Échec à la dépression

LE VAINQUEUR DE LA DÉPRESSION

Tout ce qui a été dit jusqu’ici paraît bien négatif : d’abord, refuser le tourment parce qu’il ne vient pas de Dieu – puis, renoncer à lutter soi-même pour recouvrer la santé de son âme. Ce « lâchez-tout » serait sans lendemain s’il n’y avait quelqu’un – JÉSUS-CHRIST – qui change tristesse en joie et rétablisse un équilibre durable. La délivrance n’est pas seulement dans la thérapeutique la mieux appropriée, ou dans des exercices sagement dosés ou dans une méthode scrupuleusement suivie. Elle est aussi et d’abord dans une Personne. Si vous avez découvert votre impuissance, regardez à lui. Etes-vous au fond du trou ? Appelez-le. C’est lui qui descendra jusqu’à vous pour vous en retirer. Ou plutôt, il est déjà descendu sur notre planète pour nous rencontrer dans notre détresse, exactement là où nous sommes.

Il y a deux mille ans de cela, Jésus naquit à Bethléhem. Plus tard, après trois ans d’un ministère d’amour auprès d’une population malheureuse et perdue, le Fils de l’homme fut injustement condamné au supplice de la Croix. Là, il mourut chargé du crime de ses bourreaux A leur place, à ma place et à la vôtre. Là …

« Il prit nos infirmités et se chargea de nos maladies. » C’est toute la Bible qui le déclare (le Nouveau comme l’Ancien Testament : Ésaïe 53.4 et Matthieu 8.17).

Sans falsifier cette parole étonnante (relisez-Ià), on peut la modifier ainsi : « Il a pris nos dépressions. Il s’est chargé de nos angoisses. »

Ou mieux encore, en s’appliquant à soi-même ce message de Dieu : « Jésus a pris MA dépression. Il s’est chargé de MES angoisses et de MES tourments … Lui qui guérit toutes les maladies. »

N’est-ce pas extraordinaire ?

Un instant, arrêtez-vous et réfléchissez. Oubliez votre épreuve et considérez Jésus qui agonise sur le Calvaire. Il subit à votre place le châtiment qui vous était destiné. Voyez-le, ployant sous votre péché, chargé de votre maladie, de vos tourments, écrasé sous le poids de vos ténèbres, qu’elles s’appellent angoisses, obsessions, craintes, désarroi ou complexes. Par amour pour vous, il consent à porter cet énorme fardeau à votre place, comme si c’était le sien, comme s’il en était responsable. Il en ressent tout le poids. Ce fardeau – le vôtre – l’écrase et il en meurt pour l’ôter de vos épaules et de votre cœur. Pour vous donner en échange sa joie et une paix que seul l’enfant de Dieu peut connaître. À quiconque accepte cet échange, le Seigneur dit comme jadis à ses disciples :

« Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne s’alarme pas … » (Jean 14.27).


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Lors d’une retraite, j’entendis une servante de Dieu utiliser cette belle illustration : « Imaginez un instant que vous vous trouviez à table avec Jésus le Sauveur. Vous êtes désemparé, loin de Lui. Confessez-lui vos fautes, le péché qui vous accable et vous condamne. Posez-les sur la table … et poussez-les vers lui et contemplez en lui « l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». Donc le vôtre. Pour toujours. »

Cette chrétienne aurait pu ajouter :

« Confessez-lui vos heures de dépression. Demandez-lui pardon d’avoir trop longtemps accepté une vie ainsi obscurcie. Puis déposez « sur la table » vos obsessions, vos irritations, vos complexes et vos craintes et poussez-les vers Jésus, tel un paquet dont on se débarrasse une fois pour toutes. »

Oui, poussez-les jusque dans ses mains et laissez-le les prendre. A jamais. Et il vous dira comme à Israël :

« Je changerai ton deuil en allégresse et je te consolerai. Je te donnerai de la joie après ton chagrin. » (Jérémie 31.13).

J’insiste. Arrêtez-vous et regardez à Jésus seul. Dites-lui tout. Lâchez votre fardeau. Ce geste, vous pouvez le faire, là où vous êtes. Contemplez, non pas votre guérison, mais Celui qui est votre guérison. Ne le quittez pas du regard de la foi.

Qu’est-ce qui vous empêche de le faire maintenant ?

Conseil *

* Ce texte, qui aurait gagné à être plus développé, a été écrit alors que le présent livre était à la composition. D’où sa concision.

Il y a des victoires difficiles à obtenir et nul ne doit l’ignorer. Si la lutte subsiste, âpre au point de vous faire perdre pied … ouvrez-vous à un ami chrétien et s’il le faut « dites-le à l’Église » (Matthieu 18.17) afin qu’on intercède pour vous. Cette démarche est nécessaire lorsque vous êtes menacé d’être submergé. D’une certaine manière, Jacques semble s’adresser aussi aux dépressifs lorsqu’il conseille : « Si quelqu’un est malade, qu’il appelle les anciens de l’Église et que les anciens prient pour lui … » (Jacques 4.14).

Je dois constater avec regret que rares sont les déprimés qui demandent eux-mêmes du secours. C’est presque toujours l’entourage qui provoque l’entretien ou le pasteur qui le suggère … et c’est dommage ! Cela ne prouverait-il pas que le patient n’est pas réellement déterminé à retrouver sa joie et son équilibre psychique, ou qu’il est trop orgueilleux pour parler à une tierce personne de sa défaite, ou trop méfiant à l’égard de ses frères pour consentir à recourir à leur aide. Quoi qu’il en soit, il n’est jamais trop tard pour le « dire » à l’Église.

Les chrétiens ont sans doute mésestimé ou ignoré le rôle que peut jouer la communauté dans la vie et les épreuves de ceux qui la composent.

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