Théologie de l’Ancien Testament

§ 156. La fête des Tabernacles.

חג הסכות se célébrait le quinzième jour du septième mois. Elle durait proprement sept jours, auxquels s’ajoutait encore un jour férié nommé Atzéret, עצרת, dont nous parlerons bientôt.

Cette semaine passée sous des tentes de branchage devait rappeler au peuple le séjour de ses pères dans le désert (Lévitique 23.42). Zacharie 14.18 et sq. parle d’une fête analogue célébrée par les nations dans les temps messianiques, alors que, reçues dans l’alliance de grâce, elles se rappelleront avec reconnaissance leurs longs errements loin de l’Éternel.

Au point de vue agraire, c’était la fête de la moisson חג האסיף (Exode 23.16), proprement : fête du rassemblement (des fruits) ; c’est-à-dire des dernières récoltes (fruits, vendanges). Le cycle de l’année agricole se trouvait ainsi terminé.

C’était la plus joyeuse, et Josèphe et Philon la considèrent comme la plus grande de toutes les fêtes juives. Elle était accompagnée de sacrifices plus nombreux que toute autre (Nombres 29.12-34). Plus tard, on l’embellit de toutes sortes de cérémonies brillantes : libations quotidiennes, d’après Ésaïe 12.3, bien probablement, et illumination des parvis le premier jour de la fête. Voyez Jean 7.37 ; 8.12.

[Le, premier de ces passages est certainement une allusion à la cérémonie du puisement de l’eau, dont on disait que quiconque n’y avait jamais assisté, ne savait pas ce que c’est que la joie. — Les Grecs ont vu dans les Tabernacles une fête en l’honneur de Bacchus (Plut : Sympos. 4.6, 2) ; mais cela est si naturel, à cause des vendanges qui venaient alors de se terminer, qu’il n’y a rien là qui puisse surprendre. Ce qui doit surprendre, c’est qu’il se soit, trouvé récemment des savants qui aient ajouté la moindre importance à la chose.]

Nous avons dit que le huitième jour des tabernacles s’appelait Atzéret (Lévitique 23.36 ; Nombres 29.35). Dans Deutéronome 16.8, ce même nom est donné au dernier jour de la semaine de Pâque. Quelle en est la signification ? Jour où l’on chôme, a-t-on dit. Mais pourquoi, dans ce cas, de tous les jours où l’on chômait, ce nom ne serait-il donné qu’à ces deux ? — Il signifie bien plutôt conclusion ; conclusion de la fête. [ἐξοδίον dans les Septante. Plus tard (Joël 1.14 ; 2 Rois.10.20), ce même mot signifiera simplement une fête solennelle.] L’Atzéret des tabernacles était même la conclusion de tout le cycle des fêtes solennelles, et tel est le seul sens que Philon donne à cette désignation (De Septen. § 24).

[Plus tard, on ajouta encore à la fête de la Conclusion un second jour solennel, le 23 Tisri, appelé la joie de la loi, parce qu’en ce jour on terminait la lecture publique des livres saints.]

C’est ainsi que les sept mois pendant lesquels se célébraient toutes les fêtes religieuses des Juifs, étaient aussi ceux où l’agriculteur serrait tous les biens de la terre dans ses greniers. Pendant les mois d’hiver les Sabbats et les Nouvelles lunes n’étaient interrompus par aucune solennité extraordinaire. Ce ne fut que dans les siècles postérieurs que furent instituées les fêtes de la Dédicace et de Purim, dont la première tombait sur le neuvième, la seconde sur le douzième mois de l’année.

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