Sonnets Chrétiens


Livre Second — Sonnet XX

Sur les Sacrifices

Notre âme, en ses remords, justement alarmée,
Nous peint d’un noir pinceau nos crimes odieux,
Et du Dieu juste et saint la vengeance enflammée,
Avec des traits ardents, le fait voir à nos yeux.

Éteignons, par nos soins, sa colère allumée,
Cherchons, pour son autel, des agneaux en tous lieux.
Que d’holocaustes saints une épaisse fumée,
Avec nos cris perçants, s’élève jusqu’aux Cieux.

Mais quand tous les agneaux deviendraient des victimes,
Hélas ! que peut leur sang pour effacer nos crimes,
Et du Juge éternel éteindre le courroux ?

Lui seul peut nous fournir le parfait Sacrifice,
Et de ses propres biens satisfaisant pour nous,
Par le sang de son Fils, apaiser sa justice.


1 : La joie d’une bonne conscience est un paradis, dit St. Augustin. Mais la mauvaise conscience, dit St. Jérôme, est le ver qui ne meurt point, le feu qui ne s’éteint point. 12 : Le sacrifice propitiatoire de la croix, où le sacrificateur (comme dit St Augustin ) a pris de nous ce qu’il devait offrir pour nous. Car il a pris de nous la chair, mais en cette même chair il a été fait victime et holocauste. 14 : Ici la grâce et la vérité se rencontrent ; la justice et la paix s’embrassent. (Ps. 85)

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