Sonnets Chrétiens


Livre Second — Sonnet X

Sur la Lutte de Jacob

C’est en vain que la vieille et la nouvelle Histoire
De ses fameux guerriers conte les grands exploits ;
Le saint athlète ici mérite plus de gloire,
Que n’en eurent jamais les plus puissants des rois.

Ces héros, dont le temps conserve la mémoire,
N’ont vu que des mortels asservis à leurs lois.
Mais du vaillant Jacob l’excellente victoire,
Et sur l’homme, et sur Dieu, s’étend tout à la fois.

Quel autre à ce lutteur peut être comparable,
Si ce n’est le Lutteur qu’on nomme l’Admirable,
Et qui, seul, a le Ciel et l’Enfer surmonté ?

Aux efforts de Jacob Dieu se montra propice ;
Jacob dans ce combat sut fléchir sa bonté ;
Mais c’était à Jésus à vaincre sa justice.


8 : C’est pourquoi il fut nommé Israël, c’est-à-dire, vainqueur du Dieu fort. L’Écriture nomme l’Antagoniste de Jacob, Homme, Ange, et Dieu ; c’est-à-dire Dieu en forme humaine, et se servant du ministère d’un ange. Ou bien, cet ange était Jésus-Christ lui-même, l’Ange du grand conseil. 9 : St. Jérôme n’a reconnu ici qu’une lutte spirituelle du cœur, et non pas des mains. Mais d’où serait venu le déboîtement de la hanche de Jacob ?

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