Je veux t’aimer

LES BEAUX-PARENTS MODÈLES

« Occupez-vous de vos propres affaires »

1 Thessaloniciens 4.11

Avez-vous des gendres et des belles-filles ? Alors prudence ! Ne faites rien qui puisse les dresser contre vous, inutilement. Si tant de belles-mères sont décriées, c’est qu’elles accumulent les maladresses ou déploient une sollicitude encombrante.

Surtout que maman ne s’imagine pas avoir reçu de Dieu la mission de veiller sur les faits et gestes de ses enfants, ne se croie responsable de la bonne marche du nouveau foyer. A moins que les jeunes époux ne s’égarent sur le plan moral ou spirituel – dans ce cas vous seriez coupable de ne rien dire – laissez-les pleinement libres de diriger leur barque à leur idée. C’est le mari qui est le chef dans sa maison. N’allez pas dire, pour justifier vos interventions : « Oh, ma belle-fille est si jeune et tellement inexpérimentée que je ne puis les laisser faire sans les guider un peu. D’ailleurs, je leur ai déjà épargné bien des erreurs … ».

A savoir !

Cette réflexion est à rejeter sans regret car rien n’est plus éprouvant pour des jeunes que de se savoir perpétuellement contrôlés, que d’être en mesure de prévoir la remarque ou la directive qui viendra de « maman ».

Voici quelques règles élémentaires qui préviendront bien des déboires si elles sont observées :

1. — Ne multipliez pas vos conseils à l’adresse des jeunes époux. Ils vous sauront gré de garder vos distances et vos suggestions. Le jeune foyer doit avoir le sentiment de voler de ses propres ailes.

Surtout, ne dites-pas à votre belle-fille :

– Voyons, Julienne … votre robe est trop longue. Et puis le bleu ne vous convient pas. Le marron irait mieux avec votre teint.

– Julienne, je vous trouve faible à l’égard de votre garçon. Vous lui passez toutes ses fantaisies et faites le contraire de ce qu’ordonne la Bible. Soyez plus sévère, utilisez la verge …

– Julienne, profitez donc de l’abondance des cerises pour faire vos confitures. Elles sont au prix le plus bas et vous pourrez économiser un peu d’argent. Tenez, nous les ferons ensemble.

– Pourquoi, Julienne, ne diriez-vous pas à votre mari, de ma part, qu’il est prématuré de changer sa voiture qui roule bien encore. J’estime qu’une plus faible cylindrée correspondrait mieux à sa bourse.

– Julienne, allez donc plus souvent chez tante Jeanne. Elle s’ennuie et vous lui ferez grand plaisir si vous la visitez… Voulez-vous que je vous y accompagne ?

Erreur ! Erreur ! Gardez-vous d’accumuler les conseils ; attendez plutôt qu’on vous les demande. « Laissez la jeune femme organiser sa maison comme elle l’entend ; accordez-lui la joie de placer les meubles où bon lui semble, de coller le papier peint qu’elle a choisi avec amour. Les fautes de goût n’ont jamais tué personne. Après tout, le jeune ménage appartient à une autre génération et l’un des conjoints vient d’un milieu différent du vôtre. Ce qui signifie : autres besoins, autre vision des choses, autre mentalité. C’est pourquoi, respectez la totale indépendance du jeune foyer. C’est une cellule qui a sa vie propre et dans laquelle vous n’avez pas voix au chapitre. Acceptez-en l’idée une fois pour toutes. Attendez qu’on sollicite votre opinion pour la formuler, sinon abstenez-vous de la donner. « Ils » viendront d’autant plus vite vous consulter que vous veillerez à leur laisser les mains libres » ( Priorité à la liberté. Éditions : Croire et servir).

2. – Ne soyez pas toujours « fourrés » dans la maison de vos enfants selon le bon conseil des Proverbes : « Mets rarement le pied dans la maison de ton prochain de peur qu’il ne soit rassasié de toi et qu’il ne te haïsse » (Proverbes 25.17). Faites-vous désirer plutôt que d’entendre des « ouf ! » chaque fois que vous quittez les vôtres. Moins vous imposerez votre présence à vos enfants et plus ils vous réclameront et solliciteront vos conseils. Trop d’assiduité finit par peser. Ne soyez pas des gens encombrants ni envahissants.

3. – Lorsque vous conversez avec eux, soyez attentifs, toujours soucieux de relever ce qui est bien, sujet de joie pour eux. Montrez votre émerveillement lorsqu’ils ont acquis un beau tableau ou heureusement disposé leurs meubles. Ne soyez pas avares de louanges et ne vous lassez pas de les encourager … mais toujours discrètement. Surtout, pas de remarques négatives et d’ironie qui humilie. Faites-leur plaisir et ils s’attacheront à vous.

4. – Si vous apprenez que votre fille attend son cinquième enfant, à votre goût un peu trop rapproché des précédents, n’allez pas fulminer contre votre gendre ni sermonner sa femme parce qu’ils « ne savent pas y faire ». C’est un domaine où vous n’avez rien à dire. Ne prenez pas un air soucieux « pour leur faire comprendre » votre mécontentement mais encouragez plutôt la jeune maman certainement éprouvée par cette venue … inattendue. J’ai connu des parents qui couvraient de reproches leurs enfants chaque fois qu’une naissance était annoncée. Non pas ! Croyez à « l’heureux » événement et confiez déjà l’enfant à Celui qui veille sur lui.

5. – Prenez au sérieux les réflexions de vos enfants, de votre gendre ou belle-fille en particulier. Préoccupez-vous de discerner ce qu’ils attendent de vous, ce qui leur est désagréable chez vous. Et s’ils accueillent sans enthousiasme – quoique poliment – une suggestion que vous leur faites, n’insistez pas. Ne la leur imposez pas. Il serait dommage qu’ils vous « suivent » à contrecœur.

Et puis, mettez-vous dans l’idée que vos enfants peuvent fort bien se passer de vous et de vos conseils.

DIALOGUE

1. – ELLE et LUI : Avez-vous commis quelque maladresse à l’égard du jeune foyer ? Vos enfants vous ont-ils déjà fait des reproches ? Qu’en avez-vous fait ? Ont-ils refusé de suivre vos directives ? Alors, quelle a été chaque fois votre réaction ? Vos relations sont-elles bonnes, sans nuages ? Ou tendues ?

2. – ELLE et LUI : Si vous êtes conscients de vous être ingérés dans les affaires de vos enfants, humiliez-vous et demandez-vous sur quels points vous devriez changer. Etes- vous réellement préoccupés de leur bonheur ?

3. — ELLE et LUI : Priez pour le jeune couple. S’« ils » se trompent, dites-le à Dieu. S’ils s’égarent loin de Lui, demandez-Lui comment vous pouvez les avertir sans les heurter et quand ? Louez Dieu pour vos petits-enfants qui, certaine- ment, sont pour vous un grand sujet de joie.

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