Je veux t’aimer

LA FÊTE DE LA FAMILLE

« Il y a un temps pour aimer »

Ecclésiaste 3.8

Faites de votre maison un coin du ciel, l’endroit où il fait bon vivre ensemble. Pourquoi pas ? Pour ce faire, mettez une soirée à part chaque semaine – le mardi de préférence (1) – que vous réserverez à la famille. Une soirée « sacrée » que vous n’accorderez à personne, pas même aux amis les plus chers mais aux vôtres seuls. Ce soir-là, pas de visite. Pas de sortie en ville au programme. Pas de réunion à l’église qui tienne, sauf exceptionnellement (A ce sujet, il sera souhaitable que tous les membres de la communauté locale fassent relâche ce jour-là, simplement pour encourager les parents à se consacrer aux leurs).

(1) Nous conseillons le mardi parce que le lendemain est jour de congé pour les écoliers.

Au début de l’année, ne manquez pas de rayer tous les mardis soirs à l’encre rouge sur votre nouvel agenda. Qu’ils soient « programmés » à l’avance, par priorité. Tenez bon. Et si obligation vous est faite de sacrifier une veillée par-ci par-là, remplacez-là par une autre de la même semaine. Vos enfants seraient trop déçus d’être privés de « leur » fête car il s’agit justement de donner un air de fête à cette rencontre familiale.

Parmi les importuns à congédier sans ménagement, signalons « Madame T.V. » cet œil magique qui vous oblige à écarquiller les yeux durant des heures pour subir ses longueurs et ses fadaises. Insolente, elle s’impose à tous, exige l’obscurité, réclame votre attention, interdit toute conversation et vous empêche d’aller au lit quand vous en avez envie. Chassez l’intruse pour la soirée, même si le programme est alléchant.

Tous présents à la fête. C’est le mot d’ordre pour chacun mais principalement pour le chef de famille qui trouvera toujours de bons motifs « pour ne pas être là ». Qu’il fasse faux-bond un soir et la fête sera manquée. Le père présent c’est … la famille au complet. Toutefois, qu’il s’oblige à rentrer de bonne heure à la maison s’il ne veut pas infliger aux siens le supplice des affamés installés autour d’une table bien garnie qui leur est interdite. Vous, le père, laissez vos soucis professionnels à la porte et confiez-les au Seigneur avant de quitter le bureau. Et vous, la maman, ne vous rongez pas les sangs en pensant à tout ce que vous devriez faire urgemment : l’armoire à ranger, les chemises à repasser, le linge à raccommoder. Non, car il y en aura toujours. Ayez bonne conscience en remettant ce travail à plus tard et soyez pleinement détendue au milieu des vôtres. C’est nécessaire et votre visage n’en sera que … plus beau.

De la joie partout. Surtout, ne vivez pas ces heures à contre-cœur, par devoir, « pour faire plaisir aux enfants ». La soirée serait bientôt languissante, morne, sans chaleur. Au contraire. Attendez-la – et parlez-en – avec enthousiasme. Ne dites pas : « A quoi bon ! » mais persuadez-vous qu’il est merveilleux de se réjouir en famille. C’est pourquoi, donnez un air de fête à la soirée. Demandez à vos enfants, à tour de rôle, d’égayer à leur manière le cadre de cette rencontre : quelques décorations « surprise », une nappe haute en couleurs, des fleurs dans les vases et des bougies un peu partout dans la pièce.

Et afin que rien ne vienne ternir ces moments attendus, mettez un terme à vos disputes. Que toute faute soit, à l’avance, confessée et pardonnée. Définitivement oubliée. Défense d’y revenir, d’y faire allusion. Il sera exigé que nulle mention ne soit faite de sottises ou d’excès commis par l’un ou par l’autre des enfants. Pensez-y.

De la détente. Ce soir-là, la famille entière fera relâche, sur toute la ligne. Pas de leçons à apprendre ou de devoirs à terminer. Interdiction formelle d’ouvrir un livre de classe … puisque demain est jour de congé. De même pour les parents. Pas de couture au programme, de pommes de terre à éplucher ou de factures à classer. La détente sera de règle afin que chacun soit pleinement consacré à la fête, c’est-à-dire disponible … pour les autres.

Abondance et variété. Que la maman prépare un repas simple – la fête hebdomadaire ne devrait pas lui être à charge – mais alléchant. Sur la table, gâteaux, fruits et sirops seront à volonté. Plutôt que de s’empiffrer à Noël ou a Pâques, c’est-à-dire deux ou trois fois l’an seulement, faites en famille un mini-festin hebdomadaire, nettement plus modeste, vite préparé et selon vos moyens, suffisamment copieux pour réjouir vos enfants … et votre mari. Les petits « suppléments » créent une atmosphère de fête qui émoustille grands et petits.

Programme de la soirée. Ne l’improvisez pas. Ne laissez pas s’écouler au hasard ces heures d’intimité. A l’avance, pensez à telle histoire, à tel jeu que vous proposerez aux vôtres. Demandez à vos enfants, s’ils en ont l’âge et les moyens, de vous divertir durant une demi-heure par exemple. Laissez du temps pour de libres bavardages où l’on se préoccupera d’intéresser les autres en rappelant de bons souvenirs, en évoquant des incidents amusants vécus par la famille tout entière. Surtout, ne parlez pas de la guerre de quatorze ou de trente-neuf. Laissez la politique, les problèmes mondiaux ou toute affaire triste « au vestiaire ». Récitez des poèmes, lisez ure courte anecdote. Donnez à chacun la possibilité de raconter une histoire drôle, de dire « un mot d’humour ». Et en plus des jeux auxquels devront participer tous les membres de la famille, annoncez « la » surprise. Entendez par ce mot, un petit cadeau, une nouvelle exceptionnelle (une naissance ou un mariage par ex.), l’achat d’un appareil longtemps convoité, un voyage par avion, un projet de vacances … Qui aime ne manque pas d’imagination. Trouvez ensemble la « bonne action » à faire le lendemain ou durant la semaine à venir : une visite à un vieillard ou un malade, une lettre à écrire, une invitation à distribuer, un livre à donner. Enfin, n’oubliez pas de chanter abondamment, d’entonner à pleine voix de petits refrains joyeux et rythmés, si possible autour du piano ou de la guitare. On ne fait pas la fête en gémissant.

Que chacun, tour à tour, serve les boissons, offre les parts de gâteaux, distribue les cantiques, lave les verres … apporte la Bible car il serait dommage de ne pas clore ce temps béni par une courte lecture biblique (deux ou trois versets seulement, bien choisis … et bien lus) suivie de quelques instants de louange entrecoupés de petits chœurs entraînants.

Fixez une bonne fois pour toutes l’heure de la séparation que vous observerez impitoyablement afin d’éviter les larmes ou les supplications : « Pas encore ! – Laissez-nous veiller un peu plus cette fois ! – Encore une demi-heure … ». Ne faiblissez pas même si l’ambiance est des meilleures. Terminez la soirée par une embrassade générale puis allez vous coucher en bénissant le Seigneur.

Parents, préparez sérieusement cette soirée plus utile qu’il n’en peut paraître. Elle développera chez tous l’esprit de famille et servira à l’édification du foyer. En tout cas, vos enfants garderont de ces veillées, des souvenirs inoubliables et reconnaissants qui les marqueront profondément pour la vie.

DIALOGUE

Les époux s’interrogent en toute liberté :

1. – Que pensez-vous d’une telle suggestion ? En découvrez-vous l’importance ?

2. – Donnez-vous vraiment du temps à vos enfants ? Savez-vous vous réjouir avec eux, volontiers ? Qu’est-ce qui vous empêche de mettre à part une soirée hebdomadaire pour faire la fête en famille ?

3. – Ne devriez-vous pas parler de la chose à votre pasteur pour qu’il ne mette rien au programme de l’église le mardi soir ? Pourriez-vous suggérer à vos amis l’idée de cette fête ? Quelle sera, pour votre foyer, la suite « pratique » de vos réflexions ?

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