La révélation

La révélation
Apocalypse 9

Le premier verset nous annonce la cinquième trompette et les effets qui en découlent :

« Et je vis une étoile qui était tombée du ciel, et la clef du puits de l'abîme lui fut donnée ».

Avant d'aller plus loin, il y a trois mots qui méritent un instant de réflexion :

1) une étoile ; 2) la clef ; 3) le puits de l'abîme.

1) L'étoile

Il n'est pas question d'une étoile en tant que planète, mais d'une gloire spirituelle puisqu'elle a le pouvoir de faire certaines choses. Il s'agit donc d'un ange déchu, tombé sur la terre, mais d'un ange ayant une très grande puissance, peut-être Satan lui-même.

2) La clef

Le mot clef n'est mentionné que six fois dans la Bible (dont deux identiques) ; la clef symbolise le pouvoir d'ouvrir ou de fermer quelque chose.

Considérons chaque cas :

a) la clef de David

Mentionnée dans le prophète Ésaïe 22.22 :

« Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de David : Quand il ouvrira, nul ne fermera ; Quand il fermera, nul n'ouvrira ». et dans Apocalypse 3.7 :

« Voici ce que dit le Saint, le Véritable, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre, et personne ne fermera, celui qui ferme, et personne n'ouvrira ».

A cette occasion, nous avons déjà vu son explication et nous n'y reviendrons pas.

b) la clef du Royaume des cieux

Évangile selon Matthieu 16.19

Christ dit à Pierre : « Je te donnerai les clefs du royaume des cieux ; ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux ».

Pierre était le premier chrétien, le premier disciple à avoir confessé que Christ était le Messie, le Fils de Dieu. A ce titre, Christ lui donne le pouvoir d'ouvrir l'accès au royaume par la connaissance du salut par grâce et l'effusion du Saint-Esprit.

C'est lui qui a officialisé la naissance de l'église, donc qui a ouvert la porte du royaume des cieux aux trois groupes constituant l'humanité :

  1. aux juifs, à Jérusalem : Actes 2.37-39
  2. aux « mitigés », en Samarie : Actes 8.14-17
  3. aux païens ou aux nations : Actes 10.44-47

Voilà en quoi consiste la clef du royaume des cieux. C'est à la fois simple et prodigieux: Il avait donné à Pierre (à lui et aucun autre) d'établir l'église parmi les trois catégories des hommes, si bien que même là où la parole a été apportée par un autre qui l'a devancé (comme en Samarie par exemple), le Saint-Esprit ne leur fut accordé qu'à l'arrivée de Pierre.

Là est aussi l'explication des paroles de Christ :  « Tu es Céphas (ou Pierre) et sur cette pierre, je bâtirai mon église ».

Il a été la première pierre de l'église, en tant que premier chrétien, et celui qui a instauré l'église parce que le pouvoir ou la « clef » lui a été donnée par Christ à Jérusalem, en Samarie, et chez les nations.

Là s'arrête toute sa prétendue papauté, il n'a jamais eu de successeur dans ce domaine, et jamais personne n'a eu ce pouvoir.

c) la clef de la science Luc 11.52

D'après le contexte, il apparaît que la clef de la science n'est autre que celle du royaume des cieux. Les pharisiens et docteurs de la loi ont enlevé cette clef ; de même qu'un certain nombre d'ecclésiastiques et théologiens actuels enseignent des philosophies hautement intellectuelles, mais cachent le salut offert par Christ, ils ne rentrent pas eux-mêmes et empêchent les autres d'entrer en les séduisant par des doctrines humaines en désaccord avec la parole de Dieu.

En effet existe-t-il une science supérieure à celle qui enseigne la connaissance du salut et l'accès à la vie éternelle !!!

Dans les Proverbes 1.7, nous lisons :

« La crainte de l'Éternel est le commencement de la science ».

Parce que les docteurs de la loi ont enlevé la clef de cette science, Christ l'a donnée à Pierre.

d) la clef de la mort et du séjour des morts : nous avons vu ce texte dans le premier chapitre de l'Apocalypse, verset 18. Christ précise avant cela, qu'il était mort et qu'il est vivant aux siècles des siècles. Cela nous fournit l'explication de la clef: par sa résurrection, il a vaincu la mort, il a donc pouvoir sur elle. En plus, il a la clef du séjour des morts, donc le pouvoir de ressusciter ceux qui s'y trouvent.

e) la clef de l'abîme : c'est la dernière mentionnée, celle que nous trouvons au début de notre chapitre. Nous avons vu le sens du mot clef. Nous allons maintenant considérer le mot abîme. Ce terme apparaît une quarantaine de fois dans la Bible ; il est lié soit aux profondeurs de la mer, soit aux profondeurs de la terre. Je pense qu'il s'agit effectivement d'un lieu, et non simplement d'un état. Une partie des démons ou anges déchus s'y trouvent déjà.

C'est ce qu'indique le verset 13 du chapitre 5 :

« Et toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre... »

Nous trouvons également une indication intéressante dans l'Évangile selon Luc, chapitre 8 et verset 31, lorsque Jésus guérit un démoniaque :

« Les démons priaient instamment Jésus de ne pas leur ordonner d'aller dans l'abîme ».

Les démons connaissent donc ce lieu, et savent que c'est là qu'ils doivent être emprisonnés ; c'est ce qui nous est montré à la fin de l'Apocalypse. Au chapitre 22, versets 2 et 3, il est dit que Satan sera lié pour mille ans et jeté dans l'abîme. Un peu plus loin, au verset 7, il est dit qu'il sera relâché de sa prison... (pour un peu de temps).

L'abîme désigne donc la résidence des démons. Est-ce l'Enfer ? Pas exactement ! Ou plutôt c'est l'enfer dans sa phase actuelle, c'est-à-dire avant le jugement dernier. C'est là que Satan sera enfermé pendant mille ans ! Après les mille ans, vient l'enfer dans sa phase finale, c'est-à-dire l'étang de feu et de soufre.

Avant le jugement dernier, deux êtres seulement y sont jetés : La bête et le faux prophète. Ils sont en quelque sorte des prémices de ceux qui vont en enfer.

Alors où sont les morts actuellement ?

Il en existe deux catégories :

  1. Ceux qui ont accepté par la foi le salut de Christ,
  2. Ceux qui l'ont rejeté.

Ceux qui ont rejeté Christ, bien qu'ils soient dès maintenant en enfer, ne sont pas encore dans l'étang de feu et de soufre. Celui-ci leur est réservé pour après le millénium. Apocalypse 20.11-15 et Apocalypse 21.8.

En attendant ils sont dans le « séjour des morts » ou « l'abîme ».

En ce qui concerne les croyants qui sont morts en Christ, ils sont au ciel, mais ce n'est pas encore la gloire finale. Ils connaissent dès à présent la félicité et le repos céleste, mais ils n'ont pas été couronnés et leurs récompenses n'ont pas été distribuées. Cela est réservé pour le jour de la résurrection des croyants et l'enlèvement de l'église.

L'apôtre Paul est actuellement dans cette situation céleste d'attente. Il est auprès du Seigneur selon son aspiration. Épître aux Philippiens, chapitre 1, verset 23 :

« Je suis pressé des deux côtés : j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui de beaucoup est le meilleur ».

Mais il attend le jour glorieux de la résurrection des saints pour avoir la récompense qui lui est réservée dans la gloire éternelle. 2 Timothée 4.7-8

Quel encouragement et quelle vision pour tous ceux qui aiment Christ et lui sont fidèles, car cette gloire est aussi la leur, et leur récompense sera grande. 1 Pierre 5.4

Nous avons vu ce que représentent les étoiles, la clef, l'abîme. Nous pouvons donc continuer la lecture de notre chapitre 9.

L'étoile à qui la clef est donnée, ouvre le puits de l'abîme.

Le puits peut avoir deux significations :

Quoi qu'à en soit, le puits de l'abîme est ouvert, et il en sort une fumée qui obscurcit l'air et le soleil. Je crois que l'interprétation est aussi bien littérale que spirituelle. Il y aura une fumée qui couvrira toute la terre, ou tout au moins la terre prophétique, c'est-à-dire tout le bassin méditerranéen.

De cette fumée sortent des sauterelles qui se répandent sur toute la terre. Il n'est évidemment pas question de sauterelles dans le sens littéral étant donné leur description et leur comportement.

Quand il s'agit de sauterelles au sens spirituel, cela nous parle d'un grand  fléau. C'est le cas ici. Ce sont des démons qui reçoivent le pouvoir d'infliger aux hommes par leurs piqûres un ulcère qui les tourmente pendant cinq mois. Le tourment est tel que les hommes chercheront la mort et ne la trouveront pas. Plus loin, il est dit qu'ils se mordront la langue de douleur. Mais chose remarquable, les élus de Dieu, ceux qui sont marqués du sceau, échappent à ce fléau. Les démons n'ont aucun pouvoir sur eux.

La description de ces sauterelles est quelque chose de terrible. Si on la considère seulement comme une image spirituelle nous en tirons déjà un certain enseignement.

Elles ont des couronnes semblables à de l'or : Une copie des rachetés de Dieu qui reçoivent une couronne d'or (alors que là, c'est de l'imitation) ; des visages comme des visages d'homme : elles ont l'intelligence et la connaissance des hommes; des cheveux comme des cheveux de femme : une puissance de séduction ; des dents comme des dents de lion : une grande férocité ; des cuirasses de fer : Invulnérabilité devant les hommes.

Le bruit de leurs ailes est assourdissant, il couvrira en grande partie la voix des serviteurs de Dieu.

Elles ont des queues pleines de venin qui empoisonne l'existence.

Mais si l'aspect du langage symbolique est certainement à prendre en considération, je suis enclin à penser qu'en tant qu'êtres réels et spirituels, ces démons correspondent exactement à la description qui en est faite.

C'est-à-dire que le livre « écrit en dedans » décrit les choses vues par ceux qui sont avec Christ, ayant revêtu un corps spirituel, donc capables de voir avec des yeux spirituels, comme ce fut le cas pour Élisée et également pour son serviteur après qu'Élisée eût prié dans ce sens.

Nous en trouvons le récit dans : 2 Rois 6.17

Élisée voyait avec des yeux spirituels, il voyait toute une armée d'anges campant autour de lui et prêts à intervenir.

De même Jean dans sa vision voyait avec des yeux spirituels et décrivait ce qu'il voyait.

Ces sauterelles avaient sur elles comme roi l'ange de l'abîme nommé en Hébreu « Abbadon » et en Grec « Apollyon ». Dans les deux langues, cela signifie : « le destructeur ».

Ce n'est que le premier malheur, il en arrive encore deux.

Le son de la sixième trompette amène le deuxième malheur.

Quatre anges liés sur le grand fleuve Euphrate, attendent l'heure où ils pourront se déchaîner. Ils sont retenus jusqu'à un instant donné : l'heure précise d'un certain jour, d'un mois et d'une année connus de Dieu.

Ils sont déliés pour tuer un tiers des hommes (nous avions déjà vu qu'un quart avait péri) ; ce qui sur une population de quatre milliards en laissant trois, moins un nouveau tiers, il en reste deux milliards.

Ces anges ne sont pas aux quatre extrémités de la terre, mais dans un lieu géographiquement précis : sur le fleuve Euphrate.

Ils mettent en route une armée de deux myriades de myriades. Une myriade étant dix mille, l'armée est donc de 2 × (10 fois 10 000) = 200 millions.

On en parle souvent comme de l'armée céleste, ce qui à mon avis, est une erreur totale :

  1. Parce que les anges célestes ne sont pas tenus liés,
  2. Parce que l'armée ne vient pas des cieux, mais d'au-delà de l'Euphrate.

Cette armée peux éventuellement être à nouveau une armée de démons, mais personnellement je pense qu'il s'agit là d'une armée humaine (peut-être le fameux péril jaune dont on a parlé pendant deux siècles et dont on ne parle plus aujourd'hui).

Je n'ai pu m'empêcher de frémir quand en 1974, Mao Tsé Toung dans une conférence de presse, déclarait être le seul homme au monde capable de mettre sur pied du jour au lendemain une armée de 200 millions d'hommes, ou encore perdre dans un conflit armé 400 millions d'hommes et rester le pays le plus peuplé de la terre.

Les Chinois ne seront probablement pas les seuls, mais il viendra une armée de 200 millions d'au-delà de l'Euphrate.

Le 12ème verset du chapitre 16 nous donne un éclaircissement supplémentaire à ce sujet :

« Le sixième versa sa coupe sur le grand fleuve l'Euphrate, et son eau tarit afin que le chemin des rois venant de l'orient fût préparé ».

Ce verset laisse peu de doute quant à l'armée.

En ce qui concerne les chevaux, je ne sais s'il s'agit de chevaux réels ou d'engins motorisés ; Jean n'aurait pas pu le dire car il n'existait même pas de mot pour les désigner.

La seule certitude, c'est qu'ils crachent du feu, de la fumée et du souffre, et qu'ils tuent un tiers de la population.

Ce qui est fantastique, c'est que les hommes voyant tout ce qui arrive, et malgré la sévérité du Jugement, ne se repentent pas, et ne veulent pas reconnaître Dieu tant leur cœur est endurci et leurs yeux aveugles.

Ce deuxième malheur n'est pas complètement terminé, et il en reste encore un à venir.

Mais selon un ordre auquel nous sommes maintenant habitués, entre la sixième et la septième trompette, nous allons trouver une parenthèse.

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