Contre Apion - Flavius Josèphe

LIVRE II

CHAPITRE XXIII

Le culte.

(193) Il n'y a qu'un temple pour le Dieu un — car toujours le semblable aime le semblable[1] — commun à tous, comme Dieu est commun à tous. Les prêtres passeront tout leur temps à le servir, et à leur tête sera toujours le premier par la naissance. (194) Avec ses collègues, il fera des sacrifices à Dieu, conservera les lois, jugera les contestations, châtiera les condamnés. Si quelqu'un lui désobéit, il sera puni comme d'une impiété à l'égard de Dieu même. (195) Nos sacrifices n’ont pas pour but de nous enivrer — car Dieu déteste ces pratiques — mais de nous rendre sages. (196) Dans les sacrifices, nous devons prier d’abord pour le salut commun, ensuite pour nous-même. Car nous sommes nés pour la communauté, et celui qui la préfère à son propre intérêt sera le plus agréable à Dieu. (197) On doit demander à Dieu non qu’il nous donne les biens — car il nous les a donnés lui-même spontanément et les a mis à la disposition de tous — mais que nous puissions les recevoir et les conserver après les avoir reçus[2]. (198) Des purifications en vue des sacrifices sont ordonnées par la loi après un enterrement, un accouchement, après les rapports sexuels et dans bien d’autres cas.

[1] Formule qui remonte à Platon, Gorgias, 510 b et à Aristote, Eth. Nicom. VIII, I, 1155. Cf. Dibelius, Neue Jahrb. far das klaas, Alt. 1915, XXXV, p. 232.

[2] Idée platonicienne (Lois, III, 687 D), sans fondement dans la Bible, mais ressemble singulièrement à la doctrine de l’Évangile selon St Matthieu, VI, 8 suiv.

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