Sonnets Chrétiens


Livre Premier — Sonnet XXXI

Sur la Pierre d’Aimant

Ce grossier minéral, sous sa noire apparence,
Renferme dans son corps une vertu sans prix.
Que le simple et le sage, également surpris,
En viennent de concert admirer l’excellence.

Des siècles précédents la faible connaissance
Son plus rare secret n’avait jamais compris :
C’est vous, siècles nouveaux, qui nous avez appris
De ce riche secret l’heureuse expérience.

Grand Dieu, qui fis ainsi, par tes puissantes mains,
Sur le vaste océan une route aux humains,
Tantôt pour le commerce et tantôt pour la guerre,

Mon cœur flotte, et s’égare en ce bas élément ;
Et, comme un poids de fer il s’attache à la terre.
Que ta loi soit son pôle, et ton Ciel son aimant !


5 : Les anciens avaient bien connu la vertu qu’il a d’attirer le fer, même au travers d’une muraille ; mais ils avaient ignoré son admirable propriété de tourner toujours un certain côté vers le Nord, et l’autre vers le Sud, et de communiquer cette vertu aux aiguilles des boussoles. On ne sait pas bien le temps de cette découverte.

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