Sonnets Chrétiens


Livre Premier — Sonnet IV

Sur le Saint Esprit

Esprit saint et divin, porte moi sur ton aile,
Au séjour bienheureux de ton éternité,
Pour y voir des rayons de ta divinité,
Sinon la vive flamme, au moins quelque étincelle.

Mais j’aperçois déjà ta splendeur immortelle :
Je t’adore, ô grand Dieu ! qui dans la Trinité,
Termines seul l’amour et la fécondité,
Qui du Père et du Fils sont la gloire éternelle.

Achève aussi pour moi, mon doux Consolateur,
L’œuvre dont, par son Fils, le Père fut l’auteur ;
Fais-moi sentir ta force et ta bonté suprême.

Le Père a bien donné son Fils pour me sauver ;
Le Fils, pour mon salut, s’est bien donné soi-même ;
Mais sans toi, ce salut ne se peut achever.


1 : Allusion à l’apparition du St. Esprit en forme de colombe, au baptême de Jésus-Christ. 7 : St. Augustin le qualifie « l’Amour, la Concorde, le Lien, et la Production du Père et du Fils, pour achever avec eux l’adorable Trinité, comme leur coégal en majesté et en gloire » 9 : Un ancien le nomme le Consommateur, et l’Ecriture le Paraclet ; c’est-à-dire, selon St. Augustin, le doux consolateur de nos larmes, et un vigilant avocat de nos misères.

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