Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE XLVIII

Aussitôt qu'ils eurent avis que je m'approchais, ils se retirèrent, et Jean avec eux, dans la maison de Jésus, qui était une grande et somme toute tour peu différente d'une citadelle. Ils y cachèrent une compagnie de gens de guerre, fermèrent toutes les portes à la réserve d'une seule, et m'attendirent, dans l'espérance que j'irais les saluer. Ils avaient commandé à leurs soldats de ne laisser entrer que moi seul et de repousser tous les autres, croyant qu'après cela il leur serait facile de m'arrêter. Mais cette trahison ne leur réussit pas, parce que sur la défiance que j'en eus, j'entrai dans une maison proche de la leur et feignis d'avoir besoin de me reposer. Ils crurent que je dormais en effet, et sortirent pour persuader à mes troupes de m'abandonner comme m'étant fort mal acquitté de ma charge. Il arriva néanmoins tout le contraire ; car les Galiléens ne les eurent pas plus tôt aperçus, qu'ils témoignèrent hautement l'affection qu'ils avaient pour moi, et leur reprochèrent que sans que je leur en eusse donné le moindre sujet ils venaient troubler la tranquillité de la province ; à quoi ils ajoutèrent qu'ils pouvaient bien s'en retourner puisqu'ils ne recevraient point d'autres gouverneurs. Cela m'ayant été rapporté, je m'avançais pour entendre ce que disait Jonathas. Tout ce peuple me reçut avec des acclamations de joie et des remerciements de les avoir gouvernés avec tant de justice et de bonté.

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