Foi et guérison

9. La grâce de la soumission

« Que le Dieu de paix vous rende capables de toute bonne œuvre pour l’accomplissement de sa volonté et fasse en vous ce qui lui est agréable par Jésus le Christ. »

Hébreux 13.21

On prétend que Saul de Tarse, le futur apôtre Paul, s’est converti sur le chemin de Damas. Je n’en suis pas sûr ! Il est vrai qu’en s’approchant de la métropole, « une lumière venant du ciel resplendit autour de lui. Il tomba par terre » et entendit la voix du Seigneur qui l’interrogeait : « Pourquoi me persécutes-tu ? » (Actes 9.3-4). Brutalement secoué par ces paroles, saisi d’effroi, Saul s’écria alors :

– Seigneur, que veux-tu que je fasse ?

La réponse ne se fit pas attendre, qu’on pourrait traduire ainsi :

– Pas si vite mon cher Saul ! Pas si vite ! Laisse-toi d’abord conduire dans la ville et là tu te détermineras en toute sérénité. Je ne veux pas d’une décision prise sous le coup de l’émotion et que tu regretterais plus tard. Je tiens à ce que tu choisisses librement celui que tu veux servir : Moi ou Satan.

Et de fait, le “oui” de Saul ne vint que… trois jours après (Actes 9.9), non sur le chemin de Damas mais dans la ville même. Trois jours de rude combat durant lesquels Satan s’employa à retenir son précieux collaborateur. Il nous semble l’entendre susurrer aux oreilles du persécuteur :

– Allons, allons, ne cède pas à l’émotion ; avec moi tu as de l’avenir. Réfléchis ! Si d’aventure tu choisis le Crucifié, sache que tu perdras ta réputation, ta fortune, l’estime de tes amis, ta sécurité, un avenir plein de promesses… Tu seras méprisé des tiens, rejeté, dépouillé, traîné dans la boue, honni par ton peuple… Que sais-je encore ! Il n’y a pas à hésiter.

Paul nous raconte ce combat dans son épître aux Philippiens. Pour faire le bon choix, il mit en balance ce qu’il risquait de perdre et ce que Jésus pouvait lui apporter en retour : « Ces avantages qui étaient pour moi des gains, je les ai regardés comme une perte à cause de Christ. Et même, je regarde tous ces avantages comme une perte à cause de l’excellence de Jésus-Christ mon Sauveur pour lequel j’ai renoncé à tout et je les regarde comme de la boue afin de gagner Christ… » (lire Philippiens 3.4-11). En vérité, il n’y a pas de commune mesure entre le clinquant du diable et les richesses éternelles du Sauveur. Parfois, la soumission au Seigneur ne va pas sans luttes même chez les plus consacrés ; mais quelle délivrance et quelle joie quand Sa volonté est reconnue et acceptée !

Paul a-t-il éprouvé de la déception lorsqu’il entendit le « ma grâce te suffit », lui qui comptait sur la disparition de son écharde ? On peut le supposer. Toutefois, en homme soumis et sans doute après un combat intérieur de courte durée, l’apôtre laissa son Maître triompher de lui.

N’allons pas croire que pour l’homme fidèle tout est simple et facile. Oh non ! Il n’y a pas de vrais progrès sans renoncements et sans luttes. Lorsque la réponse de Dieu ne correspond pas exactement à son attente, il peut éprouver sur le moment une certaine déconvenue et même se révolter. Faut-il s’en étonner et se laisser accuser par l’adversaire ? Si c’est notre cas, ayons seulement la simplicité d’avouer notre résistance au Seigneur en réclamant la grâce de “vouloir sa volonté”. L’Écriture nous y autorise ; en effet, Dieu promet d’accorder « le vouloir et le faire selon son bon plaisir » chaque fois qu’il en coûte à l’un des siens d’obéir à sa voix (Philippiens 2.13).

Pénétrons-nous de cette pensée : Dieu donne le vouloir, c’est-à-dire la capacité d’accepter sa volonté aussi difficile soit-elle, une volonté en définitive, « bonne, agréable et parfaite ». C’est pourquoi le chrétien, tenté de résister à son Dieu, devrait s’écrier avec confiance : « Seigneur, ta volonté m’effraie et il m’en coûte de me soumettre ; je redoute d’accomplir ce que tu me demandes ; aussi veuille me rendre capable de vouloir ce que tu veux. Accorde-moi cette grâce, car je tiens à te rester soumis, pour ta gloire. »

Retenons encore cette parole de la Bible qui confirme ce qui précède : « Que le Dieu de paix vous dispose à faire le bien sous toutes ses formes et vous rende capables d’accomplir sa volonté et qu’il réalise en vous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, auquel soit la gloire aux siècles des siècles » (Hébreux 13.21 – transcription Kuen). Puisse Dieu triompher de nous lorsque notre volonté se cabre devant la sienne.

Faut-il le préciser ? Etant présentement en bonne santé, c’est avec quelque scrupule que nous avons rédigé ce qui précède. En effet, qui sommes-nous pour donner des conseils à des malades qui désespèrent de guérir ? Pleine d’indulgence à leur égard, l’église locale devrait se mobiliser pour les présenter avec foi au Seigneur. Et s’il advient que la réponse est semblable à celle que reçut jadis l’apôtre, si “l’écharde” n’est pas ôtée, les chrétiens, avec plus d’énergie encore, combattront avec le patient pour qu’il reçoive la grâce “d’être pleinement libéré” du poids de son épreuve, à la gloire du Dieu vivant.

Questions :

  1. Ici je m’adresse à des personnes gravement atteintes qui ont demandé à Dieu la guérison avec foi et persévérance : Comment vivez-vous le silence de Dieu, l’attente d’une intervention qui ne vient pas ?
  2. Dans ce cas, vous est-il arrivé de céder au découragement ou à la révolte ? Avez-vous été accusé intérieurement ? Comment avez-vous réagi ?
  3. Pénétrez-vous de l’affirmation du verset 13 de Philippiens 2 : « C’est Dieu qui produit en vous le vouloir et le faire selon son bon plaisir. » Dans votre épreuve, croyez-vous que Dieu peut vous rendre capable de “vouloir”, dans la sérénité et la confiance, ce qu’il a estimé utile et salutaire de vous accorder ?

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