L’habitation de Dieu

Chapitre 20

 — LA GLOIRE INTÉRIEURE — 

« Moïse acheva l’ouvrage. Alors... la gloire de l’Éternel remplit le tabernacle »
(Exode 40.33-34)

« Et la gloire de l’Éternel se lève sur toi »
(Ésaïe 60.1)

Dans le lieu très Saint, il n’y avait aucune lumière naturelle. Si Dieu n’avait pas accompli Sa promesse et fait Sa demeure là, le sanctuaire serait resté dans une totale obscurité. Mais Dieu avait dit : « C’est là que je me rencontrerai avec toi ; du haut du propitiatoire, entre les deux chérubins placés sur l’arche du témoignage. » (Exode 25.22). Mettant sa confiance dans cette parole, Moïse accomplit le plan divin à la lettre et dans Nombres 7.89, nous lisons qu’« il entendait la voix qui lui parlait du haut du propitiatoire placé sur l’arche du témoignage, entre les deux chérubins. » Ainsi, Moïse fut fidèle comme serviteur sur toute sa maison (Hébreux 3.5).

Penchons-nous maintenant sur l’histoire d’Étienne. Il fut traduit devant le sanhédrin et des accusations étaient portées contre lui. C’était maintenant au tour d’Étienne de parler. « Tous ceux qui siégeaient au sanhédrin ayant fixé les regards sur Étienne, son visage leur parut comme celui d’un ange... Étienne répondit : ... Le Dieu de gloire apparut à notre père Abraham ». (Actes 6.15 ; 7.2).

Nous avons ici un homme transfiguré, un homme dont le visage resplendit d’une merveilleuse lumière. Puis, dans le verset suivant, nous est donnée l’explication de cela par ses propres paroles « Le Dieu de gloire ». Actes 7.55 le confirme à nouveau : « Mais Étienne, remplit du Saint-Esprit, et fixant les regards vers Le ciel, vit la gloire de Dieu ».

Mais notez que cette transfiguration, cette gloire est révélée dans un homme appelé pour être un serviteur. Cela vient à la fin d’une vie (quoiqu’elle fut courte dans ce cas) au service du Seigneur et de Son Église. Et souvenez-vous aussi que ce service était, du moins pour commencer, un ministère prosaïque et ordinaire. Aussi, il est évident que ce n’était pas la personne d’Étienne, ou même son histoire qui rendait ces hommes ainsi en colère. C’était la puissance de Dieu, manifestée maintenant d’une manière nouvelle qui leur causa de la crainte. Ils portèrent contre lui de fausses accusations, mais son visage brillait — ce qui est juste le contraire de ce que nous pourrions attendre ! — Ce sont les flatteries et non les critiques qui produisent habituellement cet effet. Ce qu’ils virent était contraire à la nature des choses. C’était la gloire — ce que Dieu entend par gloire : c’est-à-dire, quelque chose qu’ils ne pouvaient comprendre et cela avait pour effet de mettre ces hommes sous le jugement. C’est ainsi que « en entendant ces paroles, ils étaient furieux dans leurs cœurs, et ils grinçaient des dents contre lui » (Actes 7.54). À la fin ils ne pouvaient faire face à ce serviteur ; ils ne pouvaient pas tolérer sa présence parmi eux.

Maintenant, la première des choses sur laquelle nous devons être au clair, c’est qu’avec Dieu, la gloire arrive toujours à la fin d’une histoire. Nous pouvons avoir de nombreuses expériences merveilleuses dans la vie, et nous pouvons voir Dieu à l’œuvre de manière merveilleuse et être tenté de dire : « C’est la gloire », mais Dieu dit : « pas encore ». Il y a quelque chose de meilleur, quelque chose de beaucoup plus merveilleux à venir.

Il y a des années de cela, j’étais en Angleterre et étudiais à Londres. Je suis allé un jour voir le défilé du Lord Maire. Cela a lieu chaque année en novembre, lorsque le nouveau Maire de Londres prend ses fonctions. Une grande procession parcourt les rues de la ville. Beaucoup de ceux qui peuvent prendre du temps s’arrêtent de travailler pour aller la voir. C’était un merveilleux spectacle. En premier il y avait les musiques militaires des différents régiments, puis toute une suite de voitures publicitaires représentant les multiples commerces et industries, après cela il y avait plusieurs troupes, les unes à pied, les autres à cheval ; suivait ensuite la Garde Royale et les Piqueurs de la Tour de Londres en uniformes d’époque et à la fin, après un temps très long, venaient les carrosses transportant les officiels.

Le premier de ceux-ci portait des hommes de magnifique apparence dans de beaux habits, avec leur suite et les marques de leur rang, mais lorsque j’interrogeais les gens autour de moi, ils me répondaient que ce n’était que des fonctionnaires subalternes.

Puis vinrent un par un, dans des carrosses plus somptueux les uns que les autres, toute une procession imposante de gentilshommes habillés de longues robes, coiffés de perruques et de chapeaux à cornes, portant des chaînes d’or, des épées, des masses d’armes et d’autres insignes de leurs charges. Chacun était plus impressionnant que le précédent et inclinait la tête en réponse aux vivats de la foule, et à chaque nouveau carrosse je pensais : « Sûrement voici le Lord Maire ! », et les gens autour de moi me disaient : « pas encore ». À la fin, assis seul dans un carrosse, entouré de nombreux soldats de son cortège, un gentilhomme très important apparut, et comme la foule criait et applaudissait, je dis à quelqu’un : « C’est Sûrement lui ! — Non, c’est le Lord Maire sortant » dit-il, et j’attendis de nouveau. Ce n’est seulement qu’après beaucoup de troupes et un déploiement de gardes et de serviteurs en livrées qu’arriva le carrosse brillant et doré avec le nouveau Lord Maire en personne, et le spectacle dépassait ce que je pensais. En attendant tout ce temps, j’avais vu suffisamment de choses pour m’étonner, mais lorsque je vis ce que j’attendais, cela éclipsa tout le reste.

Oui, la gloire est comme cela. C’est toujours le terme d’une histoire. Ceci est clair dans l’expérience de Moïse. D’abord, il vit le Seigneur dans le buisson (Exode 3). Un peu plus tard, au Sinaï, il alla avec les anciens d’Israël et « ils virent Le Dieu d’Israël » (Exode 24) ; et un peu plus tard, il alla seul dans la nuée sur la montagne, et la gloire du Seigneur apparut (Exode 33). Là, il reçut certaines instructions et, à son retour parmi eux, il nous est dit que « La peau de son visage rayonnait » (Exode 34). Mais il y avait quelque chose de plus encore. Lorsque les instructions furent exécutées en détail, que le Tabernacle, l’habitation de Dieu, eut été élevé, il est dit que « la gloire de l’Éternel remplit le tabernacle » (Exode 40). C’est la plénitude de la gloire en relation avec l’accomplissement du dessein de Dieu. La même chose était vraie quand le Temple de Salomon fut terminé (2 Chroniques 5.14). Nous pouvons dire que le terme de « gloire » est employé seulement dans l’Écriture — du moins en relation avec les hommes et la terre — lorsqu’un modèle et un plan divins ont été accomplis. La gloire n’est pas une vision ou une sensation merveilleuse. La gloire est toujours liée au plan de Dieu : si nous désirons donc entrer dans l’expérience et la connaissance de la gloire, il est essentiel que nous entrions pleinement dans la ligne du plan et du modèle divins.

« ... mais c’est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux. Car Il a reçu de Dieu le Père honneur et gloire, quand la gloire magnifique lui fit entendre une voix qui disait : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » (2 Pierre 1.16-17). C’est la voix qu’ils entendirent qui était la véritable gloire, ce n’était pas la lumière étincelante et les ornements brillants. Ils en étaient seulement la conséquence. Dieu mit l’accent sur Sa Parole « Ne t’enthousiasme pas, Pierre, par ce que tu vois, Écoute-le » (Matthieu 17.4-5). Écoutez-Le et obéissez à Ses commandements.

Cela me prit beaucoup de temps pour découvrir la signification de cela. Longtemps après avoir été sauvé, je courais encore ici et là, donnant mon témoignage, mais n’entendant jamais la Voix de Dieu. Plus de deux ans après je fus amené brusquement à apprendre la leçon. Oh, il y a toute une différence entre faire des plans pour Dieu, et entendre et être gouverné par la Voix de Dieu.

Nous pouvons voir le même principe à l’œuvre dans la vie de l’apôtre Jean. Dans Jean 1.14, parlant de l’incarnation du Seigneur Jésus, il dit : « Nous avons contemplé sa gloire ». Dans les premiers jours de sa vie de disciple, Jean voyait un peu et ce qu’il voyait prenait possession de lui et commençait à travailler en lui et par lui.

Plusieurs années plus tard, à Patmos, il vit quelque chose d’encore plus merveilleux, lorsqu’il rencontra le Seigneur ressuscité et L’entendit lui parler. Pourquoi avait-il besoin de cette expérience ? il devait transmettre le message de Dieu aux sept églises d’Asie. Que transmit-il ? Non seulement ce qu’il vit, une simple description de « celui qui ressemblait au Fils de l’homme », mais aussi le message donné par Celui-ci, et ce message était finalement tout le livre de l’Apocalypse. Vous voyez, la gloire de Dieu ne nous est pas montrée pour notre satisfaction personnelle, afin que nous puissions parler ensuite de cette expérience. C’est en vue d’un ministère pour l’Église entière.

Combien nous sommes occupés par les dons, les témoignages, les différentes manifestations du témoignage chrétien ! J’avais l’habitude de prier pour le don de chanter et de jouer du violon, pensant qu’ils étaient nécessaires pour la qualification d’un évangéliste. Je pensais que Dieu comptait sur ces choses et d’autres encore ; combien j’étais dans l’erreur ! Chanter et Jouer du violon ne sauvera pas une âme ! Ce dont nous avons besoin c’est d’entendre la voix de Dieu et de savoir ce qu’Il dit, afin que nous puissions transmettre Son message aux hommes.

Nous devons entrer dans le plan divin. Jean se révèle à nous, dans son Évangile, comme un homme marchant dans une relation très étroite avec Son Seigneur. Avec cet arrière-plan, il est maintenant chargé d’un message pour les églises. Dans ce but, la gloire lui est montrée afin qu’il puisse leur parler avec autorité.

Entrez dans le plan divin pour l’Église universelle et vous connaîtrez ce qu’est cette gloire ! Travailler pour « mon groupe », « mon parti », « ma mission », « mon mouvement », pour obtenir davantage de membres et impressionner les autres, de cette manière la gloire ne sera jamais vue. Ce n’est que lorsque l’habitation de Dieu est achevée — seulement quand tout ce qui est représenté spirituellement dans l’Ancien Testament par le Tabernacle et le Temple a été assuré dans le cœur des hommes, seulement alors, la gloire de Dieu apparaît.

Comme nous le voyons dans le dernier chapitre, Jean avait une vision encore plus grande qu’en Apocalypse 4 et 5. Il lui fut montré la gloire de l’Agneau sur le Trône. Naturellement, c’était merveilleux en soi-même, mais la vision était rattachée aux messages du jugement et des tribulations qui suivent. Les chapitres 6 à 20 contiennent ces messages et leur relation avec la vision des chapitres 4 et 5 est importante. Cette vision, depuis le Trône, nous révèle que la vision des évènements terrestres qui suivent est céleste, et que c’est l’Agneau sur le Trône qui les régit entièrement. Quel réconfort la révélation de ce fait apporte à nos cœurs quand nous voyons les terribles jugements de Dieu qui commencent à venir ! Finalement, dans Apocalypse 21 il est montré à Jean la Cité Sainte, la Nouvelle Jérusalem, « ayant la Gloire de Dieu ». Ce n’est pas quelque chose qui est vu, apprécié, ni quelque chose non plus dont on parle, ce n’est pas quelque chose qui se reflète, comme ce fut le cas sur le visage de Moïse ou d’Étienne, c’est quelque chose qui est possédé ; le but de Dieu a été atteint, Son plan accompli. Son peuple a Sa gloire. Oui, la gloire est toujours le résultat de l’accomplissement du plan divin.

Un petit enfant a des ambitions. Il espère un jour être policier, soldat ou conducteur d’engins. Alors qu’il grandit, son horizon s’élargit et il est conduit vers des idéaux toujours plus hauts. Nous sommes les « petits enfants de Dieu ». Il a envoyé Son Fils pour nous sauver. Pourquoi ? Non seulement pour notre avantage matériel ou notre santé, ou pour nous donner une vie meilleure, mais afin de nous amener dans le plan parfait de Dieu. D’abord, notre compréhension de ce fait est petite et limitée, mais par Sa grâce cela commence à se faire jour en nous.

Beaucoup marchent hélas pendant longtemps avec une idée enfantine de notre vie spirituelle. Nous avons besoin d’entendre la voix de Dieu, afin que nous puissions entrer dans le plan de Dieu et trouver notre place dans la structure de la Maison de Dieu.

Dieu veut des hommes et des femmes qui s’appliquent eux-mêmes de tout leur cœur à cela. David pouvait dire au sujet du plan du Temple : « C’est par un écrit de sa main, ... que l’Éternel m’a donné l’intelligence de tout cela » (1 Chroniques 28.19). Ceci est tout aussi possible aujourd’hui si nous prenons les Écritures au sérieux en comptant sur le Saint-Esprit pour nous instruire.

Puis de nouveau, dans 1 Chroniques 29, nous est relatée la contribution du peuple à l’édification du Temple, et au verset 8, il est dit : « Ceux qui possédaient des pierres les livrèrent pour le trésor de la maison de l’Éternel ». Rien n’était personnel. Chaque chose fut mise à la disposition de Dieu, même si cela coûtait personnellement, et Il avait le meilleur de tout. Cela arrive lorsque le divin modèle gouverne chaque chose. Les craintes et les épreuves des batailles par lesquelles ils étalent passés, les peines et les efforts qu’ils avaient subis pour rassembler ce trésor, tout fut oublié dans la joie de l’apporter dans la maison de Dieu.

Laissez-moi être bien clair à ce sujet. Je ne parle pas de la décoration des bâtiments terrestres, ou des contributions à des institutions terrestres. Là-dessus le verdict de Dieu est « I-Kabod... La gloire est bannie » (1 Samuel 4.21). Non, les trésors dont il est parlé ici sont « des pierres vivantes ». Ce sont les croyants nés de nouveau, hommes et femmes qui, venant au Seigneur et se donnant eux-mêmes entièrement à Lui, s’édifient en « une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus-Christ. » (1 Pierre 2.5). Nous façonner et nous encadrer convenablement ensemble afin que nous puissions devenir une habitation de Dieu en Esprit (Éphésiens 2.22), peut être un processus coûteux et pénible, mais soyons trouvés fidèles, car la fin de ce processus est la gloire. C’est la Cité Sainte, l’habitation de Dieu, « ayant la Gloire de Dieu ».


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