Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet XIII

Sur les Sermons de Notre Seigneur

Ciel, formas-tu jamais un prophète semblable ?
Le divin Rédempteur, dans son humanité,
Enrichi des trésors de la Divinité,
Nous ouvre du salut la source inépuisable.

O Docteur des docteurs, Pasteur incomparable !
Oracle de la grâce, et de la vérité !
La Palestine a vu, pendant plus d’un été,
Couler des fleuves d’or de ta bouche adorable.

Ta voix perce les cœurs, ta voix guérit les corps,
Dompte les éléments, ressuscite les morts,
Et tire les mortels des immortelles flammes.

Mon esprit, en ce point, t’admire justement ;
Mais de te voir prêcher sans convertir les âmes,
C’est le plus grand sujet de mon étonnement.


1 : Aussi la voix du Ciel n’a jamais crié que pour lui seul : écoutez-le. 7 : La prédication de Jésus-Christ fut de trois ans et demi, selon l’opinion commune. 5 : Cicéron nommait le style d’Aristote, un fleuve d’or coulant. 9 : C’est en Jésus-Christ, et non pas dans le Périclès d’Athènes que se trouve le vrai Orateur Olympien, c’est-à-dire l’Orateur céleste et divin, qui a la persuasion sur les lèvres, et qui porte la foudre sur la langue.

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