D’après le Pentateuque lui-même, il est facile de distinguer quatre périodes dans cette partie de l’histoire de la révélation : 1° Les temps primitifs, avec dix patriarches, d’Adam à Noé ; 2° Le temps de la dispersion des peuples, avec une nouvelle décade de patriarches. Cette dispersion doit rendre possible l’élection d’un peuple qui devra vivre isolé de tous les autres ; 3° Le temps des trois grands patriarches, depuis la vocation d’Abraham jusqu’à la captivité d’Egypte ; 4° La sortie d’Egypte, le don de la Loi et la fondation de la théocratie avec toutes ses ordonnances.
Ewald et plusieurs autres ont voulu retrouver ici les quatre âges du monde dont parlent les mythologies des Hindous, des Perses et des Grecs. Mais, pour que ce rapprochement fût fondé, il faudrait que le Pentateuque présentât ces quatre périodes comme un temps de déclin successif, depuis l’âge d’or jusqu’à l’âge de fer, car telle est l’idée fondamentale du mythe païen. Or, il n’en est rien. Tout au plus pourrait-on trouver dans le raccourcissement de la vie humaine un trait de ressemblance entre le Pentateuque et le mythe en question. A part cela, la Bible nous présente au contraire les temps d’Abraham et de Moïse, c’est-à-dire les deux dernières de nos quatre périodes, comme l’âge d’or de la théocratie.