Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE XXIX

Ainsi toute l'assemblée s'étant tue pour m'écouter, je parlai en cette sorte : « Si vous jugez que j'aie mérité la mort, je ne refuse pas de la souffrir. Mais permettez-moi auparavant de vous informer de la vérité. Comme j'avais reconnu que la beauté et la commodité de votre ville y attirent les étrangers de toutes parts, et que plusieurs d'entre eux abandonnent leur pays pour la venir habiter et pour partager avec vous votre bonne et votre mauvaise fortune, j'avais dessein d'employer cet argent pour y faire bâtir des murailles. » A ces mots les habitants et les étrangers se mirent à crier que l'on m'avait de l'obligation, et que je n'avais rien a craindre. Les Galiléens au contraire, et ceux de Tibériade, continuaient dans leur animosité. Ainsi se trouvant divisés, les uns me menaçaient, les autres me rassuraient. Mais après que j'eus promis à ceux de Tibériade et aux autres villes dont l'assiette le permettrait, de leur faire bâtir des murailles, ils ajoutèrent foi à mes paroles, l'assemblée se sépara, et je me retirai avec mes amis et vingt de mes soldats, après avoir, contre toute sorte d'espérance, échappé à un si grand péril.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant