Antiquités judaïques - Flavius Josèphe

LIVRE XV

CHAPITRE XI
Hérode décide et entame la reconstruction du Temple dans la dix-huitième année de son règne ; description du Temple ; construction d'une citadelle pour abriter les habits du grand-prêtre ; fortification de la tour Antonia ; le sanctuaire du Temple bâti par les prêtres en un an et six mois.

Hérode décide la reconstruction du Temple.

1. A ce moment, dans la dix-huitième année de son règne[1], après avoir fait tout ce qui précède, Hérode aborda une entreprise considérable, la reconstruction du Temple de Dieu. Il voulait agrandir l'enceinte et augmenter la hauteur de l'édifice pour le rendre plus imposant ; il pensait, avec raison, que cette œuvre serait la plus remarquable de toutes celles auxquelles il aurait travaillé et qu'elle suffirait pour lui assurer une éternelle gloire. Mais sachant que le peuple n’était nullement préparé à cette grande entreprise et s'effrayerait de ses difficultés, il voulut tout d'abord l'amener par la persuasion à donner son concours à tout ce dessein. Il convoqua donc les habitants et leur parla en ces termes : « De tout ce que j'ai fait pendant mon règne, je crois inutile de rien dire, chers compatriotes, bien que j'en aie retiré moins d'honneur que vous-mêmes de sécurité. De même que, dans les conjonctures les plus difficiles, je n'ai jamais rien négligé de vos intérêts, ainsi dans toutes les constructions que j'ai élevées, je me suis préoccupé moins de mettre ma personne que vous tous à l'abri des injures : je crois donc, avec la volonté de Dieu, avoir amené le peuple juif à un degré de prospérité qu'il n'avait jamais connu auparavant. Vous rappeler tous les ouvrages exécutés l’un après l'autre en différents endroits du pays, toutes les villes construites sur notre ancien territoire ou dans mes acquisitions nouvelles, parure magnifique pour notre nation, me paraît inutile, puisque tout cela vous est bien connu ; mais l'entreprise à laquelle je veux me consacrer aujourd'hui est la plus pieuse, la plus belle de toutes celles de mon règne et je veux en mettre la preuve évidente sous vos yeux. Notre Temple actuel a été élevé en l'honneur du Dieu Tout-puissant par nos pères, à leur retour de Babylone ; mais il lui manque en hauteur soixante coudées pour atteindre les dimensions qu'avait le premier Temple, celui qui fut bâti par Salomon[2]. Il ne faut pas en accuser la piété de nos pères : ce n’est pas leur faute si le Temple est trop petit ; c'est que les dimensions de l'édifice leur furent imposées par Cyrus et Darius, fils d'Hystaspe, dont ils furent les esclaves et ceux de leurs descendants, avant de l'être des Macédoniens ; ils n'eurent donc pas la possibilité d'égaler la grandeur du premier monument de leur piété[3]. Mais aujourd'hui que, par la volonté de Dieu, je détiens le pouvoir, et que nous jouissons d'une longue paix, de richesses, de revenus considérables, et surtout que les Romains, les maîtres du monde, ou peu s’en faut, nous témoignent de l'amitié et de la bienveillance, je veux essayer, en réparant les négligences que nous imposèrent jadis la nécessité et la servitude, de m'acquitter envers Dieu, par ce pieux hommage, de ses bienfaits et du don de la royauté. »

[1] 20-19 av. J.-C. (Guerre dit à tort : la quinzième année).

[2] D'après I Rois, 6, 2 le temple de Salomon avait 30 coudées de haut ; mais la Chronique (II, 3, 4) donne au portique antérieur une hauteur de 120 coudées. D'autre part on a vu (livre XI, IV, 6) que le temple de Zorobabel, d'après les prescriptions de Cyrus, en avait 60. Josèphe, qui suit la Chronique, en a conclut que ce second temple avait 60 coudées de moins que le premier ; la correction de Bekker, ἑπτά (d'après le ms. E), est donc à rejeter.

[3] Le texte paraît altéré, mais le sens s'impose.

2. Ainsi parla Hérode. Ce discours inattendu étonna le peuple. Jugeant chimérique l'espoir exprimé par le roi, les Juifs y restèrent insensibles, se demandant avec inquiétude si Hérode, après s'être hâté de démolir tout l'édifice, aurait les ressources suffisantes pour mener à bonne fin son projet : le danger leur paraissait donc très grand, et l'entreprise d'une grandeur malaisée à réaliser. Le roi, les voyant dans ces dispositions, les rassura en leur promettant de ne pas jeter bas le Temple avant d’avoir réuni tous les matériaux nécessaires à l'achèvement des travaux. L'effet suivit la promesse : il fit préparer mille chariots pour transporter les pierres, choisit dix mille ouvriers des plus expérimentés, acheta pour mille prêtres des vêtements sacerdotaux[4], enseigna aux uns le métier de maçon, aux autres celui de charpentier ; et tous ces préparatifs ainsi soigneusement achevés, se mit à l'œuvre.

[4] ἱερατικός est un peu surprenant ; ne faudrait-il pas ἐργαστικός (des vêtements de travail) ? Hérode dut employer des prêtres aux travaux du Temple proprement dit, parce que seuls les prêtres y avaient accès.

Description du Temple et des fortifications de la colline sacrée.

3. Après avoir démoli les anciennes fondations, il en jeta de nouvelles sur lesquelles il éleva le Temple, qui mesura cent coudées en longueur [et en largeur][5] et vingt de plus dans la hauteur, excédant qui disparut plus tard par suite d'un affaissement survenu, avec le temps, dans les fondations ; il avait été décidé, du temps de Néron, de le rétablir[6]. Le Temple fut construit en pierre blanche très dure, dont chaque bloc mesurait vingt-cinq coudées de longueur, huit de hauteur et environ douze d'épaisseur. Dans le Temple, comme dans le portique royal[7], on tint les nefs latérales moins hautes et le bâtiment central plus élevé, il était visible à plusieurs stades de distance, pour les habitants de la campagne, surtout pour ceux qui demeuraient en face, ou s'avançaient dans cette direction. Les portes d'entrée, aussi hautes, avec leur linteau, que le Temple même, furent ornées de tentures bigarrées, offrant à l'œil des fleurs teintes en pourpre et des colonnes brodées. Au-dessus des portes, dans l'espace compris jusqu'au couronnement du mur, courait une vigne d'or aux grappes pendantes, merveille de grandeur et d'art, et dans laquelle la finesse du travail le disputait à la richesse de la matière. Hérode entoura le Temple de spacieux portiques, soigneusement proportionnés aux dimensions de l'édifice et beaucoup plus riches que ceux d'autrefois ; personne, semblait-il, n'avait jamais aussi magnifiquement orné le Temple. Les deux portiques étaient appuyés à un puissant mur, et ce mur lui-même était l'œuvre la plus colossale dont on eût jamais entendu parler. L'emplacement du Temple est, en effet, une colline rocheuse, escarpée, qui monte cependant en pente douce, du côté des quartiers est de la ville, jusqu'au sommet. Notre premier roi[8] Salomon, sous l'inspiration divine, y exécuta des travaux considérables. Sur le sommet, il fortifia par un mur tout le plateau ; dans le bas, il éleva à partir du pied même de la colline, qu'entoure au S.-O. un ravin profond, une seconde muraille en pierres liées par des scellements de plomb ; en s'avançant la muraille embrassait graduellement un morceau de la colline et s'élevait de plus en plus[9]. Toute cette construction, de plan carré, était d'une grandeur et d'une hauteur inimaginables : extérieurement, la vue ne s'arrêtait que sur les larges surfaces des pierres ; intérieurement des crampons de fer maintenaient l'appareil et lui assuraient une solidité à toute épreuve. Ce travail une fois poussé jusqu'au niveau du sommet de la colline, on égalisa soigneusement celui-ci, puis on combla sur tout le pourtour la cavité comprise entre le mur et le flanc de la colline, jusqu'à ce que l'on fût de plain-pied avec le plateau et l’on nivela la surface du remblai. Cet ensemble constitua l'enceinte, qui avait quatre stades de tour, chaque côté ayant un stade de longueur. En dedans de ce mur d'enceinte, un autre mur de pierre[10] suit le sommet lui-même ; le long de l'arête orientale, un portique double s'y appuie, de dimensions égales au mur, et s'ouvre sur les portes du Temple, placé au milieu[11]. Nombre de nos anciens rois embellirent ce portique, et tout autour du sanctuaire étaient suspendues des dépouilles barbares ; le roi Hérode les consacra toutes (à nouveau) après y avoir joint celles qu'il avait enlevées aux Arabes.

[5] Ces mots manquent dans les mss., mais cf. Guerre (V, V, 4) où la largeur de la façade est évaluée à 100 coudées.

[6] Cf. Guerre, V, I, 5.

[7] Cf. plus loin XI, 5

[8] Bizarre désignation.

[9] Nous traduisons au jugé, le texte est d'une obscurité désespérante. Pour [?] au sens de hauteur, cf. plus bas, XI, 5.

[10] C'est le mur de crête dont il a été déjà question plus haut.

[11] Josèphe à l'air de croire que le portique E. du péribole était l'œuvre de Salomon, ce qui est invraisemblable.

La tour Antonia ; vicissitudes du vêtement du grand-prêtre.

4. Du côté nord on avait construit, dans l'angle du péribole[12], une citadelle, admirablement fortifiée et pourvue d'excellents moyens de défense. Elle fut bâtie par les rois pontifes de la race ses Asamonéens, prédécesseurs d'Hérode, qui l'appelèrent Baris[13] et la destinèrent à abriter le vêtement sacerdotal que le grand-prêtre ne revêt que lorsqu'il doit offrir un sacrifice. Hérode laissa le vêtement au même endroit, mais, après sa mort, il fut sous la garde des Romains jusqu'au temps de Tibère César. Sous cet empereur, Vitellius, gouverneur de Syrie, étant venu à Jérusalem, y reçut du peuple un accueil magnifique ; désireux de le reconnaître par un témoignage de bienveillance, comme les Juifs lui demandaient de leur rendre la garde du vêtement sacré, il en écrivit à Tibère César, qui octroya leur requête ; et ils conservèrent la disposition de ce vêtement jusqu'à la mort du roi Agrippa. Après celui-ci, Cassius Longinus, alors gouverneur de Syrie, et Cuspius Fadus, procurateur de la Judée, ordonnèrent aux Juifs de déposer le vêtement dans la tour Antonia : les Romains, disaient-ils, devaient en être les maîtres, comme ils l'étaient auparavant. Les Juifs envoyèrent des ambassadeurs à l'empereur Claude pour lui adresser une requête à ce sujet. Lorsqu'ils furent arrivés à Rome, le roi Agrippa II, qui s'y trouvait alors, présenta la demande à l'empereur qui accorda l'autorisation sollicitée et envoya des ordres au proconsul de Syrie[14]. Auparavant, le vêtement se trouvait sous le sceau du grand-prêtre et des gardiens du trésor ; la veille de la fête, les gardiens du trésor se rendaient auprès du chef de la garnison romaine et, après avoir vérifié leur sceau, emportaient le vêtement. Puis, la fête passée, ils le rapportaient au même endroit et l'y déposaient, après avoir montré au commandant de la garnison que le sceau était bien le même. Mais je me suis laissé entraîner par le souvenir douloureux des événements ultérieurs à donner tous ces détails. A l'époque où nous sommes, le roi des Juifs, Hérode, fortifia encore cette tour Baris afin d'assurer la sécurité et la défense du Temple, et, en souvenir d'Antoine, son ami et le chef des Romains, il lui donna le nom d'Antonia[15].

[12] A l'angle nord-ouest.

[13] Elle existait déjà sous Aristobule Ier (livre XIII, XI, 2).

[14] Pour plus de détails sur ces épisodes, cf. Ant. XVIII, 4, 3 ; XX, 1. Dans notre passage la dernière phrase est ainsi conçue : ἐντειλαμένου Οὐιττελλίῳ τῷ τῆς Συρίας ἀντιστρατήγῳ, mais le mot Οὐίτελλίῳ est ou interpolé ou un lapsus de Josèphe, puisque le gouverneur était alors Cassius Longinus. La visite de Vitellius à Jérusalem est de 36 ap. J.-C., la décision de Claude est de l'an 45.

[15] Cf. Guerre, I, XXI, 1. Il est pourtant difficile d'admettre qu'Hérode ait appelé la tour de ce nom sous le règne d'Auguste, où la mémoire d'Antoine resta longtemps proscrite. Schürer, I3, 388, place en conséquence ce travail sous Antoine.

Les portes, le portique royal, les trois parvis.

5. Du côté de l'ouest, le mur d'enceinte du Temple avait quatre portes : l'une conduisait au palais, par un chemin qui franchissait le ravin intermédiaire ; deux autres menaient au faubourg[16] ; la dernière conduisait dans les autres quartiers de la ville, par un long escalier qui descendait jusqu'au fond du ravin, d'où il remontait ensuite : car la ville se trouvait en face du Temple, bâtie en amphithéâtre et entourée sur toute la partie sud par un profond ravin. Sur le quatrième front du mur d'enceinte, au midi, il y avait aussi des portes dans le milieu, et de plus le portique royal, qui s'étend en longueur, avec son triple promenoir, du ravin est au ravin ouest : on n'aurait pu le prolonger davantage. C'était l'ouvrage le plus admirable qui fût sous le soleil. Telle était déjà la profondeur du ravin qu'en se penchant pour en voir le fond on n'en pouvait supporter la vue ; Hérode cependant construisit sur le bord même un portique de dimensions immenses, au point que si l'on essayait, du haut du toit, de sonder cette double profondeur, on était saisi de vertige, l'œil ne parvenant pas à mesurer l'abîme. Les colonnes furent disposées symétriquement sur quatre rangs, dont le quatrième était engagé dans le mur de pierre ; l’épaisseur des colonnes était telle qu'il fallait trois hommes, joignant leurs bras tendus bout à bout, pour les embrasser ; le périmètre à la base était de vingt-sept pieds, car un double tore s'enroulait sous le fût[17]. Il y avait en tout cent soixante-deux colonnes[18] ; les chapiteaux sculptés étaient de style corinthien, et le tout d'une magnificence frappante. Entre ces quatre rangs de colonnes couraient trois promenoirs couverts. Les deux extrêmes, qui se faisaient pendant et étaient disposés de même façon, avaient chacun trente pieds de largeur, un stade de longueur, plus de cinquante pieds de hauteur ; l'allée du milieu avait la moitié en plus de largeur et une hauteur double : cette nef surpassait donc de beaucoup les deux voisines. Le plafond était orné de sculptures en plein bois figurant toutes sortes de dessins ; il était surélevé dans le milieu et soutenu par un mur formant corniche, qui reposait sur l'entablement de l'étage inférieur[19] ; ce mur était décoré de colonnes engagées, et le tout parfaitement poli : quiconque n'a pas vu ce travail ne peut s’en faire aucune idée, et ceux qui l'ont vu étaient frappés d'admiration. Tel était le premier parvis. Il en renfermait un second, assez peu éloigné, auquel on avait accès par quelques marches et qu’entourait une barrière de pierre ; une inscription en interdisait l'entrée aux étrangers sous peine de mort[20]. Le parvis intérieur avait au sud et au nord trois portails à quelque distance les uns des autres, et, au soleil levant, un seul, la grande porte, par laquelle nous autres Juifs, à la conditions d'être purs, entrions avec nos femmes. Au delà de cette enceinte il était défendu aux femmes de passer outre[21]. Un troisième parvis était contenu dans le précédent, où les prêtres seuls pouvaient pénétrer. Il renfermait le Temple et, devant celui-ci, l'autel sur lequel nous offrions nos holocaustes à Dieu[22]. Le roi Hérode n'eut accès à aucune de ces dernières parties de l'édifice[23], dont il était exclu parce qu'il n'était pas prêtre. Mais il s'occupa activement des travaux des portiques et des parvis extérieurs et les acheva en huit ans.

[16] Bezetha, au N. de la ville.

[17] Μῆκος ne désigne pas la hauteur de la colonne (qui était d'environ 50 pieds) mais le périmètre de la base. Le texte est peut-être mutilé. Un tronçon présumé d'une de ces colonnes est décrit par Clermont-Ganneau, Archaeol., Researches in Palestine, I, 254.

[18] Chiffre non divisible par 4. Faut-il corriger en 164 ? Saulcy suppose (Hérode, 234) que la dernière colonne de chacune des rangées intermédiaires était supprimée pour élargir l'accès du pont (?).

[19] Nous lisons avec la plupart des mss., περιδεδομημένου (FV περιτετμημένου) τοῖς ἐπιστυλίοις προμετωπιδίου τοίχου et nous traduisons au jugé.

[20] Une de ces inscriptions (moulage au musée du Louvre, original à Constantinople) a été retrouvée en 1871 par M. Clermont-Ganneau. Cf. Rev. arch., 1872, t. XXIII, pl. X.

[21] Ce texte n'est pas clair. En réalité la seconde cour paraît avoir été divisée par un mur N. S. en deux rectangles, dont celui de l'est était seul accessible aux femmes.

[22] Pour cette description cf. Guerre, V, 5 ; C. Apion, II, 8 ; Philon, De monarchia, II, 2 ; Mishna, Middoth, et parmi les travaux modernes Spiess, Der Tempel in Jerusalem nach Josephus, 1880, p. 46 suiv. et dans la Zeitschritf des deutschen Pal. Vereins, XV (1892), p. 234 suiv. ; Drüner, Untersuchungen über Josephus, Diss, Marburg, 1898. p. 57 suiv. ; Hildersheim, Die Beschreibung des Herod's Tempel in Tractat Middot und bei Fl. Josephus, 1877.

[23] τούτων τῶν τριοῶν, c'est-à-dire, suivant Whiston, le 3e parvis, le Temple et le rayon de l'autel des holocaustes. Mais cette interprétation ingénieuse est bien forcée et le texte, comme l'a vu Hudson, sans doute altéré.

Fêtes de l'inauguration du nouveau Temple ; miracle des pluies nocturnes.

6. Le sanctuaire fut bâti par les prêtres en un an et six[24] mois. Tout le peuple fut rempli de joie pour ce prompt achèvement de l'œuvre et en rendit grâces d'abord à Dieu, ensuite au zèle du roi ; la reconstruction fut célébrée par des fêtes et des bénédictions. Le roi offrit en sacrifice à Dieu trois cents bœufs ; quant aux autres, chacun fit suivant ses propres ressources, et il est impossible de dire le nombre des victimes, car on ne saurait approcher de la vérité. Il arriva en effet que le jour de l'achèvement du Temple coïncida avec l'anniversaire de l'avènement du roi, que l'on célébrait habituellement, et cette coïncidence donna à la fête le plus grand éclat[25].

[24] Cinq mois selon P.

[25] Comme l'avènement effectif d'Hérode (son occupation de Jérusalem) tombe probablement dans l'été (juillet) 37 av. J.-C., les travaux du Temple auraient commencé d'après cela en janvier 39 av. J.-C. Nous ne savons pas si les 18 mois que dura la construction du Temple proprement dit sont compris dans les 8 ans cités plus haut ou s'y ajoutent.

7. Le roi se fit aussi creuser un passage souterrain, conduisant de la tour Antonia à l'enceinte sacrée intérieure, du côté de la porte est, au dessus de cette porte il se fit également construire une tour, dont il voulait avoir ainsi l'accès par des souterrains, pour se mettre à l'abri an cas de soulèvement populaire contre la royauté. On dit que tout le temps que dura la construction du Temple, il ne plut jamais pendant le jour ; il n'y eut d'averses que la nuit, de façon que les travaux ne furent pas interrompus[26]. Cette tradition nous a été transmise par nos pères, et la chose n'a rien d'incroyable si l'on considère tant d'autres manifestations de Dieu. C'est ainsi que le Temple fut reconstruit.

[26] Voir les traditions rabbiniques analogues dans Derenbourg, p. 152 suiv. Talmud de Babylone, Taanith, 23 a, etc.

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