne réussiront pas. » Mais écoutez un autre bruit ; c’est le murmure des voix. Les langues sont des instruments plus terribles encore que ceux forgés par le marteau et l’enclume, et le mal qu’elles produisent pénètre plus profond et s’étend plus loin.
Que va-t-il advenir de nous devant ce danger : la calomnie, la fausseté, les insinuations, le ridicule ? Comment pouvons-nous nous y soustraire ? Mais le Seigneur Dieu promet que si nous ne pouvons leur imposer silence, nous échapperons au moins à la ruine dont elles nous menacent. Elles nous condamnent, il est vrai, aujourd’hui, mais nous les condamnerons à la fin, et pour toujours. La bouche de celui qui profère le mensonge sera fermée, et les faussetés qu’elle aura prononcées tourneront à honneur pour ceux qui en auront souffert.