Théologie de l’Ancien Testament

§ 118. L’arche, le propitiatoire et les tables de la loi.

L’arche de l’alliance, à la prendre en elle-même et en bloc, est le symbole de la présence du Dieu saint, qui se révèle à son peuple ; elle est le trône de Dieu (Jérémie 3.16), et son marchepied (1 Chroniques 28.2 ; Psaumes 99.5 ; 132.7). Mais le propitiatoire qui la recouvre, les tables de la loi qu’elle renferme et les chérubins qui se trouvent aux deux extrémités du propitiatoire, ont chacun une signification particulière.

1. Le propitiatoire est la partie la plus importante de l’arche de l’alliance. C’est là tout particulièrement que l’Éternel est présent (Exode 25.22), et comme il sert en quelque sorte d’autel pour l’acte expiatoire par excellence, dans la grande journée des expiations, — il résulte de là deux grandes vérités, d’abord que le peuple ne peut entrer en communion avec son Dieu qu’après avoir été lavé de ses péchés ; et ensuite, que Dieu se laisse apaiser. Puis, si l’arche est déposée dans un lieu absolument obscur (1 Rois 8.12) ; si la présence de Dieu est enveloppée d’une nuée qui en voile l’éclat (Lévitique 16.2)e ; si, en outre, le grand prêtre, quand il entre dans le lieu très saint, doit avoir soin de s’entourer d’un nuage d’encens (v. 13), tout cela indique que l’ancienne alliance ne réconcilie pas pleinement l’homme avec Dieu, et n’ouvre pas pleinement le chemin du sanctuaire céleste (Hébreux 9.8).

e – Cette nuée était celle qui avait accompagné les Israélites dans le désert. (Exode 13.21) Elle se posa sur le tabernacle quand une fois il fut terminé. (Exode 40.34-38)

[Lévitique 16.2, a été fort diversement compris. Quand l’Éternel dit qu’il apparaît dans la nuée, Vitringa, Bæhr, Ewald identifient cette nuée avec celle que produit l’encens du souverain sacrificateur, v. 13. Je crois que ces deux nuées sont absolument différentes l’une de l’autre, et que la première se montrait au-dessus du propitiatoire quand le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très-saint. Ainsi je ne partage ni l’opinion des rabbins qui pensaient que cette nuée planait constamment entre les chérubins, ni celle de Luther qui est trop absolu quand il dit à propos du Psaumes 18.11 : « Il n’y avait du tout rien de visible au-dessus du propitiatoire ; c’était par la foi qu’on savait que l’Éternel se tenait en cet endroit. »]

2. Le propitiatoire n’est autre chose que le couvercle de l’arche. Dans l’arche sont déposées les tables de la loi, le témoignage (עדות Edout). Cela veut dire que Dieu ne règne en Israël et n’y peut demeurer, qu’en vertu de l’alliance qu’il a conclue avec lui, alliance dont le décalogue est le document capital. — Cela montre aussi tout le prix de la loi, car ce sont les objets précieux, les trésors, que l’on garde avec tant de soin. Mais ce n’est pas tout. Dans la loi, il y a autre chose qu’une révélation de Dieu à son peuple, il y a un témoignage de Dieu contre son peuple (Deutéronome 31.26), un acte d’accusation contre ses péchés. Heureusement donc que le propitiatoire, qui se trouve au-dessus des tables de la loi, montre que la grâce de Dieu est au-dessus de sa justice et de son juste jugement.

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