Pour le connaître, Lui

13. L’athéisme pratique

I — Où allons-nous ?

Il faudrait être aveugle, c'est-à-dire déjà dans les ténèbres, pour ne pas s'apercevoir que la nuit descend sur le monde : nuit spirituelle, nuit morale, nuit de misère matérielle ; nuit plus tragique que toutes les nuits de l'histoire.

Dans tous les continents, des hommes de tous pays, de toutes races, de toutes langues, de toutes opinions, de toutes religions, s'interrogent anxieusement : où allons-nous ?

On multiplie les conférences pour essayer de trouver une solution à cette situation qui apparaît de plus en plus critique à ceux qui pensent et qui voient.

Cette angoisse mondiale n'empêche pas, il est vrai, une foule d'hommes et de femmes de vivre apparemment dans l'insouciance, avides de plaisirs. Il faut bien se distraire, pour ne pas trop penser. S'étourdir, s'enivrer même, sont des moyens de perdre conscience d'un danger, mais ne sauraient le supprimer.

Aujourd'hui, ceux qui se tiennent devant Dieu, car il y a encore des hommes qui le craignent et l'adorent, ceux qui assistent à « son conseil secret » pour voir et écouter Sa Parole éternelle, ne peuvent pas dire au monde qui chancelle et aux âmes qui oublient leur Créateur ou violent ouvertement ses lois : « vous aurez la paix, tout ira bien pour vous », (Jer 14.13-14)

Il leur est impossible de déclarer à tous ceux qui suivent obstinément leur propre voie : « aucun mal ne vous arrivera ». (Psaume 91.10).

Fidèles oracles, responsables devant leur Dieu, ils se tournent aujourd'hui vers ceux qui portent encore le nom de chrétiens pour leur dire, à l'instar du prophète : « rendez gloire à l'Eternel votre Dieu avant qu'il fasse venir les ténèbres, avant que vos pieds ne heurtent contre les montagnes de la nuit », (Jer 13.16) cette nuit de l'incrédulité, de la haine, de la violence et de la destruction qui descend sur le monde.

Puis, s'adressant aux incrédules, à tous ceux qui renient Dieu ou qui vivent pratiquement sans Dieu, ils les supplient d'interrompre leur course insensée et de bien considérer leur voie, afin de se détourner de l'abîme du désespoir vers lequel ils s'avancent, entraînant fatalement à leur suite tous ceux qui sont dans leur zone d'influence.

II — Les signes d'un monde au crépuscule

Nous n'avons pas l'intention de vous donner ici un exposé systématique sur l'athéisme, mais de démontrer à ceux qui, dans le désarroi actuel, cherchent « le chemin, la vérité et la vie », que la majorité des hommes vivent pratiquement sans Dieu dans le monde, lors même qu'ils ne militent pas dans les rangs de l’athéisme. C'est la vision d'un monde au crépuscule que nous voudrions vous présenter, le tableau de l'humanité telle qu'elle est vue d'en-haut et non d'un point quelconque de notre globe, contemplée non à travers les yeux des Russes ou des Américains, mais à travers les yeux de Dieu.

Vous savez tous ce qu'est le crépuscule, cette lumière qui persiste après le coucher du soleil ou qui paraît avant son lever. Cette lumière incertaine est produite par l'illumination des couches supérieures de l'atmosphère, par les rayons du soleil lorsque ce dernier, se trouvant au-dessous de l'horizon, mais toutefois a une certaine distance seulement, ne peut plus ou ne peut pas encore nous éclairer directement. Ainsi, les molécules d'air des régions atmosphériques supérieures nous renvoient une portion de la lumière qu'elles ont reçue, clarté qui va toujours en diminuant ou en augmentant.

Il y a donc en réalité deux crépuscules, celui du soir qui est appelé brune, et celui du matin connu sous le nom d'aurore.

La Bible, elle aussi, nous parle clairement de ces deux crépuscules, et, si paradoxal que cela puisse vous paraître, elle nous montre que nous arrivons de nos jours, à la fois au crépuscule du soir et à l'aurore d'un matin sans nuage. Ésaïe le Prophète, dans son oracle sur Duma, nous rapporte cette parole lourde de sens : « on me crie de Séir : sentinelle, que dis-tu de la nuit ? La sentinelle répond : le matin vient, et la nuit aussi. Si vous voulez interroger, interrogez : convertissez-vous, et revenez » ! (Esa 21.11-12).

En effet, si pour un monde impie, moqueur et sans Dieu, si, pour une religion hypocrite et sans vie, sans réalité, la nuit vient, le matin aussi s'annonce pour tous les croyants fidèles. Sans cesse, la Bible nous montre ces deux parts d'une façon très claire : le croyant fidèle attend la délivrance ; le monde incrédule et apostat, la colère à venir.

Aujourd'hui, qu'attendons-nous ?

Cette question mérite notre attention car, incontestablement, les signes avant-coureurs du retour personnel et glorieux de Jésus-Christ, que le prophète Malachie appelle « le lever du soleil de justice », se manifestent. (Malachie 4.2). Alors qu'Israël a retrouvé sa terre, les couches supérieures de l'atmosphère se dorent. Les vrais chrétiens qui sont unis au Seigneur dans les lieux célestes, qu'ils soient catholiques, orthodoxes ou protestants, tous ceux qui, tout en ayant les pieds sur la terre, la tête sur les épaules ont déjà leur cœur dans le ciel, les vrais chrétiens se réveillent, se sanctifient, se consacrent, et s'unissent en dehors de tous les cadres. Le Saint-Esprit, emportant les barrières que les hommes ont dressées entre eux, leur fait oublier leurs étiquettes religieuses qui les séparent, et les rallie tous sous l'unique bannière d'amour de Jésus-Christ qui revient.

Mais ces signes annoncent aussi aux impies que l'heure du jugement vient !

III — Vers la fin du silence de Dieu

Savez-vous qu'à l'aurore de l'ère atomique, à l'époque thermonucléaire, à l'apogée de la lumière de la civilisation, nous assistons au coucher de l'ère de la grâce, de l'ère du pardon, de la patience et du silence de Dieu ; à la fin de l'économie de la foi, de ce temps bienheureux où Dieu voulait qu'on croie en lui sans le voir, et sans l'entendre autrement que par ses œuvres et dans sa Parole ? (Jean 20.29; Psaume 19). Le monde va entrer dans l'ère où les hommes devront croire en face de l'évidence, quand les puissances des cieux seront ébranlées et que Dieu se lèvera, pour accomplir, comme le dit l'Écriture, des bouleversements sur la terre. Au temps heureux de la foi où les hommes pouvaient croire sans voir pour être sauvés, va succéder l'heure tragique où le monde sera obligé de croire en face de l'évidence. Mais cette démonstration, si souvent réclamée, ne sauvera hélas personne. Au contraire, nous dit l'apôtre Jean dans son Apocalypse, « Quand ils Le verront, ils diront aux montagnes et aux rochers : tombez sur nous et cachez-nous devant la face de Celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l’Agneau, car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister » ? (Apocalypse 6.16-17). Ceux qui, pendant si longtemps, auront voulu voir pour croire, chercheront à se cacher dans les trous de la terre. (Esa 2.12-22).

Qui que nous soyons, ne nous y trompons pas : alors que l'Évangile est encore annoncé aux pauvres, que la guérison est offerte à ceux qui ont le cœur brisé, alors que la délivrance est encore promise à tous les captifs et la liberté à tous les opprimés, au jour où la vue peut encore être rendue aux aveugles, les ombres descendent dans nos vallées ; il commence à faire froid dans le monde, et ce froid pénètre les âmes et remplace la chaleur de l'amour pour Dieu et le prochain. Le désespoir et la haine s'insinuent dans les cœurs.

Fait-il froid dans votre âme ? Froid pour Dieu ? Froid pour votre prochain ?

Ce n'est pas bientôt la fin du monde, mais c'est bientôt la fin d'un âge. Nous arrivons au coucher du jour de la grâce, à la fin de l'an de grâce du Seigneur qui dure depuis presque deux mille ans, et la nuit froide du règne de l'antéchrist, la nuit de l'erreur, du mensonge, de l'oppression et du jugement, vient.

Croyants ou incrédules, qu'en cet instant Dieu vous saisisse, qu'il ouvre vos yeux afin que vous voyiez, et vos oreilles afin que vous entendiez, car il y va de votre vie, de votre bonheur présent et éternel.

IV — Le règne de la peur

Regardez un peu ce monde dont les œuvres racontent encore la gloire et la puissance du Créateur. Vaste théâtre donné à l'homme pour glorifier Dieu, il devient de plus en plus la scène sur laquelle les hommes jouent la pièce de Satan, des rôles appris du diable. Contemplez donc ce monde, dans lequel évolue un vaste système politique, moral et religieux, et vous verrez qu'il n'y reste plus qu'une petite place pour Dieu, ou trop souvent hélas, pour une caricature du vrai Dieu.

Sortez donc quelques instants de vos petites circonstances personnelles, de vos petites ou grandes préoccupations nationales, sociales ecclésiastiques, ou familiales, et ouvrez vos yeux, vos oreilles et vos cœurs. Vous verrez alors des choses effrayantes, vous entendrez des choses bouleversantes, dont nous sommes aussi responsables.

Au sein de la nature, restée pourtant si belle malgré le joug de corruption auquel elle se trouve asservie, vous verrez la pauvre humanité démente, révoltée, désespérée, vivant sans Dieu, sans secours surnaturel, mordue aux entrailles par la peur, avançant les mains sales, et les yeux noyés de désespoir.

La peur règne sur le monde.\$ Peur de la guerre chez les grands et chez les petits, peur des tremblements de terre dans certains pays, peur des raz de marée, peur de tous ces éléments qui peuvent se déchaîner d'un moment à l'autre, peur des épidémies, sans parler de toutes les autres peurs qui règnent dans les foyers : peur de la vie, peur de la mort, peur du jugement.

Comme les Éphésiens avant leur conversion, les hommes vivent, après plus de dix-neuf siècles de christianisme, « sans Dieu, sans Christ, sans espérance dans le monde ». (Eph 2.11-12). Nous n'exagérons pas. Cela est si vrai que la philosophie du jour est celle du désespoir. Mais, direz-vous, que faites-vous de nos églises, de nos temples, de nos chapelles ? Certes, nous n'ignorons pas que nos villes sont hérissées de clochers, mais nous savons aussi que « Dieu n’habite pas dans des temples faits de main d'homme » (Actes 17.24-25). Le temple qu'il réclame, c'est un temple de chair, c'est le cœur de l'homme. Selon la parole de Jésus : « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux », (Matthieu 18.20). Dieu se trouve dans nos édifices religieux lorsque les fidèles s'y réunissent en communauté pour « adorer le Père en esprit et en vérité ». (Jean 4.21-24). Combien y en a-t-il dans nos villes, de ces hommes et de ces femmes dans le cœur desquels Dieu habite réellement ? Combien sont-ils ceux qui connaissent Dieu dans sa plénitude ? S'ils étaient tellement nombreux, nos villes seraient transformées ; le vice, le vol, l'adultère, la drogue, le crime, seraient en recul ; plus d'enfants abandonnés, plus de sans-logis, moins de taudis, moins de bistros et moins de clients dans les pénitenciers. Mais alors, que feraient les cinémas, s'ils ne pouvaient plus présenter sur leurs écrans l'un des péchés capitaux ou les sept à la fois ? Où donc les romanciers trouveraient-ils leur inspiration, puisque de l'aveu même de François Mauriac, « le roman plonge ses racines dans le péché ». Aujourd'hui, le péché n'est-il pas devenu le sel de la vie, et le pain de la chair ?

V — Un monde pratiquement sans Dieu

Certes, beaucoup d'hommes et de femmes ne professent peut-être pas l’athéisme, beaucoup ne militent pas dans les rangs d'une philosophie matérialiste, positiviste, existentialiste, pourtant, pratiquement, ils sont athées, sans Dieu, sans secours divin, sans Jésus, sans vie éternelle. Ils ont une religion, mais pas de Sauveur. Baptisés, ils pensent se faire enterrer religieusement, mais sont sans Dieu pour vivre.

S'ils ne clament pas sur les scènes de théâtre avec J.P.Sartre : Dieu ne me voit pas, ne m'entend pas, ne me connaît pas. Je suis seul, désespérément seul. Ce vide au-dessus de ma tête, c'est Dieu. Cette brèche dans la porte, c'est Dieu. Ce trou dans la terre, c'est Dieu. L'absence, c'est Dieu. Le silence, c'est Dieu. La solitude c'est Dieu. C'est nous qui décidons du mal et inventons le bien ». (Le diable et le bon Dieu). S'ils ne disent pas cela, ils le pensent. S'ils ne le pensent pas, leur vie pourtant prouve que Dieu et le Néant pour eux, c'est la même chose. Il faut oser le dire : aujourd'hui, Dieu n'est rien, l'homme est tout ! Et parce qu'il se croit tout, il ne veut pas de Dieu et ne cherche pas son concours.

« L'homme a tué Dieu », proclament ceux qui militent dans les rangs de l'athéisme. Pourtant, ce qui frappe, c'est que ces gens qui ont voulu débarrasser l'humanité de Dieu ne savent que faire de leur grand cadavre. Il les obsède, ils ne pensent qu'à lui. Leurs écrits morbides en sont remplis. Ils l'ont tué, mais ne peuvent s'en défaire ; ils le traînent avec eux et s'acharnent sur lui. Au contraire d'Abraham devant le corps de Sara, ils sont incapables de se lever de devant leur mort qui hante leurs jours et leurs nuits.

La seule différence qui existe entre les athées et les croyants, c'est que les uns ont un Dieu mort, et les autres un Dieu vivant. Les uns sont chargés d'un cadavre qui les tue, les autres sont portés et vivifiés par le Dieu vivant.

VI — Avons-nous une révélation de la part de Dieu ?

Ami, le Dieu vivant, le Dieu personnel existe. Il n'a pas voulu rester un Inconnu, un grand X. Je n'adore pas un Inconnu ni une force anonyme, un Dieu dont je ne connais ni le caractère ni la volonté ! Dieu s'est révélé et Dieu se révèle ! Si vous ne l'avez pas encore rencontré jusqu’à ce jour, si le doute ronge votre cœur, ce ne sont pas des raisons pour vous de nier son existence.

N'y a-t-il pas eu au cours de l'Histoire, et n'y a-t-il pas de nos jours encore nombre d'hommes et de femmes de toutes races, classes et conditions, qui rendent témoignage à la réalité de son existence, qui affirment le connaître et vivre de sa vie ?

Ces témoignages ne devraient-ils pas nous inciter à rechercher Dieu pendant qu'il se laisse encore trouver ? Pourtant, dit l'Écriture : « Nul ne cherche Dieu. (Romains 3.10-18). Depuis la chute, l'homme n'est plus en relation avec son Créateur. Il ne saurait supporter sa présence dans son état de péché. C'est pourquoi, aujourd'hui, l'homme ne peut connaître Dieu que par une révélation. Cette révélation fut d'abord orale. Dieu parlait, et l'on se transmettait ses paroles. Elle fut ensuite écrite, et consignée dans la Loi, les Psaumes et les Prophètes. Puis elle devint personnelle en Jésus-Christ. Enfin, cette révélation progressive devient intérieure par l'illumination du Saint-Esprit. En s'incarnant, Dieu donna en Jésus-Christ son dernier mot à l'humanité. « Il était en Christ », affirme l'apôtre Paul, « réconciliant le monde avec lui-même » (2 Corinthiens 5.19). Il répondait enfin à cette prière du prophète : « Oh, si tu déchirais les cieux, si tu voulais descendre » ! (Esa 63.19). Voilant l'éclat de sa gloire dans un corps de chair, il descendit au milieu des hommes pour anéantir nos doutes au sujet de son existence, et nous manifester sa justice, son amour et sa sainteté.

Mais la Bible n'est pas seule à rendre témoignage à l'existence d'un Dieu vivant et personnel.

L'existence du monde parle également à la raison humaine, lorsque celle-ci n’est pas entièrement aveuglée par l'orgueil et souillée par le péché. Les causes secondes supposent une cause première. Les êtres contingents supposent un être nécessaire. Tout ce qui n'a pas en soi la raison d'être de son mouvement, suppose un premier moteur. Tout ce qui est ordre est l'œuvre d'une cause intelligente.

D'où vient d'autre part cette voix de la conscience qui nous prescrit le bien, et qui réprouve le mal ?

Enfin, la pierre angulaire de l'athéisme, qui prétend que « rien n'est vrai que ce qui peut être vérifié par l'expérience », ne crie-t-elle pas elle-même la fausseté du système ? Ce principe, vous le savez, est exclusif et faux, et les matérialistes sont les premiers à ne pas l'appliquer. Ils admettent parfaitement que deux lignes parallèles ne se rencontrent jamais, et sont incapables de le prouver par l'expérience.

VII — Les vraies raisons de l'athéisme

Notre conclusion pratique est celle de saint Augustin : « Nul ne nie Dieu s'il n'a intérêt à ce qu'il n’existe pas ». Plus près de nous, Victor Hugo disait : « Nier Dieu, c'est un aveuglement et une folie ».

La Bible dominant les siècles, affirme simplement : « L'insensé dit en son cœur : Il n'y a point de Dieu ». (Psaume 14.1).

Acceptons la minute de vérité, et reconnaissons que ce n'est pas une difficulté intellectuelle qui empêche les hommes de croire. L'Écriture sainte est formelle. Elle ne dit pas : « que celui qui peut », mais « que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie ». (Apocalypse 22.17).

Nos difficultés intellectuelles ne sont trop souvent hélas qu'un paravent qui sert à nous voiler notre indifférence, ou à cacher aux autres les vrais motifs de notre incrédulité, car il est parfaitement raisonnable de croire.

N'est-ce pas notre orgueil qui nous aveugle ? « Ni Dieu ni Maître », s'écriera l'esprit fort, ce qui ne l'empêchera pas d'avoir une maîtresse et d'être l'esclave de ses sens jusqu'à son dernier souffle.

D'autres, s'ils le voulaient, avoueraient que les déceptions de la vie ont endurci leur cœur. Dieu n'a pas répondu à leur prière. Dieu a dit non. Repliés sur eux-mêmes, ils ont fait dépendre l'existence de Dieu de circonstances toutes personnelles.

Mais les plus nombreux, s'ils étaient droits, ne reconnaîtraient-ils pas que l'amour du péché, les habitudes prises, une relation ou une situation qu'on ne veut pas abandonner, les poussent à rejeter l'idée gênante d'un Dieu saint, et à préférer la doctrine d'Épicure : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons ». (1Corinthiens 15.32).

Pourtant, le péché ne paie pas. Ses conséquences sont imprévues et tragiques. Ses plaisirs sont médiocres et laissent, comme le disait Tolstoï, « un arrière-goût de cendre ».

Reconnaissons-le cependant. S'il est raisonnable de croire en l'existence de Dieu le créateur, si l'on ne veut pas élever le Néant ou le Hasard à cette dignité, Dieu pourtant ne se prouve pas scientifiquement. Il s'éprouve.

VIII — Pour sortir de l'impasse

Dans l'incertitude qui caractérise l'homme sans Dieu, en face de l'absurdité d'une vie qui finirait à la tombe, pourquoi, dans sa solitude affreuse et son désespoir tenace, l'homme révolté, l'homme qui dit non, ne ferait-il pas monter au ciel cette prière : « O Dieu, si tu existes, révèle-toi à moi; et révèle-moi ce que je suis à tes yeux » !

Jésus n'a-t-il pas dit : « Demandez, et il vous sera donné ; cherchez et vous trouverez ; heurtez et il vous sera ouvert ; car quiconque demande reçoit ; et celui qui cherche trouve ; et à celui qui heurte, il sera ouvert ». (Luc 11.9-10).

Amis incroyants, avant vous des multitudes ont appelé, et n'ont pas été déçues ! Pourquoi n'imiteriez-vous pas leur exemple ?

Et s'il vous arrivait de ne pas recevoir de réponse, souvenez-vous que « Dieu ne résiste qu'aux orgueilleux mais qu'Il fait grâce aux humbles ». (1Pierre 5.5).

Si Dieu existe, approchez-vous de lui dans l'attitude qui convient au pécheur devant un Dieu saint. Vous ne tarderez pas à éprouver le besoin de trouver un Médiateur, et Dieu se plaira alors à vous révéler Son Fils, Jésus-Christ, « le seul nom donné aux hommes par lequel nous devions être sauvés ». (1 Tim 2:5-6; Actes 4.12).

L'ayant rencontré personnellement, connaissant plus que sa morale parce qu'ayant reçu sa vie, vous ne serez plus au crépuscule d'un soir d'angoisse, mais à l'aube d'un matin sans nuage.

Et vous, chrétiens, mes frères, si vous voulez que quelque chose change, acceptez aussi pour vous-mêmes, la minute de vérité.

Votre vie a-t-elle prouvé au monde que vous êtes portés dans les bras de Dieu, ou donnez-vous l'impression de traîner aussi un cadavre ?

C'est l'heure de nous réveiller, de lever l'hypothèque qui pèse sur le christianisme et qui s'appelle : la médiocrité du témoignage chrétien.

C'est l'heure de nous libérer du péché qui pèse sur nous, du péché qui crie au ciel, du péché qui attire la foudre du jugement alors qu'aujourd’hui encore, il est permis de crier : « Grâce ! Grâce pour soi et pour les autres ».

« Devant celui qui va te tuer, oseras-tu dire : « Je suis Dieu » alors que tu es un homme et non Dieu et que tu es au pouvoir de ceux qui vont te transpercer » ? (Ez 28.9).

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