Théologie Systématique – III. Prolégomènes et Cosmologie

3. De l’importance dogmatique de la doctrine de la Trinité

Notre raison reporte inévitablement à l’Être suprême l’axiome énoncé par le Créateur même de l’homme au début de sa carrière morale : Il n’est pas bon qu’il soit seul ! Un Dieu possédant en lui le pouvoir de procréer d’autres êtres, et demeurant éternellement solitaire, ne se conçoit pas. Aussi la question de savoir ce que cet être seul faisait durant l’éternité antérieure à l’existence du monde, a-t-elle sans cesse obsédé la raison et la curiosité humaines. On sait la réponse que Luther y donna dans une de ses heures de bonne humeur : « Il était assis derrière une haie et il faisait des fouets pour ceux qui font de semblables questions ». Ceux à qui cette solution n’a pas suffi, se sont retournés vers la doctrine de l’éternité de la création. Mais si le monde a été nécessaire à Dieu pour occuper son éternité, le monde est une partie de Dieu.

Hâtons-nous de déclarer toutefois que les arguments purement rationnels articulés soit pour soit contre la doctrine de la Trinité, ne doivent avoir en tout cas pour nous qu’une valeur très restreinte. Le simple fait que notre raison ne concevrait pas une personne divine solitaire, ne peut créer qu’une présomption en faveur de la donnée biblique ; et l’opposition qu’on a faite à celle-ci d’un autre côté à raison de l’impossibilité prétendue de concevoir trois personnes dans une communauté d’essence, ne saurait avoir qu’une portée subjective et n’atteignant pas l’objet lui-même.

La Bible nous fournit une solution mystérieuse sans doute, mais plus satisfaisante, quoi qu’on en dise, pour la raison, que les négations dont elle a été l’objet ; et à la question légitime après tout : Qu’est-ce que Dieu faisait éternellement avant l’existence du monde, nous répondrons avec elle : Il aimait !

Et si cette communauté essentielle des trois volontés divines était la réalisation parfaite en Dieu même de l’idée de l’être et du Bien, s’il n’y avait aucune nécessité en Dieu même, ni ontologique, ni morale, d’une autre existence, il s’ensuit que toute apparition d’un être autre que Dieu dans le temps et dans l’espace, a été un fait de grâce et de liberté.

Notre raison reporte inévitablement à l’Être suprême l’axiome énoncé par le Créateur même de l’homme au début de sa carrière morale : Il n’est pas bon qu’il soit seul ! Un Dieu possédant en lui le pouvoir de procréer d’autres êtres, et demeurant éternellement solitaire, ne se conçoit pas. Aussi la question de savoir ce que cet être seul faisait durant l’éternité antérieure à l’existence du monde, a-t-elle sans cesse obsédé la raison et la curiosité humaines. On sait la réponse que Luther y donna dans une de ses heures de bonne humeur : « Il était assis derrière une haie et il faisait des fouets pour ceux qui font de semblables questions ». Ceux à qui cette solution n’a pas suffi, se sont retournés vers la doctrine de l’éternité de la création. Mais si le monde a été nécessaire à Dieu pour occuper son éternité, le monde est une partie de Dieu.

Hâtons-nous de déclarer toutefois que les arguments purement rationnels articulés soit pour soit contre la doctrine de la Trinité, ne doivent avoir en tout cas pour nous qu’une valeur très restreinte. Le simple fait que notre raison ne concevrait pas une personne divine solitaire, ne peut créer qu’une présomption en faveur de la donnée biblique ; et l’opposition qu’on a faite à celle-ci d’un autre côté à raison de l’impossibilité prétendue de concevoir trois personnes dans une communauté d’essence, ne saurait avoir qu’une portée subjective et n’atteignant pas l’objet lui-même.

La Bible nous fournit une solution mystérieuse sans doute, mais plus satisfaisante, quoi qu’on en dise, pour la raison, que les négations dont elle a été l’objet ; et à la question légitime après tout : Qu’est-ce que Dieu faisait éternellement avant l’existence du monde, nous répondrons avec elle : Il aimait !

Et si cette communauté essentielle des trois volontés divines était la réalisation parfaite en Dieu même de l’idée de l’être et du Bien, s’il n’y avait aucune nécessité en Dieu même, ni ontologique, ni morale, d’une autre existence, il s’ensuit que toute apparition d’un être autre que Dieu dans le temps et dans l’espace, a été un fait de grâce et de liberté.

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