Sonnets Chrétiens


Livre Quatrième — Sonnet XXXVIII

Sur le Jugement Dernier
Invocation

Adorable Sauveur, que la gloire environne,
Quand mon œil aperçoit, dans le vague des airs,
Ton tribunal dressé pour juger l’univers,
A ce terrible aspect, je pâlis, je frissonne.

Je vois tous les humains comparaître en personne,
Les faits mis en avant, les grands livres ouverts,
Des cœurs examinés les secrets découverts ;
Tout y passe à son tour, et houlette et couronne.

Misérable pécheur, n’espère pas alors,
Que ni vœux, ni soupirs, ni raisons, ni trésors,
Puissent fléchir le Juge et couvrir ta malice.

Ma nudité, Seigneur, cause mon tremblement ;
Revêts-moi du manteau de ta sainte justice,
Pour paraître sans crainte en ce grand jugement.


4 : Lorsque je me trace l’image de ce jugement à venir, je suis pénétré de crainte, et la douleur dont je suis percé me fait fondre en larmes. (Chrysostôme) 5 : C’est ici le temps de la miséricorde, ce fera alors le temps du jugement ; mais on se repentira en vain. La confession même des péchés ne servira qu’à aggraver la condamnation. Repentons-nous donc à présent, que nous pouvons recueillir du fruit de notre repentance. (St. Augustin)

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