Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE LVIII

Ces paroles faisant voir si clairement jusqu'à quel point allait leur injustice contre moi, le peuple s'émut encore davantage. Quand Jésus vit que cette affaire prenait un chemin contraire à celui qu'ils avaient espéré, il commanda au peuple de se retirer, et dit que le sénat seul eût à demeurer, parce que ces sortes d'affaires ne devaient pas se traiter tumultueusement. Sur quoi le peuple criant qu'il me voulait pas laisser seul avec eux, un homme vint dire tout bas à Jésus que Jean était proche avec ses troupes. Alors Jonathas ne pouvant plus se retenir et Dieu le permettant peut-être ainsi pour me sauver, puisque autrement je n'aurais pu éviter de périr par les mains de Jean. « Cessez, dit-il, ô habitants de Tibériade de vous mettre en peine touchant ces vingt pièces d'or ; car ce n'est pas pour ce sujet que Joseph mérite de perdre la vie ; c'est parce qu'il vous trompe et s'est rendu votre tyran. » Et achevant ces paroles, lui et ceux de sa faction se mirent en devoir de me tuer. Mais ceux qui étaient venus avec moi avant tiré leurs épées, et le peuple ayant pris des pierres pour assommer Jonathas, ils me tirèrent d'entre les mains de mes ennemis.

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