Antiquités judaïques - Flavius Josèphe

LIVRE XVIII

CHAPITRE VIII
Apion accuse les Juifs de mépriser le culte de l'empereur ; Philon d'Alexandrie empêché de réfuter les accusations d'Apion ; Caligula (Caius) ordonne à Petronius, le nouveau légat de Syrie à la place de Vitellius, d'entrer en Judée avec de nombreuses forces et de lui dresser une statue dans le Temple de Dieu ; les Juifs font de la résistance passive ; Petronius est favorable aux Juifs, il écrit à l'empereur ; lors d'un banquet, Agrippa demande à Caligula de renoncer à son projet de statue, Caligula accepte ; Caligula meurt peu après avoir écrit à Petronius la lettre qui lui ordonnait de mourir.

Accusations d'Apion contre les Juifs.

1. Des troubles[1] s'élevèrent à Alexandrie entre la colonie juive et les Grecs ; trois délégués choisis par chacun des deux partis allèrent, trouver Caius. L'un des ambassadeurs des Alexandrine était Apion[2], qui calomniait beaucoup les Juifs en prétendant, entre autres choses, qu'ils méprisent le culte de l'empereur : alors que tous les sujets de l'empire romain élevaient à Caius des autels et des temples et lui rendaient, par ailleurs en tout les mêmes honneurs qu'aux dieux, seuls les Juifs considéraient comme honteux de l'honorer par des statues et de jurer en attestant son nom.

[1] Pour la suite des événements voir XIX, 278-291.

[2] Dans son Histoire des peuples Apion avait lancé contre les Juifs des accusations auxquelles Josèphe réplique dans le Contre Appion.

Apion dit ainsi beaucoup de choses désagréables par lesquelles il espérait exciter Caius, comme c'était probable. Philon[3], chef de la délégation juive, homme illustre en tout, frère de l'alabarque Alexandre et très versé dans la philosophie, était en mesure de réfuter ses accusations. Caius le lui interdit et lui ordonna de s'éloigner de sa présence ; il était visiblement très irrité et prêt à prendre une mesure terrible contre les Juifs. Philon s'en alla sous les outrages et dit aux Juifs qui l'entouraient qu'il fallait avoir bon courage, car, si Caius s'emportait contre eux en paroles, en fait il s'était déjà attiré l'inimitié de Dieu.

[3] Le célèbre philosophe.

Caligula ordonne à Petronius de lui dédier une statue dans le Temple.

2.[4] Mais Caius, irrité d'être tellement dédaigné par les Juifs seuls, envoya comme légat en Syrie Petronius[5], qui succéda à Vitellius dans le gouvernement ; il lui ordonna d'entrer en Judée avec de nombreuses forces et de lui dresser une statue dans le Temple de Dieu, si les Juifs l'accueillaient de bon gré, et de les mâter d'abord par la guerre s'ils se montraient malveillants.

[4] Section 2 = Guerre II, 184-185.

[5] P. Pétronius, consul sufffectus en 19, légat de Syrie après 39, proconsul d'Asie, ancien ami de Claude sous le règne duquel il mourut.

Petronius, après avoir pris possession de la Syrie, se hâta d'obéir aux ordres de l'empereur. Il réunit autant d'auxiliaires qu'il put et prenant avec lui deux légions de l'armée romaine, arriva à Ptolémaïs pour y hiverner, car il voulait pousser activement la guerre au printemps, et il écrivit à Caius ses résolutions. Caius, louant son ardeur, lui ordonna de ne pas se relâcher et de faire une guerre sans merci à ceux qui n'obéiraient pas. Or, plusieurs de milliers de Juifs vinrent à Ptolémaïs trouver Petronius pour lui demander de ne pas les forcer à transgresser la loi de leurs pères.

« Si, dirent-ils, tu as entièrement résolu d'apporter et de dresser cette statue, tue-nous avant de faire ce que tu as décidé, car nous ne pourrions vivre en contemplant[6] des choses qui nous sont interdites par l'autorité de notre législateur et de nos ancêtres qui ont décidé que cela importe à la vertu. ». [265] Petronius, irrité, leur répondit : « Si j'étais l'empereur et que j'eusse conçu le projet de faire cela de ma propre volonté, le discours que vous venez de me tenir serait légitime ; mais maintenant que l'empereur m'a donné des ordres, il est de toute nécessité d'obéir à ses prescriptions, parce que les enfreindre entrainerait un châtiment inexorable. » « Puis donc que tu es d'avis, Petronius, dirent les Juifs, de ne pas enfreindre les ordres de Caius, nous-mêmes nous ne pouvons enfreindre les ordres de notre roi, car, confiants en Dieu et grâce à la vertu et aux peines de nos ancêtres, nous sommes restés jusqu'ici sans les transgresser ; nous n'oserions pas devenir assez pervers pour violer nous-mêmes, par crainte de la mort, les interdictions que Dieu a prononcées pour notre bien. Nous supporterons donc toutes les vicissitudes du sort pour maintenir les lois de nos pères. En nous exposant aux dangers, nous savons bien que l'espoir de les vaincre nous restera, car Dieu nous assistera si nous acceptons les plus terribles épreuves pour l'honorer, et la fortune est d'essence changeante. En t'obéissant, au contraire, nous nous exposerions au très grave reproche de lâcheté, car c'est pour ce motif que nous semblerions transgresser la loi, et nous nous attirerions la colère de Dieu qui pourrait bien, même à ton jugement, être plus fort que Caius. »

[6] Θεωρεῖν AE = συγχωρεῖν cett.

Résistance passive des Juifs. Petronius en réfère à l'empereur.

3.[7] Petronius vit, à leurs discours que leur résolution était invincible, qu'il ne pouvait sans combat, servir Caius en lui faisant dédier une statue et qu'il devrait procéder à un grand massacre. Réunissant ses familiers et les officiers qu'il avait autour de lui, il se hâta d'aller à Tibériade, désireux de se rendre compte de la situation des Juifs. Ceux-ci, considérant comme immense le péril de la guerre contre les Romains, mais comme plus grand encore celui de transgresser la loi, se portèrent de nouveau par dizaines de mille au-devant de Petronius quand il fut arrivé à Tibériade, le suppliant de ne pas leur infliger une telle contrainte et de ne pas souiller leur ville par la consécration d'une statue. « Ferez-vous donc la guerre à l'empereur, dit Petronius, sans tenir compte de ses préparatifs et de votre faiblesse ? » — « Puissions-nous n'avoir jamais à combattre répondirent-ils, mais nous mourrons avant de transgresser les lois ». Et ils se prosternèrent la face contre terre en découvrant leur gorge[8], déclarant qu'ils étaient prêts à mourir. Cela se répéta pendant quarante jours ; du reste, ils négligeaient de cultiver leurs champs au moment même de la saison des semailles, car ils étaient bien décidés à mourir et le désiraient plutôt que de voir consacrer la statue de l'empereur.

[7] Section 3-6 = Guerre II, 186-187, 192-202.

[8] C'est la même attitude que devant Ponce-Pilate (voir 59).

4. Telle était la situation quand Aristobule, frère du roi Agrippa, Helcias le Grand[9] et les principaux membres de la dynastie, avec les premiers citoyens, se rendirent auprès de Petronius pour le supplier, puisqu'il était témoin du zèle du peuple, de ne pas le pousser au désespoir et d'écrire à Caius combien les Juifs avaient horreur d'accueillir la statue, comment ils s'abstenaient de cultiver pour manifester leur opposition, sans vouloir combattre, parce qu'ils ne le pouvaient pas, mais prêts à mourir avec joie plutôt que de transgresser leurs lois, et comment, si la terre n'était pas ensemencée, il y aurait des actes de brigandage par suite de l'impossibilité de payer les impôts. Peut-être Caius se laisserait-il fléchir, au lieu de prendre une décision cruelle ou de penser à détruire complètement ce peuple ; mais s'il persistait dans son dessein présent de guerre, il n'aurait qu'à se charger lui-même de l'entreprise. Voilà à quoi l'entourage d'Aristobule invitait Petronius. Celui-ci, d'une part, était pressé de toutes façons par l'entourage d'Aristobule, qui le suppliait pour des raisons importantes et se servait de tous les moyens pour le fléchir ; d'autre part, il voyait la fermeté avec laquelle les Juifs lui résistaient, et il jugeait terrible d'infliger la mort à tant de milliers d'hommes par égard pour la folie de Caius, de considérer comme coupable leur piété envers Dieu et de se condamner ensuite à une vie pleine de remords. Petronius jugea donc préférable d'annoncer à Caius que ces gens étaient intraitables, bien que sachant[10] que l'empereur serait irrité que l'on n'eût pas obéi à ses ordres sur le champ ; peut-être aussi le persuaderait-il. Si Caius persistait dans la même folie qu'auparavant, Petronius entamerait la guerre contre les Juifs si, au contraire, c'était contre lui que l'empereur tournait sa colère, il était beau pour un sectateur de la vertu de mourir pour une telle multitude d'hommes. Petronius décida donc de se laisser persuader par les paroles des suppliants.

[9] Déjà cité au § 138 (mari de Cypros, petite fille d'Hérode le Grand).

[10] Nous complétons ainsi une lecture du texte.

5. Comme il avait convoqué les Juifs à Tibériade et qu'ils y étaient venus par dizaines de mille, il se plaça au milieu d'eux et leur fit savoir que l'expédition actuellement préparée ne l'était pas de sa propre volonté, mais sur l'ordre de l'empereur, qui voulait sur le champ et sans délai assouvir sa colère sur ceux qui avaient l'audace de désobéir à ses décisions ; il convenait qu'ayant été investi d'une telle mission il ne fit rien sans le consentement de l'empereur.

« Cependant, dit-il, je ne crois pas équitable de ne pas faire le sacrifice de ma sécurité et de ma charge pour que vous ne perdiez pas la vie, vous qui êtes si nombreux, qui servez vertueusement[11] votre loi, que vous croyez devoir défendre à tout prix parce que c'est celle de vos pères et qui, en tout, respectez la dignité et la puissance de votre Dieu dont je n'oserais pas voir le Temple abattu par l'insolence de maitres tout puissants. Je vais donc faire connaître à Caius vos résolutions en plaidant, comme je le pourrai votre cause, afin de ne pas vous voir souffrir pour les bons arguments que vous avez présentés. Puissiez-vous avoir aussi l'aide de Dieu, car sa puissance est supérieure aux moyens et aux pouvoirs humains, et puisse-t-il vous accorder de garder vos coutumes ancestrales sans qu'aucune faute soit commise envers lui et sans qu'aucun dessein humain contraire à sa volonté le prive de ses honneurs habituels ! Mais si Caius, exaspéré, tourne contre moi l'excès de sa colère, je supporterai tout danger et tout malheur qui accablera mon âme[12] et mon corps, plutôt que de vous voir perdus en si grand nombre pour des actions si justes. Allez donc chacun à vos occupations et travaillez la terre. Pour ma part, je vais envoyer un message à Rome et je ne négligerai rien pour vous servir, tant personnellement qu'avec l'aide de mes amis. »

[11] διακονουμένων Hudson – διακονούμενον codd.

[12] ψυχῇ WE : τύχῃ AM

6. Après avoir dit cela, il renvoya l'assemblée des Juifs et demanda aux notables de s'occuper de l'agriculture et d'entretenir le peuple dans des espérances favorables. Tandis qu'il se hâtait, ainsi de rendre courage à la foule, Dieu faisait connaitre à Petronius sa présence[13] et son concours. En effet, dès qu'il eut terminé le discours qu'il tint aux Juifs, Dieu fit tomber aussitôt une grande pluie contre l'attente des hommes, car cette journée avait été sereine depuis l'aurore, le ciel ne donnait pas le moindre signe d'ondée et, pendant, toute l'année la grande sécheresse qui régnait avait fait désespérer de voir tomber l'eau du ciel même lorsqu'on apercevait parfois des nuages. Aussi, quand se produisit cette averse abondante, inaccoutumée et inattendue, les Juifs eurent l'espoir que Petronius n'échouerait pas dans sa requête en leur faveur, et Petronius fut très frappé en voyant clairement que Dieu s'intéressait aux Juifs et dévoilait si manifestement sa présence que même ceux qui auraient été réellement résolus à s'opposer à lui ne pouvaient dire le contraire. Petronius écrivit, entre autres choses propres à convaincre Caius et à le détourner de pousser tant de milliers d'hommes au désespoir, que, s'il les tuait — car ce ne serait pas sans une guerre qu'ils renonceraient à leur vie religieuse — il se priverait du revenu qu'ils lui versaient et remporterait comme trophée des malédictions pour tout l'avenir ; que d'ailleurs la divinité qui régnait sur les Juifs avait montré sa puissance d'une façon certaine et ne laissait aucun doute sur la manifestation de son pouvoir. Voilà où en était Petronius.

[13] παρούσιαν E ; παρρησίαν cett. codd.

Agrippa obtient de Caligula qu'il renonce à son projet. Petronius est sauvé par la mort de l'empereur.

7. Le roi Agrippa, qui séjournait à ce moment-là à Rome, s'avançait beaucoup dans les bonnes graves de Caius. Un jour il lui offrit un festin et voulut surpasser tout le monde par le luxe du repas et les mesures prises pour le plaisir des convives, si bien que non seulement un autre mais Caius lui-même ne pût songer à l'égaler, encore moins à le surpasser, tant il l'emportait sur tout le monde par ses apprêts et par son désir de tout offrir à l'empereur. Caius admira ses dispositions et sa magnificence, car il s'était imposé de gagner sa faveur par le déploiement d'une abondance qui allait jusqu'au-delà de ses moyens. Caius voulut donc rivaliser avec la générosité qu'Agrippa avait montrée pour lui faire plaisir. Excité par le vin et l'esprit tourné vers la joie, il dit pendant le souper, quand Agrippa porta sa santé : « Agrippa, je savais déjà quelle déférence tu as pour moi et le grand dévouement que tu m'as témoigné, malgré les dangers que tu courus du fait de Tibère à cause de cela ; maintenant encore, tu ne négliges rien pour te conduire honnêtement envers moi, en excédant même tes ressources. Aussi, comme je juge déshonorant de t'être inférieur en zèle, je veux compenser toute mon infériorité antérieure. C'est bien peu de chose que tous les dons que je t'ai déjà faits ; aussi, tout ce qui pourrait contribuer à le rendre heureux te sera fourni par ma bonne volonté et ma puissance ».

En parlant ainsi, il pensait qu'Agrippa lui demanderait beaucoup de terres ou les revenus de certaines villes. Mais bien qu'ayant sa requête toute prête, Agrippa ne dévoilait pas sa pensée ; il répondit sur le champ à Caius que ce n'était pas auparavant dans l'espoir d'un gain qu'il l'avait servi contre l'ordre de Tibère, et que maintenant non plus il n'agissait pas pour un profit et un avantage particuliers. Les présents précédents étaient grands et avaient dépassé ses plus audacieuses espérances. « Et même s'ils ont été inférieurs à ta puissance, dit-il, tes dons dépassent du moins mon attente et mon mérite ». Caius, frappé d'admiration pour sa vertu, n'en persista que davantage à lui demander quel présent lui serait agréable à recevoir. Et Agrippa : « Maître, dit-il, puisque ta bienveillance me juge digne de tes présents, je ne te demanderai rien de ce qui touche à la richesse parce que j'y excelle déjà grandement grâce à ce que tu m'as donné, mais quelque chose qui t'attirerait la gloire d'être pieux et te concilierait l'aide divine pour ce que tu voudrais et me vaudrait chez ceux qui l'apprendraient la gloire d'avoir su que j'obtiendrais de ta puissance tout ce que j'aurais désiré. Je te demande donc de ne plus songer à te faire consacrer la statue que tu ordonnes à Petronius de t'ériger dans le Temple des Juifs ».

8.[14] Bien qu'Agrippa jugeât cette demande périlleuse — car si Caius se ne laissait pas persuader, le résultat certain était sa mort — mais croyait la chose très importante, ce qu'elle était en effet, il avait décidé de risquer le coup. Or, Caius était à la fois séduit par la déférence d'Agrippa et porté à regarder comme honteux de faillir, devant de si nombreux témoins, en se repentant si vite de ses promesses, à une demande qu'il avait forcé Agrippa à formuler ; il admirait aussi la vertu d'Agrippa qui, négligeant d'augmenter son pouvoir personnel par des revenus ou d'autres moyens d'action, s'occupait à satisfaire son peuple par respect pour ses lois et son Dieu. Il acquiesça donc et écrivit à Petronius, le louant et d'avoir rassemblé l'armée et de l'avoir consulté par lettre au sujet des Juifs. « Maintenant donc, si tu as devancé cette lettre en me dédiant la statue, laisse-la debout ; mais si tu n'as pas encore fait la dédicace, ne te tourmente pas davantage à ce sujet, renvoie ton armée et reprends ta charge primitive ; car je ne désire plus qu'une statue me soit dédiée, voulant accorder ma faveur à Agrippa que j'estime trop pour résister à sa demande et à ses prières ». Caius avait écrit cela à Petronius avant d'être averti que celui-ci soupçonnait les Juifs de préparer un soulèvement, parce que leurs dispositions indiquaient qu'ils étaient résolus à menacer de faire la guerre aux Romains. Aussi, très offensé de ce qu'ils eussent osé braver sa puissance, comme il ne reculait jamais devant le mal, ne se distinguait jamais par la vertu, se laissait plus que tout autre emporter par la colère quand bon lui semblait sans y apporter aucune modération et se plaisait à mettre son bonheur à la satisfaire, il écrivit à Petronius : « Puisque tu as préféré tous les dons que les Juifs t'ont faits à mes instructions et que tu as eu l'audace de le mettre à leur service pour leur plaire en transgressant mes ordres, je t'ordonne de juger toi-même ce que tu dois faire, t'étant exposé à ma colère, puisque je suis disposé à faire de toi un exemple enseignant à tous les hommes de maintenant et à toute la postérité qu'il ne faut jamais négliger les ordres de l'empereur. »

[14] Sections 8-9 = Guerres, II, 203.

9. Telle fut la lettre qu'il écrivit à Petronius. Mais elle ne lui arriva pas avant que l'empereur eût quitté la vie, parce que la traversée du message fut si retardée que Petronius reçut avant elle la nouvelle de la mort de Caius. En effet, Dieu n'allait pas oublier les dangers que Petronius avait affrontés en faveur des Juifs et en son honneur ; mais en se débarrassant de Caius par ressentiment de ce qu'il avait osé faire contre son culte, il s'acquitta de sa dette envers Petronius. En même temps que Petronius se réjouirent Rome, tout l'empire et surtout les sénateurs les plus élevés en dignité, parce que Caius avait sévi contre eux avec une fureur sans mesure. Caius mourut peu après avoir écrit à Petronius la lettre qui lui ordonnait de mourir ; la raison de sa mort, ainsi que les circonstances du complot, seront exposées par moi dans la suite du récit[15]. Donc Petronius reçut d'abord la lettre qui lui faisait connaître la mort de Caius et, peu après, celle qui lui ordonnait de se tuer. Il fut joyeux de la mort opportune qui avait enlevé Caius et admira la providence de Dieu qui, sans aucun retard, sur le champ, lui avait payé le salaire de son respect pour le Temple et de l'aide qu'il avait portée aux Juifs pour les sauver. Voilà comment Petronius échappa sans peine à un péril mortel qu'il n'avait même pas soupçonné.

[15] Cf. XIX, 17-113.

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