Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE XLIX

Jonathas et ses collègues les entendant parler de la sorte ne regardèrent pas leur vie comme en sûreté et ne pensaient qu'à s'enfuir. Mais cela n'était pas en leur pouvoir. Je leur dis de demeurer ; et ils en furent si effrayés, qu'ils paraissaient être hors d'eux-mêmes. Après que j'eus imposé silence à tout ce peuple j'ordonnai à ceux de mes soldats en qui je me confiais le plus de garder les avenues, et commandai à tout le reste de se tenir sous les armes pour empêcher les surprises de Jean ou de nos autres ennemis. Je commençai par leur parler de la première lettre que ces députés m'avaient écrite, par laquelle ils me mandaient qu'ils avaient été envoyés de Jérusalem pour terminer les différends d'entre Jean et moi, et me priaient de les aller trouver. Et afin que personne n'en pût douter, je produisis cette lettre et ajoutai, en adressant la parole à Jonathas : « Si me trouvant obligé de me justifier devant vous et vos collègues des accusations de Jean contre moi, j'avais produit deux ou trois témoins très gens de bien qui rendissent témoignage de la sincérité de mes actions, n'est-il pas vrai que vous ne pourriez pas ne point m'absoudre ? Mais maintenant, pour vous faire connaître de quelle sorte je me suis conduit dans l'exercice de ma charge, je ne me contente pas de produire trois témoins, je produis tous ceux que vous voyez devant vous. Interrogez-les sur mes actions, et qu'ils vous disent s'ils y ont trouvé quelque chose à reprendre. Et vous tous, ajoutai-je, en m'adressant aux Galiléens, le plus grand plaisir que vous me puissiez me faire est de ne point dissimuler la vérité ; mais de déclarer hardiment devant ces messieurs, comme s'ils étaient nos juges, si j'ai commis quelque chose digne de reproche dans les fonctions de ma charge. »

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