Pour le connaître, Lui

6. L'homme face à la souffrance

Introduction

Le problème du mal a de tout temps, préoccupé non seulement les philosophes et les théologiens, mais tous ceux qui réfléchissent sur la nature des choses, sur l'origine et la destinée de l'univers et de l'homme.

I — Un simple survol de quelques réponses humaines

Notre pensée n'est pas de développer longuement les diverses réponses que les philosophes ont cru pouvoir donner à ce problème.

Il faudrait alors commencer par examiner les diverses variétés d'OPTIMISME, qui reviennent toutes à dire que « le bien et le mal ne font qu'un, » ou que « le mal n'existe pas, » ou encore que « le mal n'est qu'une apparence ». Ainsi, selon l'optimisme : « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes ».

Partant de l'optimisme d'HÉRACLITE et des STOÏCIENS dont l'un d'eux pouvait crier sur son lit de douleur : « douleur, tu as beau faire, tu ne me feras jamais dire que tu sois un mal, » nous pourrions étudier la doctrine de l'optimisme absolu de SPINOZA, exprimé dans cette formule : « tous les êtres et tous les ouvrages qui sont dans la nature sont parfaits ».

Après quoi nous considérerions L’OPTIMISME MODÉRÉ de LEIBNITZ qui affirme que l'univers est le meilleur des univers possibles. « Il ne faut pas dit-il, s'arrêter aux détails de notre planète, ni à nous-mêmes. Les imperfections que nous voyons sont à l'œuvre du divin architecte ce que sont les ombres dans le tableau d'un peintre ». Optimisme tourné en ridicule par Voltaire dans Candide : « c'est ta rage de soutenir qu'on est bien quand tout est mal ».

Continuant nos investigations, nous devrions sonder encore la pensée hindoue et le PESSIMISME BOUDDHIQUE suivant lequel la douleur, fille du désir, est inséparable de l'existence. Dès lors, renoncer au désir, c'est supprimer la douleur et parvenir à cet état bienheureux qu'on appelle le « Nirvâna ».

SCHOPENHAUER s'est inspiré de cette doctrine pour développer les thèses célèbres de son pessimisme. Il proclame que le comble de la folie est de vouloir être consolé, que la sagesse consiste à comprendre l'absurdité de la vie, l'inanité de toutes les espérances, l'inexorable fatalité du malheur attaché à l'existence humaine.

Nous examinerions ensuite la synthèse de l'optimisme et du pessimisme tentée par HARTMANN, qui voudrait nous faire admettre que le monde est radicalement bon de par son essence, et radicalement mauvais de par son existence.

Nous nous arrêterions enfin au DUALISME RADICAL de la religion perse, le Z0R0ASTRISME dont l'idée principale est celle de la lutte qui met aux prises, dans le monde, le bien et le mal. Dans l'empire de la lumière règne Ormuzd, auteur et préparateur de tout ce qui est bon ; dans l'empire des ténèbres règne Ahriman, source de tout le mal moral et physique. L'action d'Ormuzd est contrariée par Ahriman, Ormuzd est aidé par une quantité innombrable d'archanges, de génies bienfaisants, tandis qu'Ahriman, de son côté, est secondé par des génies malfaisants. Ce combat universel et sans trêve se reflète dans l'âme humaine. Cependant il ne sera pas éternel. Ahriman sera vaincu un jour, et Ormuzd (la lumière et le bien), embrassera tout l'univers.

Ce dualisme radical fut représenté chez les Grecs par PLATON et au troisième siècle de notre ère par les MANICHÉENS. Il réapparût aux dix-neuvième et vingtième siècles sous la plume de STUART MILL, de WILFRED MONOD, de H.G. Wells et d’autres encore.

En examinant plus à fond les différents systèmes que nous venons d'énumérer, nous aurions vu qu'il existe de la grandeur, une part de vérité et certains mérites dans ces doctrines diverses, malgré l'absurdité de certaines thèses.

Cependant, nous aurions constaté aussi que les solutions apportées sont loin de satisfaire pleinement notre raison et notre cœur. Partout des problèmes subsistent dans notre esprit, et notre cœur n'est pas apaisé.

Et si même, maintenant, nous vous invitions à vous pencher sur LA DOCTRINE DU PÉCHÉ ORIGINEL, Qui est la réponse de la théologie chrétienne au problème du mal, nous sommes sûrs que l'exposé le plus savant et le plus convaincant ne réussirait pas à faire en vous la lumière totale. Votre esprit continuerait à se heurter à de graves difficultés et vos ténèbres se feraient plus profondes.

Ainsi, après vingt siècles de christianisme, l'humanité se débat dans les mêmes problèmes et se pose toujours les mêmes questions, comme si Jésus-Christ n'était pas venu nous apporter, au sein des détresses humaines, des réponses absolues et définitives.

II — La réponse de Jésus

Dans un appel au genre humain, et à chaque homme responsable en particulier, les paroles de Jésus ont résonné avec force et nous ont montré :

La voie à suivre...
La vérité à accepter...
La vraie vie à vivre. (Jean 14.6).

Malheureusement, beaucoup ont dédaigné d'écouter ce message libérateur et ont préféré leurs doctrines d'égoïsme et de jouissance.

Aujourd'hui, l'humanité est dangereusement malade et les peuples marchent dans les ténèbres vers un effroyable cataclysme.

Le monde court vers un jugement à la mesure de ses iniquités, dont la plus grande est le rejet de Jésus-Christ.

Je ne dis pas le rejet ouvert de sa doctrine, car beaucoup conservent encore et admirent sa morale, mais le rejet de sa PERSONNE, sans laquelle nous restons séparés de Dieu et privés de la vie véritable.

Si Jésus-Christ n'est pas accepté, cru et obéi, sa doctrine n'apporte aucune délivrance.

Plus pesante que la Loi de Moïse, elle nous accable au contraire et ne sert qu'à aggraver notre condamnation.

Une étude comparative du Décalogue et du Sermon sur la Montagne suffira à vous convaincre du bien fondé de cette assertion.

L'Évangile n'apporte une réponse satisfaisante à l'esprit et au cœur que si l'homme se soumet à la condition que Jésus posa en ces termes au pharisien Nicodème : « si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu ». (Jean 3.3).

III — Un retour aux écritures

Les solutions divines, Jésus les a données en nous invitant à sonder et à croire les Écritures. (Jean 5.39-40).

Le chrétien croit donc pouvoir trouver dans l'enseignement du Christ et des Écritures la réponse à toutes les préoccupations de son âme.

Il est donc essentiel, pour l'homme qui cherche, de lire la Bible qui se présente à lui comme étant la Parole de Dieu.

Cependant, il faut se garder de la lire en vue d'y trouver une solution au problème du mal et de la souffrance. La Bible n'est pas un dictionnaire nous donnant des définitions abstraites ou concrètes des choses qui nous intéressent. Son but est de nous révéler Dieu et de nous apprendre à connaître sa créature, à nous connaître.

Celui qui lit la Bible en cherchant à connaître Dieu et ses pensées à notre égard, se laissera juger et critiquer par l'Écriture. Il sera alors préparé à recevoir l'enseignement de Jésus, dont le but est de nous amener à renoncer à notre vie pour accepter la sienne, vie que l'on reçoit par une NOUVELLE NAISSANCE. Cette seconde naissance, rendue possible par la mort et la résurrection de Jésus-Christ, s'opère en nous par l'action puissante de l'Esprit de Dieu, en réponse à notre foi en la Parole et la grâce divines.

Alors nos yeux s'ouvrent sur le monde de Dieu, et toutes choses ici-bas sont envisagées d'une manière nouvelle.

Sans une révélation d'en-haut, la vie sur terre, paraît absurde et pour ceux qui vivent sans espérance et sans Dieu dans le monde, il est normal que la souffrance demeure un problème.

IV — Qui est Dieu ?

Ne connaissant ni Dieu, ni ses voies et ses pensées à l'égard de l'homme, une multitude de gens sont privés du vrai bonheur. Leur ignorance coupable, ou les fausses idées qu'ils se font de Dieu, les conduisent, hélas, soit à la révolte ouverte, soit à la sombre et impuissante résignation.

VUE D'EN BAS, avec les seules possibilités de l'homme naturel, éclairée par les pâles lumières d'une vague croyance, la souffrance reste un problème pour le monde.

VUE D'EN HAUT, avec les ressources de la grâce et de la foi, et les lumières du Saint-Esprit, la souffrance prend un sens ; sa nécessité est reconnue, et, loin de conduire l'homme à blasphémer, elle l'amène à adorer Dieu pour ses voies insondables, mais parfaites.

Ainsi, et c'est là notre sujet, notre attitude à l’égard de la souffrance différera suivant que nous sommes « hors de Christ » ou « en Christ ».

HORS DE CHRIST, L'Écriture nous montre que l'homme ne recherche pas Dieu, ne connaît pas Dieu ou qu'il a de Dieu des notions erronées.

Pour les uns, c'est LE BON DIEU, dont l'image fait penser à un adorable grand-père, incapable de faire du mal à une mouche et sur les genoux duquel l'enfant aime à s'ébattre en lui tirant irrévérencieusement la barbe.

Pour les autres au contraire, c'est le JUGE SÉVÈRE, inaccessible, toujours prêt à frapper, maniant la foudre et le tonnerre, et devant lequel on ne cesse de trembler.

Quand l'épreuve surgit, cette connaissance impersonnelle, vague, incomplète et déformée de Dieu conduit fatalement soit à la révolte et à la négation, soit à la résignation engendrée par la peur de maux plus grands encore dans cette vie, et de peines éternelles dans l'au-delà.

En CHRIST, au contraire, Dieu est connu comme un Père, « un Père au cœur de Mère, » pour employer une expression d'Auguste Velensin. Cette révélation du Père, de la Toute-Puissance et de l'Infinie Tendresse, ne se trouve qu'en Jésus-Christ. Par elle, naît dans le cœur la confiance, vraie base de la foi. Dieu, dès lors, n'a plus besoin de tout dire à sa créature. Parce qu'elle est réconciliée en Christ avec son Créateur, mille choses peuvent lui rester cachées. Elle ne s'attarde plus à de vaines spéculations. Elle connaît ce qui lui est nécessaire pour vivre à la gloire de Dieu. Au travers de l'épreuve, elle est assurée de son amour et sait que Dieu veut, envers et contre tout, son bien suprême. Il ne peut se tromper, ni la tromper : IL EST DIEU, IL EST SON PÈRE !

V — La nécessité de naître de nouveau

Si Dieu aujourd'hui n'est pas connu, aimé et cru comme un Père, c'est que le monde n'a pas reçu son Fils Unique, Jésus-Christ. Lui seul a révélé aux hommes la nature et le cœur de Dieu. « Celui qui m'a vu, disait-il, a vu le Père ».(Jean 14.9). Lui seul nous donne la possibilité d'être ses enfants, selon l'affirmation de saint Jean : « à tous ceux qui l'ont reçu, à ceux qui croient en son nom, il leur a donné le droit de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu ». (Jean 1.12-13).

Ainsi, la meilleure réponse qu'un chrétien puisse donner à un homme au sujet de la souffrance ou de toute autre question, c'est de lui annoncer l'Évangile et de lui présenter, comme Jésus à Nicodème, la nécessité de naître de nouveau.

Sans cette seconde naissance, l'homme reste aveugle et dans les ténèbres d'un monde en révolte contre Dieu. Il demeure hors de la famille du Père céleste et ne peut par conséquent ni voir, ni comprendre le royaume de Dieu qui est lumière et vérité.

Sans un changement intérieur, tous nos arguments ne pourront convaincre ni satisfaire l’incrédule, car la sagesse de Dieu demeure pour lui une folie. (1 Corinthiens 1.19-25).

VI — Pourquoi la souffrance est-elle un problème, même pour les croyants ?

Si la souffrance est un problème pour l'homme naturel, problème qui le conduit à la révolte ou à la résignation stoïque ou gémissante, elle ne devrait pas rester un problème pour l'homme régénéré.

Pourtant, la Bible nous montre que des hommes extrêmement pieux furent profondément troublés par la souffrance, et se posèrent de graves questions.

1° JOB, le patriarche dont Dieu avait rendu ce merveilleux témoignage : « il n'y a pas un homme comme lui sur la terre ; c'est un homme intègre et droit, craignant Dieu et se détournant du mal ». Quand, subitement, des maux sans nombre l'atteignirent, et que ses amis ne firent qu'accroître sa peine en voulant lui expliquer la raison de ses souffrances, Job, n'en pouvant plus, s'écria dans sa détresse : « maintenant encore, ma plainte est amère, mais ma souffrance étouffe mes soupirs. Oh ! Si je savais où Le trouver, si je pouvais arriver jusqu'à Son trône, je plaiderais ma cause devant Lui, je remplirais ma bouche d'arguments. Je connaîtrais ce qu'Il peut avoir à répondre, je verrais ce qu'Il peut avoir à me dire » ! (Job 23.1-5).

2° ASAPH le Psalmiste éprouvé, « avoue que son pied allait fléchir, et que ses pas étaient sur le point de glisser », quand chaque jour il était frappé et que son châtiment revenait tous les matins. (Psaume 73.2-14).

3° JÉRÉMIE, le prophète fidèle le témoin du vrai Dieu, s'est lui-même écrié : « Tu es trop juste, Éternel, pour que je conteste avec toi ; je veux néanmoins t'adresser la parole sur tes Jugements ». (Jer 12.10). Et plusieurs « pourquoi » ? angoissés jaillissent de ses lèvres.

Si de tels hommes ont éprouvé de pareils sentiments, il n'est pas étonnant que la souffrance trouble bien des âmes qui ont pourtant accepté Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur personnel.

Que manquait-il à ces hommes de Dieu, et que nous manque-i-il encore à nous-mêmes aujourd'hui, pour avoir un apaisement total au sujet de Dieu et de ses voies incompréhensibles ? (Romains 11.33-36).

C'EST UNE INTIMITÉ PLUS GRANDE AVEC DIEU.

VII — Des témoignages sans artifice

Le témoignage de Job est formel.

Quand Dieu se fut révélé à lui du sein du tourbillon, il s'écria : « j'ai parlé, sans les comprendre, de merveilles qui me dépassent et que je ne conçois pas... Écoute-moi et je parlerai ; je t'interrogerai et tu m'instruiras. Mon oreille avait entendu parler de toi ; mais MAINTENANT MON ŒIL T'A VU. C'est pourquoi je me condamne et je me repens sur la poussière et sur la cendre ». (Job 42.5-6).

Et que dit Asaph, dans le psaume déjà cité : « quand j'ai réfléchi là-dessus pour m'éclairer, la difficulté fut grande à mes yeux, JUSQU'À CE QUE J'EUSSE PÉNÉTRÉ DANS LES SANCTUAIRES DE DIEU ! »

Une fois éclairé, il pourra s'écrier : « lorsque mon cœur s'aigrissait, et que je me sentais percé dans les entrailles, j'étais stupide et sans intelligence, j'étais à ton égard comme les bêtes... Ma chair et mon cœur peuvent se consumer : Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et mon partage ».

Dans le sanctuaire, Asaph comprend et trouve désormais tout son bonheur à s'approcher de Dieu. (Psaume 73.16-28).

Quand à Jérémie, il ne se tourmentera plus dès qu'il se sera tenu dans LE CONSEIL SECRET de Dieu et aura entendu ces merveilleuse paroles : « Moi je connais tes projets que j'ai formés pour vous, dit l'Éternel, projets de paix et non de malheur, afin de vous donner un avenir et une espérance ». (Jer 23.18; 19.4).

Dans le sanctuaire, le croyant apprend que si la souffrance est la conséquence du péché originel, elle n'a pas nécessairement pour cause un péché particulier et ne revêt pas toujours le caractère d'un châtiment. (Jean 9.1-3).

VIII — Quatre genres de souffrances

Par les Écritures que Jésus-Christ a revêtues de son autorité, nous apprenons à distinguer, depuis la chute de l'homme, quatre genres de souffrances :

1° La souffrance dont nous sommes NOUS-MÊMES auteurs, quand nous violons les lois naturelles, ou la loi morale, que nul n'est censé ignorer.

Ainsi, dira l'apôtre Pierre : « que nul de vous, en effet, ne souffre comme meurtrier, ou voleur, ou malfaiteur, ou comme s'ingérant dans les affaires d'autrui ». (1 Pierre 4.15).

Ces souffrances sont la part de tous ceux qui pratiquent les œuvres de la chair, dont saint Paul dresse la liste dans son épître aux Galates : « l’impudicité, l'impureté, la dissolution, l'idolâtrie, la magie, les inimitiés, les querelles, les jalousies, les animosités, les divisions, les sectes, l'envie, l'ivrognerie, les excès de table, et les choses semblables ». (Galates 5.19-21).

L'homme pourrait ne pas connaître la souffrance provenant d'une telle origine. Le chrétien « qui marche par l'Esprit » en sera épargné. (Galates 5.16).

Si le fumeur souffre d'un cancer et l'ivrogne d'une cirrhose du foie, si le voleur gémit dans sa cellule et si le meurtrier tremble avant le verdict, la justice de Dieu ne saurait être mise en cause. L'homme récolte ce qu'il a semé. (Galates 6.7-8).

Même s'il pensait ne faire de mal à personne par ses abus, par sa propension à satisfaire toutes ses convoitises, il se faisait du mal à lui-même, et ce qui est plus grave, à ses descendants dont la troisième ou la quatrième génération, infirme ou débile, se lèvera pour maudire sa mémoire. (Exode 34.6-7).

2° La souffrance que nous endurons de la part des hommes.

Ce sont des souffrances pour la justice. Elles sont la part du chrétien qui veut rendre un fidèle témoignage au Christ, en se soumettant à sa parole. (1 Pierre 3.14-17).

Cette opposition que nous rencontrons de la part des pécheurs nous donne l'occasion de manifester la réalité de notre christianisme en ne rendant pas le mal pour le mal, mais en surmontant le mal par le bien. Dieu nous donne ainsi la possibilité de prouver au monde notre appartenance à son royaume céleste en ne nous vengeant pas nous-mêmes, mais en aimant nos ennemis et en priant pour eux. Vrais disciples de l'homme de douleur, nous ne sommes pas plus grands que le Maître... Nous ne pouvons désirer un trône sur la terre où notre Seigneur n'eut qu'une croix. (1 Pierre 2.19-25; Matthieu 10.24-25).

Ces souffrances devraient être pour le chrétien un sujet de joie et la seule gloire dont il n'ait pas à rougir dans ce monde. Pour les endurer, la puissance même de Dieu est mise à sa disposition, ce qui faisait dire à saint Paul s'adressant à Timothée : « souffre avec moi pour l'Évangile, par la puissance de Dieu ». (1 Tim 1.8).

3° La souffrance dont SATAN est l'auteur.

Que cela nous plaise ou non, il faut bien reconnaître que Jésus croyait à l'existence du diable : il situait même l'origine du mal dans le cœur de cet être qu'il appelait « le menteur et le père du mensonge ». (Jean 8.44).

Comme le patriarche Job, nous ne sommes pas responsables des souffrances dont Satan est l'auteur. Dieu les permet pour nous éprouver. Nous avons ainsi l'occasion de montrer au monde que nous sommes véritablement des enfants de Dieu, que nous aimons Dieu pour Lui-même et non pour les bienfaits qu'il nous accorde.

Ainsi, quand par l'action destructrice de Satan, tout fut repris à Job, ses biens, ses troupeaux, ses serviteurs, ses enfants. Job brisé, Job dans les larmes, put prononcer ces paroles magnifiques : « l'Éternel a donné, l'Éternel a ôté ; que le nom de l'Éternel soit béni ! » (Job 1.21).

Lorsque finalement la maladie le frappa, et que sa propre femme l'incitait à maudire Dieu, et à mourir, il sut lui dire encore : « tu parles comme une femme insensée. Quoi ! Nous recevons de Dieu le bien, et nous ne recevrions pas aussi le mal » ! (Job 2.4-10).

En permettant à Satan de frapper Job, Dieu donnait à son serviteur l'occasion de se laver d'une accusation portée contre lui par le diable, savoir que Job servait Dieu par intérêt et non par amour. La fidélité de Job qui, dans ses épreuves, n'attribua rien d'injuste à Dieu, fut à la fin doublement récompensée par l'Éternel. (Job 42.7-17).

Le même enseignement relatif aux attaques du diable dans nos vies se retrouve dans les paroles que Jésus prononça la nuit où il fut livré. S'adressant à son apôtre, il l'avertît en ces termes : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous cribler comme on crible le blé. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point ». (Luc 22.31-32).

Loin de nous faire perdre la foi, les épreuves dont le démon est l'auteur doivent nous inciter à nous rapprocher de Dieu, et à tenir ferme jusqu'à la délivrance que Jésus nous a acquise par son triomphe à la Croix.

4° Enfin, selon les Écritures, il existe une épreuve dont DIEU LUI-MÊME est l'auteur.

Elle est mentionnée clairement dans le livre de la Genèse à l'occasion du sacrifice d'Isaac, où nous lisons que « Dieu mit Abraham à l'épreuve. » (Genèse 22.1-18).

C'est la souffrance supérieure que Dieu réserve aux hommes de foi, à ceux qui sont prêts à manifester au monde que, pour eux, Dieu seul compte.

Dans sa vieillesse, Abraham avait eu un fils. De l'existence de ce fils dépendait la réalisation de toutes les promesses que Dieu lui avait faites. Or, un jour, ce Dieu lui réclame cet enfant !

L'ordre était formel, aussi Abraham ne discute pas et s'apprêta, le cœur déchiré, à accomplir la volonté divine ! La comprenait-il ? Loin de là ! Mais ce qui fit sa force, ce fut son assurance que Dieu ne peut renier ses promesses. Aussi, alors qu'en son cœur le sacrifice était accepté, sa foi lui fit pressentir que Dieu est puissant même pour ressusciter les morts. (Heb 11.17-19).

C'est pourquoi l’Épître aux Hébreux nous dit : « c'est par une sorte de résurrection qu'il recouvra son fils ». « N'avance pas ta main sur l'enfant et ne lui fait rien, lui cria des cieux l'ange de l’Éternel ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton unique ».

De telles épreuves ne sont envoyées qu'aux amis de Dieu, qu'à ses intimes, qu'à des hommes ou des femmes qui ont renoncé à tout et qui acceptent d'être « des signes » dans leur génération.

Dieu est la fin de leurs difficultés. Leurs vies ne sont plus des problèmes pour les autres, mais de véritables solutions. Comme saint Paul « ayant fait la perte de toutes choses, les estimant comme de la boue à cause de l'excellence de la connaissance de Jésus-Christ, ils ne pensent plus qu'à le connaître, Lui, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances ». (Philippiens 3.7-11).

IX — Les leçons de la souffrance

Si la souffrance, dans son degré inférieur, est un salaire de la justice de Dieu et un appel à sa miséricorde, si elle sert à châtier le méchant, à l'arrêter dans sa mauvaise voie et à le conduire à implorer la grâce et le pardon de Dieu, dans ses degrés supérieurs, la souffrance est pour le croyant :

X — Conclusion

Amis, lisez la Bible, et vous verrez qu'elle vous donne un enseignement extrêmement riche et précis des raisons de nos épreuves et des souffrances que nous rencontrons dans le monde.

Par la souffrance, Dieu fait l'éducation de l'homme pécheur.

Par elle, Il veut nous séparer du péché et de nous-mêmes, afin de faire de nous, en Jésus-Christ, des fils et des filles conformes à Son image.

L'attitude de l'homme en face de la souffrance, dépendra donc en définitive de sa position à l'égard de Jésus-Christ !

Si le Christ est reçu, l'homme comprendra que, par la souffrance, Dieu le forme pour le conduire :

Que cette part soit la vôtre !

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