La révélation

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Apocalypse 3

V. SARDES

Le mot signifie « un reste » ou « des rescapés ».

Nous verrons qu'il s'adapte parfaitement à l'église qui succède à Thyatire et qui marque la période couvrant les XVII et XVIIIe siècles. Il s'agit bien entendu de l'église « réformée » ou « protestante ».

Dans l'adresse à cette église, Christ se présente d'une manière assez similaire à celle d'Éphèse :

« Voici ce que dit celui qui a les sept étoiles et les sept esprits de Dieu. »

Mais en y regardant de près, la différence est assez sensible. Il n'y a pas la même relation, la même proximité.

À Éphèse, Christ tenait les étoiles dans sa main droite, et il marchait au milieu des sept chandeliers d'or.

Ici, la relation est nettement moins intime : il a les sept étoiles et les sept esprits de Dieu.

Ce qui est cependant remarquable, c'est qu'il ne se présente pas comme à Pergame ou Thyatire avec des attributs qui sont des références au redressement, au jugement, mais il se présente au contraire avec des références à la lumière.

Ce qui me fait immédiatement penser au verset 105 du Psaume 119 :

« Ta Parole est une lumière sur mon sentier ».

Et grâce à Sardes, la lumière est revenue, la Parole de Dieu a été rendue disponible à tous.

Mais qui donc étaient les protestants ?

Je crois très honnêtement qu'ils étaient les meilleurs catholiques, ceux-là mêmes que nous avions vus au chapitre précédent, au verset 25, et auxquels Christ dit : « Je ne mets pas sur vous d'autre fardeau, seulement ce que vous avez, retenez-le jusqu'à ce que je vienne ». C'est précisément en voulant retenir ce qu'ils avaient reçu de Dieu qu'ils se sont heurtés à Jézabel.

Au début, ils ne pensaient pas du tout se séparer de l'église, mais au contraire la ramener à l'enseignement des Saintes Écritures. C'est alors que Thyatire a montré qu'elle était beaucoup plus romaine qu'apostolique ou catholique (universelle). Et Jézabel n'a pas lâché son royaume. Il s'en est suivi un schisme, et paradoxe des paradoxes, parmi ces catholiques divisés en deux groupes, ce sont ceux qui sont restés fidèles à la Parole qui furent appelés hérétiques.

Pour beaucoup, le nom de Sardes ou « reste », « rescapés » est associé à la persécution des protestants, le reste désignant les survivants de cette persécution.

Je crois pour ma part qu'il s'adresse à ceux de l'église de Thyatire qui ont retenu ferme ce qu'ils avaient et qui ont donné naissance à l'église de Sardes.

Le bilan est cependant beaucoup moins bon qu'on aurait pu l'espérer en lisant l'adresse. Les reproches ne sont pas aussi sévères qu'à Thyatire ou Pergame, mais l'impression générale qui se dégage de la lettre à Sardes, c'est une grande déception. A tel point que pour la première fois, le bilan commence par le passif.

« Je connais tes œuvres, je sais que tu passes pour être vivant, et tu es mort ».

Il est vrai qu'après une flambée très rapide, l'église protestante a eu tendance à s'endormir dans le confort et le conformisme.

L'empreinte de dix siècles de Thyatire a-t-elle été trop forte ?

Le fait est que beaucoup d'églises sont retournées à un formalisme et une « religiosité » d'où le souffle de vie avait disparu.

Verset  :

« Sois vigilant, et affermis le reste qui est près de mourir ; car je n'ai pas trouvé tes œuvres parfaites devant Dieu ».

La vie de cette église a été de courte durée, et c'est le reproche que lui adresse Christ, il n'y a plus qu'un reste de vivant (ce qui nous donne le reste du reste).

Et il continue en disant au verset 3 :

« Rappelle-toi donc comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur, et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi ».

Il y a de nouveau une similitude avec Éphèse qui avait abandonné son premier amour, et à laquelle Christ dit :

« Souviens-toi donc d'où tu es tombée, et repens-toi ».

À Sardes, il dit :

« Rappelle-toi comment tu as reçu et entendu, et garde, et repens-toi ».

Sardes était revenue aux sources d'eau vive, avait reçu la lumière nécessaire pour éclairer le monde, mais n'a produit qu'un feu de paille. Christ lui reproche son sommeil et dit :

« Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur et tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi ».

Quelle différence dans cette venue de Christ par rapport à l'espérance des rachetés !

Ici, ce n'est pas : « réjouis-toi car je viens bientôt » ou « je viens à toi », mais : « je viendrai pendant ton sommeil » (comme pour les vierges folles !)

Et encore : « Tu ne sauras pas à quelle heure je viendrai sur toi ».

Autrement dit : « Je fondrai sur toi ».

La signification est la suivante : si tu ne te repens pas, je viendrai, et ce ne sera pas pour te prendre avec moi, mais pour te juger.

Ceci nous indique que la teinte de notre religion ne sera pas prise en considération, car en tant que religion Sardes avait un « aspect » véridique, elle avait reçu et entendu la toute puissante Parole de Dieu, mais l'a laissée de côté pour retomber dans un conformisme somnolent. Christ viendra premièrement vers les siens, les fidèles, afin de les prendre avec lui. Puis, il viendra sur les autres, c'est-à-dire qu'il « fondra sur eux » et les châtiera pour avoir méprisé son salut.

Heureusement qu'il y a encore un reste à Sardes qui n'est pas endormi ; et nous le retrouvons au verset 4 :

« Tu as cependant à Sardes quelques hommes qui n'ont pas souillé leurs vêtements ; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes ».

Ces quelques hommes qui ont conservé la lumière reçue, ont la promesse de marcher avec Christ, revêtus de justice (vêtements blancs).

Mais quelle déception quand au lieu d'un brasier, il n'y a qu'un feu de paille !

Dieu va cependant se servir de ce misérable « reste du reste » pour donner naissance à l'église suivante.

Dans d'accomplissement de son œuvre, Dieu ne se sert jamais de ce qui parait puissant, majestueux ou grand aux yeux des hommes. Il ne regarde pas à l'apparence, mais il sonde les reins et les cœurs.

De nombreux exemples nous le montrent dans la Bible :

Il a fallu arriver à ce reliquat pour retrouver l'humilité et la pureté de l'église primitive.

Enfin au verset 5, nous voyons la promesse faite aux vainqueurs : en plus du vêtement blanc l'assurance leur est donnée que leur nom ne sera pas effacé du livre de vie.

Certains prennent la « réciproque » de ce verset pour prétendre que le nom peut être effacé du livre de vie. Autrement dit qu'à un moment donné on peut y être inscrit, à un autre ne plus y être. Ce qui équivaudrait à dire qu'on a le salut par intermittence. Je ne vois absolument pas sur quoi on peut fonder un tel raisonnement, en tout cas pas sur ce verset, qui souligne manifestement l'assurance du salut. (car qui sont les vainqueurs sinon ceux qui ont accepté le contrat d'assurance pour la vie Éternelle !).

Et en ce qui les concerne nous voyons que quel que soit l'état général de l'église dans laquelle ils se trouvent, leur nom reste inscrit dans le livre de vie et ne peut en être effacé. Bien loin d'être une source d'inquiétude, ce verset est un grand réconfort pour les rachetés de tous les temps. Cela leur donne la certitude que s'ils ont accepté le salut de Christ, rien ne pourra désormais les ravir de sa main, ils sont assurés que leur nom figure dans un livre d'où il ne serra plus jamais effacé, quelles que soient les périodes ou des circonstances.

La Bible nous dit que Dieu a plusieurs livres. Mais l'un d'eux est exceptionnel c'est le livre de vie. Apocalypse chapitre 20, verset 12.

Quiconque le désire aujourd'hui, peut y avoir son nom inscrit.

VI. PHILADELPHIE

Le mot signifie « amour fraternel ».

(O bienheureux reliquat qui donne naissance à une telle église !)

Dans cette lettre, tout est exceptionnel, à commencer par l'adresse. Christ se présente comme « le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David ».

Ici la sainteté de Christ ne rappelle pas le Jugement ou la purification par le creuset, mais l'assurance d'un appui qui ne peut décevoir ; le qualificatif suivant souligne cet aspect, le Véritable, et plus encore le maître de tous les trésors. Celui qui a la clef de David : Cela nous renvoie à l'Ancien Testament, à l'époque du roi David. Le gouverneur du Palais portait sur son épaule la clef de la salle des trésors. Il était le seul à pouvoir ouvrir ou fermer.

Christ se présente donc comme celui qui a la clef du palais, non plus celle des trésors périssables, mais des trésors impérissables.

En ce qui concerne le bilan, elle est l'une des deux églises où tout est positif. Il n'y a aucun reproche, seulement des louanges, des encouragements et des promesses.

C'est l'église qui a marqué le XIXe siècle, celui des grands réveils évangéliques, celui où des villes entières ont vu leur mode de vie changer radicalement par la seule puissance de l'évangile.

C'est l'église de l'amour fraternel. Des chrétiens partaient évangéliser le monde, sans titre, sans fortune, sans organisme de missions, ayant comme seules armes la parole de Dieu et leur foi en Jésus-Christ !

Le verset 8 dit ceci :

« Parce que tu as peu de puissance, et que tu as gardé ma parole, et que tu n'as pas renié mon nom, je mets devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer ».

Effectivement, c'est une église de peu de puissance (celle qui est créée par le reste). Ce n'est pas la misère de Smyrne, car s'il n'y a aucune richesse, aucune grande organisation, il n'y a cependant pas de persécution.

La bénédiction vient de ce que cette église s'appuie totalement sur la Parole de Dieu et la fidélité au nom de Jésus-Christ. C'est pour cela que ce dernier met devant l'église une porte ouverte que personne ne peut fermer, et le résultat, c'est que l'évangile a été annoncé au monde entier. La parole de Dieu est traduite en centaines de langues, les réveils évangéliques embrasent une grande partie de l'Europe, pénétrant jusqu'à la Sibérie, enflammant l'Amérique du Nord. L'évangile pénètre même dans des régions aussi fermées que l'Amérique du Sud, l'Afrique et l'Asie.

Et je crois que pour la première fois depuis des siècles, des juifs incrédules et rebelles à Dieu acceptant l'Évangile du Salut, et deviennent chrétiens (dans le vrai sens du terme). Je ne parle pas de ceux qui changent religion pour convenance personnelle, ni de ceux qui, arabes ou juifs, devaient ou accepter « l'étiquette chrétienne » de Rome, ou périr par son épée. Cette étiquette-là rappelle plutôt la marque de la bête que nous verrons au chapitre 13. Mais ici, la Parole est prêchée avec l'amour fraternel est non avec l'épée, et les Juifs rebelles se convertissent parce qu'ils sont touchés et convaincus par la grâce de Christ. Je crois que c'est d'eux que parle le verset 9 :

« Je te donne de ceux de la synagogue de Satan, qui se disent Juifs et ne le sont pas, mais qui mentent »

Le verset 10 met de nouveau l'accent sur l'importance de garder la parole de la persévérance en Jésus. C'est de toute évidence la base de la foi et de la fidélité au Seigneur, et cela s'adresse aussi bien au corps de Christ qu'aux églises locales, qu'aux individus. Ce n'est qu'en lisant et méditant la Parole de Dieu que l'on peut connaître sa volonté et donc marcher dans ses voies.

Dans ce même verset, la merveilleuse promesse faite à Philadelphie parce qu'elle garde la Parole, c'est que Christ la gardera aussi de l'heure de la tentation qui va venir sur le monde entrer pour éprouver tes habitants de la terre.

Malheureusement, la version Segond traduit par « à l'heure de la tentation », ce qui donne un sens différent à la phrase. Mais le texte original, ainsi que la version Darby, disent bien « de l'heure. »

Pour mieux illustrer la différence, prenons le cas de deux hommes de l'Ancien Testament, et leur position par rapport au déluge, ÉNOCH et NOÉ.

Énoch a été enlevé au ciel ; il a donc été gardé de l'heure du Jugement qui s'est abattu sur le monde.

Noé lui, a survécu au déluge ; il a été gardé à l'heure du Jugement. Ces deux hommes préfigurent à mon sens les choses qui doivent arriver.

ÉNOCH préfigure l'église (Corps de Christ).

NOÉ préfigure le peuple d'Israël.

Quant à l'heure de la tentation qui va venir sua le monde, il s'agit de toute évidence de la grande tribulation dont parlent non seulement tous les prophètes, mais Christ Lui-même, et à laquelle l'Apocalypse consacre la plus grande partie de ses chapitres.

La conclusion de la lettre à Philadelphie est certainement la plus merveilleuse de toutes : c'est la félicité dans l'intimité avec Dieu, quelle merveilleuse grâce ! Mais c'est encore plus que cela. La position décrite ici, c'est être dans le Saint des Saints, c'est littéralement cohabiter avec Lui et être participant de sa Gloire.

VII. LAODICEE

Cette lettre devrait nous toucher de près car elle s'adresse à l'église de notre temps.

Il s'agit encore d'un mot composé qui signifie « les droits du peuple ». Il ne peut pas s'appliquer mieux qu'à l'église du vingtième siècle.

Si à certaines périodes, le monde a été marqué par l'église, on peut dire qu'aujourd'hui l'église est très largement marquée par le monde. Ce n'est plus elle qui donne au monde l'exemple de l'ordre et de la morale, mais bien au contraire le monde qui lui impose ses pensées et sa philosophie. Au point que même dans les églises supposées vivantes, et où la Parole est encore annoncée, beaucoup de membres sont davantage guidés par les principes du monde que par la Parole de Dieu. Que de fois assiste-t-on à des recherches démocratiques pour résoudre des problèmes spirituels, chacun désirant que l'église se conforme à son opinion, d'où les débats, l'aspiration à la liberté d'expression pour tous (croyants ou non croyants), pourvu qu'une opinion recueille la majorité des voix. Qu'importe si elle est conforme à la Parole ou pas ! Nous ne sommes plus au Moyen Age ! Il faut avoir l'esprit large, ne pas rebuter les gens... Il faut vivre avec son temps !

Cela va à l'encontre de l'enseignement de Christ et des Apôtre ? Qu'importe  ! Ça fait tellement plaisir aux masses. Le leitmotiv romain est revenu au goût du jour, même dans les églises : « Vox populi, vox Dei » (La voix du peuple est la voix de Dieu).

Laodicée, la bien nommée !

L'adresse de la lettre à cette église semble un peu surprenante :

« Voici ce que dit l'Amen, le témoin fidèle et véritable, le commencement de la création de Dieu ».

Il est « l'Ainsi soit-il » autrement dit la finalité ! Mais il est aussi le commencement de la création de Dieu. Non pas qu'il ait été « créé » avant le reste mais parce qu'il est Éternel, « Il est dans le Père comme le Père est en Lui ». Il était là au début de la création, et à la fin Il va soumettre toute la création au Père.

Dans l'Épître aux Colossiens, chapitre I, verset 16, nous lisons à son sujet : « Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par Lui et pour Lui ».

On s'attendait à trouver Amen à la fin. Ici, il est au début. Je croix que c'est parce qu'en ce qui concerne l'église, le cycle est terminé. C'est la fin.

Dans le chapitre premier, Christ se présente comme « le commencement et la fin », « l'alpha et l'oméga ». Ici, le temps de l'église se termine et il se présente comme « la fin et le commencement » (l'oméga et l'alpha). Ce n'est plus comme à Philadelphie « Le Saint, et le Véritable » sur Lequel se repose l'église, mais c'est jusqu'à la fin le témoin fidèle et véritable. Il est toujours présent comme témoin et il voit ce qu'il, reste encore de la vérité.

Le bilan quant à lui est strictement à l'opposé de Philadelphie : rien à l'actif, tout au passif, versets 15 et 16 :

« Je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Puisses-tu être froid ou bouillant ! Ainsi parce que tu es tiède et que tu n'es ni froid ni bouillant, je te vomirai de ma bouche ».

Si l'on regarde aujourd'hui la tendance prédominante de l'église dans le monde, c'est sans doute sa tiédeur. On n'est pas contre la Bible, on n'est pas contre Christ ni ses Apôtres, ni contre le monde, ni contre l'immoralité, ni contre les criminels (il faut les comprendre) ; enfin, on est « copain » avec tout le monde. On est même pour un « bon Dieu » qui en tant que tel absoudra finalement tout le monde, car toutes les religions sont bonnes et tous les chemins mènent à Rome. Si c'est là que vous désirez aller, cette philosophie est certainement assez bonne et vous y conduira tout droit. Mais si vous voulez aller vers Dieu, Christ affirme :

« Je suis le chemin, la vérité, la vie ».

(Il est encore temps de faire votre choix).

Que signifie : « Je te vomirai de ma bouche ? »

Je pense que c'est ce qui s'est passé avec la nation, d'Israël après la crucifixion. Dieu l'a rejetée. De même Dieu rejettera l'église devenue apostate, en mettant fin à la période ou dispensation de l'église, appelée aussi "temps de grâce ».

À l'église de Smyrne, le Seigneur disait :

« Je connais ta pauvreté (bien que tu sois riche) ».

À Philadelphie, Il disait :

« Parce que tu as peu de puissance et que tu as gardé ma parole ».

Mais à Laodicée, Il dit, verset 17 :

« Parce que tu dis : Je suis riche, je me suis enrichi et je n'ai besoin de rien, et parce que tu ne sais pas que tu es malheureux, misérable, pauvre, aveugle et nu, je te conseille d'acheter de moi de l'or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs, afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies ».

Les deux églises citées précédemment étaient conscientes de leur pauvreté et leur faiblesse, mais elles savaient en qui elles avaient mis leur confiance, et leur richesse était dans la promesse de Dieu.

À l'inverse, Laodicée est pleine de suffisance et pense être riche et n'avoir besoin de rien.

Il est vrai que sur le plan matériel, jamais église n'a été aussi riche. Elle a les moyens : argent, média. Il n'est pas un chrétien qui n'ait la possibilité de se procurer une Bible s'il la désire. Bien plus, il peut l'étudier ; il existe des concordances bibliques pour rechercher les différents textes ; il existe des dictionnaires bibliques pour l'explication de certains mots.

L'église a tout ! Sauf l'essentiel, l'amour de Dieu !

Et cela devient un peu plus évident chaque jour. Combien de chrétiens limitent leur relation avec Dieu à la seule journée du Dimanche. Et encore, quand je dis « journée », c'est souvent une ou deux heures, le temps du culte quand celui-ci n'est pas lui-même réduit parce que justement, le Dimanche on a des courses à faire, ou des invités à recevoir.

Quant à la semaine, il y a chaque soir quelque chose à voir à la télévision. Il faut avoir l'honnêteté de reconnaître que dans le monde actuel, il n'y a pas de place pour Dieu.

Et Dieu invite Laodicée à acquérir les choses indispensables et impérissables quand il, est encorne temps.

En conclusion, Christ dit au verset 20 : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi ».

Il serait intéressant d'établir un parallèle des conclusions des lettres adressées aux sept églises.

On peut noter une chronologie dans l'urgence de la venue Christ :

1) ÉPHÈSE

Je viendrai à toi (lointain et indéterminé).

2) SMYRNE

Pas de mention de sa venue car c'est une vie au jour le jour, avec acceptation de la mort, pour entrer dans la vie éternelle.

3) PERGAME

Je viendrai à toi bientôt (c'est un futur plus précis).

4) THYATIRE

Il y a deux groupes très distincts, donc deux conclusions distinctes :

Groupe I

  1. Jézabel : je vais la jeter sur un lit.
  2. Ceux qui commettent l'adultère avec elle : Je vais leur envoyer une grande tribulation.
  3. Ses enfants : Je les ferai mourir.

Groupe II

Les autres de Thyatire : ce que vous avez, retenez-le jusqu'à ce que je vienne.

Pour le Groupe I, « je vais » indique un futur proche.

Le Groupe II, « jusqu'à ce que je vienne » laisse supposer un futur proche.

5) SARDES

Un futur proche avec invitation à la vigilance (cela risque d'arriver plus tôt que tu ne penses).

6) PHILADELPHIE

  Je viens bientôt.

Pour la première fois, c'est le futur présent qui est utilisé : l'urgence se précise.

7) LAODICEE

  Je me tiens à la parte et je frappe. Pour cette dernière église, le retour de Christ est au présent (il se tient à la porte).

Son amour et son désir de racheter quiconque veut de Lui, se manifestent jusqu'à la dernière minute.

Il frappe encore aujourd'hui à la porte de chaque cœur. Il est encore temps de lui ouvrir. Si vous le faites, il veut entrer et souper avec vous pour que vous puissiez souper avec Lui.

Il y a deux points importants : l'un c'est qu'il s'agit du souper, c'est le dernier repas avant la nuit ; l'autre, Christ soupera avec vous. Si vous lui ouvrez, il est votre invité ; mais c'est vous qui deviendrez immédiatement le sien (et vous avec Lui).

Ceux qui auront ouvert la porte pourront s'asseoir sur son trône comme Lui s'est assis sur le trône du Père.

Ici se termine le temps de l'église avec la pauvre et malheureuse LAODICÉE.

Avant de passer au chapitre suivant, nous allons voir comment prend fin la période de l'église.

LE TEMPS DE L'ÉGLISE

Appelé aussi : « Temps de grâce » ou « Temps du mystère ».

C'est le temps de grâce parce que Christ est venu accomplir la loi. Par son sacrifice parfait, il ouvre une ère nouvelle dans laquelle Dieu offre le salut gratuitement à quiconque se reconnaît pêcheur et accepte pour lui-même le sacrifice de Christ.

C'est le temps du mystère parce qu'il n'a pas été révélé aux prophètes ; les prophètes ont tous prophétisé pour Israël. Ils n'ont pus vu la période pendant laquelle l'existence d'Israël a été interrompue en tant que Nation.

Ils ont vu et décrit une ligne continue sans tenir compte de la faille de vingt siècles qui existe dans cette ligne.

Un peu comme un chauffeur qui voit une route en ligne droite sur plusieurs kilomètres, mais n'aperçoit pas une faille dans cette route.

Quand on connaît tout le déroulement des prophéties, on voit la route sous un angle qui donne une coupe de profil :

Mais vue de face comme l'ont vue les prophètes, l'angle donne ceci :

Le seul à connaître le profil était Christ. C'est la raison pour laquelle, lorsqu'on lui a présenté dans la synagogue le livre d'Esaïe, Il a lu au chapitre 61 le premier verset et la moitié du second ; s'arrêtant au milieu du verset, il a refermé le livre en déclarant : Aujourd'hui cette parole que vous venez d'entendre est accomplie (le reste est réservé pour le temps postérieur à l'église) ; c'est pour cela que Christ ne l'a pas lu. Mais pour Esaïe, c'est dans la même phrase que sont contenus les évènements ; (cf. Évangile selon Luc, Chapitre 4, Versets 16 à 21).

Dieu a ramené selon sa promesse le peuple juif dans sa nation. Mieux encore, Jérusalem est redevenue la capitale juive, donc le temps de l'église se termine.

Si les prophètes n'étaient pas avertis de ce qui sue passerait avec l'église, les Apôtres, eux, nous en parlent.

Nous avons déjà cité le chapitre 11 de l'épître aux Romains où Paul explique les deux dispensations Israël et l'Église. Mais il nous parle aussi de la façon dont doit finir l'Église (il s'agit bien entendu de l'Église « corps de Christ » composée de vrais croyants qui ont accepté Christ comme leur sauveur personnel. Les dénominations quelles qu'elles soient n'ont rien à voir ici).

Dans la première Épître aux Corinthiens, chapitre 15 et versets 51-52, nous lisons ceci :

« Voici, je vous dis un mystère : Nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons changés, en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette. La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous, nous serons changés ».

Un autre passage est encore plus explicite : Il s'agit de la première Épître aux Thessaloniciens, chapitre 4 et versets 15 à 17 :

« Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d'après la parole du Seigneur : Nous les vivants, restés pour l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons pas ceux qui sont morts. Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur ».

Nous savons maintenant comment l'Église va finir, et où. Elle sera enlevée dans les airs, à la rencontre du Seigneur. Il nous cesse à savoir quand ?

Le Seigneur lui-même nous dit qu'il ne nous est pas donné de connaître la date. En revanche, Il nous encourage à discerner l'époque, et c'est ce que nous allons tâcher de faire.

Des évènements fantastiques vont s'abattre sur la terre (contrairement à une idée généralement répandue, il ne s'agit pas de la fin du monde, mais d'une période dramatique comme le monde n'en a jamais vu depuis le déluge). Il s'agit de la « grande tribulation ». Tous les prophètes en parlent ; elle doit donc arriver après le retour d'Israël dans son pays (ce qui est fait depuis 1948) ; mais elle est aussi liée à Jérusalem, et ne pouvait arriver avant que celle-ci soit juive (c'est fait depuis 1967).

Cet événement unique peut donc se produire d'un instant à l'autre.

Comment se situe l'enlèvent de l'Église par rapport à cette terrible tribulation qui, nous le verrons plus tard, doit durer sept ans, et qui est répartie en deux moitiés ?

Il existe trois grands courants de pensée dans les milieux chrétiens :

  1. L'église traverse la grande tribulation et règne sur la terre pendant le millénium.
  2. L'église est enlevée au milieu de la tribulation et revient régner avec Christ.
  3. L'église est enlevée avant la grande tribulation et revient régner avec Christ.

Le cas n°1 me semble invraisemblable car il est en contradiction avec des passages que nous venons de citer, et beaucoup d'autres encore.

Les deux autres sont du domaine du possible. Je pense toutefois pour plusieurs raisons que le n° 3 correspond à la réalité.

La première de ces raisons, celle qui est fondamentale est liée à l'apparition de l'antichrist. Nous lisons dans la deuxième épître aux Thessaloniciens, chapitre 2 et versets 3-4 :

« Que personne ne vous séduise d'aucune manière ; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu ».

et versets 7-8

« Car le mystère de l'iniquité agit déjà ; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu. Et alors paraîtra l'impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'éclat de son avènement »

Nous voyons qu'avant que Christ ne revienne régner sur la terre ; il faut que l'anti-christ se manifeste. Nous verrons dans les chapitres suivants qu'il se manifestera pendant la période de la grande tribulation et qu'il dominera en tyran pendant la deuxième moitié de cette tribulation.

Il est prêt à paraître. Il faut seulement que celui qui le retient ait disparu. Or, qui est celui qui le retient ? Il n'y a pas l'ombre d'un doute à ce sujet : Il s'agit du Saint Esprit. Qui dit Saint Esprit, dit Église.

Donc si le Saint Esprit doit disparaître avant l'apparition de l'anti-Christ, il est évident que l'Église disparaîtra en même temps.

Ceux qui pensent que cet événement aura lieu à la moitié de la tribulation se fondent sur le fait que l'anti-Christ se manifestera dans toute la puissance et l'arrogance de Satan qu'à la moitié de la grande tribulation.

Mais la Bible dit que le Saint Esprit sera retiré avant sa « parution », donc avant cette période de sept ans.

Dans la chronologie de l'Apocalypse, nous sommes arrivés à l'enlèvement de l'Église ; il se situe après le chapitre trois, et au tout début du quatre. C'est ce qu'indique la porte ouverte dans le ciel au premier verset.

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