Histoire ecclésiastique - Eusèbe de Césarée

LIVRE V

CHAPITRE XVII
MILTIADE ET LES LIVRES QU'IL A COMPOSÉS

[1] Dans cet ouvrage, un écrivain, Miltiade, est aussi mentionné comme ayant composé un traité contre la susdite hérésie. Après avoir cité quelques paroles de ces hérétiques, l'auteur poursuit en disant : « J'ai trouvé cela dans un ouvrage de ceux qui ont attaqué l'écrit de Miltiade, notre frère, où celui-ci montre qu'un prophète ne doit pas parler lorsqu'il est en extase et je l'ai résumé. »

[2] Un peu plus loin, dans le même écrit, il énumère ceux qui ont prophétisé dans le Nouveau Testament, et parmi eux, il compte une certain Ammiade et Quadratus, disant ainsi : « Mais le faux prophète tombe en fausse extase, l'impudence et l'effronterie le suivent ; il part d'abord d'une déraison volontaire, puis il tourne à la folie involontaire de l'âme, comme il est dit plus haut. [3] Ils ne pourront rien montrer de cette sorte dans aucun des prophètes remplis par l'Esprit, soit dans l'Ancien, soit dans le Nouveau Testament, ni Agabus, ni Judas, ni Silas, ni les filles de Philippe, ni Ammiade de Philadelphie, ni Quadratus, et s'ils en nomment quelques autres, ils ne se vanteront pas qu'ils leur appartiennent. »

[4] Peu après, il affirme encore ceci : « Si, en effet, après Quadratus et Ammiade de Philadelphie, comme ils disent, les femmes de l'entourage de Montan ont hérité du charisme prophétique, qu'ils montrent ceux qui, parmi les sectateurs de Montan et des femmes, en ont hérité ; car il faut que le charisme prophétique soit dans toute l'Église jusqu'à la parousie finale, selon que le pense l'Apôtre ; mais ils n'auraient personne à présenter, depuis déjà quatorze ans que Maximilla est morte. »

[5] Voilà ce que dit cet écrivain. Miltiade, du reste, dont il parle, nous a laissé d'autres monuments de son zèle personnel pour les divines Écritures, dans les livres qu'il a composés, soit contre les gentils, soit contre les Juifs ; il a abordé à part l'un et l'autre sujet en deux écrits ; il a encore fait, pour les princes de ce monde, une apologie de la philosophie qu'il suivait.

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