Irréprochables devant sa gloire

10. L’ESPÉRANCE DE LA GLOIRE

« L’espérance ne trompe point parce que l’amour de Dieu est répandu dans notre coeur par le Saint-Esprit qui nous a été donné. »

(Romains 5.5)

Chacun sait qu’il n’y a pas de vie dynamique et heureuse sans espérance. Dès l’instant où l’homme n’attend plus rien de la vie, il baisse les bras et cesse de lutter. L’espoir stimule au contraire et donne une raison d’être à l’existence la plus humble. Ce qu’on attend conditionne “l’aujourd’hui”. Le prisonnier tient bon s’il compte sur sa libération prochaine. Le révolutionnaire court des risques et se donne à fond parce qu’il croit au triomphe de ses idées, de son parti et cela dans un avenir qu’il estime proche. En tout cas, il s’emploie à hâter le jour de la victoire. De même le disciple du Christ. Il souffrira la persécution, acceptera les privations parce qu’il s’attend à l’avènement triomphal de son Seigneur. Un chrétien sans espérance est chose inconcevable. L’apôtre avait raison de dire : “Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux des hommes” (1 Corinthiens 15.19)

L’individu qui est dans l’attente de jours heureux se plaît à imaginer demain. Ce qu’il espère avec plus ou moins de conviction n’est que la projection idéalisée de ses désirs ou de ses ambitions. Il suppute un avenir, l’avenir merveilleux dont il rêve et pour lequel il n’a cependant aucune assurance ; d’où son souci de sonder cet avenir, d’en soulever le voile, parfois en consultant des charlatans, lesquels promettent tout ce que recherchent leurs clients.

L’homme religieux voit plus loin sans doute. Il pense à l’au-delà et se persuade qu’il partagera avec les élus une éternité de bonheur. A la question : “En êtes-vous vraiment sûr ?”, il répond invariablement mais sans conviction : “je l’espère(1)”. Or qui dit : je l’espère" n’a pas d’espérance (voir ci-dessous). Et si espérance il y a, elle n’est qu’un souhait, et rien n’est plus problèmatique que la réalisation d’un souhait.

(1) « J’espère ». Le sens de ce verbe s’est affaibli au cours des années. Aujourd’hui, il signifie : « Peut-être ! J’ose le croire ». Dans le passé, il signifiait : j’attends sa réalisation avec certitude, je considère la chose devant se réaliser.

Le chrétien n’imagine pas le futur. Il ne crée pas l’espérance, il la reçoit. A lui de la “retenir fermement, jusqu’à la fin” (Hébreux 3.6) C’est Dieu qui par sa parole et le témoignage du Saint-Esprit, lui communique des certitudes quant à son existence dans l’au-delà ; d’où sa joyeuse assurance qui ne dépend ni de ses états d’âme, ni de ses désirs ; le chrétien compte uniquement sur les promesses de Celui qui tient parole et a le pouvoir d’accomplir ce qu’il a annoncé. “L’espérance, dit Saint-Paul, ne trompe pas”.

Mais au fait, qu’espère le chrétien ? Est-ce un paradis extraordinaire où tout ne sera que beauté, perfection et pureté ? Sans aucun doute. Il n’y a qu’à lire l’avant dernier chapitre de la Bible pour avoir une idée – une très faible idée – de la cité merveilleuse qu’il habitera dans la présence de Dieu. Peu avant de quitter ses disciples, troublés d’apprendre son départ, Jésus juge bon de les rassurer par une promesse valable pour tout enfant de Dieu : “Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père… Je vais vous préparer une place. Et lorsque je m’en serai allé et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi…” (Jean 14.2-3). Certes, une fiancée ne peut que se réjouir à la pensée d’occuper bientôt le bel appartement que son futur époux est en train de préparer pour leur vie commune. Mais que vaudrait l’appartement le plus luxueux si l’époux en était absent, si le mariage n’avait pas lieu. Le chrétien attend infiniment plus qu’un lieu de délices. “La place” que Jésus est allé préparer pour ses disciples dans le ciel sera sans aucun doute un lieu merveilleux ; il n’empêche que c’est la présence du divin Epoux qui en fera tout l’attrait et toute la gloire. C’est justement ce que le Christ Jésus, le divin époux à promis à ses disciples : “Je vous prendrai avec moi afin que là où je suis vous y soyez aussi” (Jean 14.3).

L’attente du chrétien c’est essentiellement son union parfaite, intime et de tous les instants avec l’auteur de “son grand salut”. Voir Jésus et demeurer éternellement dans la présence du Roi des rois, quelle perspective ! Le croyant y pense sans cesse. A preuve, la dernière prière instante de la Bible : “Viens Seigneur Jésus !”. C’est le cri de tous les rachetés. Auprès de lui, ce sera la fin des souffrances et surtout du péché car “nous serons semblables à Lui parce que nous le verrons tel qu’il est” (1 Jean 3.2).

Dans de nombreux entretiens, nous avons constaté que les chrétiens en période de dépression, s’adonnent à l’introspection et se laissent accuser par Satan, lui qui se plaît à faire chuter les enfants de Dieu. Ces derniers se découragent, persuadés qu’ils ont péché contre le Saint-Esprit, et donc sont voués à la perdition. Ils n’osent plus croire. Il n’ont plus la liberté de croire. Ignoreraient-ils que l’Ecriture, avec insistance, les invite et les exhorte à tenir bon dans la foi et à avoir, jusqu’à la fin, la volonté de croire. L’apôtre Paul les incite même à se couvrir du casque de l’espérance (1 Thessaloniciens 5.8).

Les textes abondent dans le N.T. qui nous exhortent à « retenir » jusqu’à la fin l’espérance, à montrer de la fermeté en espérance, à persévérer jusqu’au bout, à tenir bon coûte que coûte, pour ne pas douter et risquer de se perdre (Hébreux 10.39). Par exemple :

La Parole de Dieu nous invite à croire, à conserver, à saisir, à posséder, à retenir… l’espérance. Autant de verbes qui prouvent que le chrétien ne reste pas passif. Il lui appartient donc “de saï- sir l’espérance” de toutes ses forces. “C’est pourquoi, affermissez votre pensée, soyez sobres et ayez une parfaite espérance en la grâce qui vous sera apportée, lors de la révélation de Jésus-Christ" (1 Pierre 1.13).

L’épître aux Hébreux énonce une vérité qu’il ne faut pas perdre de vue. Retenez-la : “Par une seule offrande, le Christ a rendu parfaits à perpétuité ceux qui sont sanctifiés”. “Parfaits à perpétuité” ! Aux yeux du Père naturellement et conformément à sa volonté (v. 10). Inouï ! Quel puissant motif de louange et de joie ! Et si vous êtes inquiet parce que vous avez bronché tant de fois (Jacques 3.2), vous demandant si réellement vous pouvez vous compter encore parmi les sanctifiés, alors relisez le verset 10 ; il vous rassurera. Les sanctifiés, qui sont-ils ? Tous les enfants de Dieu, “nés de nouveau”, qui croient en la valeur salvatrice du sang versé à Golgotha. En effet, “nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Christ une fois pour toutes” (Hébreux 10.10). “Jésus, pour sanctifier le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte” (Hébreux 13.12).

Réjouissez-vous en espérance (Romains 12.12).

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