Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE XV

J'étais alors âgé de trente ans. Et bien qu'il soit difficile, avec quelque modération et quelque prudence qu'on se conduise, d'éviter les calomnies de ses envieux, principalement lors qu'on est élevé en autorité, personne néanmoins n'a osé dire que j'aie jamais reçu aucun don ou souffert qu'on ait fait violence à aucune femme. Aussi n'avais-je pas besoin de ces présents ; et j'étais si éloigné d'en prendre, que je négligeais même de recevoir les dîmes qui m'étaient dues en qualité de sacrificateur. Je pris seulement après les avantages que je remportai sur les Syriens, quelque partie de leurs dépouilles que j'envoyai à mes parents à Jérusalem ; car je vainquis deux fois les Séphoritains, quatre fois ceux de Tibériade, une fois les Gadariens, et fis prisonnier Jean qui m'avait si souvent dressé des embûches. Au milieu de tant d'heureux succès je ne voulus jamais me venger ni de lui ni de tous les autres ; et comme Dieu a les yeux ouverts sur les bonnes actions des hommes, j'attribue à cette raison la grâce qu'il m'a faite de me délivrer de tant de périls dont je parlerai dans la suite de ce mémoire.

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