La Résurrection de Jésus-Christ

4. Résumé général et conclusion.

… c’est ici le doigt de Dieu !…

Exode 8.19

Nous venons d’achever l’étude du fait de la résurrection de Jésus d’après nos Saints Livres. Ce fait ne nous a point paru un fait proprement simple et unique, mais au contraire un fait complexe, quoique profondément lié dans ses diverses parties : il embrasse une période de quarante jours et s’étend même bien au delà. Nous avons cherché à l’étudier dans son ensemble et dans ses détails. Mais quel que soit le soin que nous ayons mis à cette étude, nous ne pensons point qu’une même importance doive être attachée à tous les résultats auxquels nous avons été conduit. Autre évidemment est l’importance du retour de Jésus à la vie corporelle trois jours après sa mort, de ses apparitions pendant quarante jours, de son ascension dans le ciel à la vue de ses disciples le quarantième jour, de son apparition à Saul, de Tarse, plusieurs années après cette ascension, — et autre l’importance de l’authenticité de l’emplacement actuel de Golgotha, celle de la date du Vendredi saint, celle de l’opinion que l’on adopte sur la nature du corps du Seigneur entre la Résurrection et l’Ascension, ou encore celle de telle question secondaire de Critique sacrée.

En général, il serait erroné et dangereux d’accorder indistinctement une même valeur aux divers éléments d’une conception individuelle de la foi chrétienne, de risquer ainsi d’en faire un tout fragile se brisant au moindre choc, ou une masse explosible qu’une étincelle pourrait mettre en feu. Le saint objet de notre foi pourrait être plus justement comparé à un ensemble organique, tel qu’une plante ou un corps animé. Il y a là sans doute des parties essentielles, d’ordinaire intimes et bien protégées, dont la suppression entraînerait nécessairement la mort de l’organisme, mais on y trouve aussi et en très grand nombre, d’autres parties de moindre importance, qui ont toutes leur utilité, leurs attributions spéciales et dont aucune cependant n’est indispensable à l’existence même de la plante ou de l’animal.

Le moment serait venu de passer aux preuves du fait de la résurrection de Christ, tel que nous l’avons exposé. Il faudrait faire ressortir en premier lieu la correspondance intime, l’indissoluble union de ce fait avec les principaux événements de l’Ancienne et de la Nouvelle Alliance, — sa place essentielle au centre même de la foi chrétienne envisagée dans toute son ampleur, de telle sorte qu’on ne saurait croire au christianisme sans croire en première ligne à la résurrection de Jésus, et que tout ce qui prouve la vérité du christianisme, prouve aussi la réalité de cette résurrection.

Il faudrait en second lieu insister sur la place essentielle, plus centrale encore, si possible, qu’occupe le témoignage si multiple rendu à cette résurrection dans le Nouveau Testament en particulier, de telle sorte que tout ce qui prouve la crédibilité du plus précieux des monuments légués par le passé, prouve par cela même la réalité de la résurrection de Jésus-Christ et qu’au point de vue du Nouveau Testament surtout, nier cette résurrection, ce serait arracher d’un corps plein de vie le cœur même qui le fait vivre.

Il faudrait enfin montrer que la réalité de la résurrection de Jésus peut être démontrée par des preuves spéciales d’une telle force que cette résurrection apparaît bien, selon l’expression d’un Neander, comme le fait de l’histoire entière le mieux attesté, le plus garanti, le plus fécond, le plus immense dans ses conséquences : conséquences qui dans la sphère sociale, se déroulent avec les siècles, se répandent de peuple à peuple, tendant d’une manière toujours plus marquée à envahir la grande famille humaine, — et dans la sphère individuelle de tout vrai chrétien, pénètrent jusqu’au fond de son âme et lui communiquent une indestructible semence de vie éternelle.

Mais le développement de ces preuves et la démonstration de l’inanité des objections qu’on y oppose, devraient faire le sujet d’un autre ouvrage. Avant de terminer celui-ci, jetons seulement un dernier regard sur le champ d’études que nous venons de parcourir, embrassons-le d’un seul coup d’œil, afin d’en recevoir une impression d’ensemble.

Nous avons vu le Seigneur, au commencement de son ministère et lorsque surgissait déjà l’opposition dont il devait être la victime, annoncer à ses ennemis, d’une manière figurée, sa résurrection, comme devant avoir lieu trois jours après sa mort. Ils lui demandent un signe, comme s’il ne leur en avait pas déjà suffisamment donné ; il leur en refuse un pour le moment, mais en l’annonçant pour l’avenir. Détruisez ce sanctuaire, leur dit-il, et en trois jours je le relèverai. De même que Jonas fut dans le ventre de la baleine trois jours et trois nuits, de même le Fils de l’homme sera dans le cœur de la terre trois jours et trois nuits.

Lors de la seconde Pâque de son ministère et après avoir annoncé sa mort à la multitude, en disant qu’il donnerait sa chair pour la vie du monde, Jésus fit entrevoir à ses disciples le moment où il monterait au ciel sous leurs regards : Cela vous scandalise-t-il ? leur dit-il. Et si vous veniez à voir le Fils de l’homme montant où il était auparavant ?

Peu après cette époque, il commença à annoncer ouvertement à ses disciples les souffrances qui l’attendaient, et la résurrection qui devait les suivre. Il le fit avant et après la glorieuse scène de la Transfiguration, dont le souvenir devait plus tard aider les disciples à ne pas être scandalisés des souffrances de leur divin Maître et à comprendre la gloire dans laquelle ils devaient le voir entrer.

Quelques mois après, à Jérusalem, Jésus annonça ouvertement à ses ennemis sa résurrection, comme devant être un effet de sa propre puissance.

Lorsqu’il se dirigeait vers Jérusalem pour la fête de Pâques dans laquelle il devait être immolé, il répéta à ses disciples ce qu’il leur avait déjà dit concernant sa mort et sa résurrection, en prédisant sa mort avec plus de détail.

Jésus était entré dans sa gloire, il s’était assis à la droite de Dieu, mais quoique invisible pour ses disciples, il n’en devait pas moins être toujours avec eux et présider, du sein de la céleste gloire, aux progrès du divin royaume qu’il était venu fonder sur la terre.

Dix jours après l’Ascension, sept dimanches après celui de la Résurrection, on célébrait la fête de la Pentecôte, les disciples étaient tous réunis à Jérusalem en un même lieu, lorsque s’accomplit la grande promesse. Le Saint-Esprit fut répandu sur les disciples et comme signes de cette effusion, on entendit un bruit semblable à celui d’un violent coup de vent, des langues de feu se posèrent sur les têtes des disciples et ils se mirent à louer Dieu en langues étrangères. Une grande multitude d’Israélites, en partie venus de diverses contrées pour la célébration de la fête, se réunit autour du lieu qui fut le berceau de l’Église chrétienne, et Pierre annonça avec démonstration d’Esprit et de puissance, que Jésus le crucifié était ressuscité, qu’il s’était élevé au ciel, qu’il venait de répandre l’Esprit saint promis par les prophètes, qu’il était bien le Christ. Dès ce jour il y eut de vrais Apôtres et l’Église fut largement fondée au sein du peuple juif.

Les Apôtres opèrent des guérisons miraculeuses comme en opérait leur Maître, et ils les opèrent en son nom. L’Église continue de s’étendre à Jérusalem. La persécution commence, s’accroît, mais elle ne fait que fortifier les disciples et les enflammer d’un nouveau zèle. Ils se dispersent dans les contrées de la Judée et de la Samarie, et les évangélisent.

Une nouvelle phase commençait pour l’Église, qui voyait s’ouvrir devant elle le monde païen. Un nouvel Apôtre devait inaugurer pour tous les siècles cette nouvelle phase, soit par ses voyages missionnaires, soit par son intelligence de la doctrine chrétienne.

Celui que Jésus avait choisi pour cette œuvre était précisément un jeune pharisien qui se faisait remarquer par la violence de son zèle persécuteur. Après avoir sévi contre les chrétiens de Jérusalem, il commençait à les poursuivre ailleurs. Il se rendait dans ce but à Damas, lorsqu’approchant de la ville, tout à coup, au milieu du jour, une lumière venant du ciel et plus éclatante que le soleil, l’enveloppe comme un éclair, lui et ses compagnons de voyage. Tous tombent à terre et il entend distinctement une voix qui lui dit : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? Il te serait dur de regimber contre des aiguillons. — Qui es-tu, Seigneur ? — C’est moi qui suis Jésus le Nazaréen, que tu persécutes. — Que ferai-je, Seigneur ? — Lève-toi et te rends à Damas et là il te sera dit ce qu’il faut que tu fasses.

Quand Saul se releva, il ne voyait rien, quoique ses yeux fussent ouverts. Pendant trois jours il continua de ne pas voir, et il ne mangeait ni ne buvait. Au bout de ces trois jours, un de ceux qu’il s’était proposé de saisir et d’amener liés à Jérusalem, vint le visiter et lui dit : Saul, mon frère, le Seigneur, — Jésus, qui t’est apparu sur le chemin par lequel tu venais, — m’a envoyé, afin que tu recouvres la vue et que tu sois rempli du Saint-Esprit. — Le Dieu de nos pères t’a élu d’avance pour connaître sa volonté, pour voir le juste et entendre la parole de sa bouche, pour que tu lui serves auprès de tous les hommes de témoin des choses que tu as vues et entendues.Cet homme, avait dit le Seigneur à Ananias en l’envoyant vers Saul, est pour moi un instrument de choix, pour porter mon nom devant les Gentils, devant les rois et devant les enfants d’Israël.

Saul, de Tarse, devint l’Apôtre Saint Paul, cet Apôtre étrange et si admirable, — surnuméraire et pourtant si essentiel, — à tant d’égards si différent des autres et au fond leur étant si semblable, — le plus indigne de tous, puisqu’il avait une fois persécuté l’Église, et pouvant dire plus tard qu’il avait travaillé plus qu’eux tous, — l’Apôtre par excellence des Gentils, tandis que les autres étaient plutôt ceux de la circoncision, — comme eux appelé directement par le Seigneur pour lui rendre témoignage selon ce qu’il avait vu et entendu, mais lui seul appelé par le Seigneur glorifié, tel qu’il demeure aux siècles des siècles.

Quelle ne fut pas son importance dans l’histoire de l’Église primitive, puisque l’auteur du livre des Actes, après avoir raconté la fondation de l’Église de Jérusalem, finit par ne plus parler que de Paul et de ses voyages !

Quelle ne demeure pas son importance pour tous les siècles, puisque ses Épîtres forment à elles seules le tiers de ce Nouveau Testament, qui commence par la vie du Seigneur Jésus et se termine par les mystérieuses prophéties de son retour !

Quel inestimable trésor pour la foi et la vie chrétienne que ces Épîtres ! Quelle profondeur et quelle largeur de connaissance ! Quelle source inépuisable d’édification, d’encouragement et de consolation ! Et si l’on y sent partout l’Esprit d’en haut qui les inspira, partout aussi n’y reconnaît-on pas un homme tout pénétré de reconnaissance pour son Sauveur, d’amour pour son Dieu, de charité pour ses frères, un homme pouvant dire de tout son cœur : Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ? — Si l’on considère la place que ces Épîtres occupent et doivent occuper dans la vie de l’Église et des missions chrétiennes, St. Paul n’apparaît-il pas comme ayant bien été dans un sens unique, l’élu de Dieu pour servir à Christ de témoin auprès de tous les hommesa ?

a – Au sujet de l’œuvre de St. Paul, j’aime à rappeler le premier des admirables discours qu’a publiés Ad. Monod sur le grand Apôtre.

Qu’on nous pardonne cette misérable esquisse d’un pareil sujet. Mais il nous fallait bien rassembler et concentrer en quelque manière ce que nous avions dû d’abord étudier à part et minutieusement. Il le fallait surtout pour que nous pussions rendre nos lecteurs attentifs à ce qui peut être considéré déjà comme une magnifique preuve de la réalité de la résurrection de Jésus-Christ.

Les perfections du Très-Haut se manifestent comme à l’œil quand on considère ses ouvrages ; nous sommes toujours frappés de l’infinie distance qui sépare l’œuvre du Créateur de celle de la créature, quels que soient le génie et la force de celle-ci. L’œuvre de Dieu se distingue entre toutes par un sceau sans pareil, inimitable caractère de simplicité, de sagesse, de puissance et d’excellence morale, qui s’élève au-dessus de nos voies autant que les cieux s’élèvent au-dessus de la terre, — mélange unique qui à la fois surprend, confond même, toutes nos pensées et, à mesure que nous comprenons mieux, nous ravit, nous pénètre d’admiration, de respect, de reconnaissance et d’adoration, — sublime apparence de folie et de faiblesse, qui est plus sage et plus forte que les hommes, pour parler avec St. Paul, et qui se révèle de plus en plus, pour ceux qui ont des yeux pour voir, comme étant la sagesse et la puissance de Dieu même. Or n’est-ce pas ce divin caractère, empreint sur toutes les œuvres divines, qui se retrouve au suprême degré dans l’histoire de la résurrection de Jésus-Christ, telle que la racontent les saintes Écritures ? Que cette histoire est à la fois simple et grande, lumineuse et obscure, et lumineuse jusque dans ses obscurités ! Comme elle confondait toutes les pensées des Juifs et des païens de l’époque, celles de leurs sages et celles de leurs multitudes, et comme la gloire dont elle resplendit, sous des apparences méprisables aux yeux du monde, dépasse infiniment toutes nos conceptions humaines ! Quels contrastes inouïs d’abaissement et d’élévation ! Quel enchaînement ! Quelles coïncidences ! Quelles sages lenteurs, suivies de quelles surprises ! Quels succès, mais surtout quels germes pour l’avenir ! La première impression est déjà saisissante, mais à mesure qu’on médite, qu’on étudie, quels trésors se découvrent et comme l’on sent toujours plus que ce qui a été reconnu est peu de chose en comparaison de ce qui est encore voilé !

Même les divergences qu’on remarque entre les récits sacrés concernant les apparitions de Jésus ressuscité, peuvent devenir un sujet d’admiration et une confirmation de la foi. Elles s’expliquent déjà si l’on tient compte des différences d’individualité qui distinguaient les narrateurs, et des divers points de vue qui les dirigeaient dans leurs narrations. L’Apôtre Matthieu, ancien péager de la Galilée, cherchait à résumer les traits principaux de l’événement pour les Juifs et les chrétiens de la Palestine. St. Marc, successivement compagnon de Paul et de Pierre, écrivait pour l’Italie et se préoccupait surtout d’indiquer comment l’incrédulité des premiers disciples avait été vaincue et avait fait place à la foi. St. Luc, vraisemblablement païen de naissance (Colossiens 4.11, 14) et médecin de profession, semble avoir voulu insister sur ce qui prouvait la réalité sensible des apparitions du Seigneur ressuscité. St. Jean, qui dans sa jeunesse avait été pêcheur sur les bords du lac de Génésareth et qui écrivit son Évangile en Asie Mineure après une longue carrière apostolique, compléta admirablement l’œuvre de ses devanciers, en étant le premier à raconter ou à raconter avec détail, telle apparition du Seigneur moins importante que d’autres peut-être, mais très digne assurément d’être transmise à l’Église entière et de l’être d’une manière détaillée et inaltérable. St. Paul enfin, écrivant à ses disciples de Corinthe, fait incidemment une rapide énumération des principales apparitions sur lesquelles pouvaient s’appuyer les Apôtres pour prêcher Christ ressuscité, en disant l’avoir contemplé de leurs propres yeux, et il parle des Apôtres tels qu’il les connaissait, c’est-à-dire en comptant parmi eux Jacques, frère du Seigneur, et en s’y comptant lui-même, lui, l’Apôtre des Gentils.

Le récit de St. Matthieu est à la fois très court et très complet dans sa brièveté, il ne renferme comme celui de Marc que vingt versets. Le récit de St. Jean, qui en compte plus de cinquante, est, tout au contraire, le plus fragmentaire et le plus étendu. Ceux de Marc et de Luc sont chacun tour à tour concis et développés : dans quels détails, par exemple, n’entre pas St. Luc en racontant l’apparition de Jésus aux deux disciples qui se rendaient à Emmaüs, et quelle concision dans les v. 9-14 du dernier chapitre du second des Évangiles !

Outre ces différences d’individualité des écrivains et ces différences de but et de forme de leurs écrits, il faudrait encore tenir compte des divergences provenant des récits des témoins eux-mêmes, — des témoins, qu’il faut bien distinguer des narrateurs de l’événement, quoique plusieurs aient été l’un et l’autre. L’expérience prouve abondamment qu’il n’est guère possible qu’un événement soit raconté par plusieurs témoins, sans l’être de différentes manières, surtout s’il impressionne, s’il surprend, s’il émeut : or à tous ces égards, quel événement fut jamais comparable à la résurrection de Jésus pour les premiers disciples, au matin du grand Dimanche ?

C’est ainsi que de toute manière on ne peut admettre que les apparitions de Jésus ressuscité nous aient été transmises par plusieurs relations, sans reconnaître en même temps que des divergences entre ces relations étaient inévitables, dès que l’Éternel jugeait bon d’employer des hommes pour annoncer à leurs frères les hauts faits de sa miséricorde. Dès lors, quoi de plus désirable pour la cause de la foi, que des divergences qui, saillantes au premier aspect, se manifestent toujours plus à l’étude comme se complétant, s’éclairant mutuellement, se fondant elles-mêmes dans un profond accord, dans une vivante et sublime harmonie ?

Ne nous laissons point entraîner cependant à donner trop d’importance à la lettre même des récits, à mettre sur la même ligne ce qui est essentiel et ce qui est secondaire, à oublier que c’est l’Esprit qui vivifie. Avant tout Jésus-Christ, tel qu’il est simplement et largement décrit par nos Saintes Écritures, Jésus lui-même, mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification. C’est Lui que nous devons toujours contempler dans ses paroles et dans ses actions, dans sa justice et dans son amour, dans sa vie et dans sa mort, dans son abaissement et dans sa gloire, dans ce qu’Il a été, dans ce qu’il est et dans ce qu’Il sera. Et si nous le contemplons avec un cœur humble, droit, sensible, affamé de justice et de vérité, Il rendra lui-même au-dedans de nous un puissant et parfait témoignage à son adorable réalité, — nous reconnaîtrons de plus en plus en Lui le grand messager de la miséricorde divine, le Fils unique du Dieu vivant, qui était descendu du Ciel pour le relèvement de l’humanité déchue, et qui, retourné au Ciel après s’être fait notre frère, préside toujours au salut des pauvres pécheurs.

« Tous les raisonnements, toutes les combinaisons, toutes les méthodes ne valent pas pour le cœur, ni pour l’intelligence, un regard adressé à Jésus, et quand tous ces moyens se trouvent utiles, il faut encore ce regard, il faut encore cette lumière pour tout vivifier et pour tout affermir… A mesure que le regard vers Jésus se prolonge, il excite dans notre âme un saint enthousiasme, un saint amour ; il rend ces dispositions habituelles ou dominantes dans notre cœur ; il devient la lumière en même temps que la chaleur de notre vie ; il facilite, il simplifie, il éclaircit ; il fait mieux que réfuter les doutes, il les absorbe ; il éteint dans ses clartés toutes les lueurs équivoques ou fausses ; il écarte les questions frivoles, il jette au rebut les subtilités, il crée une évidence triomphante, et, nous transportant d’avance dans la lumière du ciel, il met sous nos pieds tous les nuages qui étaient sur nos têtesb. »

b – Vinet, Etudes évangéliques.

Recevoir le témoignage que Jésus se rend toujours à lui-même, n’est-ce pas simplement ouvrir les yeux de l’âme aux rayons du soleil des âmes, à la manifestation centrale de la justice et de la miséricorde de Dieu ? Je suis la lumière du monde, disait Jésus. Heureux qui recherche la lumière !

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