Introduction à la dogmatique réformée

V.
Que la dogmatique chrétienne doit être protestante

Nous nous proposons d’établir que si la dogmatique doit être chrétienne, elle ne pourra se constituer en une discipline scientifiquement légitime qu’à condition d’accepter le principe formel et le principe matériel de la réforme protestante. C’est dire qu’elle devra d’abord reconnaître comme juge suprême des controverses en matière de foi et de vie Dieu parlant dans et par l’Ecriture Sainte ; qu’elle devra poser que le contenu essentiel du message évangélique est la justification du pécheur par le moyen de la foi seule en Jésus, le Christ, Fils unique de Dieu.

De même que l’Incarnation et la Trinité sont les principes qui spécifient matériellement le christianisme orthodoxe, par rapport aux autres types monothéistes (christianisme arien, unitaire, judaïsme et mahométisme) ; de même l’autorité souveraine de l’Ecriture et la gratuité du salut sola fide, par la foi seule, sont les principes qui, dans le domaine du théisme chrétien œcuménique, spécifient le protestantisme des réformateurs, par rapport au catholicisme, soit du type occidental, soit du type oriental.

Pour les réformateurs, la question n’était pas de savoir si l’Eglise, institut visible, est d’ordre divin, ni même si, dans certaines conditions, elle est infaillible ou indéfectible.

Sur ces deux points, Calvin est aussi catégorique dans l’affirmative que Luther.

Ni l’un ni l’autre non plus ne doutent de l’institution divine du ministère de la Parole et des sacrements.

Ils ne contestent pas que l’Eglise ait autorité dans les questions de foi et de discipline. Le chrétien, normalement, ne peut être conçu à la vie de la foi que dans le sein de cette mère des fidèles qu’est l’Eglise. Pour eux, ils relèvent de son enseignement et de son autorité tout le temps de leur vie.

C’est à tort aussi qu’on a dit que, pour Calvin, l’Eglise visible n’était que le corps de l’Eglise invisible qui, seule, serait l’âme immortelle et qui pourrait vivre sur la terre, privée de son corps.

Ce qui, d’après lui, peut arriver et ce qui est arrivé souvent, c’est que « l’ordre de l’Eglise », son régime extérieur, soit tellement corrompu que l’Eglise n’ait plus d’apparence visible, c’est-à-dire qu’elle soit privée des « marques » à l’aide desquelles on puisse dire avec une pleine certitude : l’Eglise est ici ou elle est là.

Ces marques sont la dispensation fidèle de la Parole de Dieu et des sacrements. Elles peuvent être à tel point altérées que l’Eglise visible n’ait plus apparence visible d’Eglise.

Mais, par la grâce de Dieu, il y subsiste toujours des « reliques », un minimum que Satan ne peut jamais et ne pourra jamais détruireu.

uCalvin, Inst., 4.2.11-12.

Un corps humain peut être à tel point ravagé par la maladie qu’il n’ait plus forme humaine. Il est visible tout de même, bien qu’il n’ait plus l’apparence qu’il devrait avoir et que l’on puisse se demander si on a bien devant soi un organisme humain.

Il ne s’agissait point enfin, pour les réformateurs, de créer une Eglise nouvelle, mais de rétablir l’ordre de l’Eglise qui était, selon eux, « en ruine et désolationv ».

vConf. gal., art. XXXI.

La question était et est encore celle-ci : devons-nous croire, d’une certitude de foi divine, que les conducteurs de l’Eglise, pris en corps, sont infaillibles en vertu de leur seule fonction ; qu’ils s’acquittent toujours si fidèlement de l’office qui leur a été divinement confié, que nous devions accepter, sans aucun examen, leurs décisions en matière de foi et de vie comme irréformables, infailliblement conformes à la Parole de Dieu, liant les fidèles dans leur conscience.

En d’autres termes, la fonction légitimement conférée garantit-elle l’infaillibilité des fonctionnaires ou du chef, de ces fonctionnaires — à supposer qu’il doive y en avoir un qui soit le vicaire du Christ — et cela indépendamment de leur soumission réelle, intérieure et exclusive à la Parole de Dieu ?

Le protestantisme des réformateurs enseigne que les pasteurs de l’Eglise ont le droit et le devoir de dire au peuple chrétien et au monde ce que Dieu leur donne d’intelligence de sa Parole, en un lieu et en un temps donnés. Mais il sait que, par leur faute, les pasteurs peuvent être au-dessous de leur tâche ou infidèles à leur mission. Il sait que le Saint-Esprit n’est pas forcément toujours du côté du parti au pouvoir et qu’il n’est pas nécessairement lié à la majorité — qui peut être prévaricatrice — d’un synode ou d’un concile.

Dans un état bien constitué, la cour suprême de justice a mission d’interpréter la loi, de dire le droit et de fixer la jurisprudence.

Mais ce n’est point une loi de la nature que les juges de ce tribunal soient infaillibles ; que leurs décisions soient toujours inspirées par la justice ; qu’enfin leur interprétation de la coutume ou des textes ne puisse jamais être réformés ultérieurement par la même cour de justice, établissant une nouvelle jurisprudence. Il y a quelquefois des magistrats inintelligents, partiaux ou serviles.

Pourquoi veut-on que les cours et tribunaux ecclésiastiques soient exempts de ses défaillances ?

C’est, nous dit-on, qu’ici, le salut éternel des âmes est en jeu, tandis que, dans le cas des tribunaux humains, il ne s’agit que d’intérêts temporels. Dieu, dit-on, doit avoir pourvu, par des moyens adéquats, au salut éternel de ceux qu’il a prédestinés à la gloire. Pour cela, il faut qu’ils puissent parvenir à la connaissance certaine de la vérité salvatrice. Aussi voyons-nous le Ressuscité, quand il ordonne à son Eglise d’enseigner, lui promettre qu’il sera avec ses ministres jusqu’à la consommation des siècles.

Il est certain que Dieu a toujours pourvu à ce que les siens puissent parvenir à la vie éternelle, qui consiste à le connaître, lui seul vrai Dieu, et à connaître le Christ qu’il a envoyé (Jean 16.3).

En parlant des églises assujetties au joug de l’erreur et de la superstition, Calvin dit que ce sont encore des églises, pour cette raison, entre autres, que « Dieu y conserve miraculeusement les reliques de son peuple, combien qu’elles y soient pauvrement disperséesw ».

wInst., 4.2.12

En cela se vérifie l’efficacité de la promesse du Christ. Il est avec ses ministres, quand ils enseignent, même si leur prédication est entachée d’ignorance ou d’erreur. Il est avec un prédicateur même infidèle, quand il ne laisse filtrer, dans l’âme des fidèles, que les éléments de vérité contenus dans la prédication déficiente. L’exemple de la conversion de la Mère Angélique, de Port-Royal, nous en fournit une preuve frappante.

Quand le mal empire dans l’Eglise, quand elle devient ainsi impropre, comme institut, à remplir son rôle. Dieu peut, dès qu’il lui plaît, susciter, par une vocation extraordinaire, de ces hommes que Calvin appelait des évangélistes, et que nous appelons, nous, des réformateurs. Il rétablit ainsi, dans une clarté et une pureté suffisantes, la proclamation du message évangélique et la dispensation des sacrements.

Ce ministère extraordinaire a ses lettres de créance dans sa fidélité à l’Evangile et dans le pouvoir spirituel dont il fait preuve en amenant ou en ramenant des âmes à la foi au Christ, Fils unique et éternel de Dieu, par la prédication de la rémission des péchés, obtenue par la seule foi en lui.

Nous avons là une preuve que le principe matériel de la Réforme, le sola fide, est non seulement capable de ranger des âmes sous le joug du Christ, mais encore que ce principe est la vérité même.

Ceux qui l’acceptent le trouvent clairement enseigné dans l’Evangile, dont il est comme la substance, et ils font l’expérience, dans la communion avec leur Sauveur, en même temps que de la réalité du pardon gratuit, de la puissance sanctifiante du Christ, saisi par la foi en la Parole qui leur est prêchée.

Quant au principe formel du protestantisme, l’Ecriture source et règle unique de la foi et de la vie, il se justifie scientifiquement par une constatation qui est une évidence historique.

Il est évident que le christianisme n’a pu se constituer, en face de la Synagogue, comme Eglise héritière de l’ancien Israël, qu’en prenant son point d’appui sur le principe même qui est devenu le principe formel de la Réforme, en face de l’Eglise de Rome.

Par rapport à la Synagogue et au Sanhédrin, l’Eglise primitive fut exactement ce que fut la Réforme, par rapport à la papauté et au concile.

Le christianisme, formellement, est essentiellement un protestantisme, se dressant contre le judaïsme légitimiste et traditionnaliste.

Parce que le judaïsme a été vaincu et que les siècles ont passé, les chrétiens du type catholique, et sacerdotaliste n’y prennent plus garde. Mais ils ne seraient pas là, pour opposer aux chrétiens protestants leurs « préjugés légitimes », c’est-à-dire la question préalable légitimiste, sous prétexte que les protestants ont rompu avec l’autorité légale ; ils ne seraient pas là, disons-nous, si Jésus et ses disciples ne s’étaient pas comportés à l’égard du sacerdoce de Jérusalem, comme Luther et Calvin le firent plus tard à l’égard du sacerdoce de Rome.

Quel est le point précis qui distingue formellement le protestantisme historique de Rome et aussi de Constantinople ?

On l’a déjà dit, il ne s’agit pas de dénier à l’autorité ecclésiastique le droit de dire son sentiment et de juger sur les matières de controverse religieuse, en prenant pour norme suprême la Parole de Dieu.

Encore moins s’agit-il de favoriser l’orgueil individuel des particuliers, en leur donnant le droit de s’appuyer sur leur raison ou sur leur sensibilité autonomes, pour rejeter ce que confesse l’Eglise représentative.

La question est celle-ci : lorsque l’Eglise représentative — qui ne s’identifie pas toujours nécessairement avec l’Eglise tout court — prétend arbitrairement mettre son autorité ou sa « tradition des anciens » sur le même pied que la parole de Dieu, sa décision lie-t-elle devant Dieu la conscience des membres de l’Eglise ?

En d’autres termes, un croyant qui refuse d’adhérer à l’enseignement d’un tribunal ecclésiastique, par respect pour la parole de Dieu, est-il nécessairement et a priori un orgueilleux ?

L’Eglise romaine dit : oui. La Réforme dit : non. Rome cite à l’appui de son affirmation certains passages de l’Ecriture bien connus : le fameux tu es Petrus et le non moins célèbre Dic Ecclesiæ.

Mais on ne fait pas attention qu’on s’enferme ainsi dans un cercle vicieux. Car on prétend, d’une part, que le particulier ne peut juger du sens de l’Ecriture qu’en s’appuyant sur l’autorité infaillible de l’Eglise et, d’autre part, on lui cite des textes de l’Ecriture, pour prouver cette assertion. On fait donc appel au jugement de ce particulier pour décider, dans son indépendance, du sens de l’Ecriture dont on prétend que l’Eglise représentative a seule le droit et le pouvoir de juger. Mais n’insistons pas.

Faisons observer simplement ce qui s’est passé historiquement lors de la fondation du christianisme (de l’Eglise chrétienne, concédons-nous, malgré les dénégations de certains néo-protestants). Au moment où Jésus exerça son ministère irrégulier, il y avait une Eglise de droit divin : la Synagogue. Rome ne le conteste pas. Les autorités régulières de cette Eglise pouvaient appuyer leur autorité sur un texte de l’Ancien Testament autrement clair que les textes du Nouveau Testament invoqués par Rome : Deutéronome 17.8-13.

Nous lisons dans ce texte que, dans les affaires difficiles, le prêtre et le juge devaient décider et que, si quelqu’un, par orgueil, refusait de se soumettre à leur sentence, il devait être retranché, et qu’ainsi le peuple serait préservé de l’orgueil.

Or, celui que nous reconnaissons comme le Christ a été condamné « dans le lieu que l’Eternel avait choisi » comme le veut le texte de la Loi, par le prêtre et par le juge, pour avoir suivi l’exemple de prophètes très fidèles de l’ancienne alliance, qui avaient jugé qu’il est des cas où on ne résiste pas par orgueil. A moins de condamner le christianisme naissant, à quoi un chrétien ne peut penser, il faut bien reconnaître qu’il y a, en effet, des cas où la résistance au pouvoir ecclésiastique régulier n’implique pas une révolte de l’orgueil ; qu’il est des cas où de simples particuliers, comme l’étaient les pêcheurs galiléens, étaient obligés, en conscience, d’en appeler de la sentence des prêtres à ce qui s’imposait à leur esprit comme l’interprétation fidèle des prophéties de l’Ecriture.

Ah ! si ce texte du Deutéronome se trouvait dans le Nouveau Testament, comme Rome triompherait !

Mais voilà, il n’y est pas.

Il faut bien alors se contenter du Dic Ecclesiæ. On écrit Ecclesiæ avec une majuscule, comme s’il s’agissait de l’Eglise universelle représentative, alors que le contexte prouve avec évidence qu’il est question de la sentence arbitrale d’une église locale, à propos d’une querelle entre particuliers (Matthieu 18.15-16).

Quant au tu es Petrus, on sait que, d’après des Pères considérables par leur autorité, l’Eglise est fondée, en vertu de ce texte, non sur Pierre lui-même, mais sur la foi au Christ qu’il venait de confesserx. ; qu’en tout cas Pierre ne représenterait, ici, que le collège apostolique.y

x – Chrysostom., Hom. 55 in Mat.16 ; Hyeron., In Matt.7; Augustin., De Verbo Domini, in Matt. Serm. XIII, In 1Jean. Tract. X ; Ambros., In Eph II.

y – Ambros. In Psal. 38 ; August. In John tract. 118.

Quoiqu’il en soit, on nous accordera sans peine qu’en fait de preuve scripturaire, c’est plutôt maigre.

Jésus, à la vérité, déclare n’être pas venu pour abroger la Loi, mais pour l’accomplir. C’est ainsi qu’il ne songe pas à contester l’autorité des interprètes légitimes de cette Loi. Sont-ils assis dans la chaire de Moïse, c’est-à-dire enseignent-ils conformément à la Loi et dans son esprit, Jésus recommande aux foules de conformer leur vie à cet enseignement, sans tenir compte des inconséquences de conduite des interprètes.

Mais dès qu’il s’agit de la doctrine propre de ces interprètes, contraire à l’Ecriture, du « levain des pharisiens », l’attitude du Christ devient toute différente.

Il y avait en effet les « traditions des anciens », ces « commandements d’hommes » imaginés, dit Jésus, pour tourner les commandements de Dieu ; il y avait l’interprétation judaïque — c’est le cas de le dire — du texte sacré, sur le corban, le serment, le sabbat et sur bien d’autres choses encore.

Contre tout cela, Jésus s’élève et met en garde ses disciples, faisant appel à leur jugement personnel, à leur lumière intérieure (Luc 11.34).

Il leur recommande seulement de veiller à ce que cette lumière ne devienne pas ténèbres. Car il sait bien que des aveugles conduits par des guides aveugles sont voués à la chute irrémédiable dans la « fosse ». L’autorité religieuse régulière, nous apprend le quatrième évangile, avait porté contre Jésus la sentence de la petite excommunication. Elle avait décidé que quiconque s’attacherait à lui et le reconnaîtrait pour prophète, malgré le sentiment des chefs religieux du peuple, serait excommunié et rejeté du sein de la Synagogue (Jean.9.22). N’importe : Jésus persiste dans son action religieuse. Il veut qu’on le suive, qu’on vienne à lui et qu’on lui demeure fidèle. Il promet que ceux qui le suivront ne marcheront pas dans les ténèbres.

Bien plus, quand le Souverain Pontife, gardien autorisé de la Loi, à la tête d’un tribunal religieux, le condamne comme min, c’est-à-dire comme séducteur et hérétique, il sort de son silence et menace le prêtre, au nom de sa vocation extraordinaire et de sa conscience messianique.

Nous savons bien que Bossuet objectait déjà à Jean Claude, ministre de Charenton, que Jésus-Christ était divinement autorisé par ses propres miracles, tandis que les réformateurs n’ont fait aucun miracle.

Mais, en faisant cette réponse, on oublie trois choses. La première est que les réformateurs ont été, en cela, semblables à Jean-Baptiste qui, lui non plus, « n’a fait aucun miracle » (Jean 10.41) et dont Jésus voulait pourtant que les simples particuliers reconnussent la mission ; la seconde, c’est que Jésus annonce que de faux christs et de faux prophètes feront des miracles assez étonnants pour ébranler les élus eux-mêmes ; la troisième, c’est que l’Eglise romaine déclare que c’est elle seule qui peut dire si les prodiges viennent de Dieu ou de l’esprit de l’abîme. De ce point de vue, il est évident que Jésus, pour être assuré de sa propre mission et pour assurer les autres, aurait dû soumettre son pouvoir miraculeux à l’approbation de ses adversaires, des chefs religieux de son peuple.

En effet, ces hommes prétendaient que les miracles du Nazaréen ne dépassaient pas les limites du pouvoir qu’ils reconnaissaient aux magiciens. Ils avaient fixé un canon plus élevé, ce qu’ils appelaient un signe du ciel.

Quand ils réclamaient de lui un tel signe, Jésus leur demandait pourquoi, eux qui se servaient de leur jugement pour discerner le sens des indications atmosphériques, ne jugeaient pas par eux-mêmes de ce qui est droit (Luc 12.57).

Ainsi il veut qu’à propos de l’apparition du christianisme, on sache discerner les signes des temps.

Nous appliquons la même règle, à propos de l’apparition de la Réforme.

Nous faisons exactement ce que Jésus voulait que fissent les particuliers de son temps et ce que le Nouveau Testament approuve chez les croyants de Bérée, qui examinaient si ce qu’on leur disait était conforme à l’Ecriture (Actes 17.11).

En prenant l’autorité de Dieu parlant dans l’Ecriture comme principe formel du protestantisme, les réformateurs n’ont donc fait que rétablir le critère qui a servi de principe formel au christianisme primitif.

Concluons que le protestantisme historique est la forme historiquement authentique du christianisme de Jésus et de l’Eglise apostolique ; que, scientifiquement, la méthode de la dogmatique devra être protestante, si elle veut être chrétienne, au sens historique du terme.

Reconnaissons aussi, sur ce point, la majesté véritablement divine de ce principe, quand il dresse la conscience religieuse des marchands de poissons du lac de Tibériade, de Marie de Magdala, la parfumeuse du Talmud, des cardeurs de laine de Meaux et des vieilles femmes de la tour de Constance, contre des sanhédrins et des assemblées épiscopales.

Lors de sa célèbre conférence avec Claude, Bossuet ayant amené celui-ci à dire qu’il pouvait arriver qu’une vieille femme eût raison contre tout un concile d’évêques, déclara que c’en était assez… et il avait bien raison. Mais ce n’était pas dans le sens qu’il croyait.

Le principe formel de la Réforme, l’autorité suprême de l’Ecriture en matière de foi et de vie, a éprouvé, dès le début, une vive résistance, venue de deux partis radicalement opposés l’un à l’autre : du catholicisme, au nom des droits de la société religieuse ; du radicalisme néo-protestant, au nom des droits de l’individu.

Examinons successivement la critique catholique et la critique néo-protestante.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant