Le manuel des chrétiens protestants - Émilien Frossard

IV – Dieu.

Un seul Dieu et Père de tous. Éph., IV, 6.

Nous croyons en un Dieu personnel, tout-puissant, éternel, infini, invisible, présent partout, spirituel, indépendant, souverain, tout sage, saint, juste, bon, miséricordieux, fidèle et parfait en toutes choses.

La Bible nous donne de Dieu les idées à la fois les plus élevées et les plus accessibles lorsqu’elle dit que Dieu est esprit, Dieu est lumière, Dieu est vérité, Dieu est amour.

Dieu est unique dans son essence. Dans sa personnalité, il s’est manifesté dans le Père, dans le Fils, dans le Saint-Esprit ; souveraine et adorable trinité qui est un mystère comme tout ce qui se rapporte à la nature et à l’essence de Dieu, pour l’exposition de laquelle les expressions manquent, que nous connaissons mieux par son œuvre dans nos cœurs que dans son principe céleste, et qu’un apôtre a révélé dans son action sur les chrétiens, quand il les représente comme élus, selon la prescience de Dieu le Père, par l’Esprit sanctifiant, pour obéir à Jésus-Christ et pour obtenir l’effet de l’aspersion de son sang (1 Pierre, I, 2.).

« L’Écriture sainte nous enseigne, dit notre antique confession de foi, qu’en cette seule et simple essence divine que nous avons confessée, il y a trois personnes : le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

Le Père, première cause, principe et origine de toutes choses ; le Fils, sa Parole et sa science éternelle ; le Saint-Esprit, sa vertu puissante et efficace. Le Fils éternellement engendré du Père, le Saint-Esprit procédant actuellement de tous deux : les trois personnes non confuses, mais distinctes, toutefois non divisées, mais d’une même essence, éternité, puissance et égalité. »

Approchons-nous de l’abîme, non pour en sonder témérairement les profondeurs, mais pour pénétrer nos âmes d’un saint respect ; approchons-nous de la montagne sainte, non pour en franchir avec audace les cimes inaccessibles, mais pour nous reposer à son ombre et pour nous appuyer sur ses bases inébranlables ; approchons-nous de Dieu, non pour le « voir et mourir, » mais pour nous pénétrer de son amour et l’adorer !

Nous croirions pécher contre ce Dieu en lui prêtant nos passions, notre partialité, nos haines, nos injustices. Nous croirions lui faire injure en faisant de sa glorieuse personne des images peintes ou taillées, en le trompant par un culte de forme où notre cœur serait étranger et distrait, en attentant à des droits souverains par des actes d’oppression et de violence contre ceux qui ne croient point en lui ou qui blasphèment son nom, en réduisant la religion à des pratiques stériles ou à une foi d’apparence et de paroles, en substituant à ses commandements des commandements d’Églises, c’est-à-dire des ordonnances d’hommes.

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