Jean Hus, Gerson et le Concile de Constance

3.11. — Jérôme de Prague.

La lettre menaçante des grands de Bohême causa une vive agitation au concile, et rendit d’abord les Pères irrésolus touchant la conduite qu’ils auraient à tenir envers Jérôme de Prague, qu’ils gardaient toujours enchaîné dans la tour du cimetière de Saint-Paul.

Irrités du contenu de cette lettre, ils auraient volontiers envoyé Jérôme au supplice, mais ils craignaient aussi que la vengeance ne suivît la menace, et ils cherchèrent d’abord un prétexte pour être dispensés de punir. Tout fut donc mis en œuvre pour obtenir que Jérôme abjurât.

Il languissait depuis six mois dans les fers, aucune rigueur ne lui était épargnée dans son cachot infect, et déjà ses pieds étaient atteints d’une plaie incurable. On espéra que des angoisses si prolongées auraient abattu son âme et dompté son courage ; il fut tiré de prison et sommé, sous peine du feu, d’abjurer, de souscrire à la mort de Jean Hus.

La fragilité humaine l’emporta : Jérôme eut peur, et signa un écrit par lequel il se soumettait au concile et approuvait ses actes. Cette rétractation de Jérôme témoigne, par les restrictions même qu’elle renferme, combien il en dut coûter à ce malheureux avant de s’y résoudre : il souscrit, il est vrai, à la condamnation des articles de Wycliffe et de Jean Hus ; mais il n’entend d’ailleurs porter aucun préjudice aux saintes vérités que ces deux hommes ont enseignées ; et quant à Hus surtout, il avoue qu’il l’a aimé depuis son jeune âge, qu’il a toujours été prêt à le défendre envers et contre tous, à cause de la douceur de sa parole, et des bonnes instructions qu’il donnait au peuple ; mieux informé maintenant, il ne veut point être l’ami de ses erreurs. Toutefois, en les condamnant, il honore sa personne, ses bonnes mœurs et plusieurs belles paroles qui sont sorties de sa bouche.

De semblables restrictions étaient peu propres à satisfaire ses juges ; ils voulurent une rétractation plus précise, et dressèrent une nouvelle formule qui fut présentée à Jérôme et lue par lui à haute voix dans la dix-neuvième session générale. Il eut ensuite à répondre sur certaines propositions sentant l’hérésie. Jérôme, nous l’avons vu, appartenait, ainsi que son maître Jean Hus, à l’école réaliste. Cette école, deux siècles auparavant, était souveraine dans les universités, et signalait comme hérétique l’école opposée, l’école nominaliste ; celle-ci triomphait maintenant ; elle comptait pour adeptes les plus grands docteurs de concile : c’était au tour des réalistes de faire preuve d’orthodoxie. Jérôme, déjà fortement attaqué, comme l’avait été Jean Hus, sur la fameuse doctrine des universalia a parte rei, protesta qu’il ne la croyait point nécessaire au salut, et, comme on lui reprochait d’avoir mal défini la foi, il fut forcé de convenir que sa définition s’appliquait moins à la foi qu’à une certaine connaissance de la vision béatifique. Qui croirait que de telles subtilités pussent devenir des questions de vie et de mort, et que la fureur de la dispute eût à ce point saisi le monde ?

Jérôme jura de vivre et de mourir toujours dans la vérité de la foi catholique ; il anathématisa ceux qui soutiendraient le contraire. « Je jure, dit-il, de ne rien enseigner contre ma rétractation, et, s’il m’arrive de le faire, je me soumets à la rigueur des canons et à la peine éternelle. » Après cette déclaration positive, Jérôme fut reconduit en prison et traité avec moins de rigueur.

Il y avait lieu d’espérer que le concile se tiendrait pour satisfait : il le fut d’abord ; mais la haine est plus exigeante. Des moines vinrent de Prague à l’instigation d’Etienne Paletz et de Michel Causis ; ils apportaient des charges nouvelles contre Jérôme, et ses ennemis demandèrent qu’on révisât le procès. Le concile fut encore une fois partagé ; il n’espérait plus sans doute prévenir en Bohême par la prudence l’explosion des ressentiments populaires ; la majorité s’abandonna donc librement à ses instincts persécuteurs.

Les plus sages et surtout les premiers commissaires, juges de Jérôme, les cardinaux de Cambrai, des Ursins, d’Aquilée et de Florence, représentèrent qu’il avait obéi au concile, et ils insistèrent pour qu’il fût mis en liberté. Une vive rumeur accueillit cette demande ; le docteur Nason, fort de son orthodoxie, s’enhardit jusqu’à dire aux cardinaux : « C’est pour nous un sujet d’étonnement, mes révérends Pères, que vous intercédiez pour cet hérétique pestiféré, de qui nous avons reçu en Bohême tant de maux, et qui pourrait bien vous en causer à vous-mêmes. Seriez-vous gagnés par les largesses du roi de Bohême ou des hérétiques ? auraient-ils acheté de vous la liberté de cet homme ? »

A ces paroles les cardinaux se lèvent et demandent à être déchargés de leur office de commissaires dans le procès de Jérôme. De nouveaux commissaires sont élus ; parmi eux figurait Jean de Rocha, l’implacable adversaire de Gerson, et le patriarche de Constantinople, le plus ardent persécuteur de Jean Hus.

Jérôme comprit alors que pour sauver ses jours il lui faudrait s’enfoncer plus avant dans le parjure. L’indignation lui rendit sa force, l’amour de la vérité l’emporta sur l’amour de la vie, et il prit soudain, dans son cœur, une résolution héroïque. Il refusa d’abord de répondre à ses nouveaux juges et demanda une audience publique pour y exposer toute sa pensée. Il l’obtint, le 23 mai, et fut amené dans l’église cathédrale, où le concile était assemblé. Les nouveaux commissaires, à l’instigation de ses ennemis, produisirent contre lui cent sept chefs d’accusation. La trame, dit l’ancien auteur de sa vie, était ourdie à dessein, de façon qu’il ne pût échapper. L’acte accusateur, lu par Jean de Rocha, chargeait Jérôme d’avoir honoré Wycliffe comme un saint et comme un martyr ; d’avoir méprisé l’autorité de l’Église en communiant à Prague dans le même temps même où il était excommunié en Autriche ; de s’être montré le fauteur de Jean Hus ; d’avoir contrefait le sceau de l’université d’Oxford pour rendre un bon témoignage à Wycliffe, et surtout d’avoir commis des violences et des sacrilèges en publiant des libelles contre le pape et les princes, en fomentant de sanglantes séditions à Prague et en excitant les nobles à dépouiller le clergé.

Outre ces accusations relatives à la conduite de Jérôme, plusieurs inculpaient ses opinions sur la transsubstantiation, la présence réelle, les indulgences, le culte des images et des reliques, l’autorité des prêtres et la Trinité. Il avait, il est vrai, confessé sur ce dernier chef le symbole d’Athanase, mais l’explication qu’il en donnait sentait l’hérésie ; quant au pouvoir des prêtres, il avait, disait l’acte accusateur, soutenu, comme Wycliffe et Jean Hus, que l’excommunication n’est à redouter que pour ceux qui ont attiré sur eux celle de Dieu même, et, quant aux reliques enfin, Jérôme aurait osé dire qu’aucun culte ne leur était dû, et que le voile de la Vierge n’était pas plus digne des hommages des chrétiens que la peau de l’âne sur lequel le Christ était monté.

Le promoteur du concile, Henri Piron, énuméra ces derniers griefs et en ajouta quelques autres, accusant surtout Jérôme d’intempérance dans sa prison. Il présenta sa rétractation comme suspecte, et insista pour qu’il fût contraint à répondre par oui ou par non, sur chaque article ; la torture au besoin devait y être employée. « S’il persévère dans son erreur, qu’il soit traité comme un hérétique opiniâtre, et qu’on le livre au bras séculier. »

On fit droit à la demande du promoteur du concile, et la parole ne fut accordée à Jérôme que pour répondre brièvement sur chaque article. Lui cependant était fermement résolu à ne dire sa pensée que lorsqu’il lui serait permis de l’exposer tout entière.

Ayant demandé à s’expliquer librement : « Bornez-vous à répondre, lui cria-t-on, et répondez sur-le-champ. — Dieu de bonté, dit-il, quelle injustice ! quelle cruauté ! Vous m’avez tenu renfermé trois cent quarante jours dans une affreuse prison, dans l’ordure, dans la puanteur, dans le besoin extrême de toutes choses ; vous prêtez l’oreille à mes ennemis mortels, et vous refusez de m’écouter. Est-il étonnant qu’ils vous aient persuadé que je suis le plus opiniâtre des hérétiques qui ait jamais été dans le monde, l’ennemi de la foi, le persécuteur des prêtres ? Je n’ai pu obtenir, par les plus humbles prières, un seul moment pour me justifier, et, avant d’avoir recherché qui je suis, vous m’avez traité en impie. Et cependant vous êtes des hommes et non des dieux ; vous pouvez vous tromper et être trompés. Si vous êtes en effet des hommes sages et les lumières du monde, prenez garde à ne point pécher contre la justice. Pour moi, je ne suis qu’un faible mortel ; ma vie est peu de chose, et, lorsque je vous exhorte à ne point rendre une sentence inique, je parle moins pour moi-même que pour vous. »

Un grand bruit suivit ces paroles. Jérôme fut contraint au silence ; mais les Pères lui promirent qu’il lui serait permis de s’expliquer librement lorsqu’il aurait répondu sur chaque article.

Deux jours d’audience, le 23 et le 26 mai, furent consacrés à ce pénible examen. Chacun des cent sept articles lui fut successivement présenté. Tous les historiens, catholiques ou hussites, s’accordent à dire qu’il y répondit avec une adresse et une présence d’esprit merveilleuses, discutant tous les faits, rejetant les uns comme faux, admettant les autres pour véritables. Il est incroyable, dit le célèbre Pogge, de Florence, témoin oculaire, combien il alléguait de raisons et d’autorités à l’appui de ses opinions. Jamais il n’exprima une pensée qui fût indigne d’un homme de bien ; de sorte que, si ses sentiments sur la foi étaient conformes à ses paroles, il n’y avait pas lieu à l’accuser, bien moins à le condamner. Lorsqu’il s’entendit désigner comme l’ennemi du pontife romain, l’adversaire des cardinaux, le persécuteur des prélats, il se leva, et, d’une voix douloureuse, il s’écria en étendant les mains « De quel côté me tournerai-je, mes Pères ? de qui attendrai-je quelque secours ? qui supplierai-je enfin ? sera-ce vous ? Hélas ! mes ennemis cruels m’ont d’avance aliéné vos esprits en me représentant à vous comme votre persécuteur. Ils se sont dit : les charges contre cet homme sont trop légères pour le conduire à la mort ; représentons-le comme l’ennemi de ses juges, et il sera condamné. Seigneur, que ta volonté soit faite ! »

Il reconnaissait, dit-il, que le droit de prêcher l’Évangile appartenait aux laïcs comme aux prêtres, mais il nia qu’il eût suspendu les bulles du pape au cou de quelques femmes perdues. Le pape, selon lui, avait le droit d’accorder des indulgences, mais il ne lui était pas permis d’en vendre. Il fit plusieurs réponses très catholiques. Interrogé sur la substance du sacrement de l’Eucharistie, il répondit : « Avant la consécration c’est du pain, et après la consécration c’est le corps de Jésus-Christ. »

Parfaitement libre de ses pensées, malgré tant de souffrances, tantôt il confondait ses juges par la vigueur de ses paroles, tantôt, par une fine plaisanterie, il provoquait leur sourire.

Enfin, le second jour, 26 mai, tous les articles étant élus, Jérôme obtint, non sans difficulté, la permission qu’il avait depuis si longtemps demandée en vain ; il obtint de parler sans contrainte.

Adressant d’abord à Dieu sa prière, il le conjura de ne mettre dans sa pensée et dans sa bouche que des paroles avantageuses au bien et au salut de son âme ; puis se tournant vers l’assemblée : « Révérends Pères, dit-il, beaucoup d’hommes excellents ont souffert dans tous les temps des traitements indignes ; ils ont été opprimés par de faux témoins et condamnés par des juges pervers. Il rappela tour à tour la mort de Socrate, la captivité de Platon, la fuite d’Anaxagore, les tourments de Zénon, et les condamnations de beaucoup de Gentils, dont Boèce raconte la mort non méritée. Passant ensuite aux Hébreux, il énumère les maux de Moïse, libérateur de son peuple, les épreuves de Joseph, d’Esaïe, de Daniel et de presque tous les prophètes, victimes de ressentiments injustes et condamnés comme des séditieux et des ennemis de Dieu. Arrivant enfin aux saints de la nouvelle alliance, il montra Jean-Baptiste et le Sauveur lui-même condamnés sur de faux témoignages, et après eux Étienne mis à mort par un collège de prêtres, et les apôtres poursuivis et punis comme provocateurs de troubles, ennemis des dieux et ouvriers d’iniquité. « Il est odieux, dit-il, qu’un prêtre soit condamné par un prêtre ; mais le comble de l’iniquité est qu’il le soit par un conseil de prêtres ; et cependant cela s’est vu, cela s’est fait. »

Toute l’affaire reposant sur le dire des témoins, Jérôme fit voir par d’excellentes raisons que leur témoignage ne méritait aucune confiance, leurs paroles ayant été suggérées par la haine et non par la vérité.

[Il est à remarquer, dit Pogge, qu’après avoir été renfermé si longtemps dans un lieu où il ne lui était possible ni de lire, ni même de voir, et où l’anxiété perpétuelle de l’esprit aurait suffi pour ôter la mémoire à tout autre, il ait cependant pu citer, à l’appui de son opinion, un si grand nombre d’autorités et de savants témoignages des plus grands docteurs, qu’on aurait dit qu’il avait passé tout ce temps dans un parfait repos et libre de s’adonner tout entier à l’étude. (Lettre de Pogge de Flor. à Léonard d’Arétin.)]

Il exposa les motifs de cette haine avec tant de force qu’il fut sur le point de persuader l’assemblée. Déjà les esprits étaient émus et inclinaient à la pitié. Jérôme ajouta qu’il était venu de son libre mouvement au concile pour se justifier ; il rappela ses longues études et sa vie entière, consacrée au devoir et à la pratique du bien. « Dans l’ancienne Église, dit-il, les docteurs les plus savants et les plus saints étaient partagés d’opinions touchant la doctrine, et ces dissidences ne tendaient pas à la ruine de la foi, mais à ses progrès. C’est ainsi que saint Augustin et saint Jérôme furent divisés et même opposés l’un à l’autre, et entre eux cependant tout soupçon d’hérésie fut écarté. »

Chacun pensait qu’il se laverait de l’accusation, soit par une rétractation, soit en implorant son pardon ; il n’en fut rien : il ne se reconnut coupable d’aucune erreur et soutint que ce n’était point à lui de rétracter les accusations de ses ennemis. Il se répandit en éloges sur Jean Hus. « Je l’ai connu depuis son enfance, dit-il, et il n’y eut jamais aucun mal en lui. C’était un homme excellent, un juste, un saint ; il fut condamné malgré son innocence, il monta au ciel comme Élie du milieu des flammes, et de là il appellera ses juges au redoutable tribunal du Christ. Moi aussi, je suis prêt à mourir ; je ne reculerai pas devant le supplice que me préparent mes ennemis et des témoins imposteurs qui rendront un jour compte de leurs impostures devant le grand Dieu que rien ne peut tromper. »

Le trouble était grand parmi les assistants, et beaucoup auraient désiré sauver un homme d’un tel mérite ; mais lui ne faisait voir aucun souci de la vie et semblait aspirer à mourir. « De tous les péchés, ajouta-t-il, que j’ai commis depuis ma jeunesse, aucun ne me pèse davantage et ne me cause de plus poignants remords que celui que j’ai commis en ce lieu fatal, lorsque j’ai approuvé la sentence inique rendue contre Wycliffe et contre le saint martyr Jean Hus, mon maître et mon ami. Oui, je le confesse de cœur et de bouche, je le dis avec horreur, j’ai honteusement failli par la crainte de la mort, en condamnant leur doctrine. Je supplie donc, je conjure le Dieu tout-puissant qu’il daigne me pardonner mes péchés et celui-ci, le plus grave de tous, selon cette promesse qu’il nous a faite : Je ne veux pas la mort du pécheur, mais je veux qu’il se convertisse et qu’il vive ! Vous avez condamné Wycliffe et Jean Hus, non comme ayant ébranlé la doctrine de l’Église, mais seulement parce qu’ils ont flétri les scandales donnés par le clergé, le faste, l’orgueil et tous les vices des prélats et des prêtres. Les choses qu’ils ont dites et qui n’ont pu être réfutées, je les pense et je les dis comme eux. »

[Jérôme, en approuvant les doctrines de Wycliffe et de Jean Hus, excepta néanmoins celle de Wycliffe touchant l’Eucharistie. Quelques auteurs ont cru à tort que cette exception portait également sur la doctrine de Jean Hus. Nous avons vu que Jean Hus était catholique orthodoxe sur ce point. Théod. Vrie, auteur contemporain très catholique, dit formellement que Jérôme signala la seule doctrine de Wycliffe comme erronée sur ce dogme.]

A ces mots, l’assemblée frémit de colère. « Il se condamne lui-même ! cria-t-on de toutes parts ; qu’est-il besoin d’autre preuve ? Nous voyons de nos yeux le plus obstiné des hérétiques. — Eh quoi ? reprit Jérôme, pensez-vous donc que je craigne la mort ? Vous m’avez retenu toute une année aux fers dans un affreux cachot plus horrible que la mort même ; vous m’avez traité plus rigoureusement qu’un Turc, qu’un juif ou qu’un païen, et ma propre chair a pourri vivante sur mes os. Et cependant je ne me plains pas, car la plainte sied mal à un homme de cœur ; mais je m’étonne d’une si grande barbarie envers un chrétien. »

Une nouvelle clameur s’éleva contre lui, et il se tut jusqu’à ce que le silence fût de nouveau rétabli. Il reprit alors d’un ton si ferme et si fier qu’on aurait cru qu’il n’avait rien à redouter pour lui-même. Sa voix, dit l’illustre Pogge, était touchante, claire et sonore, son geste éloquent et digne, soit qu’il exprimât l’indignation, soit qu’il provoquât à la pitié que cependant il ne paraissait ni demander ni désirer. Il était là debout au milieu de tous, le visage pâle, mais le cœur intrépide, méprisant la mort et allant au-devant d’elle. Interrompu souvent, attaqué, harcelé par plusieurs, il répondit à tous et se vengea de tous, forçant les uns à rougir, les autres à se taire, et dominant toutes les clameurs. Puis il priait, il insistait avec force pour qu’on le laissât dire, pour qu’on écoutât celui dont la voix bientôt ne se ferait plus jamais entendre.

Lorsqu’il eut enfin cessé de parler, on le ramena dans son cachot, où il fut plus étroitement enchaîné qu’auparavant ; ses mains, ses bras, ses pieds furent chargés de fers, et ceux qui l’avaient entendu se disaient l’un à l’autre : Il a prononcé lui-même son arrêt.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant