Sonnets Chrétiens


Livre Quatrième — Sonnet III

Sur les Sacrements

Béni ton Dieu, mon âme, admire sa clémence.
Vois comme il te soulage en ton infirmité ;
Vois comme il veut forcer ton incrédulité,
Et par tes propres sens bannir ta défiance.

Chrétien, que manque-t-il à ta pleine assurance ?
Il parle, il te promet, ce Dieu de vérité.
Il jure par son nom, par son éternité ;
Enfin il met des sceaux à sa sainte alliance.

Hé bien ! Seigneur, je crois ; je sens ton bras vainqueur,
Qui, présentant ta grâce aux portes de mon cœur,
Apprend à tous mes sens ta bonté sans pareille.

Tous mes sens donc ici viennent aider ma foi ;
L’œil, le goût, l’odorat, le toucher, et l’oreille,
Me disent, qu’en effet Jésus est tout à moi.


4 : Les sacrements sont des paroles visibles. (St. Augustin) Si nous n’avions point de corps, il n’y aurait rien de corporel dans les dons que Dieu nous fait. Mais parce que notre âme est jointe à un corps, il nous communique des dons spirituels sous des choses sensibles et corporelles. (St. Chrysostôme) 10 : Les sacrements sont les portes de la fille de Sion. Leur vertu est ineffable ; et la piété ne peut être achevée sans elle. (St. Augustin)

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