Zacharie Prophète de Jésus-Christ

CHAPITRE 6

V. 1 – 4 : Je levai de nouveau les yeux et je regardai, et voici, quatre chars sortaient d'entre deux montagnes ; et les montagnes étaient des montagnes d'airain. Au premier char il y avait des chevaux roux, au second char des chevaux noirs, au troisième char des chevaux blancs, et au quatrième char des chevaux tachetés, rouges. Je pris la parole et je dis à l'ange qui parlait avec moi : Qu'est-ce, mon seigneur ?

Dans cette nouvelle vision, le prophète voit des chars sortant d’entre deux montagnes d’airain. Dans la Bible, l’airain symbolise souvent le jugement. Les deux montagnes sont probablement : l’une, la montagne de Jérusalem ou « Sion », l’autre, la montagne des oliviers (d’où le Seigneur est monté au ciel, et sur laquelle Il posera ses pieds au retour). Entre ces montagnes se trouve la vallée du Cédron, que la plupart des commentateurs associent à la vallée du jugement, ou vallée de Josaphat.

Dans cette vision, les chars sortant d’entre ces montagnes sont tirés par des chevaux. Au premier char, ce sont des chevaux roux ou rouges, au deuxième des chevaux noirs, au troisième, des chevaux blancs, et au quatrième, des chevaux tachetés rouges.

V. 5 : L'ange me répondit : Ce sont les quatre vents des cieux, qui sortent du lieu où ils se tenaient devant le Seigneur de toute la terre.

A la question du prophète, voulant connaître la signification de ces chevaux, l’Ange répond : « Ce sont les quatre vents des cieux qui sortent du lieu où ils se tenaient devant le Seigneur de toute la terre ». Ce sont vraisemblablement les mêmes que dans Apocalypse 7.1 – 3. Ils représentent le jugement de Dieu qui s’abattra sur la terre à un moment précis qui est déjà fixé depuis longtemps par Dieu le Père (voir Matthieu 24.36 et Actes 1.7).

V. 6 – 8 : Les chevaux noirs attelés à l'un des chars se dirigent vers le pays du septentrion, et les blancs vont après eux ; les tachetés se dirigent vers le pays du midi. Les rouges sortent et demandent à aller parcourir la terre. L'ange leur dit : Allez, parcourez la terre ! Et ils parcoururent la terre. Il m'appela, et il me dit : Vois, ceux qui se dirigent vers le pays du septentrion font reposer ma colère sur le pays du septentrion.

Au verset 6, l’ordre de présentation des chevaux est quelque peu différent, en fonction de l’exécution des jugements. Là encore, nous avons une similitude avec les quatre cavaliers d’Apocalypse au chapitre 6. Les chevaux noirs se dirigent vers le pays du septentrion, mais la signification du noir n’est pas donnée. Toutefois, si l’on se réfère à l’explication d’Apocalypse, le noir symbolise la famine qui suit le désastre des guerres quand les hommes s’entre-tuent ou s’égorgent les uns les autres. Il en va de même ici. Mais, curieusement, ils sont suivis des chevaux blancs. Or, dans Apocalypse chapitre 6, le cheval blanc représente l’antichrist qui dans un premier temps, part en vainqueur et pour vaincre. Puis, au chapitre 19, c’est le vainqueur définitif, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs, en la personne de Jésus-Christ, qui apparaît sur un cheval blanc, Il est suivi par les armées des cieux, montées aussi sur des chevaux blancs.

Dans ce chapitre de Zacharie, les chevaux blancs vont après les noirs… la question qui peut se poser est la suivante : s’agit-il là aussi de l’antichrist qui va dans un premier temps donner une illusion de paix, ou au contraire, s’agit-il du règne de Christ, après cette période terrible de jugement ? Cette seconde proposition paraît correspondre le mieux au contexte. Voyons maintenant, vers quel pays se dirigent les chevaux. Il nous est dit que les noirs se dirigent vers le pays du septentrion. Lorsque ce pays est cité sans plus de précision, il désigne toujours la Syrie ou l’Assyrie. Toutes les invasions d’Israël sont venues soit par le Nord (Syrie), soit par le Sud (Égypte). À l’Est, c’est le désert d’Arabie, à l’Ouest la Méditerranée, qui jusqu’au récent rétablissement de l’état d’Israël, ont été des protections naturelles suffisantes.

Les chevaux tachetés, ne sont pas complètement rouges couleur sang, mais en sont imprégnés en partie, ce qui laisse entrevoir pour l’Égypte des jours sanglants, mais pas autant que le pays du Nord ou d’autres pays qui ne sont pas nommément cités.

Les rouges, couleur sang, demandent à parcourir la terre, et l’autorisation leur est accordée.

Aujourd’hui, nous apercevons déjà les signes avant-coureurs de ce qui se passera sur la terre au moment de la grande tribulation !

Ce passage se termine au verset 8, par une déclaration d’une grande précision. L’Ange appelle le prophète et lui fait la déclaration suivante : « Vois ceux qui se dirigent vers pays du septentrion font reposer ma colère sur le pays du septentrion ». Nous avons en mémoire qu’il s’agit des chevaux noirs, ce qui représente la situation la plus dramatique. Le fait que la colère de Dieu repose sur le pays indique une durée plus longue que pour les autres.

Si l’on considère ce qui s’est déjà passé et qui se passe encore en Syrie et en Irak (ancienne Babylonie), on ne peut que constater la précision de la Parole de Dieu. Et, tout laisse à prévoir que les événements iront crescendo, jusqu’au jugement de la Babylone spirituelle.

V. 9 – 15 : La parole de l’Éternel me fut adressée en ces mots : Tu recevras les dons des captifs, Heldaï, Tobija, et Jedaeja, et tu iras toi-même ce jours-là, tu iras dans la maison de Josias, fils de Sophonie, où ils se sont rendus en arrivant de Babylone. Tu prendras de l'argent et de l'or, et tu en feras des couronnes, que tu mettras sur la tête de Josué, fils de Jodsadak, le souverain sacrificateur. Tu lui diras : Ainsi parle l’Éternel des armées : Voici, un homme, dont le nom est germe, germera dans son lieu, et bâtira le temple de l’Éternel. Il bâtira le temple de l’Éternel ; il portera les insignes de la majesté ; il s'assiéra et dominera sur son trône, il sera sacrificateur sur son trône, et une parfaite union régnera entre l'un et l'autre. Les couronnes seront pour Hélem, Tobija, et Jedaeja, et pour Hen, fils de Sophonie, un souvenir dans le temple de l’Éternel. Ceux qui sont éloignés viendront et travailleront au temple de l’Éternel ; et vous saurez que l’Éternel des armées m'a envoyé vers vous. Cela arrivera, si vous écoutez la voix de l’Éternel, votre Dieu.

Le reste de ce chapitre aborde un sujet totalement différent, comme l’indique le début du verset : « La parole de l’Éternel me fut adressée en ces mots ».

« Tu recevras les dons des captifs… » : il s’agit de trois personnes qui sont venues de Babylone pour apporter des dons pour la maison de l’Éternel. Il est précisé que ces gens se sont rendus dans la maison de Josias, fils de Sophonie (Sophonie était un prophète qui a certainement eu une grande influence sur le roi Josias, lequel mena de grandes réformes en Israël, et fut l’un des meilleurs rois de Juda, après une longue période de dépravation de la nation). C’est peut-être pour cela que le descendant de Sophonie porte le nom de Josias. Cette maison devait être très connue pour que les donateurs venus de Babylone s’y rendent directement. Zacharie, reçoit l’ordre d’y aller personnellement, et de prendre de l’or et de l’argent pour en faire des couronnes.

La suite est à la fois complexe et intéressante. Ces couronnes devaient être posées sur la tête de Josué, le grand sacrificateur, auquel le prophète doit dire aux versets 12 et 13 : « Ainsi parle L’Éternel des armées : Voici, un homme dont le nom est germe, germera dans son lieu et bâtira le temple de l’Éternel. Il portera les insignes de la majesté ; Il s’assiéra et dominera sur son trône, il sera sacrificateur sur son trône, et une parfaite union régnera entre l’un et l’autre ».

Nous avons dans ces deux versets des informations extraordinaires sur l’homme qui doit germer en son lieu : l’annonce de sa venue était déjà présente au chapitre 3 verset 8. Mais ici, la description est beaucoup plus complète. Il s’agit bien entendu de Jésus qui avant de mourir a fait cette déclaration à ses disciples dans Jean 12.24 : « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul. Mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit. »

Jésus parlait de sa mort très proche et de ce qu’il en résulterait. En effet, le « beaucoup de fruit » est impressionnant puisqu’il concerne tous les sauvés de toutes les générations, car nul ne peut venir au Père que par la foi dans le sacrifice du Fils.

Ainsi, Il est le germe du salut, déjà annoncé par le roi David parlant de sa postérité (2 Samuel 23.5). C’est aussi de Lui dont il est question dans Esaïe 61.11 où il est dit : « L’Éternel fera germer le salut et la gloire en présence de toutes les nations ».

C'est bien ce « germe » qui bâtira le Temple de l’Éternel. Il ne peut s’agir que du temple du millénium. Non seulement Il bâtira le temple, mais Il portera les insignes de la majesté, s’assiéra et dominera sur son trône. Il sera pour toutes les nations le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Il aura le double titre que Lui seul peut cumuler : à la fois Roi et Souverain Sacrificateur. Et parce qu’Il est Dieu, non seulement Il les cumule, mais personne au monde ne peut remplir aussi parfaitement l’une ou l’autre de ces fonctions. C’est pour cela qu’il y aura pour la première fois une parfaite harmonie entre les deux.

Les couronnes sont destinées à être conservées comme souvenir, certainement pour rappeler la piété des gens venus de Babylone. Le temple dont il est question au verset 15, est certainement celui du millénium, et des gens viendront de loin pour y travailler.

« Vous saurez, et vous reconnaîtrez que l’Éternel des armées m’a envoyé vers vous ».

Cela s’adresse à tous ceux qui seront sauvés et qui comprendront que Jésus est bien le Messie qu’ils attendaient et qui leur avait été envoyé !

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