Irréprochables devant sa gloire

SUPPLÉMENTS

1. LA COHORTE DES LÈVE-TÔT

« Ainsi vous n’avez pas pu veiller une heure avec moi »

(Matthieu 26.40)

« Ne dormons donc pas, comme les autres mais veillons et soyons sobres »

(1 Thessaloniciens 5.6)

Vous dites que le temps vous manque et que le travail vous accapare pour tenter de justifier vos défaillances dans le domaine de la prière et de la lecture de la Bible. Les prétextes abondent. Pas le temps – Trop occupé – Fatigué – Accablé par tout ce qu’il reste à faire.

Pas le temps ? Allons donc ! Il y a des personnes près de vous qui trouvent en abondance du temps, même dans les périodes de gros travaux, que dis-je beaucoup de temps – miraculeusement sans doute – pour s’attarder auprès d’un être aimé, sans avoir les yeux rivés sur les aiguilles de leur montre, Plus encore, elles multiplient les rendez-vous qu’elles se gardent d’oublier. Vous avez deviné ! Cette catégorie de gens existe aujourd’hui encore : ce sont les fiancés. Tous les jours, sans qu’on doive les exhorter ou les supplier, ils ont hâte de se revoir, de se parler, sans lassitude, sans songer à prétexter quoi que ce soit pour annuler ou reporter à plus tard le rendez-vous quotidien. Ils ne rabâchent pas les mensonges bien connus des chrétiens : “J’ai trop à faire, Je n’ai pas le temps, Je suis trop fatigué” etc. Alors, pourquoi les fiancés trouvent-ils miraculeusement du temps ? Parce qu’ils sont habités par une force qui les pousse l’un vers l’autre. Une force que la Bible appelle : “le premier amour”, l’amour qui devrait également animer les enfants de Dieu et les pousser irrésistiblement vers le Maître, sans penser à l’heure qui passe et consulter leur montre à tout moment. Alors, pourquoi cette tiédeur et cette indifférence qu’on se plaît à entretenir ?

Le chapitre précédent nous a appris que les chrétiens sont des fiancés. Fiancés à Jésus, ils attendent – ou devraient attendre – avec une ferme espérance le jour du mariage annoncé par l’Ecriture, le mariage qui les unira définitivement au Christ, dans la gloire. Alors pourquoi tant de tiédeur, si peu d’intérêt à chercher le Seigneur, à guetter les moments où 1l est possible de se placer devant Lui ? Le Christ pourrait adresser, aujourd’hui encore, le reproche qu’il fit jadis à l’église d’Ephèse, une église certainement plus vivante et active que celle que nous fréquentons (Apocalypse 2.4). Acceptons, nous aussi, de confesser “l’abandon du premier amour”.

L’amour et le zèle qui nous animaient lors de notre nouvelle naissance, s’en sont allés, faute de vigilance. Reconnaissons-le.

S’il y a peu de vie dans les églises et peu de zèle parmi les croyants, ne cherchons pas plus loin. Pour une large part, c’est à cause du manque de vigilance. On s’est laissé prendre, accaparer par mille choses sans réagir : le travail, la poursuite des richesses, la recherche du confort et des plaisirs, la T.V… Hélas ! La Bible est restée fermée dans le placard. La prière est réduite à la portion congrue. Le Fils de Dieu qui voudrait être « en tout le premier » pour enrichir notre vie, est délaissé comme s’il n’avait aucun rôle à jouer dans nos journées. On veut bien qu’il nous bénisse et intervienne dans nos difficultés, pourvu qu’aucun effort ne nous soit demandé. “On a mieux à faire”, pense-t-on. Parler ainsi, c’est faire peu de cas de notre Seigneur, c’est le traiter en étranger, en personnage insignifiant, voire encombrant, Ainsi, on l’attriste grandement. Aurions-nous oublié qu’il est le Roi des rois et le Juge que nous sommes appelés à rencontrer ? “Il nous faudra tous comparaître devant le tribunal de Christ” (2 Corinthiens 5.10).

Halte-là. Soyons résolus à Lui donner du temps avec le réel désir de vivre dans une communion intime avec Lui – indispensable à tout progrès.

Ne nous contentons pas d’une brève rencontre avec Celui qui voudrait tellement se communiquer à nous pour nous enrichir des richesses de Sa Présence. Est-ce vraiment l’aimer que de lui consacrer juste quelques minutes par jour, simplement pour avoir bonne conscience ?

“Veiller” : C’est la recommandation que Jésus laisse à plusieurs reprises à ses disciples, peu avant de les quitter, non sans les avoir avertis qu’il viendrait “comme un voleur dans la nuit” (Matthieu 24.43 ; 1 Thessaloniciens 5.2). Les brebis du Seigneur ont la consigne expresse de rester vigilantes pour ne pas décrocher d’avec le divin Berger, et donc de courir le risque de se perdre. Ceux qui sommeillent ou dorment ne peuvent veiller. Relevons le reproche du Sauveur, cité en exergue au début du chapitre : “Vous n’avez pu veiller une heure avec moi !” Jésus s’adresse aux trois disciples qui l’assistaient dans le jardin de Gethsémané dans des circonstances et des moments bien pénibles, peu avant le drame de la Croix. Cependant, cette parole de Jésus devrait nous atteindre aussi, non pour le soutenir mais pour lui plaire et se consacrer à Lui.

Pour encourager ses lecteurs à la vigilance, l’apôtre Paul conseille : « Ne dormons pas comme les autres » (1 Thessaloniciens 5.6).

Ce mot d’ordre est à prendre au sérieux et à placarder sur le mur de notre chambre Bien sûr, en donnant ici, au verbe “dormir” son sens littéral. Le contexte semble nous y autoriser d’ailleurs (Voyez 1 Thessaloniciens 5.10 : “… que nous dormions ou que nous soyons éveillés, vivons ensemble, avec Lui”).

Une heure avec Jésus(1).

(1) C’est le titre d’un vieux traité. Il a inspiré certains passages de ce chapitre.

C’est le matin dans le silence, avant toute activité, et alors que tout est calme autour de nous, que le Christ nous appelle à le rencontrer. Il sera le premier à nous attendre, toujours prêt à nous accueillir (Jean 6.37 ; Jacques 4.8a), Venons donc à Lui, non pour lui consacrer quelques minutes seulement, à la sauvette comme font les gens pressés, mais pour chercher sa face et se tenir devant Lui, sans hâte et détendus, afin de passer une heure bénie en sa compagnie, comme il le souhaite. Pourquoi une heure ? Parce qu’il faut du temps, beaucoup de temps pour se trouver réellement dans sa présence, du temps pour être tout à Lui, du temps pour chasser les vaines pensées. Du temps encore pour lui parler de nos besoins, pour énumérer les difficultés qui nous attendent et que nous souhaitons résoudre dans la paix et la justice ; du temps pour se nourrir de Sa Parole et recevoir un message utile pour la journée, du temps aussi pour confesser ses fautes “qu’il a eu le temps” de nous signaler ; du temps aussi pour lui parler de notre conjoint, de nos enfants, de nos proches éprouvés, ainsi que de la communauté que nous fréquentons. Surtout du temps pour lui rendre grâces et l’adorer… Bref ! Du temps pour vivre un vrai culte à Sa gloire !

Discipline

Faites bien votre calcul pour déterminer l’heure du lever quotidien. Comptez deux heures avant de partir au travail (une heure pour le Seigneur, une heure pour la toilette et le petit déjeuner – Ce n’est ici qu’une simple indication, non une loi à observer). Peut-être au début, ce lever aux aurores vous paraîtra-t-il bien pénible car vous souhaiteriez rester plus longtemps au chaud sous les couvertures. Mais très vite, Dieu aidant, la chose vous deviendra facile. Un besoin même. (Je n’ignore pas que les mamans de famille nombreuse ont fort à faire. Leur temps est découpé, imprévisible. Dieu le sait qui donnera à ces mamans la capacité de trouver de courts moments favorables pour venir à Lui avec la possibilité d’exposer leurs besoins en moins de temps.)

Se lever tôt est chose possible, facile même, à condition qu’on persévère, et accepte, le soir… d’être raisonnable. Il faudra choisir de ne pas prolonger inutilement la veillée pour éviter de brûler la chandelle par les deux bouts. Le chrétien qui veut plaire à son Chef accepte volontiers ce peu de discipline. Le lever tôt exige un coucher tôt.

Pour prouver à mon Seigneur ma reconnaissance et mon amour, librement de renoncerai aux joies des longues conversations sous la lampe. J’accepterai de ranger le livre passionnant que j’étais en train de lire, je renverrai à demain une tâche qui ne presse pas. Et avant de me retirer et de regagner la chambre, je demanderai au Seigneur de me donner la volonté et l’énergie nécessaires pour sortir du lit sans la moindre hésitation, le lendemain, de bonne heure, s’il m’est donné de voir ce lendemain. Je lui demanderai de veiller sur moi durant le repos de la nuit, de chasser toute mauvaise pensée, de me pénétrer du sentiment de Sa présence dans mes instants de veille, s’il y en a. Mon désir est qu’il soit à mon réveil, le premier dans mes pensées. Que Dieu me rende capable de me lever une heure à l’avance tous les jours pour Lui ; qu’il me donne de vivre, sans murmure, de longs moments en sa sainte compagnie. Toutes ces demandes, je les formulerai le soir, dans la foi, avec l’assurance qu’il a déjà répondu (Marc 11.24). Ensuite, assuré d’être entre Ses mains, je me livrerai au sommeil.

L’apôtre Paul, farouchement déterminé à obtenir la couronne incorruptible, consentait à traiter durement son corps (1 Corinthiens 9.24-27). Il exhortait son jeune ami Timothée à en faire autant : “Exerce-toi à la piété”, lui disait-il, en ajoutant : "L’exercice corporel est utile à peu de chose tandis que la piété est utile à tout. C’est là une parole certaine et entièrement digne d’être reçue" (1 Timothée 4.8-9). Pierre tenait un langage analogue : “Faites tous vos efforts pour joindre à votre foi… la piété” (2 Pierre 1.5-8). L’athlète qui veut remporter le prix s’engage à fond dans une préparation intensive et soutenue, sans se mettre en peine si les débuts sont décevants et si cet entraînement est pénible. Il persévère en dépit des souffrances et des privations qu’il doit endurer. Alors pourquoi nous laisserions-nous aller ? Ne nous faisons pas, à l’avance, une montagne du “lever-tôt quotidien”.

“Exerce-toi à la piété.” La piété consiste à veiller sur la qualité et la fréquence des relations que nous entretenons avec le Maître (par la prière, la lecture de la Parole et l’assiduité aux rencontres de l’église, en particulier). Le chrétien “s’exerce” à entretenir et à cultiver une amitié avec son Maître. On peut si facilement, comme nous l’avons dit plus haut, l’oublier des heures durant, des journées entières et les vivre en quelque sorte en lui tournant le dos. Qui néglige ainsi son Dieu sans manifester le moindre regret, cède à l’impiété, un péché qui l’attriste et l’irrite (Romains 1.18).

Une question se pose alors. En quoi consiste cet entraînement ?

Certainement à faire effort, un effort soutenu, pour garder le contact avec Dieu, non seulement le matin lors de notre culte personnel, mais tout au long du jour. Comment cela ? En revenant vers le Seigneur chaque fois que nous sommes conscients de l’avoir lâché, l’esprit de l’homme étant tellement porté à vagabonder à droite et à gauche, à tout instant. Or, Dieu veut être aimé de “toute notre pensée” (Matthieu 22.37). C’est ainsi que David pouvait dire : “Je tourne constamment les yeux vers l’Eternel” (Psaumes 16.8 et 25.15) en ajoutant : “Dès le réveil, je me rassasierai de ton image” (Psaumes 17.15). Imitons-le et prenons immédiatement la sainte et ferme résolution de ne jamais oublier Dieu. En comptant uniquement sur Lui.

Le temps passé seul à seul avec le Seigneur dans l’adoration est un “service” auquel il prend un extrême plaisir ; un “service” qu’il récompensera le moment venu (Matthieu 6.6). Un “service” qu’il réclame avec insistance (Jean 4.23). Un “service” qui mérite d’être accompli en priorité, pour Lui. Que ce soit un vrai culte que nous chercherons à Lui rendre jour après jour.

♦ ♦ ♦

Accepteriez-vous de répondre, sans indulgence et en vérité, aux questions suivantes ?

Veillons à ne pas être un sarment détaché du cep par négligence, donc un sarment qui ne porte pas de fruit, voué au feu (Jean 15.6). N’attristons pas le Saint-Esprit plus longtemps, mais servons notre Dieu et le prochain, de tout notre coeur.

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