Sonnets Chrétiens


Livre Second — Sonnet XXVIII

Sur le Temple de Salomon

Que la Terre avec joie ouvre tous ses trésors,
De l’Ourse à l’Eridan, du Couchant à l’Aurore ;
Et que de tous ses biens l’onde couvre ses bords,
De la Mer Atlantique à la Mer du Bosphore.

Que l’art à la nature ajoutant ses efforts,
L’Egyptien, l’Hébreu, le Tyrien, le More,
Préparent à l’envi, dans leurs communs accords,
Et le cèdre, et le marbre, et les métaux encore.

Oui, que pour faire un temple au Père des humains,
Tous les mortels unis prêtent ici leurs mains
Au prince d’Israël, des mortels le plus sage.

Je te vois, je t’admire, ô divin bâtiment !
Mais l’homme n’a formé que le corps de l’ouvrage.
Sois-en, Seigneur, et l’âme et le couronnement.


1 : Ce sont les quatre parties du monde : car l’Ourse et l’Eridan sont deux constellations, dont l’une est du Septentrion, et l’autre du Midi. 4 : C’est-à-dire, de l’Océan Occidental à la Mer Méditerranée, où sont les deux Bosphores des Anciens. Une partie est mise ici pour le tout. 14 : C’est ce que Dieu faisait par sa résidence dans l’Arche, qui, à cause de sa présence efficace et glorieuse, est nommée sa force et sa gloire.

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