Le Prédicateur Claude

Conclusion

Nous espérons avoir montré à nos lecteurs que Claude ne mérite pas l’oubli dans lequel on laisse généralement son nom. Il a contribué puissamment, pour sa part, à rendre à l’âme humaine l’action et la portée que le Créateur lui a assignées à l’origine des choses ; c’est un titre suffisant pour que son nom revive. Quant à celles de ses opinions théologiques qui, selon nous, sont fausses ou exagérées, elles ne lui sont pas particulières ; il faut les attribuer à l’influence de l’époque et à certaines idées préconçues. Mais c’est surtout en réfléchissant à sa vie toute de dévouement et de zèle, au rôle important qu’il a joué, aux efforts de sa prédication et aux résultats de sa controverse qu’on devra reconnaître en lui un homme supérieur, digne de respect et d’admiration. Pour nous, nous croirons avoir fait une œuvre utile si, malgré les lacunes de ce travail, nous sommes parvenu à faire partager à d’autres le bien très réel que nous en avons retiré. Étudier la vie des chrétiens illustres par l’intelligence et le cœur, n’est-ce pas, en quelque sorte, célébrer un culte qui inspire de nobles sentiments et fait naître des réflexions salutaires ? Il y a réel profit, pour nous protestants, à nous souvenir de tout ce que la liberté religieuse a coûté à nos pères. En voyant ce qu’elle leur a coûté, nous comprenons mieux ce qu’elle vaut et les devoirs qu’elle nous impose. L’intolérance ne meurt pas, mais elle prend des formes diverses. Nous éprouvons pour elle une profonde répulsion, mais nous voyons sans surprise et sans haine ceux qui en rêvent encore le retour. Bénissons Dieu de la liberté dont nous jouissons jusqu’ici et prions-le de nous éclairer constamment. Pratiquons enfin, dans la mesure de nos forces, ce prosélytisme loyal et irréprochable qui peut seul faire connaître au monde le Dieu de l’Évangile, le Dieu de la Réformation, le Dieu qui est esprit, vérité, amour.

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