Histoire de la Réformation du seizième siècle

16. Suisse – Catastrophe

1528 – 1531

16.1

Alliances politiques – Zwingle pasteur, homme d’État, général – Persécutions en Thurgovie – Alliance des Waldstettes avec l’Autriche –Conditions de l’alliance – Députation de la Diète aux cinq cantons – Proposition de Zwingle – Martyre de Keyser – Zwingle et la guerre – Épuration du Conseil

Dieu voulait qu’aux portes de l’Église restaurée se trouvassent deux grands exemples qui servissent de leçon aux générations à venir. Luther et la Réformation allemande, déclinant le secours de la puissance temporelle, repoussant la force des armes, et cherchant uniquement la victoire dans la confession de la vérité, devaient voir leur foi couronnée du triomphe le plus éclatant ; tandis que Zwingle et la Réformation suisse, tendant la main aux puissants de la terre, et saisissant l’épée, devaient voir fondre sur l’œuvre de Dieu une catastrophe horrible, cruelle, sanglante, qui menacerait d’engloutir la cause évangélique dans le plus furieux tourbillon. Dieu est un Dieu jaloux ; il ne donne pas sa gloire à un autre ; il prétend soutenir lui-même sa cause, et, pour parvenir à ses fins, il met en jeu d’autres ressorts que ceux d’une diplomatie habile.

Nous n’avons garde d’oublier que nous sommes appelés à raconter des faits, et non à discuter des théories ; mais il est un principe que l’histoire dont nous nous occupons enseigne bien haut. C’est celui que l’Évangile de Dieu proclame, quand il dit : Les armes de notre guerre ne sont point charnelles, mais elles sont puissantes par la vertu de Dieum. En maintenant cette vérité, nous ne nous plaçons point sur le terrain de quelque école particulière, mais sur celui de la conscience universelle et de la parole de Dieu.

m2 Corinthiens 10.4.

De tous les secours charnels que la religion peut invoquer, il n’en est point de plus pernicieux pour elle que celui des armes et de la diplomatie. La diplomatie la jette dans des voies tortueuses ; les armes la précipitent dans des sentiers de sang ; et la religion, du front de laquelle on a ainsi arraché le double bandeau de la vérité et de la douceur, ne présente plus qu’une figure dégradée et avilie, que nul ne peut ni ne veut reconnaître.

Ce fut l’extension même de la Réforme en Suisse qui l’exposa aux dangers sous lesquels elle succomba. Tant qu’elle fut concentrée dans Zurich, elle demeura une affaire religieuse ; mais quand elle eut gagné Berne, Bâle, Schaffouse, Saint-Gall, Glaris, Appenzell, et de nombreux bailliages, il se forma à son sujet des relations inter-cantonales ; et (ce fut ici la faute et le malheur) tandis que des rapports auraient dû s’établir d’église à église, ils eurent lieu d’État à État.

Dès que la politique se mêla des affaires spirituelles, elle y prit la haute main. Zwingle crut bientôt devoir examiner non seulement des questions dogmatiques, mais aussi des questions fédérales ; et l’on vit cet illustre Réformateur, ne discernant pas les pièges tendus sous ses pieds, se précipiter sur une route semée d’écueils, et où l’attendait une cruelle mort.

Les cantons primitifs de la Suisse avaient renoncé au droit de former de nouvelles alliances, sans le consentement de tous ; mais Zurich et Berne s’en étaient réservé le pouvoir. Zwingle se crut donc tout à fait libre de provoquer une union des États évangéliques. Constance fut la première ville qui y donna la main. Cette combourgeoisie chrétienne, qui pouvait devenir le germe d’une nouvelle confédération, suscita aussitôt à Zwingle de nombreux adversaires, même parmi les partisans de la Réforme.

Il était temps encore ; Zwingle pouvait se retirer des affaires publiques, pour ne s’occuper que de celles de l’Evangile. Mais nul, dans Zurich, n’avait comme lui cette application au travail et ce coup d’œil juste, sûr, pénétrant, si nécessaires aux hommes politiques. S’il se retirait, il laissait sans pilote le navire de l’État. D’ailleurs, il était convaincu que des actes politiques pouvaient seuls sauver la Réforme. Il résolut donc d’être à la fois l’homme de l’État et l’homme de l’Église. Les protocoles font foi que dans ses dernières années il prit part aux délibérations les plus importantes, et fut chargé, par les conseils de son canton, d’écrire des lettres, de faire des proclamations, de rédiger des avis. Déjà, avant la dispute de Berne, regardant la guerre comme possible, il avait tracé un plan de défense fort détaillé, dont le manuscrit subsiste encoren. En 1528, il fit plus ; il montra, dans un écrit remarquable, comment Zurich devait se comporter à l’égard de l’Empire, de la France, des autres États européens, des cantons, des bailliages. Puis, comme s’il eût vieilli à la tête des bandes helvétiques (et il est juste de reconnaître qu’il avait vécu longtemps au milieu des soldats), il exposa les avantages qu’il y avait à surprendre l’ennemi ; il décrivit jusqu’à la nature des armes et à la manière de s’en servir ; en effet, une importante révolution s’opérait alors dans la stratégie. Le pasteur zurichois est en même temps chef de l’État et général d’armée ; ce double, ce triple rôle du réformateur fut sa perte et celle de la Réforme. Sans doute, il faut faire la part des hommes de ce temps, qui, accoutumés à voir Rome depuis tant de siècles manier les deux glaives, ne comprenaient pas qu’il fallait prendre l’un et laisser l’autre ; il faut admirer la puissance de cet esprit supérieur, qui, tout en parcourant une carrière politique où se seraient absorbées les plus grandes intelligences, ne cessait pourtant de déployer une activité infatigable comme pasteur, comme prédicateur, comme théologien, comme écrivain ; il faut reconnaître que l’éducation républicaine de Zwingle lui avait appris à confondre la patrie et la religion, et qu’il y avait dans ce grand homme de quoi fournir à plusieurs vies ; il faut apprécier cet indomptable courage, qui, s’appuyant sur la justice, ne craignait pas, dans un temps où Zurich n’avait pour alliés qu’une ou deux villes impuissantes, d’affronter les forces redoutables de l’Empire et de la Confédération ; mais aussi il faut voir, dans la grande et terrible leçon que Dieu lui donna, un enseignement pour tous les temps et pour tous les peuples, et comprendre enfin ce que l’on oublie si souvent, que le royaume de Christ n'est pas de ce monde.

n – Escher et Hottinger, Archives, II, p. 263.

Les cantons catholiques-romains, à l’ouïe des nouvelles alliances des Réformés, ressentirent la plus vive indignation. Guillaume de Diesbach, député de Berne à la Diète, dut essuyer les plus amers reproches. La séance, quelque temps interrompue, fut reprise aussitôt après son départ. « Ils ont beau rapiéceter la vieille foi, dit le Bernois en se retirant, elle ne peut pourtant durer davantageo. »

o – Mogen sie blätzen am alten Glauben. (Hottinger, Zwingli, p. 389.)

On rapiécetait, en effet, de toutes forces, mais d’une aiguille pointue et acérée qui faisait couler le sang. Joseph Am Berg de Schwitz et Jacques Stocker de Zug, baillis de Thurgovie, traitaient avec cruauté ceux qui s’attachaient à l’Évangile. Ils employaient contre eux les amendes, les cachots, la torture, les verges, les confiscations, le bannissement ; ils faisaient couper la langue aux ministres, leur tranchaient la tête, ou les condamnaient au feup. En même temps on enlevait les Bibles et tous les livres évangéliques ; et si de pauvres Luthériens, fuyant l’Autriche, traversaient le Rhin, et cette basse vallée où ses eaux tranquilles coulent entre les Alpes du Tyrol et celles d’Appenzell ; si ces malheureux, traqués par les lansquenets, venaient chercher un refuge en Suisse, on les livrait cruellement à leurs persécuteurs.

p – Die Zungen geschlitzt, mit dem Schwerdt richten und verbrannt. (Bull. 2, p. 31.)

Mais plus la main du bailli s’appesantissait sur la Thurgovie et le Rheinthal, plus aussi l’Évangile y faisait de conquêtes. L’évêque de Constance, à cette vue, écrivit aux cinq cantons que s’ils n’y mettaient ordre, tout le pays embrasserait la Réforme. Les cantons convoquèrent en conséquence à Frauenfeld tous les prélats, nobles, juges et notables du pays. Une seconde assemblée ayant eu lieu six jours après (le 6 décembre 1528), à Weinfeld, des députés de Zurich et de Berne supplièrent les notables de considérer avant tout l’honneur de Dieu, et de ne s’inquiéter nullement des bravades et des menaces du mondeq. Une grande agitation suivit ce discours. A la fin, la majorité demanda la prédication de la parole de Dieu ; le peuple se prononça dans le même sens ; et le Rheinthal ainsi que Bremgarten suivirent cet exemple.

q – Die Eer Gottes, uwer Seelen Heil. (Bulling. Chron. 2, p. 28.)

Que faire ?… Le flot devient toujours plus envahissant. Faudra-t-il que les Waldstettes eux-mêmes lui ouvrent enfin leurs vallées ? Les antipathies religieuses firent cesser les antipathies nationales ; et ces fiers montagnards, portant leurs regards au delà du Rhin, pensèrent à invoquer le secours de l’Autriche, vaincue par eux à Morgarten et à Sempachr. Le parti fanatique allemand, qui avait écrasé les paysans révoltés de la Souahe, était tout-puissant sur ces frontières. Des lettres s’échangèrent ; des messagers passèrent et repassèrent le fleuve ; enfin, on profita d’une noce de haute noblesse qui devait avoir lieu à Feldkirch, en Souabe, à six lieues d’Appenzell. Le 16 février 1529 les gens de la noce, formant une brillante cavalcade, au milieu de laquelle se trouvaient cachés les députés des cinq cantons, firent leur entrée dans Feldkirch ; et aussitôt Am Berg s’aboucha avec le gouvernement autrichien.

r – Bullinger, Chron. II, p. 48.

« La puissance des ennemis de notre antique foi s’est tellement accrue, dit le Suisse, que les amis de l’Eglise ne peuvent leur résister. Nous portons donc nos regards sur ce prince illustre, qui a sauvé en Allemagne la foi de nos pères. »

Cette alliance était si peu naturelle, que les Autrichiens avaient peine à croire à la sincérité des envoyés. « Prenez des otages, dirent les Waldstettes ; écrivez de votre main les articles du traité ; commandez, et nous obéirons. — C’est bien, répondirent les Autrichiens ; dans deux mois vous nous trouverez à Waldshout, et nous vous y ferons connaître nos conditions. »

Le bruit de ces négociations s’étant répandu, excita, même parmi les partisans de Rome, un vif mécontentement. Nulle part il n’éclata avec autant de force que dans le Conseil de Zug. On y vit les partis contraires s’agiter, trépigner, s’élancer de leurs bancs, et près d’en venir aux mains ; mais la haine l’emporta sur le patriotisme. Les députés des Waldstettes se rendirent à Waldshout ; ils suspendirent les armes de leurs cantons à côté de celles des oppresseurs de la Suisse ; ils placèrent à leurs chapeaux des plumes de paon, symbole de l’Autriche, et ils rirent, burent et jasèrent avec les Impériaux. Cette étrange alliance fut enfin conclue. « Quiconque formera parmi le peuple des sectes nouvelles, y était-il dit, sera puni de mort, et, s’il le faut, avec le secours de l’Autriche. Cette puissance, en cas de besoin, enverra en Suisse six mille fantassins, quatre cents cavaliers, et l’artillerie nécessaires. On pourra même bloquer les cantons réformés, et intercepter les vivres. » C’est donc aux cantons romains qu’appartient l’initiative de cette mesure si décriée. Enfin on assurait aux Waldstettes la possession non-seulement des bailliages communs, mais encore toutes les conquêtes qui se feraient sur la rive gauche du Rhin.

s – Bullinger donne tout le traité : Chron. II, p. 49–59.

Aussitôt la tristesse et l’effroi se répandirent dans la Suisse entière. Partout on chantait cette complainte nationale, que Bullinger nous a conservéet :

t – Es macht mich graw. — Dass sich der Pfaw. — Darzu der Stier — Und sunst noch vier — Sich hand vereynt…

Pleurons, Helvétiens, pleurons !
Du paon le superbe plumage
Vient s’unir au taureau sauvage
D’Altorff et des quatre cantons.

Tous les cantons non compris dans cette alliance, sauf Fribourg, se réunirent en diète à Zurich, et résolurent d’envoyer une députation à leurs confédérés des montagnes, dans un but de conciliation.

La députation, admise à Schwitz en présence du peuple, put s’y acquitter sans tumulte de sa mission. A Zug, on lui cria : « Pas de sermons ! pas de sermons ! » A Altorff, on lui dit : « Plût à Dieu que votre nouvelle foi fût à jamais enterrée ! » A Lucerne, on lui répondit fièrement : « Nous saurons garantir du venin de vos prêtres rebelles, nous, nos enfants, et les enfants de nos enfants ! » Ce fut dans Underwald que les députés trouvèrent le plus mauvais accueil. Nous vous dénonçons l’alliance, leur dit-on. « C’est nous, ce sont les autres Waldstettes, qui sommes les vrais Suisses. Nous vous avons gracieusement reçus dans notre confédération, et vous prétendez maintenant devenir nos maîtres !… L’Empereur, l’Autriche, la France, la Savoie, le Valais, nous prêteront main-forteu ! » Les députés se retirèrent étonnés, et frémirent quand, passant devant la maison du secrétaire d’État, ils y virent peint un immense gibet, auquel on avait pendu les armes de Zurich, de Berne, de Bâle et de Strasbourg.

u – Bullinger, Chr. II, p. 130–137.

A peine la députation, de retour à Zurich, avait-elle fait son rapport, que les esprits s’enflammèrent. Zwingle proposa de n’accorder aucune paix à Underwald, s’il ne renonçait aux pensions étrangères, à l’alliance avec l’Autriche, et à l’administration des bailliages communs. « Non, non, dit Berne, qui venait d’étouffer la guerre civile dans son propre canton ; ne nous pressons pas si fort. Quand les rayons du soleil brillent, chacun veut partir ; mais dès que la pluie commence, tous perdent courage ! La parole de Dieu nous commande la paix. Ce n’est pas avec des lances et des hallebardes que l’on fait entrer la foi dans les cœurs. C’est pourquoi, par la passion de notre Seigneur Jésus-Christ, nous vous supplions de calmer votre ardeur. »

Ces paroles chrétiennes auraient atteint leur but, si une affreuse nouvelle qui parvint à Zurich le jour même où Berne y faisait entendre un langage si modéré, ne les eût pas rendues inutiles.

Le samedi 22 mai, un pasteur, père de famille, des environs du lac de Greiffensee, Jacques Keyser, surnommé Schlosser, après avoir côtoyé les bords fertiles de ce petit lac, traversé les beaux pâturages du bailliage de Gruningen, passé près de la maison teutonique de Rubikon et du couvent de Ruti, était arrivé dans ces contrées simples et agrestes que baigne la partie supérieure du lac de Zurich. Se rendant à Oberkirk, paroisse du pays de Gaster, entre les deux lacs de Zurich et de Wallenstadt, dont il avait été nommé pasteur, et où il devait prêcher le lendemain, il longeait à pied les flancs allongés et arrondis du mont Buchberg, en face des hauteurs pittoresques de l’Ammon. Il s’avançait sans défiance dans ces bois, que depuis bien des semaines il avait plusieurs fois franchis sans inconvénient, quand tout à coup six hommes, apostés pour le surprendre, fondent sur lui et le conduisent à Schwitz. « Les baillis, disent-ils au magistrat, ont ordonné de traduire devant les tribunaux tous les ministres novateurs : en voici un qu’on amène. » Quoique Zurich et Glaris intervinssent, quoique le gouvernement de Gaster, où Keyser avait été pris, n’appartînt pas alors à Schwitz, la Landsgemeinde voulait une victime, et on condamna, le 29 mai, le ministre à être brûlé vif. En apprenant sa sentence, Keyser versa d’abondantes larmesv. Mais quand l’heure du supplice fut arrivée, il marcha joyeusement à la mort, confessa librement sa foi, et rendit grâces au Seigneur jusqu’à son dernier soupir. « Allez dire à Zurich comme il nous remercie ! » dit aux députés de Zurich, avec un sourire moqueur, l’un des magistrats de Schwitz. Ainsi un nouveau martyr était tombé sous les coups de cette puissance redoutable, qui s’enivre du sang des saintsw.

v – Weinet hafftig. (Bull. 2, p. 149.)

wApocalypse 17.6.

La mesure était comble. Les flammes du bûcher de Keyser devinrent le signal de la guerre. Zurich indigné poussa un cri qui retentit dans toute la Confédération. Zwingle surtout réclamait des mesures énergiques. Partout dans les rues, dans le Conseil, dans la chaire même, on le voyait dépasser en hardiesse les plus vaillants capitaines. Il disait à Zurich, il écrivait à Berne : « Soyons fermes et ne craignons pas de prendre les armes. Cette paix que quelques-uns désirent tant, n’est pas une paix, mais une guerre ; tandis que la guerre que nous demandons n’est pas une guerre, mais une paixx. Nous n’avons soif du sang de personne, mais nous devons couper les nerfs de l’oligarchiey. Si nous nous y refusons, la vérité de l’Évangile et la vie des ministres ne seront jamais en sûreté parmi nous. »

x – Bellum cui nos instamus, pax est, non bellum. (Vita Zwinglii, per O. Myconium.)

y – Oligarchiæ nervi succidantur. (Ibid.)

Ainsi parlait Zwingle. Partout, en Europe, il voyait les puissants de la terre se donner la main pour étouffer la vie renaissante de l’Église ; et il pensait qu’à moins d’un mouvement décisif et énergique, la chrétienté, accablée sous tant de coups, retomberait bientôt dans son ancienne servitude. Luther, en des circonstances semblables, arrêtait les glaives près de se croiser, et demandait que la parole de Dieu seule parût sur le champ de bataille. Zwingle ne pensait pas de même. La guerre n’était pas pour lui une révolte, car la Suisse n’avait pas de maître. « Sans doute, disait-il, il faut se confier en Dieu seul ; mais quand Dieu nous donne une cause juste, il faut aussi savoir la défendre, et, comme Josué et Gédéon, dépenser son sang pour Dieu et pour la patrie. »

Si l’on regarde aux principes qui dirigent les chefs des peuples, l’avis de Zwingle est sans reproche. C’était le devoir des magistrats suisses de défendre les opprimés contre les violents. Mais ce langage, fort convenable dans la bouche d’un magistrat, n’est-il pas à blâmer dans la bouche d’un ministre ?

Pour accomplir ses desseins, le Réformateur avait besoin dans Zurich d’une grande unité ; or, il s’y trouvait encore beaucoup d’hommes, d’intérêts et de superstitions, qui lui étaient contraires. « Jusques à quand, s’était-il écrié en chaire le 1er décembre 1528, supporterez-vous dans le Conseil ces incrédules et ces impies, qui s’opposent à la parole de Dieuz ? » On avait arrêté l’épuration que demandait le réformateur, on avait examiné un à un tous les citoyens ; puis on avait exclu du Conseil tous les récalcitrants.

z – Den Rath reinigen. (Füssli, Beyträge, IV, p. 91.)

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