Le voyage du Pèlerin

18. Les Pèlerins ne se laissent pas entraîner dans l'erreur par Athée, et résistent au sommeil sur le Sol Enchanté en s'entretenant de la conversion de Plein-d'Espoir, due à une foi parfaite dans la grâce de Christ

Après avoir un peu marché, ils aperçurent quelqu'un qui s'avançait doucement à leur rencontre sur le chemin.

— Voici un homme qui vient au-devant de nous, dit Chrétien à son compagnon, mais il tourne le dos à Sion.

— Je le vois, répondit Plein-d'Espoir. Prenons bien garde à nous-mêmes, de crainte que ce ne soit encore un Flatteur. L'homme s'avançait, et fut bientôt près d'eux. Il se nommait Athée, et il leur demanda où ils allaient.

— Nous allons à la montagne de Sion, répondit Chrétien. A cette réponse, Athée éclata de rire.

— Pourquoi riez-vous ? demanda Chrétien.

— Je ris de voir quels ignorants vous êtes, pour avoir entrepris un voyage qui ne vous rapportera que de la peine.

— Comment, Monsieur, croyez-vous que nous ne serons pas reçus ?

— Où voulez-vous être reçus ? Il n'existe pas, dans ce monde, de lieu comme celui que vous rêvez, dit Athée.

— Mais il existe dans le monde à venir.

— Quand j'étais dans ma patrie, j'ai entendu dire, comme vous l'affirmez maintenant, qu'il existait un endroit semblable, et je suis parti pour m'y rendre. Mais voici vingt ans que je cherche cette ville, et je ne l'ai pas découverte mieux que le premier jour, dit Athée.

— Cependant, nous croyons tous deux qu'elle existe affirma Chrétien.

— Si je ne l'avais pas cru moi-même, je ne me serais pas mis en route pour la chercher ; mais ne l'ayant pas trouvée — si elle avait existé, je l'aurais certainement découverte puisque j'ai été plus loin que vous — je retourne chez moi et compte bien me réconforter avec les choses que j'ai abandonnées pour aller à la recherche de biens qui n'existent pas.

Alors Chrétien dit à Plein-d'Espoir, son compagnon :

— Est-ce vrai ce que cet homme affirme ?

— Prends garde, répondit Plein-d'Espoir, que ce ne soit encore un Flatteur. Souviens-toi de ce qu'il nous en a coûté pour avoir, une fois déjà, écouté de semblables gens. Quoi ! il n'y aurait point de montagne de Sion ! N'avons-nous pas vu, depuis les Montagnes Délectables, la porte de la Cité ? Et ne devons-nous pas marcher par la foi ? (2 Corinthiens 5.7) Partons, de crainte que l'homme au fouet ne vienne de nouveau nous châtier. C'est toi qui devrais m'enseigner la leçon que je dois maintenant te crier aux oreilles : « Cesse, mon fils, d'écouter l'instruction, si c'est pour t'éloigner des paroles de la science ! » (Proverbes 19.27) Je te le répète, mon frère, cessons d'écouter cet homme, et « ayons la foi pour sauver notre âme ! » (Hébreux 10.39)

— Cher frère, dit Chrétien, je ne t'ai pas posé cette question comme si je doutais de notre foi, mais pour t'éprouver, et pour que tu me donnes une preuve de la droiture de ton cœur. Quant a cet homme, je sais qu'il est aveuglé par le « dieu de ce siècle. » (2 Corinthiens 4.4) Continuons donc tous deux notre route, sachant que nous avons foi en la vérité et qu'« aucun mensonge ne vient de la vérité. » (1 Jean 2.21)

— Maintenant « je me réjouis dans l'espérance de la gloire de Dieu, » dit Plein-d'Espoir.

Ils se détournèrent donc d'Athée qui s'en alla en se moquant d'eux.

Je les vis alors, dans mon rêve, marcher jusqu'à ce qu'ils parvinssent dans une contrée dont l'air a la propriété d'endormir les étrangers qui la traversent.

Plein-d'Espoir commença à se sentir alourdi, et dit à Chrétien :

— Je me sens si accablé par le sommeil que j'ai beaucoup de peine à tenir mes yeux. ouverts ; arrêtons-nous un instant et faisons un petit somme.

— Gardons-nous en bien, répondit l'autre, car nous pourrions ne jamais nous réveiller.

— Cependant, mon frère, le sommeil est doux à celui qui est fatigué. Après un somme, nous serions rafraîchis et reposés.

— Ne te souviens-tu pas qu'un des bergers nous a mis en garde contre le Sol enchanté ? Il voulait dire que nous ne devions pas céder au sommeil. « Ne dormons donc point comme les autres, mais veillons et soyons sobres. » (1 Thessaloniciens 5.6)

— Je reconnais que j'ai tort ; si j'avais été seul, j'étais en danger de mort. Je constate la vérité de cette parole du Sage « Deux valent mieux qu'un. » (Ecclésiaste 4.9)

Ta compagnie a été ma sauvegarde, et tu auras « une bonne récompense de ton travail. »

— Afin de lutter contre la somnolence, entretenons-nous ensemble, dit Chrétien.

— De tout mon cœur, dit l'autre. Par quoi commencerons-nous ?

— Par le récit de notre conversion. Niais parle le premier, je te prie, dit Plein-d'Espoir.

— Auparavant, je veux chanter un cantique, dit Chrétien.

Une âme qui se sent pressée
D'un sommeil accablant au milieu du danger,
A besoin, pour s'en dégager,
D'un sage et bon ami qui la tienne éveillée.

Ainsi l'union des fidèles,
Dans ce temps de combat est un des plus grands biens.
Par leurs mutuels entretiens
Ils peuvent éviter des blessures mortelles.

Ah ! que l'Eglise aurait de grâces,
Qu'elle ferait briller de vertu, et d'attraits,
Si les enfants du Roi de Paix
S'unissaient, à l'envie, pour marcher sur ses traces !

— Maintenant, continua Chrétien, je veux te poser fine question. Comment es-tu arrivé à penser ce que tu penses à présent ?

— Tu veux dire, comment j'ai été amené à me préoccuper de mon âme ?

— Oui, c'est bien cela.

— J'ai vécu longtemps dans la jouissance des choses vaines qu'on vendait à notre foire, choses qui m'auraient infailliblement conduit à la perdition, si j'avais continué à en jouir plus longtemps.

— Quelles étaient ces choses ?

— Toutes les richesses et tous les trésors de ce monde. Ainsi j'aimais beaucoup les fêtes, la boisson, les jurements, la paresse, la volupté, et tout ce qui tend à détruire l'âme. Mais enfin, en entendant et en méditant les choses divines, que tu m'as fait connaître, ainsi que le bien-aimé Fidèle qui a payé de sa vie son témoignage, à la Foire aux Vanités, j'ai reconnu que « la fin de ces choses, c'est la mort, » (Romains 21.23) et que c'est à cause d'elles que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion. » (Ephésiens 5.6)

— Cette conviction t'a-t-elle tout de suite fortement saisi ?

— Non, je ne voulus pas reconnaître immédiatement la puissance du péché, ni la condamnation qu'il entraîne ; je tâchai, au contraire, quand mon esprit fut impressionné par ces paroles, de fermer mes yeux à la lumière.

— Mais quelle fut la cause de ta résistance aux premiers essais de l'ouvre de l'Esprit de Dieu en toi ?

— Ma résistance provenait de plusieurs causes :

  1. J'ignorais que ce que j'éprouvais fût l'œuvre de Dieu en moi. Je n'aurais jamais supposé que ce soit par le sentiment du péché que Dieu commençât la conversion d'un pécheur.
  2. Le péché avait beaucoup d'attrait pour moi ; je ne désirais pas rompre avec lui.
  3. Je ne savais pas comment me défaire de mes anciens compagnons dont j'aimais encore la présence et les actions.
  4. Les heures où ces convictions me saisissaient étaient si pénibles et si angoissantes que je ne peux même en garder le souvenir sans souffrir.

— Par moments, à ce qu'il me semble, tu étais délivré de ces angoisses.

— Oui, c'est vrai ; mais elles ne tardaient pas à me ressaisir, et mon état allait en empirant.

— Qu'est-ce qui te donnait de nouveau le sentiment du péché ?

— Beaucoup de choses. Ainsi la rencontre d'un homme de bien dans la rue, la lecture de la Bible, un mal de tête, la connaissance de la maladie d'un de, mes voisins, ou l'ouïe du glas qu'on sonnait pour un mort, la pensée de la mort, ou la mort subite d'une personne, mais surtout la pensée que si je mourais, je serais appelé en jugement.

— Et pouvais-tu facilement te débarrasser du sentiment du péché quand il te saisissait par l'une des causes que tu viens de m'énumérer ?

— Non, car ma conscience ne le permettait pas, et si j'essayais de retourner à mes anciens péchés — quoique mon esprit y fût opposé — j'endurais un double tourment.

— Que faisais-tu alors ?

— Je pensais que je devais essayer d'améliorer ma vie, car autrement, me disais-je, tu seras damné.

— Le faisais-tu, vraiment ?

— Oui, je ne fuyais pas seulement le péché, mais aussi mes anciens compagnons de péché, et je me livrais à des exercices religieux, tels que la prière, la lecture, la repentante ; j'annonçais la vérité à mes voisins, etc. Et je faisais encore bien d'autres. choses trop longues à décrire ici.

— Te sentais-tu plus heureux alors ?

— Oui, pour un temps ; mais à la fin les angoisses me ressaisirent très fortement, malgré toutes les réformes que j'avais apportées dans ma vie.

— Comment cela pouvait-il se faire puisque tu t'étais corrigé ?

— Plusieurs choses me troublaient, spécialement des paroles telles que celles-ci : « Toute notre justice est comme un vêtement souillé. » (Esaïe 64.5) « Nulle chair ne sera justifiée par les œuvres de la loi. » (Galates 2.16) « Quand vous aurez fait tout ce qui vous sera ordonné, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles, » (Luc 17.10) et d'autres encore. Je me dis alors à moi-même : Si toute ma justice est comme un vêtement souillé, si nul homme ne peut être justifié par les œuvres de la loi, et si après tous mes efforts, je ne suis qu'un serviteur inutile, c'est donc folie d'espérer arriver au ciel par le moyen de la loi. Je pensai aussi : Si un homme qui doit un millier de francs à un négociant, se met à payer comptant tout ce qu'il achète, cela n'empêchera pas que son ancienne dette ne subsiste et soit inscrite dans les livres du marchand qui pourra toujours le faire poursuivre et jeter en prison.

— Quelle application te faisais-tu de ceci ?

— Je me disais : J'ai contracté une dette énorme envers Dieu par mes péchés, et mes réformes actuelles ne peuvent effacer le passé; si elles me tranquillisaient pour le présent, elles ne me libéreraient pas de la condamnation que je mérite par mes transgressions passées.

— C'était très bien. Continue, je t'en prie.

— Une autre chose qui m'a troublé après mes réformes, c'est qu'en regardant de près mes meilleures œuvres je découvrais toujours que le péché s'y était mêlé ; j'étais ainsi forcé de conclure que nonobstant la bonne opinion que je pouvais avoir de moi et de mes actions, j'avais commis assez de péchés dans une seule de mes œuvres, pour être envoyé en enfer, même lorsque ma vie antérieure aurait été sans tache.

— Que fis-tu alors ?

— Hélas ! je ne sus que faire jusqu'à ce que j'ouvrisse mon coeur à Fidèle, car j'avais fait bonne connaissance avec lui. Il me dit qu'à moins d'obtenir la justice d'un homme qui n'aurait jamais péché, ni la mienne, ni celle du monde entier, ne pourraient me sauver.

— As-tu cru que ce qu'il te disait était la vérité ?

— S'il m'avait dit ceci lorsque j'étais satisfait des changements que j'avais opérés dans ma vie, je l'aurais, pour sa peine, traité de fou ; mais maintenant, depuis que je vois ma propre misère et le péché qui entache mes œuvres les meilleures, je suis forcé d'être de son avis.

— As-tu pensé, la première fois qu'il te parla ainsi, que tu pourrais trouver un homme qui n'aurait jamais péché ?

— Je dois confesser que cela me parut bien étrange au premier moment ; mais quand je l'eus entendu plusieurs fois, et quand j'eus fait plus ample connaissance avec lui, j'arrivai à une pleine conviction.

— Lui as-tu demandé qui était cet homme, et comment tu pouvais être justifié par lui ?

— Oui. Il me dit que c'était le Seigneur Jésus qui se tient à la droite du Tout-Puissant (Hébreux 10.12) ; et « tu peux être justifié par lui, » ajouta-t-il, « en te confiant en ce qu'il a fait aux jours de sa chair, et souffert lorsqu'il fut cloué sur la croix. » (Romains 4.5) Je lui demandai alors comment la justice de cet homme pouvait être assez efficace pour en justifier un autre devant Dieu. Il me répondit que Jésus était le Dieu puissant, et qu'il avait accepté de vivre ici-bas et même de mourir, non pour lui, mais pour moi, afin que ses actes et sa sainteté pussent m'être imputés si je croyais en lui.

— Que fis-tu alors ?

— Je fis des objections, parce qu'il me semblait que Jésus ne voulait pas me sauver.

— Qu'est-ce que Fidèle te répondit ?

— Il me dit d'aller à Jésus, et de voir par moi-même. J'objectai que c'était présomptueux d'agir ainsi. « Non, » dit-il, « car tu es invité à aller à lui. » Il me donna alors un livre renfermant des paroles de Jésus qui devaient m'encourager à m'approcher de lui ; puis il ajouta que toutes les paroles de Dieu que ce livre contenait, étaient plus sûres et plus fermement établies que le ciel et la terre. (Matthieu 24.35) Alors je lui demandai comment je pouvais aller à lui. Il me dit que je devais me jeter à genoux, et demander de tout mon cœur et de toute mon âme au Père qu'Il se révèle à moi. (Psaumes 95.6 ; Daniel 6.10 ; Jérémie 29.12) Je lui demandai encore comment je devais lui adresser mes supplications. Il me dit : « Va, et tu le trouveras assis sur le trône de la miséricorde chacun des jours de l'année, pour pardonner et effacer les péchés de ceux qui viennent à lui. » (Exode 25.22 ; Hébreux 4.6) J'objectai que je ne savais pas ce que je devais dire. Simplement ceci, me répondit-il : « O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur ! Apprends-moi à connaître Jésus-Christ, et à croire en lui, car je comprends que s'il n'avait pas accompli toute justice, et que si je ne crois pas à cette justice, je suis irrémédiablement perdu. Seigneur, j'ai entendu dire que tu es un Dieu miséricordieux et que tu as voulu faire de ton Fils Jésus-Christ le Sauveur du monde, et que, par-dessus tout, tu l'as donné pour de pauvres pécheurs tels que moi ! Seigneur, saisis maintenant cette occasion, et magnifie ta grâce en me sauvant, par ton fils Jésus-Christ. Amen ! »

— As-tu fait cette prière ?

— Oui, bien des fois.

— Le Père t'a-t-il révélé son Fils ?

— Non, pas la première fois que j'ai prié, ni la seconde, ni la troisième, ni la quatrième, ni la cinquième ; pas même la sixième fois !

— Qu'as-tu fait, alors ?

— Je ne savais que faire.

— N'as-tu pas eu la pensée de cesser de prier ?

— Oui, plus de cent fois.

— Pourquoi ne l'as-tu pas fait ?

— Parce que j'ai cru que ce qui m'avait été dit était la vérité ; à savoir : que sans la justice de Christ, personne au monde ne pouvait me sauver ; c'est pourquoi, pensai-je, si je dois mourir, je veux mourir au pied du trône de la grâce. Alors ce passage me vint à la pensée : « S'il tarde, attends-le, il viendra sûrement. » (Habakuk 2.3) Ainsi, je continuai à prier jusqu'à ce que le Père me révélât le Fils.

— Comment te l'a-t-il révélé ?

— Je ne l'ai pas vu avec les yeux de mon corps, mais avec ceux de mon entendement. (Ephésiens 1.18-19) Cela arriva ainsi : Un jour, j'étais triste, plus triste que je ne l'avais encore été de toute ma vie. Cette tristesse provenait d'une nouvelle compréhension de la grandeur et de l'énormité de mon péché. Et tandis que je ne voyais pas d'autre issue pour moi que l'enfer, et la damnation éternelle, il me sembla que le Seigneur Jésus descendait du ciel vers moi et me disait : « Crois au Seigneur Jésus-Christ, et tu seras sauvé. » (Actes 16.31)

— Mais, répliquai-je, Seigneur, je suis un grand, un très grand pécheur !

— « Ma grâce te suffit, » (2 Corinthiens 12.9) me répondit-il. Comme je lui demandais :

— Seigneur, qu'est-ce que la foi ? je compris par cette parole : « Celui qui vient à moi, n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif ! » (Jean 6.35) que croire et aller à lui, c'est tout un, et que celui qui vient, c'est-à-dire qui place son cœur et ses affections en Christ pour être sauvé par lui, croit vraiment en lui.

Mes yeux se remplirent alors de larmes, et je lui dis :

— Seigneur, un grand pécheur, tel que moi, peut-il vraiment être accepté de toi, et sauvé par toi ?

Et je l'entendis me répondre :

— « Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi. » (Jean 6.37)

— Mais, Seigneur, quelles pensées dois-je avoir sur toi quand je viens à toi, afin que ma foi soit vraie ?

Il me dit :

— « Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs! » (1 Timothée 1.15)

« Christ est la fin de la loi pour la justification de tous ceux qui croient. » (Romains 10.4)

« Il a été livré pour nos offenses, et est ressuscité pour notre justification. » (Romains 4.25)

« Il nous a aimés et délivrés de nos péchés par son sang. » (Apocalypse 1.5) « Il y a un seul médiateur entre Dieu et les hommes, Jésus-Christ. » (1 Timothée 2.5)

« Il est toujours vivant pour intercéder en notre faveur. » (Hébreux 7.25) De tout ceci je conclus que je devais chercher en lui ma justification et la rédemption de mes péchés par son sang, et que son obéissance à la loi de Dieu, son Père, et l'acceptation du châtiment pour le péché n'étaient pas pour lui, mais pour celui qui accepte son salut et en est reconnaissant.

Alors mon cœur fut plein de joie, mes yeux pleins de larmes, et mon âme s'attacha avec amour au nom, au peuple et aux voies de Jésus-Christ.

— Ce fut vraiment une révélation de Christ à ton âme. Mais dis-moi, en particulier, quel effet cela eut sur ton esprit ?

— Cela me fit comprendre que le monde entier, malgré toute la justice qu'il peut posséder, est sous la condamnation ; je compris que le Père, parce qu'Il est juste, peut justifier le pécheur qui vient à lui. Cela me rendit honteux de ma vie passée, et me fit toucher du doigt mon ignorance ; car jamais auparavant, je n'avais senti, ni compris la beauté de Jésus-Christ. Cela me fit aimer la sainteté et désirer faire quelque chose pour l'honneur et la gloire de Jésus. Oui, pensai-je, si j'avais mille vies je les donnerais toutes pour l'amour du Seigneur Jésus !

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