Pour le connaître, Lui

10. Croyance ou foi ?

I — Introduction

Je pense n'offenser personne si je souligne ici que nous vivons en des jours où la plus grande confusion règne dans le monde, aussi bien dans le domaine politique que religieux.

Si les partis pullulent et si les leaders politiques cherchent à nous embrigader à gauche, au centre ou à droite, parallèlement les croyances les plus diverses prolifèrent et les âmes sont sollicitées d'accepter les doctrines les plus extraordinaires et pressées de tous côtés d'adhérer à de nouveaux mouvements.

Le monde désorienté et chancelant cherche sa voie. Qui saura la lui montrer ?

Dès qu'une voix s'élève, le premier souci de la majorité qui l'écoute, n'est pas de savoir si ce qu'elle dit est vrai, mais de rechercher qui l'inspire et quel est son milieu. On ne sait plus juger objectivement. On vit avec des préjugés et un esprit de parti.

Si nous affirmons être croyant, automatiquement toute une partie de nos contemporains se détourne et manifeste ouvertement que les choses de la foi ne l'intéressent pas. Plusieurs refusent un dialogue qui pourtant ne serait peut-être pas sans fruit pour les uns et les autres.

Si croyant, nous suivons le rite romain, immédiatement ceux qui n'acceptent pas l'enseignement de l'Église et certains de ses dogmes, estiment n'avoir rien à recevoir de telles conférences.

Si par contre, un certain public suppose que nous appartenons au protestantisme, ceux qui croient devoir placer la tradition au-dessus de l'Écriture sainte, nous considèrent instantanément comme suspect, dangereux propagateur d'hérésies.

Ainsi, il semble qu'il n'existe plus aujourd'hui d'homme capable de retenir l'attention de tous et d'apporter un message universel correspondant aux besoins actuels des hommes.

Malgré ces difficultés, et sans aucune prétention personnelle, nous avons cru devoir apporter ici un message dans lequel nous espérons que les âmes droites, à quelque horizon qu'elles appartiennent, discerneront une voix plus autorisée que la nôtre, une pensée qui n'est pas le fruit d'une profonde érudition, mais l'écho de la sagesse éternelle.

Oui, nous ne sommes qu'une voix, une voix qui voudrait faire connaître aux athées l'amour que Dieu a pour eux, et rappeler aux croyants que leurs responsabilités dans ce monde sont à la hauteur de leurs privilèges ou de leurs prétentions.

II — Une distinction importante

Si nos dictionnaires font du mot « foi » le synonyme du mot « croyance », il existe pourtant entre ces deux termes une différence très nette que nous voudrions vous signaler, parce que nous croyons qu'à l'heure actuelle cette distinction est de la plus haute importance et nous intéresse au premier chef.

La croyance est une opinion pure et simple qu'on peut avoir héritée de ses pères, d'une tradition, ou qu'on a acquise par l'éducation reçue.

Ainsi, il y a des croyances juives, musulmanes, hindoues, des croyances chrétiennes : catholiques, orthodoxes ou protestantes.

Alors que la foi est avant tout un acte du cœur qui engage la vie tout entière, la croyance est plutôt un acte de l'esprit, sans grande influence sur la vie pratique. C'est au fond, une adhésion intellectuelle à une doctrine ou à un ensemble de principes qu'on ne cherche même pas à analyser et encore moins à définir et qui laisse l'homme dans son état naturel.

La foi, au contraire, est une conviction ferme, constante et entière. Elle ne se transmet pas avec le sang. Nous ne l’héritons pas de nos parents, de nos amis ou de nos frères. Elle ne sort pas de notre cœur charnel mais est produite, dans les âmes, par la puissance de Dieu, par l'illumination du Saint-Esprit, à l'ouïe de la parole de Dieu. Elle a pour objet la révélation de Dieu et se manifeste par une confiance totale au témoignage de Dieu et par une obéissance implicite à ses commandements.

Si l'objet de la croyance peut rester vague et mal défini, si même comme l'a dit Roubaud : « le peuple peut donner sa croyance à des choses indignes de créance », la foi, par contre, a pour seul objet le témoignage de Dieu et ne le discute pas.

Si donc la possibilité nous était donnée d'être ravis dans le ciel et, pour quelques instants, d'être rendus participants de l'omniscience divine, nous constaterions avec effroi, ou étonnement, en considérant la chrétienté, que si une foule de gens affirment encore avoir une croyance, ils ne possèdent pourtant pas la foi.

Et d'emblée, pour rendre plus clair et plus vivant notre exposé, nous vous poserons la question:

« POSSÉDEZ-VOUS UNE CROYANCE OU AVEZ-VOUS LA FOI » ?

De nos jours, nous rencontrons une multitude d'âmes ayant une croyance.

Ils sont nombreux, en effet, ceux qui estiment qu'il est raisonnable de croire en l'existence de Dieu, reconnaissant facilement que « de rien, rien ne peut naître ». La même conclusion se retrouve dans deux vers, souvent cités par Voltaire :

« L'Univers m'embarrasse, et je ne puis songer »
« Que cette horloge marche et n'ait point d'horloger. »

III — Croire en Dieu ne sauve personne

L'existence de Dieu proprement dite n'est point un objet de foi. Elle apparaît comme la vérité la mieux établie tant par l'ensemble des preuves apportées par la raison et l'Écriture Sainte que par la faiblesse des objections des adversaires.

Mais la croyance en Dieu, en un Être suprême, en une cause première parfaitement intelligente, ne signifie pas encore qu'on possède la foi, cette vertu surnaturelle offerte par Dieu à tous les hommes et par laquelle nous tenons pour vrai ce que Dieu a révélé.

L'acte de foi présuppose donc l'existence de Dieu et a pour postulat une révélation transcendante.

S'il n'existe pas de révélation divine, l'homme ne peut posséder aucune certitude quant à son origine et sa destinée. Abandonné à ses seules ressources, il ne connaît ni son Créateur, ni la créature, et même il ne se connaît pas lui-même. Il perd pied et tout lui semble absurde.

Sans révélation, l'homme se créera lui-même son Dieu, un Dieu à son image. Il ne saura faire autre chose que de le confondre avec les forces de la nature et ne sera au qu'un panthéiste, mais pas un chrétien. Ou bien Dieu sera pour lui l'Être suprême, le grand architecte de l'univers, le Dieu inaccessible qui n'intervient plus dans la création. Si tel est votre sentiment, vous êtes alors un pur déiste, mais pas un chrétien.

Le Dieu impersonnel et monstrueux des panthéistes, le Dieu lointain des déistes, n'apportent rien au cœur. Le besoin de l'humanité, c’est d'avoir Dieu avec elle. Dieu intervenant dans la vie et les circonstances des hommes.

Mais, hélas, ce Dieu-là, l'unique, le seul vrai, le vivant, n'est pas connu, car l'homme ne le recherche pas !

Quelqu'un n'entendra-t-il pas aujourd'hui la voix de Dieu lui dire, comme autrefois à Ésaïe le prophète :

« Pourquoi suis-je venu, et il n'y a eu personne ? J'ai appelé : pourquoi personne n'a-t-il répondu » ? (Esa 50.2)

Comment voulez-vous que Dieu intervienne favorablement dans le monde et dans vos vies, alors qu'avec toute votre croyance vous Lui tournez le dos, ne manifestant que mépris ou indifférence pour sa Parole ?

Vous croyez en Dieu ! (Jacques 2.19) C'est bien ! Mais cela ne sauve pas. Selon les Écritures, \« les démons croient aussi et ils tremblent, ce que beaucoup d'hommes ne font pas. Oui, vous avez une croyance, mais il vous manque la foi, « cette assurance des choses qu'on espère, cette démonstration, cette conviction de celles qu'on ne voit pas », et qui se manifeste par une confiance et une obéissance qui nous poussent à soumettre notre vie entière au témoignage de Dieu. (Heb 11.1-3)

Or, si les perfections invisibles de Dieu, si le témoignage de sa puissance éternelle et de sa divinité se discernent et apparaissent visiblement à l'esprit dans les œuvres de la création, le témoignage de Sa volonté et de Son amour se trouve dans l'Écriture sainte et se révèle au cœur. (Romains 1.9-20; Psaume 19).

Ce livre contient, en effet, le témoignage que Dieu rend à notre sujet et au sujet de Son Fils. De la foi en ce double témoignage dépend notre salut présent et éternel.

Si vous ne lisez pas les Écritures, si vous ne faites rien pour connaître ce témoignage, vous resterez sans foi ; saint Paul a pu dire en effet : « La foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend vient de la parole de Dieu ». (Romains 10.17).

« Avez-vous la foi » ne veut pas dire : « Croyez-vous en Dieu ? » mais « Croyez-vous ce que Dieu dit » ?

IV — Notre attitude devant la Bible

Dieu a-t-Il vraiment parlé ?

C'est là toute la question, et de la réponse que nous lui donnerons dépendra notre croyance et notre foi.

D'aucuns vous affirment que Dieu a parlé et prétendent que sa parole est à la portée de tous, qu'on la trouve dans un livre, j'ai nommé : la Bible.

Quelle preuve ont-ils pour proclamer ainsi que la Bible est la Parole de Dieu ?

Vous savez que ce livre affirme lui-même son autorité et son inspiration divine. L'apôtre Paul souligne que « toute écriture est inspirée de Dieu ». L'apôtre Pierre déclare que c'est « poussés par l'Esprit Saint que les hommes ont parlé de la part de Dieu ». (2 Tim 3.16-17; 2 Pierre 1.20-21).

Mais nul ne peut être son propre témoin et nous avons le droit de demander des preuves. « Qu'est-ce que la Bible » ?

Si nous interrogeons les hommes afin de nous éclairer sur cette question, nous entendrons les témoignages les plus divers et les plus contradictoires.

Dans le monde religieux, des personnes vous diront avec assurance, sérénité et simplicité, que la Bible EST la Parole de Dieu.

D'autres, par contre, sont plus réservées et vous expliqueront avec beaucoup de sérieux que la Bible CONTIENT la parole de Dieu et qu'il appartient à certains théologiens érudits de déclarer ce qui, dans ces pages, est de Dieu et ce qui n'est que de l'homme.

D'autres encore, sans nier la valeur morale du livre, rejetteront toute idée d'inspiration divine.

Si vous interrogez les masses populaires, on vous dira, sans grande réflexion, que la Bible est un livre des Juifs. Plus nombreux encore seront ceux qui affirmeront que ce livre est celui des Protestants. Pourtant, depuis les encycliques des derniers papes, et les efforts remarquables entrepris par des hommes de foi et de science pour mettre la Bible entre les mains du peuple, vous entendrez aussi des personnes proclamer que la Bible est le grand livre de l'Église catholique.

Cependant, certains ne se feront pas faute de vous mettre en garde contre ce livre volumineux plein de mystères et de contradictions, sans parler de choses bizarres et douteuses, de fables et de légendes, un livre qui nous parle des mœurs, des us et coutumes d'un autre peuple et d'un autre âge, un livre qui contient des choses scandaleuses, un livre dangereux pour les enfants, et qui vous donne une fausse idée de Dieu et de l'homme.

Ceux qui partagent de telles opinions sur la Bible prouvent simplement :

ou qu'ils ne la connaissent pas personnellement,
ou qu'ils ne l'ont pas comprise,
ou encore qu'ils résistent à la vérité.

V — Peut-on croire à l'inspiration des Écritures ?

Ayons un peu de loyauté et examinons, sans parti pris, ce livre.

Avec la Bible, nous nous trouvons en présence d'un ouvrage qui pourrait être comparé à une petite bibliothèque comprenant deux parties : l'Ancien et le Nouveau testament. Trente-neuf livres canoniques composent l'Ancien Testament, c'est-à-dire la première alliance de Dieu avec un peuple particulier : Israël. Vingt-sept livres forment le Nouveau Testament, ou la nouvelle alliance établie par Dieu avec l'humanité entière, sans distinction de race.

Ces soixante-six livres furent écrits, au cours de seize siècles, par plus de quarante auteurs différents, parmi lesquels toutes les classes de la société sont représentées : rois, poètes, hommes d'État, médecin, soldats, douaniers, pêcheurs, bergers, etc...

Mais direz-vous, tout ceci ne prouve pas que ces hommes ont été inspirés par Dieu !

Quelle preuve avons-nous de l'inspiration de la Bible ?

Je me bornerai à en citer cinq, après quoi nous examinerons si le message biblique est si absurde et tellement dépassé.

1. La première preuve, c'est l'accomplissement des prophéties, accomplissement que nous pouvons constater de nos yeux :

  1. Prophéties se rapportant au peuple juif, à sa dispersion et à sa restauration. Aujourd'hui, avec la renaissance de l'État d'Israël, les incroyants sont déjà placés en face de l'évidence.
  2. Prophéties se rapportant aux nations païennes et, en particulier, à Babylone. Sans contredit, ces prophéties sont devenues histoire.
  3. Prophétie de Jésus-Christ se rapportant à la destruction de Jérusalem.
  4. Prophétie de Jésus-Christ ayant trait à la fondation et l'édification de Son Église.
  5. Prophétie des apôtres annonçant à l'avance l'apostasie de la chrétienté et les moqueurs et incrédules des temps actuels.

Celui qui lit sans parti pris s'écrie : « C'est la vérité ! »

2. L'unité de l'Esprit qui pénètre toute la Bible, malgré son étonnante diversité de temps et d auteurs. Partout nous trouvons le même souffle et le même but.

3. Le caractère de durée, d'universalité des messages de la Bible ; son application admirable à tous les âges, à tous les tempéraments, à tous les degrés de la civilisation, à tous les peuples et à tous les siècles. La Bible est toujours en avance sur les progrès de la civilisation.

4. Sa conservation merveilleuse et sa diffusion toujours croissante. Livre attaqué, poursuivi, interdit, brûlé, il est aujourd'hui traduit en plus de mille langues et dialectes et diffusé en millions d'exemplaires par année.

5. Enfin, la cinquième preuve, la plus puissante, se trouve dans les effets de ce Livre, dans les transformations qu’il opère dans les foyers et dans les vies, dans l'impression immédiate et irrésistible que cette parole produit sur toute conscience droite. En l'écoutant on s'écrie : « C'est la vérité » !

S'il y a pourtant des personnes qui ne reconnaissent pas cela, c'est que l'Évangile leur est encore voilé. « Il est voilé, nous dit saint Paul, pour ceux qui périssent ; pour les incrédules dont le Dieu de ce siècle a aveuglé l'intelligence, afin qu'ils ne vissent pas briller la splendeur de l'Évangile de la gloire du Christ qui est l'image de Dieu ». (2Corinthiens 4.3-4).

VI — Quelques affirmations bibliques

Et, maintenant, considérons brièvement le contenu de la Bible.

Que nous apprend-elle sur l'homme et sur Dieu ?

Son enseignement est-il si absurde, si dépassé ?

Nous n'allons pas discuter ou nous livrer à la critique des textes, mais nous poser simplement, devant les affirmations bibliques, cette question : « EST-CE JUSTE OU FAUX ? »

1. La Bible, raconte que l'homme, créé par Dieu, s'est volontairement séparé de Lui.

EST-CE JUSTE ou FAUX ? Il est facile de constater aujourd'hui que les hommes vivent loin de Dieu.

2. Par sa désobéissance, s'étant éloigné de Dieu, l'homme tomba, selon la Bible, sous la puissance du péché et de la mort.

EST-CE JUSTE ou FAUX ? Le péché est une réalité et la mort une évidence tragique.

3. Laissés à eux-mêmes, c'est-à-dire sans loi, les hommes devinrent si mauvais que Dieu décida de les détruire par le déluge.

EST-CE JUSTE OU FAUX ? Je ne vous demande pas si vous croyez au déluge dont Jésus Lui-même a parlé, mais si l'expérience ne prouve pas qu'un peuple laissé sans loi aboutit à l'anarchie ?

4. Après le jugement du déluge, les hommes confirmèrent les affirmations de Dieu et prouvèrent que le cœur de l'homme est incurable. C'est en face d'une évolution régressive que la Bible nous place. Ayant connu Dieu, les hommes ne le glorifièrent point comme Dieu et tombèrent dans l'idolâtrie. L’idée de la divinité se dégrada. Les forces de la nature furent divinisées. Les hommes furent livrés à des passions infâmes, à leurs convoitises, à un esprit réprouvé qui appelait le jugement de Dieu et faisait retomber des civilisations brillantes à l'âge de la pierre.

EST-CE JUSTE ou FAUX ? Quel est le témoignage de l'histoire ?

5. Dieu intervint en grâce. Au sein du paganisme, Il choisit un homme : Abraham. Il le sortit de l'idolâtrie en se révélant à lui et lui fit la promesse qu'il deviendrait le père d'un grand peuple et que toutes les nations de la terre seraient bénies en sa postérité, qui est le Christ.

EST-CE JUSTE ou FAUX ? Israël, le Christ, les communautés Chrétiennes tirées de toutes les nations sont des réalités.

6. Laissant de côté momentanément les nations, Dieu se consacra à l'éducation du peuple qu'il avait choisit. Il fit d'Israël le dépositaire de ses pensées et lui donna une loi, en attendant de faire naître de ce peuple le Messie qui devrait sauver non seulement Israël, mais le monde entier.

EST-CE JUSTE ou FAUX ? La loi de Moïse n'est-elle pas à la base de presque tous les codes civils du monde ?

7. Enfin, la Bible nous apprend qu'au temps fixé par Dieu, quand la loi eut donné à l'homme la conscience de son péché et la révélation de son impuissance à se sauver lui-même, Dieu accomplit sa promesse et envoya Jésus-Christ dans le monde pour racheter l'humanité.

EST-CE JUSTE ou FAUX ? Croyants ou incrédules, ne sommes-nous pas dans l'ère chrétienne ?

VII — Des Évangiles à l'Apocalypse

Oui, JESUS est venu. Les Évangiles nous racontent sa naissance, ses paroles et ses œuvres, sa mort et sa résurrection.

Les Actes des apôtres, qui couvrent une période d'une trentaine d'années, témoignent de la résurrection de Jésus-Christ et des fruits de son œuvre. En l'espace de trente-cinq ans environ, l'Évangile annoncé par une poignée d'hommes est passé de Jérusalem, la ville juive, à Rome, la capitale du monde antique, en passant par Athènes, le centre de la sagesse humaine, et par Corinthe, haut lieu de la luxure d'un monde au crépuscule. Les synagogues seront délaissées, les écoles des philosophes fermeront leurs portes, les lupanars perdront leur clientèle, les temples païens seront détruits, mais partout des communautés nouvelles verront le jour, formées de Juifs et de païens convertis au Christ et s'appelant « frères », tandis que le monde les nommait « chrétiens ».

Et c'est ainsi que commencèrent à circuler les lettres que les apôtres se virent contraints d'écrire à ces églises naissantes ou à des serviteurs appelés à continuer leur tâche. Ce sont les épîtres de saint Paul, saint Jacques, saint Pierre, saint Jean, saint Jude, où la doctrine chrétienne est fixée définitivement.

Enfin avec l’Apocalypse de saint Jean, un voile est levé sur les choses à venir, sur ces événements qui doivent conduire à la consommation de toutes choses dans les cieux et sur la terre.

Tel est en bref, le contenu de la Bible.

VIII — L'autorité de Jésus et des apôtres

Jésus-Christ a rendu témoignage à toutes les parties de l'Ancien Testament : la Loi, les Psaumes et les prophètes.

Jésus-Christ a choisi les écrivains du Nouveau Testament :

Touchez maintenant à la Bible ou plus exactement au message de la Bible et vous touchez au Christ, mettant en doute son infaillibilité, et sa divinité essentielle.

C'est pourquoi, au terme de cet exposé, nous voudrions convier tous ceux qui se sont contentés d'une croyance, d'examiner s'il ne serait pas temps pour eux d'avoir la foi et, pour la posséder, de revenir à la Bible ?

IX — Réponse à quelques objections

Mais, direz-vous encore, dans cette lecture ne risquons-nous pas de nous égarer ? L'abondance des sectes n'est-elle pas la preuve que chacun interprète la Bible à sa manière ?

Personne n'a la liberté d'apprendre une langue comme bon lui semble. Tous doivent se soumettre à des règles bien établies et universellement reconnues. Il en est de même pour l'étude de la Bible.

Personnellement, je suis persuadé que les divergences de vues qui se manifestent chez les vrais chrétiens sur les questions de détails ou de formes, ne viennent pas d'un désaccord essentiel sur le fond du message mais du degré plus ou moins grand de lumière reçue, et d'intimité que les âmes possèdent avec Dieu.

Quand aux divergences profondes qui séparent ou opposent les communautés dites chrétiennes, je suis convaincu que tout vient de l’une ou de l'autre des attitudes suivantes :

ou d'un attachement à une tradition à laquelle on donne plus de crédit qu'à la Bible, seule autorité en matière de foi, seule règle donnée par Christ et les apôtres et qui permet de contrôler la tradition ;

ou d'une position rationaliste qui s'autorise à mutiler, â émasculer ou à interpréter le message biblique.

Par contre, tout homme sincère qui se fera une règle de ne rien ajouter et de ne rien retrancher au témoignage apostolique, trouvera facile d'être d'accord avec ceux qui se laissent juger et critiquer par le livre plutôt que de se livrer à la critique du livre.

Dans cette disposition, vous pouvez lire la Bible sans crainte. C'est elle qui formera vos pensées, qui vous corrigera et mettra en lumière les contradictions de votre vie, en vous faisant découvrir le vrai Dieu, non le bon Dieu de tous les braves gens, mais le Dieu puissant et saint, le Dieu de lumière et de vérité, le Dieu de justice, de grâce et d'amour.

Et si vous rencontrez dans votre lecture le récit de choses scandaleuses, la mention de vices honteux, souvenez-vous que tous les jours, ces choses sont les friandises des salles obscures. Vous comprendrez que la méthode de Dieu dans la Bible est de nous faire haïr le péché, de nous le rendre odieux afin de nous en détourner. Vous saisirez alors que la méthode des hommes au cinéma et dans la littérature, c'est de faire passer le péché dans les mœurs, c’est de le faire aimer.

Ainsi, ce n'est jamais la Bible qui est scandaleuse, mais bien le péché qu'elle dénonce.

Dans le jugement de Sodome, c'est l'homosexualité de tous les temps que Dieu condamnait.

Dans l'horreur que nous inspirent les actes de Lot et de ses filles, Dieu nous fait réprouver les incestes de notre propre siècle.

Dans l'adultère et le crime de David, Dieu rappelle à nos contemporains qu'on ne saurait fouler aux pieds impunément ses lois.

Et si ce livre vous parle de guerres et de sang répandu, souvenez-vous aussi que l'histoire du monde n'est qu'une succession de meurtres et de combats. Et si Dieu parfois semble prendre la responsabilité de pareilles tueries, souvenez-vous qu'en des jours où l'impiété atteint son comble, Dieu fait succéder au TEMPS DE SA PATIENCE LE TEMPS DE SA COLÈRE. Il peut ainsi frapper aussi bien par la guerre que par un tremblement de terre, un raz-de-marée, une inondation ou une éruption volcanique ceux qui refusent de se repentir.

Si l'homme donne à tous ces cataclysmes une explication scientifique, la Bible nous dit simplement qu'en toutes ces choses DIEU PARLE AUX HOMMES qui méprisent sa grâce et se révoltent contre Lui, aux hommes qui vivent dans la contradiction, qui affichent une croyance mais n'ont pas la foi.

X — Conclusion

Amis, croyez-le, la Bible est un livre très saint, qui sanctifie ceux qui le lisent.

Vous qui cherchez la vérité, vous qui n’êtes pas satisfaits de votre vérité et de celle des autres, pourquoi ne chercheriez-vous pas à sonder les Écritures, suivant ainsi le conseil du Christ qui disait de Lui-même :

« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi ». (Jean 14.6).

Et vous, chrétiens qui prétendez être les hommes de la Bible, voulez-vous vous poser ces questions :

  1. Quelle place réelle la parole de Dieu occupe-t-elle dans ma vie ?
  2. Dans quelle mesure l’Écriture inspire-t-elle mes projets et mes plans ?
  3. Mes ambitions sont-elles en accord avec celles que Dieu a pour moi ?

Quand la Bible ne sera plus seulement un livre de chevet, mais inspirera nos pensées, nos paroles et nos actes, le monde incrédule que Dieu aime encore pourra faire la différence entre la croyance et la foi, entre une religion formaliste et la vie véritable.

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