Sonnets Chrétiens


Livre Premier — Sonnet XX

Sur le Feu

Corps subtil, élément suprême,
Qui, logé sous le firmament,
Sans travail dans ton mouvement,
Te nourris toujours de toi-même :

Ton frère, d’une ardeur extrême,
Esclave au terrestre élément,
Volant aux Cieux incessamment,
Montre qu’il te cherche, et qu’il t’aime.

Mais par ce vol précipité,
S’échappant de captivité,
Il semble qu’il dit à mon âme :

Âme, étrangère en ce bas lieu,
Que n’as tu des ailes de flamme,
Pour voler sans cesse à ton Dieu !


1 : C’est le feu élémentaire, que l’on s’imagine dans la concavité du ciel de la lune. 13 : Une âme embrasée de la charité de Dieu, a des ailes de flamme, pour voler d’un saint amour au Seigneur. (St. Augustin)

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