Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE LXVI

Après avoir apaisé les troubles de Tibériade, je proposai à mes amis l'affaire de Jean, et délibérai avec eux des moyens de le punir. Leur avis fut de rassembler toutes les forces de mon gouvernement et de marcher contre lui, puisqu'il était seul la cause de tout le mal. Mais je n'entrai pas dans leur sentiment, parce que je désirais rendre le calme à la province sans effusion de sang : et pour cela je leur ordonnai de s'informer très exactement de tous ceux qui suivaient le parti de ce factieux. Je fis dans le même temps publier une ordonnance par laquelle je promettais d'oublier tout le passé en faveur de ceux qui se repentiraient d'avoir manqué à leur devoir et y rentreraient dans vingt jours : et en cas qu'ils ne voulussent pas quitter les armes, je les menaçais de brûler leurs maisons et d'exposer leurs biens au pillage. Cette menace les étonna si fort que quatre mille d'entre eux abandonnèrent Jean, mirent bas les armes et se rendirent à moi. Les habitants de Gischala, ses compatriotes, et quinze cents étrangers syriens furent les seuls qui demeurèrent auprès de lui. Et cette conduite que j'avais tenue me réussit de telle sorte que la crainte l'obligea à demeurer dans son pays.

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