Histoire ecclésiastique - Eusèbe de Césarée

LIVRE VII

CHAPITRE XXII
LE RÈGNE DE GALLIEN

[1] Mais rien ne vaut comme d'entendre le récit tel qu'il est : « Celui-ci [Macrien], après avoir trahi l'un de ses empereurs, fit la guerre à l'autre, mais bientôt avec toute sa race il disparut radicalement ; Gallien fut derechef acclamé et reconnu de par tous comme empereur à la fois ancien et nouveau ; il existait avant les autres et leur survit. [2] Car, selon la parole du prophète Isaïe : « Voici que les choses qui étaient au commencement sont venues et ce qui va paraître maintenant est nouveau. ». De même, en effet, quand un nuage court en obscurcissant les rayons du soleil il le voile un instant, l'enténèbre, paraît à sa place, puis il s'en va ou se condense en pluie ; alors tout à coup le soleil reparaît comme auparavant ; ainsi Macrien s'était avancé et placé devant la dignité impériale de Gallien ; mais il n'est plus, parce que du reste il n'était rien, tandis que celui-ci demeure semblable à ce qu'il était autrefois ; [3] et pareillement le pouvoir souverain, après avoir dépouillé la vieillesse et s'être purifié de la souillure antérieure, fleurit maintenant avec plus d'éclat ; on le voit de loin, on l'écoute et il pénètre partout. »

[4] Puis ensuite, il caractérise le temps auquel il écrit, en ces termes : « A moi aussi il vient encore à la pensée d'examiner les jours des années impériales : je vois en effet que les empereurs les plus impies, malgré leur renommée, sont peu après devenus sans gloire, tandis que celui-ci plus saint et plus aimé de Dieu a déjà dépassé la septième année de son règne et il va maintenant achever la neuvième, dans laquelle nous célébrerons des fêtes.

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