Contre Apion - Flavius Josèphe

LIVRE I

CHAPITRE XIII

Mais les peuples voisins témoignent de notre antiquité.

(69) Supposez que nous voulions, pour prouver que la race des Grecs n'est pas ancienne, alléguer que nos annales n'ont point parlé d'eux, nos adversaires n'éclateraient-ils pas de rire, apportant, je pense, les mêmes explications que je viens de donner, et, comme témoins de leur antiquité, ne produiraient-ils pas leurs voisins  C'est ce que je vais moi-même essayer de faire. (70) J'invoquerai surtout les Égyptiens et les Phéniciens, dont on ne saurait récuser le témoignage ; il est notoire, en effet, que les Égyptiens sans exception, et parmi les Phéniciens ceux de Tyr[1], avaient à notre égard les plus mauvaises dispositions. (71) Des Chaldéens je ne saurais en dire autant, car ils furent les ancêtres de notre race et, à cause de cette parenté, ils mentionnent les Juifs dans leurs annales. (72) Quand j'aurai apporté les cautions fournies par ces peuples, je ferai connaître aussi les historiens grecs qui ont parlé des Juifs afin d'enlever à nos envieux le dernier prétexte de chicane contre nous.

[1] D'après Ezéchiel XXXIV, 2, Tyr aurait applaudi à la destruction de Jérusalem. A une époque plus récente, les Tyriens de Kydasa furent pour les Galiléens de mauvais voisins (Bellum IV, 2, 3 § 111) et en 66 les gens de Tyr massacrèrent un grand nombre de Juifs (Bellum, II, 18, 5 § 478).

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant