David retrouva tout

10. LES SECRETS DU RÉTABLISSEMENT

En tant qu'êtres humains, nous subissons deux genres de pertes. Il y a tout d'abord celles que nous enregistrons lorsque nous ne sommes pas passés par l'expérience du salut. Dans ce cas, quoi que nous fassions, nous n'aboutissons qu'à des échecs et des pertes. Ce fut le cas d'Alexandre le Grand. Ce roi illustre, qui avait subjugué tant de contrées et amassé beaucoup de richesses, se lamentait de ce qu'il ne restât plus de royaumes à conquérir. Lorsqu'il mourut à l'âge de 30 ans, il exprima ses dernières volontés : qu'on laisse dépasser ses deux mains du cercueil ; lors de la procession funèbre autour de la ville, quelqu'un devait précéder la bière en récitant les paroles suivantes : « Le grand roi Alexandre est venu dans le monde les mains vides, et il quitte le monde, les mains vides ». Ses ordres furent exécutés et on proclama le fait qu'un aussi grand roi était incapable d'emporter avec lui ce qu'il avait amassé. Il en est ainsi pour chaque être humain. En tant que pécheur, tout ce que vous pouvez réaliser ou atteindre n'est que gaspillage. Vous n'échapperez pas à la condamnation du péché et vous aurez à supporter votre châtiment pour l'éternité. Au jour du jugement, nul homme ne pourra vous sauver, que ce soit votre parenté, vos voisins, ou vos amis. C'est pourquoi les hommes ont peur de la mort.

Au 18e siècle vivait un écrivain très célèbre, du nom de Voltaire, qui était aussi un grand humaniste. Il n'acceptait pas le message de la Bible et se proclamait athée, tournant en ridicule ceux qui n'étaient pas de son avis. Vint le jour où il tomba très malade ; nul médecin ne fut capable de diagnostiquer sa maladie. Tout au long de la nuit, il poussait des cris de terreur. L'expression de son visage était si affreuse que pas une garde-malade n'accepta de le veiller plus d'une nuit, et c'est ainsi qu'il mourut : dans la détresse et les ténèbres.

Comment allez-vous affronter la mort ? Un jour vous aurez à rendre compte à Dieu de toutes vos actions. Si vous mourez dans le péché, attendez-vous au jugement et au châtiment éternel dans l'étang de feu. Dieu est un Dieu d'amour, mais il est en même temps un Dieu de justice. C'est un Dieu de sainteté et il ne peut regarder le péché.

Il y a trois grandes lois dont nous devons tenir compte :

  1. la loi de sainteté
  2. la loi de justice
  3. la loi d'amour

Si vous vivez dans le péché, vous violez la loi de sainteté. Si vous mourez dans votre péché, alors la loi de justice exige votre châtiment. Cependant, le Dieu d'amour vous offre le chemin de la vie et du salut. Vous pouvez être délivré de la condamnation et obtenir une vie qui portera du fruit en abondance. Le Seigneur Jésus-Christ est devenu homme et est mort sur la Croix pour accomplir ces trois lois. Ceux qui Le reçoivent voient ces trois lois s'accomplir en eux quand ils passent par la nouvelle naissance.

Le deuxième genre de perte affecte même ceux qui sont nés de nouveau, peut-être par manque de connaissance, du fait de leur propre sottise, ou de leur péché. L'ignorance peut causer beaucoup de pertes.

L'action se passe à Londres, il y a 35 ans : c'était la première fois que je séjournais dans cette ville. La nuit, le froid fut intense. Le lendemain lorsque mon hôte me demanda : « Avez-vous bien dormi, Monsieur Bakht Singh ? » Je répondis : « Non Madame, j'ai grelotté pendant toute la nuit. Il a fait si froid que j'ai mis mon gros manteau et mes chaussettes, et malgré cela je ne suis pas arrivé à me réchauffer ». Elle me dit : « Voyons, n'aviez-vous pas de couvertures sur votre lit ? » « Non Madame », répondis-je. « Je n'ai vu aucune couverture ». « Venez, on va voir », dit-elle alors. Elle entra dans ma chambre et souleva le couvre-lit ; je vis alors non seulement une, mais trois couvertures toutes neuves posées sous le dessus de lit. De ma vie je n'en avais jamais vu d'aussi belles. C'était la première fois que j'avais un lit de ce genre, et je ne savais comment me glisser sous des couvertures. Dire que j'étais resté couché sur le couvre-lit, à grelotter de froid toute la nuit, alors que j'avais trois belles couvertures toutes neuves au-dessous de moi. Cette perte était due à mon ignorance.

Beaucoup de gens qui sont nés de nouveau possèdent de belles Bibles, qui sont pour eux des livres scellés et fermés. Ils les mettent soigneusement de côté, mais n'en connaissent pas le contenu. Ils achètent une belle Bible dorée sur tranche qui vaut très cher, mais ne savent pas utiliser le Livre ; ils sont incapables de s'approprier les promesses que contient la Parole de Dieu et d'y prendre plaisir.

Il y a bien des années, un missionnaire arriva au Punjab. Dans les villages de cette région, on fabrique un pain délicieux en forme de galette, large de 30 cm et d'une épaisseur de 2 à 3 cm, cuit dans une poêle sur un feu très doux. On y met ensuite du beurre et on le mange avec des légumes. Un soir, le missionnaire fut invité dans une famille et on posa devant lui une galette garnie de légumes. Le missionnaire mangea tous les légumes et posa la galette en disant : « Voilà, vous pouvez prendre l'assiette ». Il ne savait pas que c'était du pain. Ceci est un exemple d'ignorance. Tout croyant que vous soyez, si vous manquez de connaissance et si votre compréhension du dessein et du plan de Dieu est insuffisante, il est possible que vous subissiez de grosses pertes. Il peut même arriver que non seulement vos propres erreurs et votre sottise vous causent un grave préjudice, mais que l'Église toute entière en soit affectée.

Dieu promit à Abraham que lui-même et sa descendance seraient l'objet de bénédictions éternelles (Genèse 12.1-3), mais ce n'est qu'après quarante années d'affliction et d'épreuves dans le désert que les enfants d'Israël saisirent la véritable nature de leurs bénédictions. Ils auraient pu posséder le pays de Canaan tout entier dans la période qui suivit la sortie d'Égypte, mais ils n'obéirent pas entièrement à Dieu. C'est seulement dans une petite chose qu'ils échouèrent tout au début, et cette petite défaillance prit de grandes proportions. Les petites pertes s'amplifient souvent pour devenir de graves préjudices.

Cependant, le Dieu d'amour n'a pas varié et Ses desseins sont toujours les mêmes. Il continue de s'occuper d'eux jusqu'à ce qu'ils soient rentrés en possession de tout ce qu'ils avaient perdu. Dans l'histoire d'Israël nous voyons comment le peuple de Dieu a été l'objet de Son amour immuable et de Sa loi qui ne change point, jusqu'à ce que toute perte soit effacée. Nul homme, qu'il soit riche ou pauvre, roi ou mendiant, prédicateur ou laïc, ne peut modifier cette loi divine. Les statuts de l'Éternel ne peuvent être altérés. Si dans notre ignorance, nous y apportons des changements, il est certain que nous subirons un jour de grosses pertes.

Par la volonté de Dieu nous sommes ouvriers avec Lui. Il désire accomplir Ses desseins en nous et à travers nous. Nous en avons un exemple dans l'histoire d'Éli. Il était souverain sacrificateur, mais il faillit dans son exercice pour Dieu. Dieu voulut le reprendre et le châtier, mais il n'y avait personnes qu'il aurait pu utiliser à cet effet. Il lui fallut attendre plusieurs années jusqu'à ce qu'il trouvât Samuel, qui allait devenir son porte-parole. Dieu parla à Samuel alors qu'il était encore un petit garçon. Il l'appela : « Samuel, Samuel ». Celui-ci crut entendre la voix d'un homme, mais au troisième appel, il apprit que c'était la voix de Dieu.

Le Seigneur aurait pu parler directement à Éli et lui dire : « Tu as péché ; je vais te punir », mais telle ne fut pas sa manière d'agir. Il attendit de nombreuses années et finalement utilisa Samuel pour transmettre son message. C'était le plan de Dieu : Il désire avoir des partenaires, des hommes qui soient ouvriers avec Lui, mais ceci est une grande responsabilité et un grand privilège, pour lesquels il nous faut être préparés. Nous apprenons cette leçon tout au long des récits bibliques : à savoir que le peuple élu attrista le Seigneur maintes et maintes fois, tout au long de son histoire. Dieu leur avait dit dès le début : « Vous êtes pour moi un trésor particulier, vous m'appartenez en propre parmi tous les peuples » (Exode 19.5). Pourtant ils étaient aveuglés et continuèrent de l'attrister. Toutefois, Dieu ne les abandonna pas : Il continua de s'occuper d'eux en leur envoyant Ses prophètes, afin de les préparer à devenir ouvriers avec Lui. Il est possible que Dieu mette des années pour parvenir à ses fins, mais il ne changera pas Ses lois divines.

En examinant la Parole de Dieu, nous avons établi la nature et les causes de nos pertes. Penchons-nous maintenant sur les armes et les moyens grâce auxquels nous pouvons rentrer en possession de tout ce que nous avons perdu. Ainsi que nous l'avons déjà vu, Dieu utilise deux moyens pour retrouver ce dont nous avons été frustrés : à savoir Hébron et Sion. Dieu les a utilisés pour récupérer tout ce que Son peuple avait perdu.

La sympathie humaine que lui inspirait Lot fut préjudiciable pour Abraham, mais après qu'il se fût séparé de son neveu, Dieu lui apparut. Tant que Lot était avec lui, Dieu ne pouvait se manifester aux yeux d'Abraham ou lui parler. De la même manière beaucoup de croyants ont perdu le privilège de parler avec Dieu.

Hébron signifie communion : en premier lieu il s'agit de la communion avec Dieu, c'est-à-dire avec le Père et le Fils, et en deuxième lieu, de la communion que nous avons les uns avec les autres, ainsi que nous l'apprenons dans 1 Jean 1.3, 4 et 7. Un pécheur ne peut pas parler avec Dieu ou être rempli de Sa présence. Il lui est impossible de parvenir à la connaissance de la volonté du Seigneur, de comprendre le plan de Dieu, Son dessein ou Ses mystères. La vie de Dieu ne peut pas se manifester en lui et, même s'il lui est donné de voir des miracles, ou d'obtenir des exaucements de prières, il sera loin de Dieu.

Voyant les prodiges que le Seigneur Jésus-Christ accomplissait au cours de son ministère terrestre, beaucoup de gens s'exclamèrent : « C'est le Christ ! C'est le Christ ! C'est notre Messie ! » Pourtant nous lisons dans Jean 2.23-27, que le Seigneur ne s'est point lié à eux. Ils disaient : « Seigneur, nous croyons en Toi », mais Lui leur répondait : « Moi, je ne croix pas en vous ». Il savait que leurs cœurs étaient remplis de péché et qu'ils n'étaient pas disposés à changer de vie. Ils recherchaient seulement des sensations. La vie du Seigneur Jésus-Christ ne pourra couler en nous que si nous regrettons nos péchés et si nous croyons en Lui de tout notre cœur.

Lorsque vous marchez dans la rue, il se peut que vous rencontriez un mendiant qui vous appelle : « Père » ! Mais vous ne lui répondrez pas : « Mon cher fils », car vous savez qu'il s'intéresse seulement à votre argent. En hindoustani on dit : « lorsqu'un homme veut obtenir quelque chose, peu lui importe d'appeler, même un âne, son père ». Ainsi, certaines personnes, lorsqu'elles désirent obtenir quelque chose de Dieu, l'appellent-elles « Père ». Ces gens vivent dans les ténèbres, et ne connaissent pas la vraie communion.

Quand nos péchés sont pardonnés et nos cœurs purifiés, nous éprouvons un désir ardent d'être dans la présence de Dieu. Cette union intime avec Dieu nous rend capables de connaître une véritable communion spirituelle avec ceux qui Lui appartiennent. De nos jours beaucoup préfèrent se réunir autour d'une tasse de café ou de thé. Si nous leur offrons du thé, ils viendront ; mais s'il n'y a pas de café ou de thé, certains amis refuseront de venir, disant : « C'est tellement loin, comment nous rendre à cette réunion ? » Mais lorsqu'il s'agit d'un thé, on est prêt à parcourir quinze kilomètres. Si c'est votre cas vous ne savez pas ce qu'est la vraie communion. Lorsque nous progressons dans notre marche avec Dieu et que notre intimité avec Lui s'accentue, nous brûlons de plus en plus du désir de vivre en communion avec Dieu et Son peuple. Les deux expériences vont de pair : il est impossible de les séparer.

Il y a bien des gens qui dédaignent une telle communion avec le peuple de Dieu. L'orgueil de la richesse fait dire à certains : « Comment être en communion avec telle ou telle personne ? C'est un chrétien d'une « caste » inférieure, alors que j'appartiens à une « caste » supérieure. D'autres déclareront avec fierté : « Je suis bachelier ès lettres » (et ont peut-être été recalés à l'examen) ou « je gagne tant et tant d'argent » ! »

Je me souviens d'un citadin du nom de Charles, dont le salaire était de 55 roupies par mois. Il épousa une infirmière qui en gagnait 120. Ensemble ils avaient donc un revenu de 175 roupies. Un jour, un homme le rencontra dans la rue et lui dit : « Est-ce que vous voulez bien venir à la réunion d'évangélisation ? » Il répondit : « A la réunion ? Nous n'avons pas le temps pour ce genre de réunions ». Il se disait en lui-même, « je gagne 55 roupies et ma femme 120, comment pourrions-nous assister aux réunions de ces chrétiens misérables ? Les pauvres n'ont qu'à y aller. Nous irons seulement à l'église ». Pourtant, cinq jours plus tard, je reçus un message de M. Charles, dont la teneur était : « Je vous en prie, venez prier pour ma femme ». Je me rendis chez eux, et trouvai M. Charles en larmes. Sa femme était très malade. Elle s'était malencontreusement mordu la langue et l'enflure progressait rapidement. Les médecins avaient essayé tous les traitements possibles, mais en vain. M. Charles me dit : « Je vous en prie, veuillez intercéder pour ma femme. Regardez, voilà mes enfants. Que leur arrivera-t-il ? » Et il pleura. Je pensais en moi-même : « Maintenant vous ne direz certainement plus : « je gagne 55 roupies et ma femme 120 mais plutôt : « 175 roupies pourront-elles me tirer d'affaire ? Mes 55 roupies ou les 120 roupies de ma femme pourront-elles me sauver ? »

Quand viennent les soucis, vous désirez la présence de Dieu, mais quand tout prospère et que vous gagnez bien votre vie, vous méprisez la communion avec Dieu et vous restez à l'écart de la maison du Seigneur en disant : « Est-il convenable que nous riches, fréquentions des pauvres ? » A cause de cette attitude, beaucoup de croyants sont pauvres spirituellement. Devant Dieu, ils sont comme des mendiants et des indigents, parce qu'ils ne connaissent pas la valeur et la puissance de la communion. C'est la raison pour laquelle tant de chrétiens sont plus heureux au milieu d'amis attachés aux choses de ce monde que parmi le peuple de Dieu. Ils ne savent pas tout ce qu'ils perdent sur le plan spirituel. Si vous voulez goûter la vraie communion, vous devez vous séparer des « Lots » quels qu'ils soient : il est nécessaire que vous abandonniez complètement toute amitié qui est selon ce monde.

Hébron signifie aussi la foi. Nous avons lu dans le livre de Josué qu'un homme appelé Caleb demanda qu'Hébron lui fusse attribué bien qu'il n'ignorât pas que des géants y habitaient. Il avait la conviction que Dieu lui accorderait la victoire su chaque géant. Vivre à Hébron requiert une foi en Dieu inébranlable, insensible à la vue des géants qui s'avancent sur notre chemin. Selon Marc 11.23, la foi transporte même des montagnes.

Hébron était également un lieu de refuge. Dans Josué 20.7-9 nous lisons que six villes de refuge furent mises à part. Tout homme ayant tué une personne par mégarde et inconsciente avait la possibilité de fuir dans la ville de refuge la plus proche, pour éviter d'être tué par les amis ou la parenté du défunt. Hébron était l'une de ces cités (Josué 20.7). Lorsque quelqu'un avait des difficultés de ce genre, il pouvait y trouver asile.

Il y a tant de gens dans ce monde qui, dans leur sottise, pêchent inconsciemment. Je ne sais pourquoi, étant données leur situation et certaines circonstances inévitables, ces personnes sont invités au mal, peut-être par leurs amis, par des voisins méchants, ou parce qu'ils se trouvent dans un endroit isolé ou encore à cause de la pauvreté ou d'autres difficultés. Il est possible que leur sottise leur a valu beaucoup de malheur et de misère, dont les artisans sont des voisins au cœur dur. Où qu'ils aillent, on les montre du doigt : « Regardez cet homme ou cette femme, voilà ce qu'il ou elle a fait » ; et ils en souffrent beaucoup. C'est par Hébron que de telles personnes trouvent du soulagement. On se moque d'eux, car ils sont tombés en tentation de façon inconsciente, mais à Hébron, ils peuvent retrouver tout ce qu'ils ont perdu grâce à l'amour, la gentillesse et la prière.

Ne soyons pas orgueilleux. Tous nous pouvons commettre des erreurs. Tous nous pouvons être induits en erreur par le diable. Si vous voyez un croyant plus faible tomber dans le péché, ne le condamnez pas. Ne le laissez pas, ne l'abandonnez pas, mais relevez-le et redressez-le avec l'amour, la compassion et la communion.

Ceci est la troisième signification d'Hébron. Lorsque ceux qui sont faibles spirituellement tombent ou sont en danger, nous devons porter leurs fardeaux, par une prière persévérante qui passe par les douleurs de l'enfantement, et les relever avec amour et bienveillance.

Il y a des années un homme me dit : « S'il vous plait, priez pour ma femme et ma fille ». Il me raconta qu'elles avaient quitté la maison toutes les deux alors qu'il était au travail. Il se mit à pleurer et dit : « Mon foyer est brisé, priez pour moi, je vous en prie ». Je priai donc pour lui et il s'en alla. Après son départ, la pensée me traversa que l'homme qui était venu me voir était accablé de douleur, et pourtant j'avais prié pour lui sans y prêter beaucoup d'attention. Je me sentis coupable et me mis à supplier : « O Dieu ! donne-moi un véritable fardeau de prière pour ceux qui ont été induits en erreur par le diable. Il faut leur porter secours. » Je continuai à prier pendant trois heures et Dieu me montra alors que ma prière serait exaucée.

Le lendemain matin, après la réunion, on me fit savoir que deux sœurs souhaitaient me voir. Il s'agissait justement des personnes pour lesquelles j'avais intercédé. Elles étaient venues pour prier avec moi et me dirent en pleurant : « Frère, nous avons été trompées par le diable. Nous sommes parties loin de chez nous et soudain l'idée nous est venue de demander votre intercession. Nous voici devant vous. S'il vous plait, priez afin que Dieu nous pardonne notre sottise et notre péché ! » Le foyer brisé retrouva son unité.

Ce n'est pas en les condamnant que nous retrouverons les âmes perdues. Nous autres croyants avons parfois le cœur particulièrement dur. Lorsque nous voyons des croyants faibles dans la foi, nous les condamnons, nous nous lançons dans la médisance et nous colportons des histoires sur leur compte. Nous nous détournons d'eux et ne leur accordons pas même un sourire. Combien d'âmes se sont égarées parce que des croyants forts ont été durs de cœur à leur égard. Notre Seigneur est le bon Berger, Il part à la recherche de la brebis perdue et porte sur ses épaules celle qui défaille. Si vous voulez tout retrouver alors soyez un refuge pour ceux qui sont tombés. Fortifiez-les par la prière et relevez-les avec amour.

En quatrième lieu, Hébron signifie dépendance totale vis à vis de Dieu. David commit une grave erreur. Il voulut se joindre aux Philistins sans consulter Dieu, et il en résultat que Tsiklag fut brûlé. Il perdit ses femmes, ses enfants et ses biens. Lorsqu'il se repentit et reprit courage en s'appuyant sur le Seigneur, il consulta l'Éternel en disant : « Poursuivrai-le les Amalécites ou non ? » Dieu lui répondit : « Poursuis, car tu atteindras et tu délivreras ». Il obéit et ramena tout. A partir de ce jour, il se mit à consulter Dieu en toutes choses. « Seigneur, monterai-je dans l'une des villes de Juda ? » Dieu lui répondit : « Montes-y ». Puis David demanda encore une fois : « Seigneur, où irai-je ? » Dieu répondit : « A Hébron ». David alla donc à Hébron. Il chercha la volonté de Dieu dans chaque petit détail (2 Samuel 5.19, 23-25), et interrogeait le Seigneur : « Dois-je, dois-je, dois-je ? » David retourna donc à Hébron. Dieu le retint pendant sept ans et demi dans cette ville, afin qu'il apprenne véritablement à compter, non sur son intelligence ou celle d'un autre, mais sur l'Éternel.

David était un grand roi, entouré de beaucoup d'hommes forts. Lorsque ses ennemis les Philistins l'attaquèrent, il aurait pu dire : « Qu'allons-nous faire, allons-nous partir ? » Il n'en fut rien, et il consulta Dieu en toute chose. Ceci est la quatrième manière de retrouver tout ce que nous avons perdu.

Beaucoup de croyants et de serviteurs de Dieu subissent de grosses pertes parce qu'ils ne savent pas comment consulter le Seigneur au sujet de leurs projets. Ils s'adressent à Lui et ne L'invoquent que d'une manière occasionnelle. En d'autres circonstances, ils comptent sur leur propre intelligence ou sur leurs femmes, qui peuvent facilement les faire changer d'opinion. Il se peut que le mari rentre chez lui et dise : « Ma chère épouse, le Seigneur m'a parlé pendant la réunion ». Mais l'épouse dira : « C'est absurde, tu oublies ta femme et tes enfants. Dieu ne parle pas ainsi ». C'est pourquoi bien des maris insensés ont désobéi à Dieu. Ils se laissent entièrement mener par leur femme. C'est ainsi que beaucoup de croyants ont échoué. Plutôt que de se tourner vers Dieu, ils ont demandé conseil à leur femme, leurs amis, leurs voisins, où se sont fiés à leur propre intelligence. Quelqu'un dira : « Je suis diplômé, je sais le grec et l'hébreu, et tant d'autres choses. Pourquoi perdrai-je mon temps à prier ? Je vais me servir de mon bon sens ». C'est ainsi que les gens commettent beaucoup d'erreurs.

Lorsque David arriva à Hébron (2 Samuel 2.1) il avait été dépouillé, humilié et brisé. Il interrogeait Dieu en toutes choses : « Dois-je monter ? Dois-je monter ? Où irai-je ? Quand monterai-je ? » Ceci est la quatrième façon de retrouver tout ce que nous avons perdu. Ne comptez pas sur votre propre sagesse, votre force physique ou vos ressources humaines. Dépouillez-vous de toute confiance en vous-même et trouvez le temps d'aller vers Dieu pour toute chose. Demandez-Lui de quelle manière vous devez dépenser votre argent.

Bien des maris apportent leur salaire au foyer et disent : « Voilà mon salaire, chérie ». Par la suite, lorsque le mari demande 5 roupies, sa femme lui répond : « Qu'as-tu fait des 5 roupies que je t'ai données, il y a quelques jours ? », et il est incapable de répondre. Il dépend de sa femme, qui est comme un dieu à ses yeux. Il est obligé de faire tout ce qu'elle dit. Lorsque vous demanderez à ces maris : « Pourquoi donnez-vous tout votre argent à votre femme ? », ils répondront : « Si je ne lui donne pas d'argent, elle ne me laissera pas en paix, elle fouillera mes poches. En fin de compte il faudra que je lui donne tout ». Ces hommes ne savent comment faire pour connaître la volonté de Dieu. Vous devez apprendre à vous tourner vers Dieu pour toute chose : la manière d'utiliser votre temps, votre argent, votre énergie, vos forces et tout le reste.

De la même manière, Dieu doit être consulté pour tout ce qui concerne l'Église. Nous avons effleuré ce sujet dans un chapitre précédent. Beaucoup d'hommes qui désirent être des anciens de l'Église, se disputent et se querellent pendant des mois pour gagner des voix. Dans une ville où j'étais de passage, j'ai rencontré un jeune homme qui sollicitait des suffrages : « Je vous prie de voter pour que je sois élu comme ancien ». Je lui demandai : « Pourquoi désirez-vous être ancien de l'église ? » Sa réponse fut : « Les anciens qui sont des vieillards ne valent rien, il faut les mettre à la porte. Si je suis élu, je les ferai partir ». Alors je lui dis : « Pouvez-vous me dire quelles qualifications spirituelles la Bible exige des anciens, comment ils le deviennent et qui ils sont ? » Il se tut. Je lui dit alors : « Allez chercher votre Bible ». Il rentra dans la maison et je restai assis sous la véranda. Cinq minutes, dix minutes, puis vingt minutes s'écoulèrent, mais mon interlocuteur ne revenait pas. Alors sa sœur s'approcha de moi et me dit tout bas : « Il n'a pas de Bible ». Pourtant c'est cet homme qui voulait devenir ancien, un homme sans Bible, et qui ignorait tout de son contenu.

Lorsque de tels représentants et de tels anciens se réunissent une fois par mois, ils ont un court moment de prière au début de la séance. Ils disent : « Monsieur le Pasteur, voulez-vous prier brièvement ? » Après la prière, c'est comme s'ils disaient : « Seigneur Jésus-Christ, nous allons maintenant nous quereller ; nous préférons que Tu ne sois pas témoin de tout ce qui va nous opposer, aussi nous te prions de bien vouloir sortir. Il ne faut pas que Tu sois au courant de nos problèmes d'argent ! Lorsque nous aurons de nouveau besoin de Toi, nous T'appellerons » ! Ensuite, ils n'en finissent plus de se disputer pendant des heures. « Comment avez-vous dépensé ces 5 roupies, ces 2 roupies ou cette roupie ? Veuillez nous rendre compte de cela. Montrez-nous la facture de ces 3 roupies, etc... » Lorsqu'ils ont terminé, ils disent : « Seigneur, s'il te plaît, reviens maintenant. Nous sommes prêts à rentrer chez nous. Seigneur, bénis-nous ! » Quelle dérision !

C'est pourquoi la stérilité et la mort sont le lot d'un si grand nombre de communautés. Les soi-disant anciens de l'église ne savent pas prier ; ils sont incapables de discerner la volonté de Dieu. Pourtant ils veulent gouverner et diriger l'église. Ce qu'ils désirent, c'est l'honneur, un nom, la renommée, l'argent, et rien d'autre.

A Hébron, vous apprenez que vous devez vous informer auprès de Dieu, individuellement et collectivement, en ce qui concerne chaque action, chaque déplacement : « Que ferons-nous ? Où irons-nous ? »

Pour revenir sur ce sujet, bien des gens ne savent comment s'y prendre pour discerner la volonté de Dieu en ce qui concerne le mariage. Ce n'est qu'après avoir décidé eux-mêmes du choix du partenaire qu'ils disent : « Monsieur le Pasteur, s'il vous plaît, venez prier ». Tout en cherchant une épouse, les jeunes gens dressent une longue liste de qualités qu'ils aimeraient trouver chez leur femme. Le garçon peut avoir été refusé à l'Université, mais lorsqu'il cherche une femme, il exige que celle-ci soit diplômée. Elle doit être enseignante et capable de bien gagner sa vie, même si lui était sans emploi. Sa peau doit être claire, même si lui est noir. Elle doit savoir jouer de la musique, et ainsi de suite. Il arrive que d'autres ne prennent pas en considération le visage ou la beauté, mais ce qui leur importe c'est le montant de la dot : s'élèvera-t-elle à 5 000 ou 10 000 roupies, et ainsi de suite. Ils désirent l'argent et ne se préoccupent nullement de connaître la volonté de Dieu. C'est ainsi que beaucoup de croyants sont les artisans de leur propre perte. Faut-il s'étonner que leurs foyers soient malheureux et désunis, alors qu'ils n'ont jamais appris à s'informer auprès du Seigneur. David lui-même n'apprit cette leçon, qu'après des années de souffrances : « Éternel irai-je ? irai-je ? »

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