Irréprochables devant sa gloire

1. LE DIEU DE LA PERSÉVÉRANCE

« Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. »

(Philippiens 1.6)

C’est un travers bien humain que de commencer une chose et de ne pas la terminer. La persévérance n’est pas la qualité première des habitants de la terre.

En voulez-vous la preuve ?

Ouvrez vos armoires et sortez vos broderies inachevées. Il y en a dans chaque foyer.

Comptez le nombre de jeunes, passionnés de musique, qui ont eu la velléité de tâter du piano. Ils ont pris quelques leçons. Puis, bien vite, ils ont abandonné. Monter des gammes à longueur de journée, ça manque de charme !

De vibrants appels à la prière ont été lancés du haut de la chaire. L’œuvre missionnaire, les malades de l’Eglise, réclamaient dons et prières de la part des membres de la communauté. Ces appels ont été entendus ! Le jour même, les fidèles, émus, ont imploré le Seigneur. Hélas ! Le zèle a tenu deux mois. Pas plus ! Des choses, estimées plus urgentes, ont pris la relève.

Dommage !

Heureusement, notre Seigneur est d’une autre trempe. Celui qu’on nomme “le Dieu de la persévérance” (Romains 15.5) achève et amène à la perfection ce qu’il a commencé en chacun de nous. Il l’a prouvé à maintes reprises, en particulier lors de la création du monde. Il n’a fait relâche que le 7ème jour, quand tout a été terminé et jugé excellent.

En s’écriant : “Tout est accompli”, le Christ a donné la preuve qu’il avait achevé l’œuvre que son Père lui avait confiée.

Revenons à la parole que nous avons choisie et placée en exergue au début du chapitre : “Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ (Philippiens 1.6). Cette citation, bien connue, nous amène à nous poser 3 questions :

  1. Cette promesse est-elle valable pour tous ceux qui se réclament de Jésus-Christ, ou seulement pour les chrétiens de Philippes, destinataires de la lettre ?
  2. Cette parole me concerne-t-elle ? Puis-je me l’appliquer et en vivre ?
  3. Si oui, comment Dieu s’y prend-Il pour amener à la perfection l’œuvre commencée en moi ?

1) La parole adressée aux chrétiens de Philippes concerne-t-elle les croyants de tous les temps ? Nous répondons oui, sans hésiter. Il est vrai que l’Eglise de Philippes est une église modèle, certainement plus vivante que l’assemblée que nous fréquentons. Ces chrétiens de Macédoine, consacrés et généreux, sont chers à l’apôtre Paul (1.5). Entre eux, se sont créés des liens profonds (1.8 ; 4.16). Avouons-le : nous sommes bien loin de leur ressembler ! Aussi, conscients de notre tiédeur, hésitons-nous à faire nôtre cette merveilleuse promesse.

Nous serons rassurés cependant lorsque nous apprendrons que le même apôtre a la liberté d’écrire des paroles de certitude à des chrétiens réputés immatures, querelleurs et jaloux, dignes des reproches les plus vifs (1 Corinthiens chapitres 3 et 5). Ecoutons-le : “Notre Seigneur Jésus-Christ vous affermira jusqu’à la fin pour que vous soyez irréprochables au jour de notre Seigneur Jésus-Christ” (1 Corinthiens 1.8).

L’Eglise dont nous faisons partie ainsi que tous les enfants de Dieu, comme vous le savez, est appelée “l’épouse” du Christ, qui, au dernier jour, “paraîtra devant Lui glorieuse, sans tâche ni ride, mais sainte et sans défaut”, c’est-à-dire : parfaite, alors qu’il y a tant de choses à reprendre chez les croyants (Ephésiens 5.27).

Dans son excellent livre “Connaître Dieu”, l’auteur (J. Parker) fait une remarque intéressante : Abraham, Moïse, David, Jonas, Pierre… ont connu des chutes retentissantes, et commis des fautes graves dans lesquelles, certainement, nous ne sommes pas tombés, grâce à Dieu. Or, quand leurs noms sont évoqués après leur mort, il n’est nullement question de leurs péchés ni du courroux de Dieu à leur égard. Abraham est appelé l’ami de Dieu, Moïse est présenté comme le plus grand prophète d’Israël que l’Eternel connaissait face à face. Huit siècles plus tard, le nom de David, l’homme adultère et meurtrier, retentit dans les rues de Jérusalem avec des accents de louange : “Béni soit le règne de David notre Père” (Marc 11.10) ! Les fils de Jacob, chez lesquels sont dénoncés le crime, l’inceste, le mensonge, et une jalousie telle que tous, à l’exception de l’aîné, complotent de tuer leur frère Joseph… ces hommes rudes verront, à la fin des temps, leurs noms écrits sur d’immenses perles dans la cité céleste (Apocalypse 21.12 et 21). Grande est la miséricorde de Dieu.

Dieu se sert de nos chutes mêmes pour nous faire progresser. Son but est précis : nous attirer, nous pécheurs, plus près de Lui afin de mieux le connaître et de mieux nous connaître. Il tient à nous former pour que nous nous attachions plus fermement à Lui.

2) Une question essentielle : Dieu a-t-il commencé en moi – en vous – “cette bonne oeuvre” ?

Oui ! Dieu a commencé en chacun de nous une œuvre des plus excellentes et d’un prix infini si nous sommes réellement “nés de nouveau”. En effet, c’est Lui qui nous a attirés à Lui – qui a frappé à la porte de notre cœur par l’Esprit Saint – qui nous a éclairés – et nous a communiqué la vie d’En-Haut. Autant d’actes, d’œuvres parfaites, accomplies par le Seigneur pour que nous venions à Lui. C’est pourquoi, puisque cette bonne œuvre a commencé en nous, comme je l’espère, croyons sans faiblir que Dieu poursuivra jusqu’à la fin l’œuvre commencée (Philippiens 1.6). C’est un Dieu qui poursuit et achève ce qu’il a entrepris. Quelle assurance pour nous qui croyons !

3) Comment Dieu s’y prend-il et poursuit-il cette œuvre jusqu’à son achèvement ?

Dieu va tout faire pour amener plus près de Lui ses enfants, en dépit même de leurs réticences. Il va les conduire sur un chemin – celui de la souffrance – qui les fera grandir dans sa connaissance et dans une communion plus intime et plus constante avec Lui.

Voici une illustration qui nous aidera à comprendre le pourquoi des épreuves, parfois pénibles et douloureuses qu’il place sur notre route : “Si nous marchons allègrement le long d’une route large et bien tracée, et qu’un inconnu vienne nous prendre le bras pour nous aider à avancer, nous le repousserons avec humeur. Au contraire, si nous nous trouvons surpris par les ténèbres dans une région accidentée, alors que se lève la tempête et que les forces nous abandonnent, n’est-ce pas volontiers et avec reconnaissance, que nous nous appuierons sur un bras secourable ?” (Connaître Dieu, J. Parker). Or, Dieu veut nous apprendre à nous appuyer sur Lui avec reconnaissance. Sa méthode est efficace : “…après que vous aurez souffert un peu de temps, Il vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables : A Lui la puissance…” (1 Pierre 5.10).

En bon pédagogue, Dieu n’épargne pas les expériences pénibles de la vie, ni les échecs si décevants soient-ils. Certes, au début, Dieu se présente comme le bon berger qui porte l’agneau dans ses bras. Il accorde de belles victoires au nouveau-né. Mais vient le moment où il fait comme l’aigle qui pousse son oisillon hors du nid, dans le vide, pour l’aguerrir. Dieu ne va pas aplanir le chemin de son enfant ; ce chemin sera semé d’embûches, de contretemps, de sècheresse même, autant de difficultés qui vont l’amener à désespérer de lui-même et le rendre plus dépendant de son Dieu.

Il n’a promis ni le succès, ni une vie facile comme on l’a trop fait croire. Les luttes et même les échecs sont salutaires. Dieu veut, par petites touches, nous amener au bout de nous-mêmes et enlever nos illusions. Toujours plus conscients d’être faibles, nous cesserons de nous fier à nos forces propres.

Oui, Dieu filtre les épreuves mais il ne les ôte pas : elles sont nécessaires (1 Corinthiens 10.13). A moi de les accueillir en me disant : “C’est le chemin de Dieu”. Nous ne disons pas que les difficultés nous seront épargnées mais nous pouvons croire qu’elles nous seront utiles. C’est ainsi que Dieu nous forme et nous guérit de nos murmures. L’extraordinaire, c’est qu’il se sert de nos chutes et de nos erreurs pour atteindre son but. Il utilise très souvent, comme méthode éducative, le châtiment qui sanctionne les fautes et les erreurs de ses enfants. De nos pires folies, Dieu fait sortir le bien. Ces châtiments sont justes ; ils sont ceux d’un père aimant qui veut le meilleur pour les siens (Hébreux 12.7-11). Donc pas de rébellion. Dieu s’occupe de nous. Bénissons-Le pour cette certitude : Il achèvera l’œuvre qu’il a entreprise en chacun de nous.

Conclusion :

Voici une série de passages qui devraient fortifier notre assurance.

Lisez-les avec soin et soumission, sans douter. Apprenez-les par cœur.

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