Histoire de la restauration du protestantisme en France

8. Trois lettres de Maurepas à l’intendant de Poitiers (1730)

A Versailles, le 25 août 1730.

Monsieur, M. l’éuesque de Luçon a demandé que la nommée Marguerite Chapau demeurante au Bourg de Monchampic, fut mise à l’Union crestienne de Luçon, sur l’exposé que cette fille, agée de vingt-deux ans, doit se marier bientôt à la Rocheux avec un religionnaire. Il ajoute qu’elle a du bien suffisament pour payer sa pension, qu’elle demeure chez sa grand-mère et que le sieur Brielhouet exempt de la marechaussée de Chatonnay la connoit fort. Je vous enuoye les ordres du Roy pour la faire arester et conduire au couvent.

Je suis, etc.

Maurepas.

A Marly, le 4 février 1730.

Monsieur, M. l’éuesque de Poitiers m’ayant escrit que les nommés Daniel Papot et Pierre Cacault religionnaires, auoient esté mariés clandestinement par un prédicant avec les nommées Callier et Vivattier — sur le compte que j’en ay rendu au Roy, Sa Majesté m’a ordonné d’expedier les ordres que vous trouverez cy joints pour faire mettre ces deux hommes dans les prisons de Saint-Maixant et les deux femmes à l’hôpital de Nyort pour y rester jusqu’à ce que les uns ou les autres soient instruits des verités de la religion et ayent consenti à faire rehabiliter leur mariage en face d’Église ou a cesser d’habiter ensemble.

Je suis, etc

Maurepas.

A Versailles, le 19 octobre 1730.

Monsieur, M. l’éuesque de Poitiers m’a eserit que le sieur et dame de la Rouse de la paroisse de Briou près Melle, ne sont plus dans la disposition de mettre leur fille au couuent de Puyberlau, pour y estre instruite des verités de la religion, quoyqu’ils vous en eussent donné parolle. Je vous envoye les ordres du Roy que Sa Majesté m’a ordonné d’expedier, pour faire mettre cette fille à l’Union Crestienne de Poitiers où elle sera moins a la portée de sa famille qu’à Puyberlau.

Je suis, etc.

Maurepas.

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