La Théologie de Wesley

1.2 La conversion évangélique de Wesley

En arrivant en Angleterre, le 1er janvier 1738, au retour de sa mission en Amérique, John Wesley écrivit dans son Journal la confession suivante, que nous croyons devoir donner en entier :

« Il y a maintenant deux ans et presque quatre mois que j’ai quitté mon pays natal, en vue d’enseigner aux Indiens de la Géorgie la nature du christianisme. Mais qu’ai-je appris moi-même pendant ce temps ? J’ai appris ce dont je me doutais le moins, que moi qui étais allé en Amérique pour convertir les autres, je n’ai jamais été moi-même converti à Dieua. Je ne suis pas insensé, quoique je parle ainsi ; mais je dis des paroles de vérité et de bon sens. Si peut-être quelques-uns de ceux qui rêvent encore pouvaient se réveiller et voir qu’ils sont tels que je suis !

a – Quelques années plus tard, Wesley mettait en note : « Je ne suis pas sûr de cela. »

Sont-ils versés en philosophie ? Moi aussi. Dans les langues anciennes et modernes ? Moi aussi. Sont-ils versés dans la science théologique ? Moi aussi, je l’ai étudiée pendant plusieurs années. Peuvent-ils discourir à l’aise sur les choses spirituelles ? Je puis en faire autant. Font-ils beaucoup d’aumônes ? Je donne tous mes biens pour nourrir les pauvres. Donnent-ils leur travail aussi bien que leur argent ? J’ai travaillé plus qu’eux tous. Sont-ils prêts à souffrir pour leurs frères ? J’ai sacrifié mes amis, ma réputation, mes aises, mon pays ; j’ai mis ma vie dans mes mains, errant dans les pays étrangers ; j’ai livré mon corps pour être englouti dans la mer, brûlé par le soleil, consumé par le travail et la fatigue, ou tout ce qu’il plaisait à Dieu de m’envoyer. Mais tout cela (il importe peu qu’il y en ait plus ou moins) m’a-t-il rendu agréable à Dieu ? Est-ce que tout ce que j’ai fait, ou tout ce que j’ai appris, dit ou souffert, me justifie à ses yeux ? Et l’usage constant de tous les moyens de grâce (si utiles et obligatoires qu’ils puissent être) ? Ou, autant que je puis juger de moi-même, que je sois sans reproche, en ce qui concerne la justice morale ? Ou, pour pénétrer plus avant, le fait que j’adhère intellectuellement à toutes les vérités du christianisme ? Est-ce que tout cela me confère le caractère saint, céleste, divin, d’un chrétien ? En aucune façon. Si les oracles de Dieu sont vrais, si nous devons encore nous en tenir à la loi et au témoignage : toutes ces choses, si justes et bonnes qu’elles soient, quand elles sont ennoblies par la foi en Christ, ne sont que du fumier et des scories, qui méritent d’être jetés au feu de la géhenneb.

b – Ici encore, Wesley a indiqué en note que c’était là un jugement exagéré.

Voici donc ce que j’ai été apprendre, aux extrémités de la terre, que je suis privé de la gloire de Dieu, que mon cœur entier, et, par conséquent, ma vie, sont corrompus et abominables, puisque un mauvais arbre ne peut porter de bons fruits. J’ai appris que, privé de la vie de Dieu, je suis un enfant de colèrec, un héritier de l’enfer. J’ai appris que mes œuvres, mes souffrances, ma justice, loin de me réconcilier avec un Dieu offensé et de servir à expier le moindre de mes péchés (plus nombreux que les cheveux de ma tête), ne sauraient soutenir le regard de la justice divine, à moins d’être elles-mêmes expiées. J’ai appris que, portant écrite sur mon cœur ma sentence de mort, et n’ayant en moi aucune excuse à alléguer, il ne me reste aucune espérance, si ce n’est d’être justifié gratuitement par la rédemption qui est en Jésus ; aucune espérance, si ce n’est qu’en cherchant Christ, je Le trouverai, et que je serai trouvé en lui, ayant, non la justice qui me venait de la loi, mais celle qui vient de la foi en Christ, savoir la justice qui vient de Dieu par la foi (Philippiens 3.9).

c – Wesley a corrigé ainsi ce passage : « J’avais même alors la foi d’un serviteur, quoique pas encore celle d’un fils. »

Si l’on me dit que j’avais la foi (car plusieurs misérables consolateurs ont voulu me l’affirmer), je réponds : Les démons aussi ont une sorte de foi ; mais ils sont étrangers à l’alliance de la promesse. Ainsi, les apôtres, aux noces de Cana, en Galilée, lorsque Jésus manifesta sa gloire une première fois, crurent en lui, mais non encore de cette foi qui est victorieuse du monde. La foi qui me manque (la foi d’un fils), est une confiance assurée en Dieu que, par les mérites de Christ, mes péchés sont pardonnés et que je suis réconcilié à la faveur de Dieu. J’ai besoin de cette foi que saint Paul recommande à tout le monde, spécialement dans son épître aux Romains : cette foi, qui rend capable ceux qui la possèdent de s’écrier : Je vis, non plus moi-même, mais Christ vit en moi, et la vie que je vis maintenant, je la vis par la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé, et s’est donné lui-même pour moi (Gal.2.20). J’ai besoin de cette foi que nul ne peut avoir sans savoir qu’il la possède (quoique plus d’un s’imagine la posséder sans l’avoir), car quiconque la possède est affranchi du péché, le corps du péché est détruit en lui : il est affranchi de la crainte, ayant la paix avec Dieu par Christ, et joyeux dans l’espérance de la gloire de Dieu. Et il est affranchi du doute, ayant l’amour de Dieu répandu dans son cœur par le Saint-Esprit qui lui a été donné ; et cet Esprit lui-même témoigne à son esprit qu’il est enfant de Dieud. »

dWesley’s Works, vol. I, pp. 75-77. Standard Edition, vol. I, pp. 418-424.

Dans ce long morceau, à la fois confession de péchés et exposé doctrinal, il règne quelque obscurité, mais c’est celle du matin qui annonce le lever du jour. Pendant ces longues années de recherches douloureuses, dont le terme approche enfin, on éprouve quelque surprise à voir l’homme qui va devenir, pendant un demi-siècle, un pasteur d’hommes, plutôt à la recherche d’une direction et d’un directeur. C’est d’abord sa mère, dont il réclame les avis avec une touchante docilité ; puis c’est le vieux moine qui a composé, dans un couvent, le livre immortel de l’Imitation de Jésus-Christ ; puis l’évêque Jérémie Taylor ; puis le doux mystique William Law, en attendant les Moraves représentés surtout par l’humble Bœhler, qui sera une sorte d’Ananias, appelé à ouvrir les yeux à ce nouveau Saul de Tarse. Et, si l’on demande : Pourquoi tous ces conseillers et pourquoi tous ces livres ? N’avait-il pas ce Nouveau Testament grec qu’il expliquait à ses élèves d’Oxford ? La doctrine de saint Paul, qui fit le réveil du xviiie siècle, après avoir fait la réformation du xvie, n’eût-elle pas pu lui parvenir directement, sans tous ces intermédiaires qui faillirent l’étouffer en chemin ? Ce sont là des questions perplexes, dont la solution nous échappe. Qu’il nous suffise de reconnaître, dans l’histoire de Wesley, la vérité profonde de cette parole qu’on attribue à Bossuet : L’homme s’agite, et Dieu le mène.

L’action des Moraves sur Wesley commença sur le navire qui le conduisait en Géorgie, et qui portait aussi un certain nombre d’émigrants allemands. Elle continua, pendant son séjour à Savannah, constamment contrariée par ce qu’on pourrait appeler un accès de ritualisme aigu. Attiré par la simplicité apostolique de la petite colonie morave, et en même temps rêvant de fonder sur une terre vierge une Église conforme au rituel qui flottait vaguement devant son esprit, il n’aboutit qu’à un échec pitoyable, et dut quitter la colonie en fugitif. Cet échec et cette humiliation avaient brisé son orgueil et lui avaient arraché les cris de repentance que nous venons d’entendre. « C’était, comme dit le docteur Rigg, le temps des semailles faites dans les larmes, qui allaient être suivies par une joyeuse moisson destinée à durer pendant une longue viee. »

e – Rigg, The Living Wesley, première édition, p. 133.

Au moment où Wesley débarquait à Deal, celui que Dieu lui destinait comme moniteur, était sur le point de débarquer en Angleterre, en route pour la Caroline du Sud. C’était un ministre morave, nommé Pierre Bœhler. Elève de l’Université d’Iéna, converti à une foi vivante par les Moraves, il s’était senti appelé à aller en mission auprès de Wesley. Leur première rencontre eut lieu à Londres, une semaine après le débarquement de Wesley à Deal. Bœhler, dans une lettre à Zinzendorf, lui rendit ainsi compte de cette entrevue : « C’est un homme bien disposé, qui reconnaît qu’il n’a pas encore la vraie foi au Sauveur et qui demande à se laisser instruire. »

Il ajoutait : « Notre façon de croire au Sauveur paraît si aisée aux Anglais, qu’ils ont bien de la peine à l’accepter ; si elle était un peu plus compliquée, ils s’en accommoderaient mieux. Ils se justifient eux-mêmes, et se persuadent aisément qu’ils croient déjà et veulent prouver leur foi par leurs œuvres. Et voilà comment il se fait qu’ils se détournent et sont dans un état fort misérable. »

Cet extrait explique le sens de la phrase latine que Bœhler adressa à Wesley, dans une de leurs conversations, où le théologien d’Oxford soumettait ses doutes à son nouvel ami :

Mi frater, mi frater, excoquenda est ista tua philosophia. (Mon frère, mon frère, il faut vous débarrasser de cette philosophie-là.) Il s’en débarrassa si bien qu’il reconnut qu’il s’était mépris jusqu’alors sur la nature de la vraie foi, en prenant pour elle une adhésion tout intellectuelle aux vérités révélées. Son ami lui montra que partout où la foi vivante existe, elle produit la paix de l’âme et la sainteté, et que cette foi elle-même n’est autre chose qu’une « confiance ferme que l’âme place en Dieu, et qui l’assure que ses péchés lui sont pardonnés par les mérites de Christ et qu’elle est réconciliée avec Dieu ». Ces idées étaient nouvelles pour Wesley, et soulevaient certaines objections dans son esprit ; mais Bœhler, qui ne demandait pas à être cru sur parole, le renvoyait à l’Écriture. Il se mit, en effet, à étudier avec plus de soin son Nouveau Testament grec, que les mystiques lui avaient un peu fait négliger, et il n’eut pas de peine à y découvrir la confirmation des idées de son ami ; ses objections tombèrent l’une après l’autre, en face de déclarations telles que celles-ci : « L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. — Celui qui croit a le témoignage en lui-même. — Celui qui est né de Dieu ne pèche point. » Il hésitait cependant à admettre que la foi puisse être une opération subite de Dieu en nous, et que la conversion puisse être instantanée ; mais ses doutes à cet égard disparurent par une étude consciencieuse de l’Écriture, et par ses conversations avec des chrétiens moraves qui lui racontèrent comment, en quelques instants, la paix avait succédé dans leur âme au sentiment de la condamnation.

Wesley n’avait possédé jusqu’alors, comme il le reconnaît, que la foi d’un serviteur ; il n’avait pas encore celle de l’enfant. Oppressé par cette conviction, il voulait discontinuer de prêcher ; Bœhler s’y opposa vivement. « Prêchez, lui dit-il, en attendant que vous l’ayez ; vous la prêcherez ensuite parce que vous l’aurez. » C’est ce qu’il fit dès lors, avec une grande fidélité, non seulement du haut de la chaire, mais dans les relations ordinaires de la vie, dans ses visites, dans ses voyages, à table d’hôte, partout où une occasion se présentait. A mesure que ses besoins spirituels se précisaient, il sentit la nécessité de renoncer, pour son culte particulier, aux formulaires de prières dont il se servait habituellement, et il se mit à prier d’abondance. Les formes de piété auxquelles il s’était astreint avec superstition ne lui suffisaient plus. Une prière improvisée, qu’il avait entendu un prédicateur presbytérien prononcer, en Amérique, l’avait scandalisé. Maintenant, toutes choses allaient être faites nouvelles. Wesley n’allait pas devenir un révolutionnaire, mais il obéissait aux directions de la Providence, à mesure qu’elles se manifestaient. Le jour de la crise spirituelle qu’il attendait vint enfin. Il convient de reproduire ce récit mémorable :

« Le mercredi 24 mai 1738, vers cinq heures du matin, j’ouvris mon Nouveau Testament sur ces paroles :

Nous avons reçu les grandes et précieuses promesses, afin que, par leur moyen, nous devenions participants de la nature divine (2 Pierre 1.4). Au moment de sortir, je tombai sur ces mots : Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. Dans l’après-midi, on m’invita à aller à la cathédrale de Saint-Paul. L’antienne était : O Éternel ! je t’invoque du fond de l’abîme ; Seigneur, écoute ma voix ! que tes oreilles soient attentives à la voix de mes supplications ! O Éternel ! si tu considères les iniquités, Seigneur, qui est-ce qui subsistera ? Mais le pardon se trouve auprès de toi, afin qu’on te craigne. Israël, attends-toi à l’Éternel ; car la miséricorde est avec l’Éternel, et la rédemption se trouve auprès de lui. Et lui-même rachètera Israël de toutes ses iniquités.

Dans la soirée, je me rendis à contre-cœur à une société, dans Aldersgate Street, où j’entendis lire la préface de Luther à l’épître aux Romains. Vers neuf heures moins un quart, en entendant la description qu’il fait du changement que Dieu opère dans le cœur par la foi en Christ, je sentis que mon cœur se réchauffait étrangement. Je sentis que je me confiais en Christ, en Christ seul pour mon salut ; et je reçus l’assurance qu’il avait ôté mes péchés, et qu’il me sauvait de la loi du péché et de la mort.

Je me suis mis alors à prier de toutes mes forces pour ceux qui m’avaient le plus outragé et persécuté. Puis je rendis témoignage ouvertement, devant les personnes présentes, de ce que j’éprouvais en mon cœur pour la première fois. L’ennemi me suggéra bientôt : Ceci ne peut être la foi ; car où est ta joie ? Mais j’appris bientôt que, si la paix et la victoire sur le péché sont étroitement liées à la foi au Chef de notre salut, il n’en est pas ainsi de ces transports de joie qui l’accompagnent ordinairement, surtout chez ceux qui ont passé par une angoisse profonde, mais que Dieu se réserve de dispenser ou de refuser, selon son bon plaisir. »

Nous ne voulons pas voir une simple coïncidence due au hasard dans le fait que ce fut en entendant lire une page de Luther, commentant un texte de saint Paul, que la lumière se fit complètement dans l’âme de Wesley, comme pour marquer que le Réveil du xviiie siècle allait se rattacher à l’âge apostolique et à la réformation. Il devait faire revivre ces deux grandes époques, non seulement par l’affirmation de la doctrine du salut par la foi, mais par l’expérience personnelle de cette grâce divine par des hommes chargés de l’enseigner aux autres. Wesley, comme Luther, et Luther comme saint Paul, purent dire : J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé !

« La comparaison entre Wesley et Luther, dit le docteur Stoughton, est très instructive. Dans les deux cas, nous trouvons qu’une période prolongée de leur vie est marquée par des confessions qui, pour des personnes qui ne sont pas en parfaite sympathie spirituelle avec de tels hommes, indiquent des modifications et des progrès en apparence incohérents et extrêmement embarrassants. Toutefois, il existe une différence fondamentale dans le caractère de ces deux esprits. Luther a l’esprit éminemment intuitif, regardant, avec la fixité du regard de l’aigle, la vérité partout où elle se lève devant lui ; Wesley a un esprit éminemment logique, qui arrive à ses conclusions par voie d’argumentation. Il en résulte que la théologie de Luther a jailli de son expérience, de ses besoins profondément sentis et pleinement satisfaits, tandis que l’expérience de Wesley a jailli de sa théologie. D’abord convaincu de certaines vérités, il les appliqua ensuite. Il apprit la doctrine de la justification par la foi avant d’exercer la foi qui le mit dans un état de justificationf. »

fStoughton, Religion in England under Queen Anne and the Georges, t. 1, p. 374.

Nous sommes ici au cœur même de la théologie expérimentale de Wesley. Jusqu’au moment où il fit l’expérience du salut par la foi, il fut un ritualiste, comme on en trouve par milliers dans l’Église anglicane, et dans d’autres aussi. Après avoir longtemps cru que le salut est le résultat de la conformité morale et rituelle à ce que l’Église réclame, il crut et enseigna que le salut est une création nouvelle par la foi en Christ et en Christ crucifié, qui nous unit à lui par son Esprit, lequel introduit l’âme dans une vie nouvelle, en sorte que le croyant devient un enfant de Dieu, cohéritier avec Christ. Il allait prêcher dès lors la foi comme principe et source de la Vie divine dans l’âme humaine. Mais ce changement révolutionna entièrement le caractère et la teneur de son ministère. Sa vocation avait jusqu’alors consisté à contraindre, par l’autorité de Christ et de son Église, par la vertu de la loi et de la discipline ecclésiastiques, hommes et femmes, à se soumettre aux exigences de l’Église ; il avait été un magistrat ecclésiastique, un officier de discipline, une sentinelle de morale et de rites, au service de l’Église. Mais maintenant, il allait être quelque chose de tout différent.

« Sa seule affaire allait être de prêcher le salut par Jésus-Christ à tous les hommes. Il ne devait pas être un prêtre, observant un rituel et le faisant observer ; mais comme Jean-Baptiste, dont l’office sacerdotal fut submergé dans sa grande fonction prophétique, il allait être un héraut et un témoin dont l’unique vocation fut de conduire les pécheurs, non à lui-même, non à l’Église, mais uniquement à l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde. Sa foi allait être sa doctrine, et sa prédication allait consister à annoncer aux hommes qu’ils sont sauvés par la foi. Mais la foi vient de ce que l’on entend ; et l’on entend lorsque la parole de Christ est prêchée (Rom.10.17). Dès cette heure donc, ce prêtre ritualiste, ce rigoriste ecclésiastique allait se transformer en un prédicateur enflammé de la Bonne Nouvelle du salut et de la vie chrétienne, dans toute la richesse et la variété de ses branches » (Docteur Rigg).

Son frère Charles et son ami Whitefield étaient arrivés, eux aussi, par des voies diverses, à l’affranchissement spirituel. Ainsi se trouvèrent préparés pour leur œuvre les trois principaux ouvriers du réveil.

Il convient d’ajouter que la conversion de Whitefield remonte à 1735, vers l’époque où les frères Wesley s’embarquaient pour l’Amérique. Elle eut un caractère plus extraordinaire, plus violent que celle de ses amis. On peut trouver que le récit que nous en a laissé Whitefield manque de sobriété et n’est pas toujours assez scripturaire ; mais il n’en demeure pas moins établi que, trois ans avant les deux Wesley, il entra en possession du témoignage intérieur qu’il était enfant de Dieu.

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